Mi verte, mi brune, Molène apparait depuis le pont du bateau Fromveur II sous un ciel gris et bas.
Quai vide en ce jour d’automne, impression d’île déserte... A l’hôtel l’Archipel, le seul de l’île, nous apprécions l’accueil réconfortant de Marcel Monot et l’excellent déjeuner de saucisse fumée au goémon.
Nous voilà rassérénés pour faire ce que presque tout le monde fait à Molène en arrivant : le tour de l’île à pied – il n’y a pas de voiture.
A lire aussi : Bilan été Bretagne : une saison difficile, un automne plein d'espoir
Quai vide en ce jour d’automne, impression d’île déserte... A l’hôtel l’Archipel, le seul de l’île, nous apprécions l’accueil réconfortant de Marcel Monot et l’excellent déjeuner de saucisse fumée au goémon.
Nous voilà rassérénés pour faire ce que presque tout le monde fait à Molène en arrivant : le tour de l’île à pied – il n’y a pas de voiture.
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1h15 pour faire le tour de l’île de Molène
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Ce n’est pas bien long, 1h15, au bas mot. Depuis le port tranquille où une poignée d’hommes discute devant des bateaux en cale sèche, le sentier longe au départ la côte Est puis file au Sud. Des tombereaux de goémon frais s’accrochent au rivage.
L’odeur forte réjouit les goélands, qui plongent leur bec dedans avec avidité. Devant l’amer pyramidal et jusqu’à Beg ar Loued (pointe Sud de l’île), le soleil en contre-jour irise la mer d’un bleu verdâtre.
Le fort vent d’ouest, lui, fait danser une nuée de limicoles tourne-pierre. Ils volètent au dessus de cailloux blanchis par l’océan, qui roulent avec fracas dans le ressac. Nous voyons quelques murets de pierre sèche, bas, coupe-vent. Un air d’Irlande…
L’odeur forte réjouit les goélands, qui plongent leur bec dedans avec avidité. Devant l’amer pyramidal et jusqu’à Beg ar Loued (pointe Sud de l’île), le soleil en contre-jour irise la mer d’un bleu verdâtre.
Le fort vent d’ouest, lui, fait danser une nuée de limicoles tourne-pierre. Ils volètent au dessus de cailloux blanchis par l’océan, qui roulent avec fracas dans le ressac. Nous voyons quelques murets de pierre sèche, bas, coupe-vent. Un air d’Irlande…
Présence de phoques gris
Dans l’herbe spongieuse, nous rencontrons enfin quelqu’un : David Bourles, agent au Parc naturel marin d’Iroise.
Jumelles au cou, il s’enquiert de la présence de paraffine, aperçue depuis le continent. Embêtant, alors que vont naître des blanchons, les petits des phoques gris – que nous ne verrons pas.
« Mon travail consiste aussi à effectuer un suivi des oiseaux, des phoques, des grands dauphins et du maërl (corail breton) », dit-il, observant au fil du temps « des tempêtes plus fréquentes mais moins violentes et un accostage au port à pleine marée de plus en plus haut ». Conséquence du réchauffement ?
Jumelles au cou, il s’enquiert de la présence de paraffine, aperçue depuis le continent. Embêtant, alors que vont naître des blanchons, les petits des phoques gris – que nous ne verrons pas.
« Mon travail consiste aussi à effectuer un suivi des oiseaux, des phoques, des grands dauphins et du maërl (corail breton) », dit-il, observant au fil du temps « des tempêtes plus fréquentes mais moins violentes et un accostage au port à pleine marée de plus en plus haut ». Conséquence du réchauffement ?
Point culminant à 26 m
Nous le suivons de loin vers le Roëlen, où un rocher un peu plus haut que les autres – l’île culmine à 26 m - dégage la vue sur Ouessant, les ilots et la ligne de toits gris du village de Molène, surmontée de la flèche de l’église Saint-Ronan.
Cap sur le bourg, en bouclant le tour par une ribine (sentier) et la statue Notre-Dame-du-Bon-Retour. Il reste à voir l’église, son cimetière des Anglais et le musée du Drummond Castle. Ce « petit » Titanic breton a fait connaître Molène et ses habitants bien au-delà de la région. Lorsque ce paquebot britannique coule en 1896 dans le passage du Fromveur, après avoir heurté des récifs, il fait nuit.
A lire aussi : Véloroutes : une popularité croissante en Bretagne
Le lendemain, les Molénais mesurent l’ampleur de la catastrophe : les pêcheurs découvrent des débris et des corps flottant à la surface. Bilan : 242 victimes ; 3 survivants. Les habitants repêchent les corps, les veillent, donnent leurs draps, toiles de matelas et voiles de bateaux pour servir de linceuls. 29 seront inhumés au cimetière, émouvant carré de tombes à petites croix grises.
En remerciement, l’Angleterre offre à Molène un ciboire et une horloge dédicacée. Une histoire racontée dans le charme rétro de ce musée. En sortant, il sera encore temps de découvrir les fresques de l’Abri Roussin, le calvaire, le sémaphore, les fours à soude – utilisés jadis pour brûler le goémon…
Tout un petit patrimoine témoin d’une économie de subsistance et d’entraide tournée vers l’océan.
Cap sur le bourg, en bouclant le tour par une ribine (sentier) et la statue Notre-Dame-du-Bon-Retour. Il reste à voir l’église, son cimetière des Anglais et le musée du Drummond Castle. Ce « petit » Titanic breton a fait connaître Molène et ses habitants bien au-delà de la région. Lorsque ce paquebot britannique coule en 1896 dans le passage du Fromveur, après avoir heurté des récifs, il fait nuit.
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