Croisière sur le Nil : la dahabiya "Rois" et au fond à droite, le "pousseur" qui lui permet de naviguer sur le fleuve (©PB)
C’est à Louxor, à deux pas du temple antique, qu’est amarrée la dahabiya « Rois ». Pendant des siècles, les dahabiyas ont navigué à la voile sur le Nil jusqu’à ce que ces bateaux traditionnels soient détrônés, au XIXe, par les navires à vapeur. Conçue pour réaliser des croisières intimistes, la « Rois» en est inspirée.
Sorti en 2010 des chantiers navals du Caire, c’est un bateau de seulement 50 mètres de long et de huit cabines spacieuses (21 m2 chacune) climatisées) où le bois, omniprésent, habille la coque en acier.
La décoration intérieure revisite le style victorien mâtiné de touches orientales dont témoignent les robinets dorés des salles de bains et les lourdes tentures. Le troisième pont, agrémenté d'un jacuzzi extérieur où il fait bon se rafraîchir, est un véritable balcon sur le Nil.
La « Rois » navigue grâce à un petit remorqueur -ce qui évite d’être incommodés par l’odeur du carburant, le bruit du moteur, les vibrations.
C'est la même chose sur la dahabiya « Reines ». Un peu plus grande (10 cabines de 21 m2) que son « aînée », ce nouveau bateau à la décoration néo-victorienne plus claire et moderne, descendra, à partir du 2 octobre, le cours lent et majestueux du Nil, de Assouan à Louxor, lorsque son aînée, la « Rois », fera le trajet inverse. Et vice-versa.
Sorti en 2010 des chantiers navals du Caire, c’est un bateau de seulement 50 mètres de long et de huit cabines spacieuses (21 m2 chacune) climatisées) où le bois, omniprésent, habille la coque en acier.
La décoration intérieure revisite le style victorien mâtiné de touches orientales dont témoignent les robinets dorés des salles de bains et les lourdes tentures. Le troisième pont, agrémenté d'un jacuzzi extérieur où il fait bon se rafraîchir, est un véritable balcon sur le Nil.
La « Rois » navigue grâce à un petit remorqueur -ce qui évite d’être incommodés par l’odeur du carburant, le bruit du moteur, les vibrations.
C'est la même chose sur la dahabiya « Reines ». Un peu plus grande (10 cabines de 21 m2) que son « aînée », ce nouveau bateau à la décoration néo-victorienne plus claire et moderne, descendra, à partir du 2 octobre, le cours lent et majestueux du Nil, de Assouan à Louxor, lorsque son aînée, la « Rois », fera le trajet inverse. Et vice-versa.
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Croisière sur le Nil : un voyage réglé comme du papier à musique
Le samedi soir de début septembre où, après un fatiguant périple en avion jusqu'à Louxor (via Le Caire), nous grimpons à bord, la dahabiya « Rois » sent encore un peu le vernis.
En effet, l’agence Voyages de pharaon.. basée à Paris, propriété de Mohamed Salem, un Égyptien qui vit en France depuis longtemps, a profité de la pause imposée par le caniculaire été égyptien, pour procéder à la révision de son bateau, changer les tissus, rénover les parquets.
LIRE AUSSI : Voyages en Egypte, quelles conditions d'entrée ?
A bord, une équipe de 23 hommes qui parlent français. Ils assurent, avec beaucoup de gentillesse, un service impeccable, très attentionné aux 16 passagers. Avec, en prime, une propreté sans faille.
A bord où Sherif, le directeur de croisière, veille, tout est réglé comme du papier à musique. Débute alors une délicieuse croisière (8 jours et sept nuits à bord) dans une ambiance bon enfant.
En effet, l’agence Voyages de pharaon.. basée à Paris, propriété de Mohamed Salem, un Égyptien qui vit en France depuis longtemps, a profité de la pause imposée par le caniculaire été égyptien, pour procéder à la révision de son bateau, changer les tissus, rénover les parquets.
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A bord, une équipe de 23 hommes qui parlent français. Ils assurent, avec beaucoup de gentillesse, un service impeccable, très attentionné aux 16 passagers. Avec, en prime, une propreté sans faille.
A bord où Sherif, le directeur de croisière, veille, tout est réglé comme du papier à musique. Débute alors une délicieuse croisière (8 jours et sept nuits à bord) dans une ambiance bon enfant.
