TourMaG.com : Parlez-nous de l'ATES.
Sandrine Bot : L'ATES s'inscrit dans le mouvement du Commerce équitable, et l'équitable c'est tout simplement l'échange entre le Nord et le Sud, pour lutter contre les déséquilibres par l'échange commercial. Ça touche à la transparence, à la juste rémunération des producteurs, et c’est l'inscription dans un projet au bénéfice de la collectivité.
On travaille actuellement sur une définition plus précise des critères en essayant de se rapprocher de ceux de la Plateforme du Commerce équitable, ça prend du temps. Nous espérons évaluer 2 ou 3 structures par an sur le terrain. Nous avons inclus ces phases d'évaluation dans notre budget. C'est un travail minutieux à mettre au point.
T.M. : Le problème pour le client sera peut-être que pendant que vous réfléchissez et peaufinez la grille de critères, d'autres acteurs avancent vite dans la labellisation et le référencement. Comment le client va-t-il comprendre la différence ?
S.B. : Nous avons un gros travail de communication à faire pour nous faire connaître, mais nos clients actuels ne sont de toute façon pas prêts à acheter n'importe quoi parce qu'il y aura écrit responsable dessus.
Et les membres d'ATES ne sont pas prêts à déroger pour aller vers le tourisme de masse. Quand la marque ATES sortira, nous nous expliquerons plus en détail. Nos voyageurs veulent vraiment savoir ce que nous faisons de leur argent.
T.M. : Vous annoncez environ 4000 voyageurs en 2006 pour 16 producteurs, et un CA de 3,2M d'euros en 2005 pour 3500 passagers. Mathématiquement, certains doivent avoir du mal à vivre ?
Sandrine Bot : L'ATES s'inscrit dans le mouvement du Commerce équitable, et l'équitable c'est tout simplement l'échange entre le Nord et le Sud, pour lutter contre les déséquilibres par l'échange commercial. Ça touche à la transparence, à la juste rémunération des producteurs, et c’est l'inscription dans un projet au bénéfice de la collectivité.
On travaille actuellement sur une définition plus précise des critères en essayant de se rapprocher de ceux de la Plateforme du Commerce équitable, ça prend du temps. Nous espérons évaluer 2 ou 3 structures par an sur le terrain. Nous avons inclus ces phases d'évaluation dans notre budget. C'est un travail minutieux à mettre au point.
T.M. : Le problème pour le client sera peut-être que pendant que vous réfléchissez et peaufinez la grille de critères, d'autres acteurs avancent vite dans la labellisation et le référencement. Comment le client va-t-il comprendre la différence ?
S.B. : Nous avons un gros travail de communication à faire pour nous faire connaître, mais nos clients actuels ne sont de toute façon pas prêts à acheter n'importe quoi parce qu'il y aura écrit responsable dessus.
Et les membres d'ATES ne sont pas prêts à déroger pour aller vers le tourisme de masse. Quand la marque ATES sortira, nous nous expliquerons plus en détail. Nos voyageurs veulent vraiment savoir ce que nous faisons de leur argent.
T.M. : Vous annoncez environ 4000 voyageurs en 2006 pour 16 producteurs, et un CA de 3,2M d'euros en 2005 pour 3500 passagers. Mathématiquement, certains doivent avoir du mal à vivre ?
Autres articles
S.B. : C'est vrai pour certains, mais d'autres associations explosent en ce moment parce qu'elles ont une vraie stratégie commerciale en parallèle à un travail de proximité de longue haleine sur le terrain.
Mais quand on revendique par conviction, comme c'est le cas de nos membres, que l'activité touristique soit utile sur le terrain parce qu'on s'adresse à des populations défavorisées, c'est autant de temps et d'argent en moins pour créer un site internet ou participer à un salon commercial.
Il nous faut trouver le juste équilibre entre le temps sur le terrain et la communication. Par exemple, des associations comme Croq'Nature, Rencontres au bout du monde, TDS ou Vision du Monde, tiennent commercialement la route en respectant leur conviction de départ.
T.M. : Envisagez-vous de confier une part de cette commercialisation aux réseaux d'agences de voyages ?
