Au lieu de voir les salariés seniors comme un "coût" ou un fardeau, les entreprises devraient les considérer comme une ressource inestimable - DepositPhotos.com, Ivanko1980
Aaaaaah les salariés seniors.... J'en suis un depuis bientôt 10 ans.
Eh oui, passé 45 ans, c'est la bascule et il est tout de même étonnant de constater que quand on est junior, on a qu'une hâte : accrocher ce satané "titre" de senior... et quand ce mot senior accroché derrière un titre devient une réalité démographique, c'est la cata, notamment sur le marché de l'emploi !
Alors, dans cet article, je ne prétends pas changer la donne, mais pointer du doigt certains préjugés que certains recruteurs ont.
Oui, il est nécessaire de déconstruire ces stéréotypes pour apprécier la réelle valeur ajoutée que ces professionnels expérimentés peuvent offrir.
Eh oui, passé 45 ans, c'est la bascule et il est tout de même étonnant de constater que quand on est junior, on a qu'une hâte : accrocher ce satané "titre" de senior... et quand ce mot senior accroché derrière un titre devient une réalité démographique, c'est la cata, notamment sur le marché de l'emploi !
Alors, dans cet article, je ne prétends pas changer la donne, mais pointer du doigt certains préjugés que certains recruteurs ont.
Oui, il est nécessaire de déconstruire ces stéréotypes pour apprécier la réelle valeur ajoutée que ces professionnels expérimentés peuvent offrir.
Les préjugés persistants : un frein à l'inclusion des salariés seniors
Avant de plonger dans les raisons pour lesquelles les salariés seniors représentent un avantage concurrentiel, il est important de souligner les préjugés les plus fréquemment évoqués à leur égard.
Dans mon sondage hebdomadaire sur LinkedIn, les réponses sont sans appel : 52% des entreprises et managers considèreraient les seniors comme "trop chers", 7% les jugeraient "moins motivés", 15% penseraient qu'ils sont "moins à même d'apprendre", et 26% les percevraient comme "dépassés".
Ces résultats mettent en lumière la nécessité de déconstruire ces stéréotypes, qui non seulement freinent l'inclusion des seniors, mais qui, surtout, passent à côté de leurs véritables atouts.
Dans mon sondage hebdomadaire sur LinkedIn, les réponses sont sans appel : 52% des entreprises et managers considèreraient les seniors comme "trop chers", 7% les jugeraient "moins motivés", 15% penseraient qu'ils sont "moins à même d'apprendre", et 26% les percevraient comme "dépassés".
Ces résultats mettent en lumière la nécessité de déconstruire ces stéréotypes, qui non seulement freinent l'inclusion des seniors, mais qui, surtout, passent à côté de leurs véritables atouts.
"Trop chers" : un coût à relativiser face aux bénéfices
Le premier préjugé, celui du coût, est l’un des plus souvent avancés par les entreprises pour justifier une réticence à embaucher ou conserver des seniors.
Certes, avec l'ancienneté viennent souvent des salaires plus élevés et des avantages sociaux supplémentaires, mais il est essentiel de considérer la valeur réelle qu’un senior apporte à l'entreprise.
Les seniors ont une expérience riche et diversifiée, accumulée au fil des années dans différents contextes. Leur maîtrise des processus internes, leur capacité à gérer des crises, ainsi que leur expertise dans leur domaine compensent largement le coût de leur rémunération, ne serait-ce que par le gain de temps sur une même tache.
Il est aisé de comprendre que sur un même métier, quelqu'un d'expérimenté fera moins d'erreurs et sera plus productif que quelqu'un qui ne l'est pas !
De plus, en minimisant la nécessité de formation continue, les entreprises économisent sur les coûts liés à l'intégration de nouveaux collaborateurs.
Leur expérience réduit également les erreurs coûteuses que des employés moins expérimentés pourraient commettre. Oui, l'intégration d'un senior dans des process parfois complexes est plus rapide, et moins risquée que celle d'un junior.