Saveurs égyptiennes
Tôt le matin, Yasser, le chef cuisinier, et Mahmoud, le chef pâtissier, s’affairent pour les petits déjeuners-buffet.
Plus tard, ces deux virtuoses confectionnent les déjeuners-buffet servis, à 13 h, sur le pont -à l’ombre d’une pergola, puis les (copieux) dîners servis à la place, dans la vaste salle à manger.
Au menu, de savoureuses spécialités égyptiennes, faites de produits frais. En prime, plusieurs « apéros » surprise avec des cocktails -avec et sans alcool- concoctés par Islam, le maître d’hôtel.
Ainsi, au fil des jours, les passagers découvrent les jus de fruits exotiques frais, les tisanes de carcadet (fleurs d’hibiscus séchées), les dattes moelleuses, les soupes parfumées (différentes à chaque repas), les kebabs de poulet, les koftas (brochettes de viande hachée), les falafels (boulettes de farine de fèves) encore chauds, les pigeons farcis préparés lors du cours de cuisine donné par Yasser, le "chef", les baklavas saupoudrés de pistache en poudre...
En prime, les senteurs des épices que l'on pourra acheter, le dernier jour, dans les souks d’Assouan où elles voisinent avec d'innombrables échoppes de souvenirs en albâtre et basalte.
Plus tard, ces deux virtuoses confectionnent les déjeuners-buffet servis, à 13 h, sur le pont -à l’ombre d’une pergola, puis les (copieux) dîners servis à la place, dans la vaste salle à manger.
Au menu, de savoureuses spécialités égyptiennes, faites de produits frais. En prime, plusieurs « apéros » surprise avec des cocktails -avec et sans alcool- concoctés par Islam, le maître d’hôtel.
Ainsi, au fil des jours, les passagers découvrent les jus de fruits exotiques frais, les tisanes de carcadet (fleurs d’hibiscus séchées), les dattes moelleuses, les soupes parfumées (différentes à chaque repas), les kebabs de poulet, les koftas (brochettes de viande hachée), les falafels (boulettes de farine de fèves) encore chauds, les pigeons farcis préparés lors du cours de cuisine donné par Yasser, le "chef", les baklavas saupoudrés de pistache en poudre...
En prime, les senteurs des épices que l'on pourra acheter, le dernier jour, dans les souks d’Assouan où elles voisinent avec d'innombrables échoppes de souvenirs en albâtre et basalte.
Un guide remarquable
La dahabiya « Rois » navigue dans la journée sur le fleuve sacré, ce qui permet de profiter du beau temps, de s’exclamer au passage de l’écluse d’Edna, d’admirer la majesté du Nil car le regard embrasse les deux rives verdoyantes peuplées d'oiseaux d'eau -au delà, l'ocre des collines annonce très vite le souffle brûlant du désert- et de profiter, en silence, des paysages paisibles. Et même, un jour, de piquer une tête dans le Nil, après avoir accosté sur une petite plage !
L’attrait d’une croisière sur le Nil, c’est d'être au cœur de l’une des plus anciennes et plus prestigieuses civilisations de l’Antiquité, celle de l’Egypte des Pharaons. A cet égard, le voyage sur la dahabiya « Rois » coche toutes les cases.
Les départs en excursions sont généralement matinaux afin d’arriver -sage précaution- avant les heures les plus chaudes sur les sites archéologiques . Et aussi avant la foule des touristes, pas rebutés par la guerre qui sévit de nouveau au Proche-Orient.
Soucieuse de proposer des croisières haut de gamme et de très bonne tenue culturelle, l’agence « Voyages de Pharaon » a pris soin de recruter d'excellents guides.
Conférencier, historien et ancien professeur, Shérif-Adel, qui nous accompagne pendant notre périple, a l'art de rendre captivante et accessible l'Égypte ancienne, son histoire, ses dieux, ses mythes, son art : à qui ne ferait-il pas aimer l’Egypte ?
Si, malgré tout, certains soirs -effet de la fatigue sans doute -, on finit par s’embrouiller un peu dans la succession des dynasties, on revient, au final, de cette croisière bien plus savant que l’on n’est parti.
L’attrait d’une croisière sur le Nil, c’est d'être au cœur de l’une des plus anciennes et plus prestigieuses civilisations de l’Antiquité, celle de l’Egypte des Pharaons. A cet égard, le voyage sur la dahabiya « Rois » coche toutes les cases.
