La case de l'Oncle Dom : Les contes de Chien Charly en Selectourie (Episode 1)

Or donc, me dit-il à mon retour de la Grande Canarie, un Congrès tenu par les Cédiviens amis des Selectouriens, (un moment d'ailleurs de grande qualité), savez-vous que l'on commence à remuer en Selectourie ?

Oui, dans l'intimité, Chien Charly, Irlandais pourtant de naissance, me vouvoie. C'est ainsi !

Et c'est ainsi que je vais vous confier, en toute discrétion, le scénario imaginé par ce grand bestiau.

En Selectourie, vous vous en souvenez, il fallait combler le vide laissé par son prestigieux Président et procéder à de nouvelles élections afin de donner un successeur digne de ce nom.

Tel Rouan Carlito d'Espagnolie (Rouan, j'essaie de le prononcer comme on le dit dans le sud), le Président de Selectourie, atteint par la limite d'âge, s'est retiré des affaires et nommé, par urnes interposées, sa digne successeuse.

Tout va donc pour le mieux… Sauf que Chien Charly ne semble pas très convaincu. Et si, me confiait-il, certains grands dignitaires de l'affaire, ces grands barons de Selectourie, grands propriétaires de multiples baronnies essaimées à travers cette vaste assemblée, décidaient de faire sécession afin de faire entendre leurs voix ?

Il est vrai que, tel au Znav, une licence donne droit à une voix. Point et circulez, y'a rien à voir.

Les barons (c'est toujours Chien Charly qui parle, je me contente de jouer les scribes) pourraient avoir d'autres envies. Pourraient peut-être, eux qui représentent au moins un tiers du volume d'affaires de Selectourie, réclamer leur juste accès au pouvoir…

Faut dire que Chien Charly a oublié d'être tout à fait idiot.

Imaginons une seconde, juste pour le plaisir de raconter une histoire, que les grands barons décident de se retirer sur leurs terres respectives…

Imaginons même que, lassés d'être considérés comme des manants, ils décident de s'allier à leur voisin, ces gens de Manorie par exemple, qui, finalement, ont sensiblement les mêmes pôles d'intérêts, surtout dans la partie "Affaires" des voyages ?

Imaginons que la Manorie veuille bien les accueillir, ce qui, aux dires de Chien Charly, ne semble pas un obstacle….

Il est vrai que les messagers circulent bon train entre les baronnies et que les courriers, fourbus, se croisent à vive allure…

Oh, bien sûr, il reste quantité de problèmes à régler. On ne quitte pas son antre comme ça, d'autant que les distributions des bénéfices se font à dates fixes et qu'il serait désolant d'abandonner une partie de ces bonnes pièces d'or ou d'argent, venues de super-commissions des fournisseurs…

Néanmoins, tous les chambellans juristes sont sur le coup. En Tourcomie, voisine aussi de la Selectourie, le problème s'était posé... Et la juridiction avait donné raison aux plaignants...

Certes, confiait Chien Charly, c'est pas pour demain. Mais, si tel cas se produisait, après-demain par exemple, la Selectourie serait en grand danger. De superpuissance, elle redeviendrait un petit réseau, de la même taille que ses voisins immédiats.

Vous délirez, ais-je murmuré à l'oreille de Chien Charly (oui, je murmure à l'oreille des chiens)…

N'empêche que c'est pas si couillon que ça, non ?

Demain, épisode 2 des Contes de Chien Charly, dans lequel on s'organise en Selectourie…