Autrement dit, le "coût" d'un senior est un investissement rentable à long terme.
Lire aussi : Attractivité : dépourvus quand la reprise fut venue... 🔑
Certes, avec l'ancienneté viennent souvent des salaires plus élevés et des avantages sociaux supplémentaires, mais il est essentiel de considérer la valeur réelle qu’un senior apporte à l'entreprise.
Les seniors ont une expérience riche et diversifiée, accumulée au fil des années dans différents contextes. Leur maîtrise des processus internes, leur capacité à gérer des crises, ainsi que leur expertise dans leur domaine compensent largement le coût de leur rémunération, ne serait-ce que par le gain de temps sur une même tache.
Il est aisé de comprendre que sur un même métier, quelqu'un d'expérimenté fera moins d'erreurs et sera plus productif que quelqu'un qui ne l'est pas !
De plus, en minimisant la nécessité de formation continue, les entreprises économisent sur les coûts liés à l'intégration de nouveaux collaborateurs.
Leur expérience réduit également les erreurs coûteuses que des employés moins expérimentés pourraient commettre. Oui, l'intégration d'un senior dans des process parfois complexes est plus rapide, et moins risquée que celle d'un junior.
Autrement dit, le "coût" d'un senior est un investissement rentable à long terme.
Lire aussi : Attractivité : dépourvus quand la reprise fut venue... 🔑
"Moins motivés" : une fausse croyance
Le préjugé selon lequel les salariés seniors seraient "moins motivés" est également largement infondé.
En réalité, la motivation ne dépend pas de l’âge, mais plutôt des conditions de travail et de la culture d’entreprise. De nombreux seniors ont une attitude positive et une grande énergie lorsqu'ils se sentent valorisés et ont des objectifs clairs.
De plus, les seniors ont souvent une loyauté accrue envers leur entreprise. Contrairement aux jeunes générations, qui sont parfois plus enclines à changer fréquemment d'employeur, les seniors recherchent souvent la stabilité et sont engagés sur le long terme.
Cet engagement se traduit par une plus grande assiduité, une moindre rotation du personnel, et donc une stabilité organisationnelle précieuse pour les employeurs.
En tant que senior, je sais ce que je ne veux plus dans un travail et ce que j'y cherche. Quand j'étais junior, c'était moins le cas et il m'est arrivé d'accepter un travail... par erreur, et d'être totalement démotivé par la suite. Passé un certain âge, je n'ai plus fait cette erreur.
Lire aussi : Recrutement tourisme : entre passion partagée et quête de sens
En réalité, la motivation ne dépend pas de l’âge, mais plutôt des conditions de travail et de la culture d’entreprise. De nombreux seniors ont une attitude positive et une grande énergie lorsqu'ils se sentent valorisés et ont des objectifs clairs.
De plus, les seniors ont souvent une loyauté accrue envers leur entreprise. Contrairement aux jeunes générations, qui sont parfois plus enclines à changer fréquemment d'employeur, les seniors recherchent souvent la stabilité et sont engagés sur le long terme.
Cet engagement se traduit par une plus grande assiduité, une moindre rotation du personnel, et donc une stabilité organisationnelle précieuse pour les employeurs.
En tant que senior, je sais ce que je ne veux plus dans un travail et ce que j'y cherche. Quand j'étais junior, c'était moins le cas et il m'est arrivé d'accepter un travail... par erreur, et d'être totalement démotivé par la suite. Passé un certain âge, je n'ai plus fait cette erreur.
Lire aussi : Recrutement tourisme : entre passion partagée et quête de sens
"Moins à même d'apprendre" : l'expérience au service de l'apprentissage
Un autre préjugé tenace est l’idée que les seniors seraient "moins à même d'apprendre", notamment en raison de leur âge avancé ou de la rapidité des transformations technologiques...
Je pense ici, entre autres à l'IA ; et bien, selon une étude de Great Place to Work, moins de 30% des 25-34 ans déclarent avoir une connaissance suffisante ou bonne de l'IA...
