« Les riches doivent payer ». Ce refrain archi rabattu et décliné à toutes les sauces dans les manifestations de la gauche à l’extrême gauche, Henri Giscard d’Estaing l’a repris à son compte. Et ça marche.
Qu’on se rassure, le président du Club Med n’a pas avoué subitement une idéologie trotskiste - léniniste longtemps refoulée même s’il affirme que « c’est la seule stratégie efficace. » Explications de doctrine.
En fait, la nouvelle idéologie du Club Med repose tout simplement sur les tendances du marché. En analysant les évolutions de dépenses de consommation de ‘’vacances’’ des français depuis 1993, on constate 3 choses essentielles.
Tout d’abord, les dépenses, dans leur ensemble progressent plus ou moins régulièrement, mais elles progressent. Par contre, cette hausse est située principalement dans le secteur non marchand (parents, amis…) plutôt que dans le marchand (hôtels, agv…)
Remise en cause de la stratégie de volume
Et si l’on ne considère que le secteur marchand, celui qui nous intéresse, et qu’on l’affine en fonction des revenus des ménages, l’explication saute aux yeux.
Alors que les dépenses moyennes, pour l’ensemble des revenus, progressent péniblement de + 1,3 %, celle des hauts revenus, le ‘’Top 20’’, comme l’appelle l’étude Ipsos, a accru sa consommation ‘’voyages’’ de plus de 8 %. « Avec un panier moyen qui est nettement supérieur à la moyenne », rappelle Henri Giscard d’Estaing
« C’est une totale remise en cause de la stratégie de volume. Entre 2001 et 2003, nous avons perdu 35.000 clients du fait de la politique de volume du groupe. Et les enquêtes nous montrent que la montée en gamme est la seule voie efficace à suivre. Les clients sont prêts à investir dans des vacances de qualité. »
Et si Henri Giscard d’Estaing ne le dit pas, les chiffres parlent pour lui : c’est une clientèle tout ce qu’il y a de plus rentable. Ainsi, le fameux ''Top 20'' représente déjà 70 % de sa clientèle et lui assure…86 % de son CA. Les 30 derniers % ne pesant que pour seulement 14 % des revenus.
Du Top 20 dans le Bottom
Selon diverses études, 2,2 millions de français à haut revenus seraient susceptibles de consommer un produit Club Med. Le Club, avec seulement 450 000 clients, est encore loin du compte.
Pour les 62 millions de français restants, le 'bottom 90'' dixit Ipsos, ils pourront quand même partir avec d'autres TO, et se retrouver dans les mêmes pays que les G.M. Qu’il y ait démocratisation du voyage, on ne peut qu’être d’accord.
Mais les produits ne seront pas les mêmes. Et c’est normal. Si les établissements et les services seront bien évidemment différenciés, il y aura bien quand même, tôt ou tard, rencontre entre le Top et le Bottom.
Et risque de se poser alors, le problème de la cohabitation. Si les Maldives, Bali ou la Malaisie semblent a-priori épargnés, la Tunisie, l'Egypte, le Maroc et Marrakech pour ne citer que des destinations les plus à la mode, qu’on soit Top ou Bottom, on peut se demander si, à terme, l’une ne risque pas de chasser l’autre ?
Car, si les deux clientèles sont nécessaires, autant pour les voyagistes que pour les destinations qui accueillent leurs clients, la vraie question qui va se poser à l’avenir sera :
le Top 20 est-il soluble dans un environnement fortement chargé en Bottom 90 ?
Qu’on se rassure, le président du Club Med n’a pas avoué subitement une idéologie trotskiste - léniniste longtemps refoulée même s’il affirme que « c’est la seule stratégie efficace. » Explications de doctrine.
En fait, la nouvelle idéologie du Club Med repose tout simplement sur les tendances du marché. En analysant les évolutions de dépenses de consommation de ‘’vacances’’ des français depuis 1993, on constate 3 choses essentielles.
Tout d’abord, les dépenses, dans leur ensemble progressent plus ou moins régulièrement, mais elles progressent. Par contre, cette hausse est située principalement dans le secteur non marchand (parents, amis…) plutôt que dans le marchand (hôtels, agv…)
Remise en cause de la stratégie de volume
Et si l’on ne considère que le secteur marchand, celui qui nous intéresse, et qu’on l’affine en fonction des revenus des ménages, l’explication saute aux yeux.
Alors que les dépenses moyennes, pour l’ensemble des revenus, progressent péniblement de + 1,3 %, celle des hauts revenus, le ‘’Top 20’’, comme l’appelle l’étude Ipsos, a accru sa consommation ‘’voyages’’ de plus de 8 %. « Avec un panier moyen qui est nettement supérieur à la moyenne », rappelle Henri Giscard d’Estaing
« C’est une totale remise en cause de la stratégie de volume. Entre 2001 et 2003, nous avons perdu 35.000 clients du fait de la politique de volume du groupe. Et les enquêtes nous montrent que la montée en gamme est la seule voie efficace à suivre. Les clients sont prêts à investir dans des vacances de qualité. »
Et si Henri Giscard d’Estaing ne le dit pas, les chiffres parlent pour lui : c’est une clientèle tout ce qu’il y a de plus rentable. Ainsi, le fameux ''Top 20'' représente déjà 70 % de sa clientèle et lui assure…86 % de son CA. Les 30 derniers % ne pesant que pour seulement 14 % des revenus.
Du Top 20 dans le Bottom
Selon diverses études, 2,2 millions de français à haut revenus seraient susceptibles de consommer un produit Club Med. Le Club, avec seulement 450 000 clients, est encore loin du compte.
Pour les 62 millions de français restants, le 'bottom 90'' dixit Ipsos, ils pourront quand même partir avec d'autres TO, et se retrouver dans les mêmes pays que les G.M. Qu’il y ait démocratisation du voyage, on ne peut qu’être d’accord.
Mais les produits ne seront pas les mêmes. Et c’est normal. Si les établissements et les services seront bien évidemment différenciés, il y aura bien quand même, tôt ou tard, rencontre entre le Top et le Bottom.
Et risque de se poser alors, le problème de la cohabitation. Si les Maldives, Bali ou la Malaisie semblent a-priori épargnés, la Tunisie, l'Egypte, le Maroc et Marrakech pour ne citer que des destinations les plus à la mode, qu’on soit Top ou Bottom, on peut se demander si, à terme, l’une ne risque pas de chasser l’autre ?
Car, si les deux clientèles sont nécessaires, autant pour les voyagistes que pour les destinations qui accueillent leurs clients, la vraie question qui va se poser à l’avenir sera :
le Top 20 est-il soluble dans un environnement fortement chargé en Bottom 90 ?