Le 4 octobre prochain, à l’occasion de IFTM Top Resa , se tiendra la réunion du Conseil d’Administration de Les Entreprises du Voyage (ou EDV, l'organisation interprofessionnelle et syndicat patronal du secteur du voyage) visant à élire son nouveau Président ou sa nouvelle Présidente.
Tout en affirmant (pas trop fort) le contraire, Jean-Pierre Mas, Président sortant, a une idée assez précise de la personne qui pourrait lui succéder. Ce n’est une surprise pour personne, Valérie Boned, actuelle Secrétaire Générale, part favorite.
Et pourtant, on aurait pu croire qu’un obstacle se dresserait sur son chemin.
En effet, les statuts des EDV prévoient que « Tout Membre Actif des Entreprises du Voyage, personne physique ou mandataire d’une personne morale, détentrice de l’immatriculation au Registre et qui se livre à titre principal à l’activité de vente de voyages et de séjours telle qu’identifiée aux codes NAF 7911Z et 7912Z, peut faire acte de candidature aux fonctions de Président».
Or, on croyait que Valérie Boned ne pouvait faire valoir cette condition...
Tout en affirmant (pas trop fort) le contraire, Jean-Pierre Mas, Président sortant, a une idée assez précise de la personne qui pourrait lui succéder. Ce n’est une surprise pour personne, Valérie Boned, actuelle Secrétaire Générale, part favorite.
Et pourtant, on aurait pu croire qu’un obstacle se dresserait sur son chemin.
En effet, les statuts des EDV prévoient que « Tout Membre Actif des Entreprises du Voyage, personne physique ou mandataire d’une personne morale, détentrice de l’immatriculation au Registre et qui se livre à titre principal à l’activité de vente de voyages et de séjours telle qu’identifiée aux codes NAF 7911Z et 7912Z, peut faire acte de candidature aux fonctions de Président».
Or, on croyait que Valérie Boned ne pouvait faire valoir cette condition...
"Mr Tecker reste donc au CA des EDV, tout en voyant son influence augmenter"
Sauf que, le 5 juin dernier, la presse professionnelle révélait qu’elle bénéficiait depuis le 28 mars du titre de « Directrice Générale non opérationnelle » au sein de Pacha Tours, ce qui fait d’elle une mandataire sociale et la rend potentiellement éligible à la charge de Présidente du syndicat interprofessionnel.
A lire : EDV : Valérie Boned est candidate à la présidence !
Jusqu’ici, on pourrait se dire « bon OK, pourquoi pas après tout, chacun mène sa carrière comme il l’entend ». Circulez, y'a rien à voir...
Là où ça commence à « sentir le poisson » c’est que ce poste lui a été confié par Mumtaz Teker, élu depuis plus de 20 ans au CA des EDV et actuel vice-Président.
L’odeur se renforce lorsque l’on découvre que les nouveaux statuts récemment adoptés par les EDV et modifiant entre autres la composition du CA accordent un siège permanent au Président de l’APST.
A lire : Comment les EDV ont dépoussiéré leurs statuts
Ce qu’est justement depuis peu Mr Teker.
Ouf ! Mr Tecker reste donc au CA des EDV, tout en voyant son influence augmenter du fait de sa présidence du principal organisme de garantie financière des professionnels du voyage. Et, par la grâce de celui-ci, Valérie Boned, peut candidater à la Présidence. Double Ouf !
Ceci dit, on pourrait logiquement penser que tout n’est pas joué pour Valérie Boned car l'élection du Président ou de la Présidente est entre les mains d'un CA renouvelé, à la composition potentiellement difficile à prévoir. C'est à voir...
Examinons la composition du CA.
A lire : EDV : Valérie Boned est candidate à la présidence !
Jusqu’ici, on pourrait se dire « bon OK, pourquoi pas après tout, chacun mène sa carrière comme il l’entend ». Circulez, y'a rien à voir...
Là où ça commence à « sentir le poisson » c’est que ce poste lui a été confié par Mumtaz Teker, élu depuis plus de 20 ans au CA des EDV et actuel vice-Président.