Les départs en excursions sont généralement matinaux afin d’arriver -sage précaution- avant les heures les plus chaudes sur les sites archéologiques . Et aussi avant la foule des touristes, pas rebutés par la guerre qui sévit de nouveau au Proche-Orient.
Soucieuse de proposer des croisières haut de gamme et de très bonne tenue culturelle, l’agence « Voyages de Pharaon » a pris soin de recruter d'excellents guides.
Conférencier, historien et ancien professeur, Shérif-Adel, qui nous accompagne pendant notre périple, a l'art de rendre captivante et accessible l'Égypte ancienne, son histoire, ses dieux, ses mythes, son art : à qui ne ferait-il pas aimer l’Egypte ?
Si, malgré tout, certains soirs -effet de la fatigue sans doute -, on finit par s’embrouiller un peu dans la succession des dynasties, on revient, au final, de cette croisière bien plus savant que l’on n’est parti.
Les larmes de l’obélisque de Louxor
b[Notre croisière débutant à Louxor, c’est par la découverte du « plus grand ensemble théologique jamais construit » -les temples de Karnak et de Louxor- que nous inaugurons notre approche de l’Egypte des pharaons. ]b
Vers 2000 av. J-C, la ville qui les abritait, sur la rive est du Nil, s’appelait « Thèbes au Cent portes » : c’était la cité du dieu Amon dont le Pharaon en personne était le serviteur.
Longtemps enfouie sous des mètres de limon du Nil et sous les villages construits par-dessus au fil des siècles, cette cité n’a pas encore, malgré d’innombrables campagnes de fouilles, été entièrement remise à jour. La tâche est, il est vrai, titanesque. Un chantier de vingt ans a, par exemple, été nécessaire - il a fallu raser des centaines de maisons et dégager la vue sur le Nil- pour retrouver la longue « allée des sphinx » (2,5 km) qui, dans l’Antiquité, reliait directement Karnark et Louxor.
bLes nécropoles de la « [Vallée des rois » visitées le lendemain constituent un autre témoignage saisissant de la civilisation égyptienne à son apogée, ]b lorsque Thèbes était la capitale de la haute et de la basse Égypte enfin unifiées.
On a beau avoir vu ces trésors à la télévision, on est, une fois in situ, souvent bouleversé : les 134 colonnes massives et les puissants chapiteaux en forme de papyrus de la salle hypostyle de Karnak forment un ensemble vraiment extraordinaire. Et que d’émotions devant les statues monumentales, les longues frises hiéroglyphiques, les bas-reliefs où se succèdent les dieux, les pharaons, les cérémonies d’offrandes...
On est ému aussi devant l’obélisque orphelin du temple de Louxor, devant lequel Shérif-Adel récite « L’hymne aux obélisques » de Théophile Gautier.
Selon ce poète français, le frère jumeau de l’obélisque de Louxor, installé sur la place de la Concorde à Paris, s’ennuie, esseulé et pleure sa vieille Égypte avec des larmes de granit. Les larmes vous montent aux yeux…
Vers 2000 av. J-C, la ville qui les abritait, sur la rive est du Nil, s’appelait « Thèbes au Cent portes » : c’était la cité du dieu Amon dont le Pharaon en personne était le serviteur.
Longtemps enfouie sous des mètres de limon du Nil et sous les villages construits par-dessus au fil des siècles, cette cité n’a pas encore, malgré d’innombrables campagnes de fouilles, été entièrement remise à jour. La tâche est, il est vrai, titanesque. Un chantier de vingt ans a, par exemple, été nécessaire - il a fallu raser des centaines de maisons et dégager la vue sur le Nil- pour retrouver la longue « allée des sphinx » (2,5 km) qui, dans l’Antiquité, reliait directement Karnark et Louxor.
bLes nécropoles de la « [Vallée des rois » visitées le lendemain constituent un autre témoignage saisissant de la civilisation égyptienne à son apogée, ]b lorsque Thèbes était la capitale de la haute et de la basse Égypte enfin unifiées.
On a beau avoir vu ces trésors à la télévision, on est, une fois in situ, souvent bouleversé : les 134 colonnes massives et les puissants chapiteaux en forme de papyrus de la salle hypostyle de Karnak forment un ensemble vraiment extraordinaire. Et que d’émotions devant les statues monumentales, les longues frises hiéroglyphiques, les bas-reliefs où se succèdent les dieux, les pharaons, les cérémonies d’offrandes...