S.B. : Chaque association décide. Certaines ont des relations avec des agences ciblées, mais ça n'est pas notre objectif d'être revendus par les grands circuits. Ce type de voyages, même si on est pro sur internet, a besoin d'interlocuteurs privilégiés. Mais il y aura peut-être des accords ponctuels avec des agences qui veulent bien prendre le temps. Ce ne sont pas des voyages qu'on peut vendre en 30 secondes.
T.M. : Comment voyez-vous l'évolution de cette forme de tourisme dans les quelques années à venir ?
S.B. : Si les gens restent sincères et créent des réseaux de partenaires et de bénévoles concernés, ça ne peut que progresser. De plus en plus de personnes sont intéressées par l'approfondissement de leurs rencontres et nous sommes de plus en plus sollicités. C'est la valeur ajoutée de l'associatif. Mais nous sommes bien conscients qu'il nous faut beaucoup plus communiquer sur ces valeurs.
Nous sommes en train de refondre le site internet de l'ATES et dès mars 2007, vous y trouverez des produits. Nous allons aussi aller vers le grand public en ouvrant, sous deux ans environ, une vitrine à Paris. En parallèle, nous projetons de participer à des salons grand public comme le SMTV ou celui de la Randonnée. Il nous faut expliquer que ce sont des voyages pour tout public, pas forcément bio, ni des voyages humanitaires à base de travail partagé, et que la dimension loisir du voyage doit rester primordiale.
Et tant mieux si les autres TO se tournent vers l'amélioration des conditions de travail avec leurs partenaires, c'est sans doute un peu grâce à nous quand même.
www.unat.asso.fr
www.tourismesolidaire.org
Demain : IV - L’interview de Henry Rosemberg, membre de l’ATES
Mais quand on revendique par conviction, comme c'est le cas de nos membres, que l'activité touristique soit utile sur le terrain parce qu'on s'adresse à des populations défavorisées, c'est autant de temps et d'argent en moins pour créer un site internet ou participer à un salon commercial.
Il nous faut trouver le juste équilibre entre le temps sur le terrain et la communication. Par exemple, des associations comme Croq'Nature, Rencontres au bout du monde, TDS ou Vision du Monde, tiennent commercialement la route en respectant leur conviction de départ.
T.M. : Envisagez-vous de confier une part de cette commercialisation aux réseaux d'agences de voyages ?
S.B. : Chaque association décide. Certaines ont des relations avec des agences ciblées, mais ça n'est pas notre objectif d'être revendus par les grands circuits. Ce type de voyages, même si on est pro sur internet, a besoin d'interlocuteurs privilégiés. Mais il y aura peut-être des accords ponctuels avec des agences qui veulent bien prendre le temps. Ce ne sont pas des voyages qu'on peut vendre en 30 secondes.
T.M. : Comment voyez-vous l'évolution de cette forme de tourisme dans les quelques années à venir ?
S.B. : Si les gens restent sincères et créent des réseaux de partenaires et de bénévoles concernés, ça ne peut que progresser. De plus en plus de personnes sont intéressées par l'approfondissement de leurs rencontres et nous sommes de plus en plus sollicités. C'est la valeur ajoutée de l'associatif. Mais nous sommes bien conscients qu'il nous faut beaucoup plus communiquer sur ces valeurs.
Nous sommes en train de refondre le site internet de l'ATES et dès mars 2007, vous y trouverez des produits. Nous allons aussi aller vers le grand public en ouvrant, sous deux ans environ, une vitrine à Paris. En parallèle, nous projetons de participer à des salons grand public comme le SMTV ou celui de la Randonnée. Il nous faut expliquer que ce sont des voyages pour tout public, pas forcément bio, ni des voyages humanitaires à base de travail partagé, et que la dimension loisir du voyage doit rester primordiale.
Et tant mieux si les autres TO se tournent vers l'amélioration des conditions de travail avec leurs partenaires, c'est sans doute un peu grâce à nous quand même.
www.unat.asso.fr
www.tourismesolidaire.org
Demain : IV - L’interview de Henry Rosemberg, membre de l’ATES