L’odeur se renforce lorsque l’on découvre que les nouveaux statuts récemment adoptés par les EDV et modifiant entre autres la composition du CA accordent un siège permanent au Président de l’APST.
A lire : Comment les EDV ont dépoussiéré leurs statuts
Ce qu’est justement depuis peu Mr Teker.
Ouf ! Mr Tecker reste donc au CA des EDV, tout en voyant son influence augmenter du fait de sa présidence du principal organisme de garantie financière des professionnels du voyage. Et, par la grâce de celui-ci, Valérie Boned, peut candidater à la Présidence. Double Ouf !
Ceci dit, on pourrait logiquement penser que tout n’est pas joué pour Valérie Boned car l'élection du Président ou de la Présidente est entre les mains d'un CA renouvelé, à la composition potentiellement difficile à prévoir. C'est à voir...
Examinons la composition du CA.
Le Président étant élu à la majorité simple par le CA
Nous savons déjà que le Président de l’APST y détient un siège. Il faut y ajouter :
Le Président étant élu à la majorité simple par le CA, on comprend que les voix des représentants des Conseils sont déterminantes.
On peut dès lors envisager que ces Conseils, décrits statutairement et représentant les différentes branches d’activité du secteur, sont la véritable courroie d’entrainement démocratique de la représentativité du syndicat interprofessionnel.
Mais, là encore, le doute est permis car, selon les statuts : « chaque Conseil fixe ses modalités d’organisation et de fonctionnement ». Celles-ci étant largement informelles, on peut envisager qu'elles laissent, pour qui voudrait et pourrait en profiter, toute latitude au copinage et à l’entre-soi.
Notons que certains Conseils peuvent être délégués à des organisations tierces, comme c'est le cas par exemple de celui des tour-opérateurs dont il revient au SETO de désigner les membres, portant ainsi à 3 les représentants du SETO autour de la table.
Cela étant, chaque Conseil non-délégué à un tiers élit son président lors d'une réunion et un vote qui se tiennent au mois de juillet à Paris.
Convoqués avec un préavis d'à peine 2 semaines, sans possibilité de participer en visio, il ne paraît pas évident que les votants puissent se rendre disponibles au débotté en plein cœur de l'été, surtout dans le secteur du voyage...
- le Président du SETO (le Syndicat des Entreprises du Tour Operating),
- 3 représentants du Comité des Régions - on se demande d'ailleurs pourquoi seulement 3 alors qu'il existe 9 délégations régionales, mais c’est déjà ça et ça donne l’illusion d’une organisation qui est, au moins partiellement, indirectement démocratique et pas uniquement parisienne -,
- 13 représentants des Conseils - là encore on se questionne : il existe 7 Conseils assurant la "représentation du secteur d’activité de leurs membres dans le cadre de la politique générale définie par son Conseil d’Administration" mais certains disposent de 4 représentants au Conseil d'Administration, d'autres 3, 2 ou même seulement 1, sans justification statutaire ou allant de soi.
Le Président étant élu à la majorité simple par le CA, on comprend que les voix des représentants des Conseils sont déterminantes.
On peut dès lors envisager que ces Conseils, décrits statutairement et représentant les différentes branches d’activité du secteur, sont la véritable courroie d’entrainement démocratique de la représentativité du syndicat interprofessionnel.
Mais, là encore, le doute est permis car, selon les statuts : « chaque Conseil fixe ses modalités d’organisation et de fonctionnement ». Celles-ci étant largement informelles, on peut envisager qu'elles laissent, pour qui voudrait et pourrait en profiter, toute latitude au copinage et à l’entre-soi.
Notons que certains Conseils peuvent être délégués à des organisations tierces, comme c'est le cas par exemple de celui des tour-opérateurs dont il revient au SETO de désigner les membres, portant ainsi à 3 les représentants du SETO autour de la table.
Cela étant, chaque Conseil non-délégué à un tiers élit son président lors d'une réunion et un vote qui se tiennent au mois de juillet à Paris.