On est ému aussi devant l’obélisque orphelin du temple de Louxor, devant lequel Shérif-Adel récite « L’hymne aux obélisques » de Théophile Gautier.
Selon ce poète français, le frère jumeau de l’obélisque de Louxor, installé sur la place de la Concorde à Paris, s’ennuie, esseulé et pleure sa vieille Égypte avec des larmes de granit. Les larmes vous montent aux yeux…
L’égyptologie n’en finit pas d’évoluer
Fort de longues années d'études de l'égyptologie, Shérif-Adel est capable de déchiffrer avec aisance l'écriture hiéroglyphique (© PB)
De même, sur l’autre rive du Nil, (la rive ouest du Nil) dans la vallée des Rois, où sont disséminés dans les tréfonds d’une montagne rocailleuse plus de 60 tombes de pharaons -et de quelques rares pharaonnes montées sur le trône-, on est impressionné- et ému aussi- par les décors et le soin apporté à préparer le séjour des rois dans les entrailles de la terre et leur futur réveil du long sommeil de la mort.
Toutes ces tombes ne se visitent pas, notamment pour préserver leurs décors peints du gaz carbonique dégagé par la respiration des touristes.
Il faut donc choisir parmi celles qui sont ouvertes le jour de sa visite, sachant que le billet d’entrée donne droit d’en visiter trois seulement.
Bien sûr, la « Vallée des rois » n’a pas livré tous ses secrets. Et, au fil des trouvailles, l’égyptologie n'en finit pas d'évoluer.
Si les exceptionnels trésors de la tombe du jeune Toutankhamon, mort à 17 ans, alimentent encore la chronique, les archéologues espèrent maintenant découvrir d’autres tombes prestigieuses, par exemple, celle de la légendaire reine Nefertiti.
Toutes ces tombes ne se visitent pas, notamment pour préserver leurs décors peints du gaz carbonique dégagé par la respiration des touristes.
Il faut donc choisir parmi celles qui sont ouvertes le jour de sa visite, sachant que le billet d’entrée donne droit d’en visiter trois seulement.
Bien sûr, la « Vallée des rois » n’a pas livré tous ses secrets. Et, au fil des trouvailles, l’égyptologie n'en finit pas d'évoluer.
Si les exceptionnels trésors de la tombe du jeune Toutankhamon, mort à 17 ans, alimentent encore la chronique, les archéologues espèrent maintenant découvrir d’autres tombes prestigieuses, par exemple, celle de la légendaire reine Nefertiti.
Temples de la démesure
Les quatre colosses de Ramsès II figuraient les quatre âges de la vie de ce Pharaon. A côté, les autres membres de la famille royale ressemblent à des nains (© PB)
Admiration –et superlatifs- s’imposent aussi, trois jours plus tard, devant les quatre colosses de Ramsès II, hauts, chacun, de 20 mètres, qui, depuis 1260 av. JC., gardent les temples d’Abou Simbel.
Pour les admirer, il a fallu rouler quatre heures en bus dans les étendues brûlantes et quasi-désertiques de la Nubie, tout au sud de l’Egypte, jusqu'à 290 km au sud d’Assouan.
Ces temples avaient été construits pour sa gloire par un Pharaon mégalomane qui se présentait, de son vivant, comme un dieu.
La même démesure a été déployée pour sauver ces temples des eaux, lors de la création, en 1964, du lac Nasser destiné à accroître la production d’électricité et de denrées agricoles de l’Egypte. Sous l’égide de l’UNESCO, il fallut déplacer la montagne, découper à la scie les temples en blocs de pierre de 15 tonnes, puis réinstaller le tout 180 mètres plus loin et 60 mètres plus haut …
On reste bouche-bée devant l’exploit. Et bluffé part la beauté des colonnes, des statues et des scènes de bataille sculptées sur les parois.
Pour les admirer, il a fallu rouler quatre heures en bus dans les étendues brûlantes et quasi-désertiques de la Nubie, tout au sud de l’Egypte, jusqu'à 290 km au sud d’Assouan.
Ces temples avaient été construits pour sa gloire par un Pharaon mégalomane qui se présentait, de son vivant, comme un dieu.
La même démesure a été déployée pour sauver ces temples des eaux, lors de la création, en 1964, du lac Nasser destiné à accroître la production d’électricité et de denrées agricoles de l’Egypte. Sous l’égide de l’UNESCO, il fallut déplacer la montagne, découper à la scie les temples en blocs de pierre de 15 tonnes, puis réinstaller le tout 180 mètres plus loin et 60 mètres plus haut …
On reste bouche-bée devant l’exploit. Et bluffé part la beauté des colonnes, des statues et des scènes de bataille sculptées sur les parois.
