La Jordanie veut élargir son tourisme au delà de Petra

Bien sûr, les chiffres sont en baisse - 41 700 visiteurs français en 2012, soit une chute de 19% - mais comment pourrait-il en être autrement quand votre frontière nord est à quelques kilomètres de Damas ?

Et pourtant, le Quai d’Orsay réputé frileux dans ses consignes n’inscrit justement que la dite frontière dans les zones fortement déconseillées.

Malgré ses voisins au noir, tout le reste de ce vaste pays est au vert.

Le Jordanian Tourist Board (JTB) a jugé que c’était sans doute le moment de relancer la communication à destination du marché français.

Une offensive qu’il aimerait fonder sur des thématiques plus inattendues que les stars éprouvées que sont Jérash et Pétra, mais qui revient vite malgré lui à ces essentiels.

En parallèle à un press tour s’adressant au grand public via les quotidiens régionaux, 22 agents de voyages, vendeurs et prescripteurs ont donc été invités à rafraîchir leur connaissance du royaume hachémite.

Culture et nature au programme selon affinités, les commerciaux de l’UCPA côtoyant les meilleures vendeuses d’Havas et les spécialistes d’Explorator.

Annabelle Barro, représentante du JTB à Paris : « L’idée est de faire comprendre aux pros qu’en Jordanie, il y a Pétra mais pas seulement. On peut utiliser d’autres filtres pour vendre ce pays.

Nous avons participé par exemple au salon de la plongée en janvier, Aqaba étant parfait aussi bien pour confirmés que pour débutants. Nous avons aussi présenté le potentiel artistique du pays au salon de la photo en novembre. »

D’autres thématiques se profilent dans la stratégie du ministère, mais semblent encore un peu balbutiantes si l’on en juge par leur difficulté à concevoir un éductour réellement hors des sentiers classiques.

Un des axes est le développement des réserves naturelles. En dehors de Dana, la plus connue des TO, six autres espaces sont désormais protégées et accueillent une faune réintroduite et protégée comme l’oryx blanc. Mais les participants n’y ont pas eu accès cette fois-ci.

Les tenants du patrimoine peuvent aussi enrichir leurs itinéraires au fil de sites encore méconnus mais désormais labellisés par l’Unesco comme les mosaïques d’Um-Rasas.

Ils peuvent également faire revivre l’épopée des croisades dans les châteaux francs, celle des tribus bédouines fédérées par le mythique Lawrence dans les campements du désert, ou privilégier la tendance actuelle à une quête de spiritualité toujours palpable ici dans les sites bibliques de la vallée du Jourdain.

« Nous sommes aptes à accueillir des randonneurs comme des incentives » ajoute A. Barro.

Avec peut-être le bémol d’hébergements souvent limités en gamme, ou très haute ou trop basse, et en situation, tous sur une ligne Amman, Mer Morte, Pétra, Aqaba.

Au-delà d’un Pétra un peu asphyxié par les groupes et les marchands du temple, développer d’autres axes, géographiques ou thématiques, demandera une plus grande implication des autorités locales dans la conception d’une promotion différente.

Mais des TO créatifs associés à des réceptifs ouverts pourraient aussi s’appuyer sur les incontestables potentiels négligés de la Jordanie pour redonner aux Français le goût d’un Moyen Orient multi millénaire, francophile, goûteux et encore tranquille.