Convoqués avec un préavis d'à peine 2 semaines, sans possibilité de participer en visio, il ne paraît pas évident que les votants puissent se rendre disponibles au débotté en plein cœur de l'été, surtout dans le secteur du voyage...
L'annonce de l'élection d'un président d'un des Conseils a été faite avant... l'élection
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Continuons « d'em........le monde » (pour citer un membre d'un des Conseils) avec un formalisme décidément bien encombrant, en constatant que l'annonce de l'élection du président d'au moins un de ces Conseils a été faite avant la date de tenue de l'élection.
A décharge, il n'y avait dans ce cas qu'un seul candidat. Mais était-il certain d'être élu ? Quel quorum était nécessaire et était-il atteint ? Quel est le niveau d'abstention ? Mystères...
Pour la touche finale, constatons que l'intégralité de ce processus électoral ou désignatif (selon les cas et les points de vue), tout comme la modification récente des statuts, sont, logiquement, sous l'autorité fonctionnelle de l'actuelle Secrétaire Générale / candidate à la Présidence.
Tout cela ne constitue évidemment pas une présomption de manipulation de la part d'une personne ou d'un groupe partageant des intérêts convergents, mais on est forcé de constater qu’une telle situation n’est pas d’une transparence inspirant une totale confiance aux adhérents.
Défaut de confiance que pourraient à un moment venir à partager les pouvoirs publics.
Le propos ici n’est donc pas de mettre en cause l'un, l'une, l'autre ou tous. On ne peut pas non plus présumer d'une intention délibérément maligne de quiconque et évidemment pas de Valerie Boned.
Tout le monde vante en effet l'efficacité de son action et de son influence durant la difficile période Covid, validée par sa participation officielle (mais, de façon étonnante, sans retrait, même temporaire, de ses fonctions de Secrétaire générale des EDV) à l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron en 2022 afin (dixit) « d'expliciter le programme et les mesures du candidat auprès des acteurs du secteur HCR/Tourisme ».
La pertinence de sa candidature n’est donc pas à remettre en question, ses compétences et son autorité non plus.
A décharge, il n'y avait dans ce cas qu'un seul candidat. Mais était-il certain d'être élu ? Quel quorum était nécessaire et était-il atteint ? Quel est le niveau d'abstention ? Mystères...
Pour la touche finale, constatons que l'intégralité de ce processus électoral ou désignatif (selon les cas et les points de vue), tout comme la modification récente des statuts, sont, logiquement, sous l'autorité fonctionnelle de l'actuelle Secrétaire Générale / candidate à la Présidence.
Tout cela ne constitue évidemment pas une présomption de manipulation de la part d'une personne ou d'un groupe partageant des intérêts convergents, mais on est forcé de constater qu’une telle situation n’est pas d’une transparence inspirant une totale confiance aux adhérents.
Défaut de confiance que pourraient à un moment venir à partager les pouvoirs publics.
Le propos ici n’est donc pas de mettre en cause l'un, l'une, l'autre ou tous. On ne peut pas non plus présumer d'une intention délibérément maligne de quiconque et évidemment pas de Valerie Boned.
Tout le monde vante en effet l'efficacité de son action et de son influence durant la difficile période Covid, validée par sa participation officielle (mais, de façon étonnante, sans retrait, même temporaire, de ses fonctions de Secrétaire générale des EDV) à l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron en 2022 afin (dixit) « d'expliciter le programme et les mesures du candidat auprès des acteurs du secteur HCR/Tourisme ».
La pertinence de sa candidature n’est donc pas à remettre en question, ses compétences et son autorité non plus.
"Ce qui questionne : les moyens employés pour cette candidature"
Ce qui questionne, ce sont plutôt les moyens employés pour permettre cette candidature (et l'issue attendue de l'élection) ainsi que ce qu'ils font apparaître à qui veut bien le voir.
Ils sont certes valables statutairement et donc a priori légalement, mais que disent-ils des finalités recherchées ? Que disent-ils de l'identité et de l'orientation politique d'une organisation affirmant représenter toutes les structures du secteur du voyage qui y adhérent ?* Que disent-ils de sa santé ?