Les larmes de la déesse Isis
Pour les sauver ses eaux après la construction du deuxième barrage d'Assouan, les temples de l'île de Philae ont été transférés sur une île plus en hauteur (©)
Bouleversé, on l’est aussi le lendemain à Assouan, devant les temples de l’île de Philae.
Un site superbe et terriblement romantique. Dans l'Antiquité, on y vénérait la déesse Isis dont les larmes de chagrin à la mort de son époux Osiris, étaient réputées être à l’origine des bienfaisantes crues du Nil.
Ce temple de Philae, construit au IIIe siècle avant Jésus-Christ, a été le dernier endroit d’Egypte à pratiquer les croyances anciennes. Les prêtresses d’Isis y ont d’ailleurs cohabité un temps avec les premiers chrétiens. Par la suite, des coptes (chrétiens d’Egypte) ont malheureusement piqueté beaucoup de bas-reliefs…
D'abord noyés lors de la construction du second barrage d’Assouan, ces temples ont également été sauvés par la communauté internationale : entre 1972 et 1980, eux aussi ont été démontés bloc par bloc, puis réinstallés sur deux îles jumelles, plus en hauteur.
Un site superbe et terriblement romantique. Dans l'Antiquité, on y vénérait la déesse Isis dont les larmes de chagrin à la mort de son époux Osiris, étaient réputées être à l’origine des bienfaisantes crues du Nil.
Ce temple de Philae, construit au IIIe siècle avant Jésus-Christ, a été le dernier endroit d’Egypte à pratiquer les croyances anciennes. Les prêtresses d’Isis y ont d’ailleurs cohabité un temps avec les premiers chrétiens. Par la suite, des coptes (chrétiens d’Egypte) ont malheureusement piqueté beaucoup de bas-reliefs…
D'abord noyés lors de la construction du second barrage d’Assouan, ces temples ont également été sauvés par la communauté internationale : entre 1972 et 1980, eux aussi ont été démontés bloc par bloc, puis réinstallés sur deux îles jumelles, plus en hauteur.
Hors des sentiers battus
Entre Louxor et Assouan, les passagers de la dahabiya « Rois » admirent d’autres merveilles : le temple funéraire de la reine Hatchepsout ; les imposants colosses de Memnon, gardiens de Thèbes ; le temple de Kom Ombo dédié à Sobek, dieu crocodile et à Horus, dieu faucon. Et, aussi, temple d’Edfou, un des mieux conservés, où l'on a le privilège de revenir, à la nuit tombée, pour assister -en privé- au magnifique son et lumière.
Autre privilège : le faible tirant d’eau de la dahabiya « Rois » permet d‘accoster là où ne peuvent s’aventurer les quelque 300 bateaux de croisière d’une cinquantaine de cabines naviguant sur le Nil. Par exemple, près du village d’El Hegz.
Ainsi, à l’issue d’un trajet en mini-bus sur une route poussiéreuse, les passagers peuvent s’approcher de l’antique Nekheb (El Kab, en arabe) qui fut, il y a 4000 ans, « la plus ancienne ville d’Egypte entourée de murs ». Et visiter, légèrement en hauteur, à flanc de montagne, plusieurs des tombes rupestres -décorées- de ses nobles gouverneurs.
A Nekheb, ce matin-là, il n’y a que les passagers de « Rois » et un petit groupe d’Américains. Des conditions idéales pour profiter du site, avant de traverser des villages et b[côtoyer, brièvement, des enfants rieurs et des Égyptiens affairés à leurs tâches quotidiennes sur les berges où abondent maïs, canne à sucre, maraîchage, bananiers, manguiers, palmiers-dattiers et... buffles.
Bien que voitures, triporteurs, mobylettes, tracteurs soient présents, la vie semble y couler, très modeste bien sûr, mais presque immuable depuis des siècles, rythmée cinq fois par jour par le chant des muezzins relayé par de puissants haut-parleurs…
Autre privilège : le faible tirant d’eau de la dahabiya « Rois » permet d‘accoster là où ne peuvent s’aventurer les quelque 300 bateaux de croisière d’une cinquantaine de cabines naviguant sur le Nil. Par exemple, près du village d’El Hegz.
