First Leisure World : naissance d’un nouveau groupe européen de tourisme

Les professionnels grecs du secteur souhaitent sauvegarder leur indépendance en matière de tourisme, pour lutter contre les grands groupes européens et plus précisément anglais et allemands. Il était donc, plus que temps de mettre en place des structures suffisamment fortes.

Trois groupes grecs créent une holding commune

Trois groupes de taille différentes vont ainsi s’unir pour créer le premier holding touristique grec : First Leisure World (FLW). Comme on verra plus loin, celui-ci sera à la fois vertical en disposant de ses agences de voyages réceptives en Grèce et en Turquie, et de ses hôtels ainsi qu'horizontal avec des acquisitions de tour-opérateurs moyens à travers toute l’Europe.

Le siège social de FLW sera situé à Chypres tandis que les sièges opérationnels seront situés d’une part en Grèce et d’autre part en Belgique. Le capital du groupe sera de 2,1 millions euros. Pour ce qui est des objectifs, les responsables se veulent prudents en tablant sur 500.000 pax dans cinq ans et 1 million pax dans 10 ans.

Présentation des mariés

Ce nouveau groupe se composera d’une part d’un actionnaire puissant et d’autre part de deux professionnels du secteur. Chacun des partenaires disposant d’un 1/3 du capital.

Restis Group : il s’agit d’un groupe familial, premier armateur grec avec une flotte de 72 bateaux dont 12 pétroliers. Cette entreprise a diversifié ses activités non seulement dans le transport (il a été l’un des candidats au rachat de la compagnie aérienne Olympic Airways), mais également dans l’audiovisuel, l’immobilier, le secteur financier et naturellement le tourisme.

Deuxième partenaire, Express Holidays. Il s’agit d’une AGV multiservice grecque importante. A titre de référence, en ce qui concerne son activité business travel, elle a décroché le contrat de l’Euroleague basket. Cette agence est dirigée par Georgis Daskaladis.

Troisième marié : le groupe Mertzanis. Celui-ci se compose de deux branches : hôtelière avec des implantations en Crète et TO dans le Benelux (le TO belge Christoiphair) et en Grande-Bretagne. A noter cependant que la filiale britannique ne fera pas partie de FLW. En Belgique, Christophair est dirigée par Fotis Mertzanis et le directeur général est Jean-Luc Hans qui est également président de l’ABTO (associations belge des tours-opérateurs opérateurs).

Pas tous les œufs dans le même panier

Le nouveau groupe aura une activité double : réceptive dans les pays méditerranéens et plus particulièrement en Grèce et en Turquie et émettrice avec l’implantation ou le rachat de TO existant en Europe.

Jean Luc Hans qui sera le vice-président du nouveau groupe : « Nous souhaitons avant tout être prudents dans notre développement futur. Au niveau des pays réceptifs, nous allons avant tout travailler sur la Grèce et la Turquie. Pour ce qui est des TO, nous souhaitons surtout avoir une politique de volume. Enfin, pour ce qui des hôtels, ceux-ci proposeront également le concept club ».

Fotis Mertzanis : « Nous avons décidé de ne pas investir dans l’aérien afin de mieux nous développer au niveau hôtelier et réceptif. Dans un premier temps, nous allons regrouper nos hôtels présents et ceux que nous allons acquérir sous la tutelle d’une marque propre. Contrairement à d’autres groupes, notre volonté n’est pas de prendre des établissements en gestion mais d’en être les propriétaires ».

Les TO de First Leisure World

La base opérationnelle des TO du nouveau groupe sera située en Belgique et plus précisément à Liège. Fotis Mertzanis : « Avec Christophair nous opérons déjà sur la Belgique, les Pays-Bas et le Nord de la France. Plutôt que de mener une politique d’implantation et de création de nouveaux voyagistes dans les différents pays européens, nous envisageons plutôt de mener une politique d’acquisition d’opérateurs existants ».

Jean-Luc Hans : « Notre préférence ira naturellement à la reprise d’opérateurs de taille moyenne (entre 50.000 et 60.000 pax) bien implantés localement dans leurs pays ou régions, mais qui souffrent d’une sous-capitalisation ou de moyens financiers pour atteindre une taille critique face aux grands groupes. Nous considérons en effet, qu’il vaut mieux travailler avec des équipes motivées et expérimentées qui disposent localement d’une image positive.

L’expérience montre qu’en cas de reprise ces opérateurs préfèrent devenir partenaires dans des groupes de taille humaine plutôt que d’être intégrés dans des groupes géants où ils perdent leur identité.»

En ce qui concerne la France : « Le marché français nous intéresse naturellement et nous allons rechercher des opérateurs pouvant être intéressés par une reprise ou un partenariat renforcé. En Hollande, nous allons conclure la reprise d’un TO local cette année. »

Fotis Mertzanis : « Je crois que dans les années futures, il n’y aura plus que 5 à 6 grands groupes européens qui domineront le tourisme de volume. Pour pouvoir survivre, les TO devront au minimum générer au minimum un volume de 40 à 60.000 pax. Ce sont ces TO qui nous intéressent. »

En y regardant bien, force est de constater que l’objectif réel de FLW est de consolider les marchés émetteurs afin de parvenir à conserver une indépendance à la branche hôtelière du groupe face aux grands groupes touristiques allemands et britanniques.