En suivant, ce sont l'intégralité de sa gouvernance, de son fonctionnement, de sa véritable représentativité et de ses choix d'actions qui peuvent être à interroger.
On est aussi fondé à se demander pourquoi, alors que ces « grosses ficelles » se déroulent à la vue et au su de tous, la majorité de la profession prend bien soin de regarder ailleurs ou de faire silence.
Est-ce par manque de temps, par désintérêt, par ignorance de l'importance de la représentation interprofessionnelle, par impuissance, par lassitude, par résignation, par crainte des effets et de leurs conséquences, un peu de tout ça ou bien autre chose encore ?
Par extension, qu'est-ce que tout cela signifie et implique pour un secteur auquel l'UE et l'État Français imposent une règlementation stricte et qui est important à la fois économiquement et symboliquement, mais qui est également sous les feux des observateurs pour son rôle dans le dérèglement climatique mondial et la dégradation de l'environnement et de la structure sociale de certains pays ?
On pense aussi aux conséquences de tout cela sur les salariés et dirigeants d'un secteur à très grande majorité composé de TPE/PME : évolutions et même survie de la Convention Collective, politique salariale de la branche, adaptation aux nouvelles conditions de travail, enjeux d'attractivité des métiers et de recrutements, évolution des carrières, mutations technologiques des métiers, santé des trésoreries, remboursement des PGE, exigences des garants financiers, transformation des modèles économiques, détection et aide des entreprises en difficultés, valorisation et transmission des entreprises, etc...
Pour trouver un début de réponse à quelques-unes des questions posées, on peut citer la Secrétaire Générale d’un autre syndicat interprofessionnel qui affirmait dernièrement en off : « une organisation interprofessionnelle qui est obligée de faire autant de bidouilles pour se trouver une Présidente est une organisation qui est malade, ce qui en dit long sur le secteur qu'elle représente ».
Ils sont certes valables statutairement et donc a priori légalement, mais que disent-ils des finalités recherchées ? Que disent-ils de l'identité et de l'orientation politique d'une organisation affirmant représenter toutes les structures du secteur du voyage qui y adhérent ?* Que disent-ils de sa santé ?
En suivant, ce sont l'intégralité de sa gouvernance, de son fonctionnement, de sa véritable représentativité et de ses choix d'actions qui peuvent être à interroger.
On est aussi fondé à se demander pourquoi, alors que ces « grosses ficelles » se déroulent à la vue et au su de tous, la majorité de la profession prend bien soin de regarder ailleurs ou de faire silence.
Est-ce par manque de temps, par désintérêt, par ignorance de l'importance de la représentation interprofessionnelle, par impuissance, par lassitude, par résignation, par crainte des effets et de leurs conséquences, un peu de tout ça ou bien autre chose encore ?
Par extension, qu'est-ce que tout cela signifie et implique pour un secteur auquel l'UE et l'État Français imposent une règlementation stricte et qui est important à la fois économiquement et symboliquement, mais qui est également sous les feux des observateurs pour son rôle dans le dérèglement climatique mondial et la dégradation de l'environnement et de la structure sociale de certains pays ?
On pense aussi aux conséquences de tout cela sur les salariés et dirigeants d'un secteur à très grande majorité composé de TPE/PME : évolutions et même survie de la Convention Collective, politique salariale de la branche, adaptation aux nouvelles conditions de travail, enjeux d'attractivité des métiers et de recrutements, évolution des carrières, mutations technologiques des métiers, santé des trésoreries, remboursement des PGE, exigences des garants financiers, transformation des modèles économiques, détection et aide des entreprises en difficultés, valorisation et transmission des entreprises, etc...
Pour trouver un début de réponse à quelques-unes des questions posées, on peut citer la Secrétaire Générale d’un autre syndicat interprofessionnel qui affirmait dernièrement en off : « une organisation interprofessionnelle qui est obligée de faire autant de bidouilles pour se trouver une Présidente est une organisation qui est malade, ce qui en dit long sur le secteur qu'elle représente ».