Ainsi, à l’issue d’un trajet en mini-bus sur une route poussiéreuse, les passagers peuvent s’approcher de l’antique Nekheb (El Kab, en arabe) qui fut, il y a 4000 ans, « la plus ancienne ville d’Egypte entourée de murs ». Et visiter, légèrement en hauteur, à flanc de montagne, plusieurs des tombes rupestres -décorées- de ses nobles gouverneurs.
A Nekheb, ce matin-là, il n’y a que les passagers de « Rois » et un petit groupe d’Américains. Des conditions idéales pour profiter du site, avant de traverser des villages et b[côtoyer, brièvement, des enfants rieurs et des Égyptiens affairés à leurs tâches quotidiennes sur les berges où abondent maïs, canne à sucre, maraîchage, bananiers, manguiers, palmiers-dattiers et... buffles.
Bien que voitures, triporteurs, mobylettes, tracteurs soient présents, la vie semble y couler, très modeste bien sûr, mais presque immuable depuis des siècles, rythmée cinq fois par jour par le chant des muezzins relayé par de puissants haut-parleurs…
Une dahabiya à privatiser
Evidemment, cette croisière sur la dahabiya « Rois » a son prix : de 2200 à 2700 € par personne, y compris le vol direct pour Louxor (en classe éco), les excursions et les frais de visa. Pour un vol en business class, ajouter entre 1300 et 1700 €, à condition de réserver à l’avance.
Ceux qui souhaitent une extension de un, deux ou trois jours au Caire, pour voir les pyramides et les musées, avec hébergement dans un cinq étoiles avec vue sur le Nil, doivent compter plusieurs centaines d’euros en sus.
Pour voyager tranquillement en couple, en famille ou entre amis, il est possible de privatiser la dahabiya « Rois » pour une croisière de huit jours et sept nuits. Compter alors, selon les périodes, de 22000 à 28000 € (avion et extension au Caire, non compris).
Quelle que soit l’option choisie, lorsque vient, à regret, le moment de prendre l’avion du retour, le passager de « Rois » a -si l’on croit notre expérience- tourné les pages de la longue histoire de l’Egypte dans des conditions exceptionnelles, et saisi des bribes de la culture -et peut être même de l’âme, plus complexe qu’il ne paraît- de ce pays.
Cela justifie pleinement le choix de cette croisière mais pour que une réussite sans bémol, mieux vaut sélectionner soigneusement la compagnie avec laquelle voler.
Notre expérience avec Egypt Air nous incite à la circonspection : les vols de retour initialement réservés ayant été annulés, il fallait passer la nuit au Caire avant de s'envoler pour Paris. Or, si le correspondant local de Voyages de Pharaon avait bien reçu de la compagnie un voucher pour les chambres d’hôtel, leur réservation n’avait pas été faite, si bien que nous avons dû patienter très longtemps avant de devoir partager un grand lit. Un peu contrariant, tout de même.
Ceux qui souhaitent une extension de un, deux ou trois jours au Caire, pour voir les pyramides et les musées, avec hébergement dans un cinq étoiles avec vue sur le Nil, doivent compter plusieurs centaines d’euros en sus.
Pour voyager tranquillement en couple, en famille ou entre amis, il est possible de privatiser la dahabiya « Rois » pour une croisière de huit jours et sept nuits. Compter alors, selon les périodes, de 22000 à 28000 € (avion et extension au Caire, non compris).
Quelle que soit l’option choisie, lorsque vient, à regret, le moment de prendre l’avion du retour, le passager de « Rois » a -si l’on croit notre expérience- tourné les pages de la longue histoire de l’Egypte dans des conditions exceptionnelles, et saisi des bribes de la culture -et peut être même de l’âme, plus complexe qu’il ne paraît- de ce pays.
Cela justifie pleinement le choix de cette croisière mais pour que une réussite sans bémol, mieux vaut sélectionner soigneusement la compagnie avec laquelle voler.
Notre expérience avec Egypt Air nous incite à la circonspection : les vols de retour initialement réservés ayant été annulés, il fallait passer la nuit au Caire avant de s'envoler pour Paris. Or, si le correspondant local de Voyages de Pharaon avait bien reçu de la compagnie un voucher pour les chambres d’hôtel, leur réservation n’avait pas été faite, si bien que nous avons dû patienter très longtemps avant de devoir partager un grand lit. Un peu contrariant, tout de même.
Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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