Ce stéréotype reflète une vision dépassée des capacités d’adaptation des seniors. En réalité, la capacité à apprendre et à s’adapter ne dépend pas uniquement de l’âge, mais plutôt des opportunités d'apprentissage offertes et de la motivation à acquérir de nouvelles compétences.
De plus, les seniors disposent d’un avantage-clé : leur capacité à relier de nouveaux apprentissages à leurs expériences passées. Par exemple : oui, l'IA transforme certains process, certains métiers... pour autant, tout ne repart pas de zéro et l'IA n'en sera que plus efficace et impactante si elle s'appuie sur une histoire.
Cette approche, qui repose sur l’intelligence contextuelle, leur permet de comprendre rapidement comment les nouvelles technologies ou méthodes de travail peuvent s'intégrer dans le cadre existant.
Ils sont souvent capables de transmettre des connaissances complexes de manière plus compréhensible aux jeunes recrues, jouant ainsi un rôle clé dans la formation et le mentorat.
Je pense ici, entre autres à l'IA ; et bien, selon une étude de Great Place to Work, moins de 30% des 25-34 ans déclarent avoir une connaissance suffisante ou bonne de l'IA...
Ce stéréotype reflète une vision dépassée des capacités d’adaptation des seniors. En réalité, la capacité à apprendre et à s’adapter ne dépend pas uniquement de l’âge, mais plutôt des opportunités d'apprentissage offertes et de la motivation à acquérir de nouvelles compétences.
De plus, les seniors disposent d’un avantage-clé : leur capacité à relier de nouveaux apprentissages à leurs expériences passées. Par exemple : oui, l'IA transforme certains process, certains métiers... pour autant, tout ne repart pas de zéro et l'IA n'en sera que plus efficace et impactante si elle s'appuie sur une histoire.
Cette approche, qui repose sur l’intelligence contextuelle, leur permet de comprendre rapidement comment les nouvelles technologies ou méthodes de travail peuvent s'intégrer dans le cadre existant.
Ils sont souvent capables de transmettre des connaissances complexes de manière plus compréhensible aux jeunes recrues, jouant ainsi un rôle clé dans la formation et le mentorat.
"Dépassés" : un mythe confronté à la réalité
Le dernier préjugé, celui des seniors "dépassés", est également facile à contredire.
Si certaines technologies ou méthodes modernes peuvent sembler éloignées de leur expérience initiale, les seniors disposent de compétences transversales et d’une capacité à résoudre des problèmes complexes acquise au fil des années. Cette expertise leur permet de rester pertinents, même dans un environnement en mutation.
Quand j'étais en entreprise, je n'étais pas expert en tout... loin s'en faut. Mais je savais faire appel aux compétences qui me manquaient en m'adressant à des experts, sans pour autant avoir le sentiment que mon égo en prenait un coup. Le salarié qui sait tout sur tout... c'est un fantasme dangereux ! Tout savoir sur l'IA ou le métaverse n'est pas un gage de compétence absolue, ça se saurait !
En réalité, beaucoup de seniors sont désireux d’apprendre et de rester à jour dans leur domaine. Grâce à la formation continue et à leur curiosité intellectuelle, ils restent à la pointe des évolutions du marché.
Il convient également de rappeler que les seniors ont souvent vécu plusieurs vagues de changements technologiques au cours de leur carrière et ont développé une résilience et une adaptabilité qui manquent parfois à des générations plus jeunes.
Si certaines technologies ou méthodes modernes peuvent sembler éloignées de leur expérience initiale, les seniors disposent de compétences transversales et d’une capacité à résoudre des problèmes complexes acquise au fil des années. Cette expertise leur permet de rester pertinents, même dans un environnement en mutation.
Quand j'étais en entreprise, je n'étais pas expert en tout... loin s'en faut. Mais je savais faire appel aux compétences qui me manquaient en m'adressant à des experts, sans pour autant avoir le sentiment que mon égo en prenait un coup. Le salarié qui sait tout sur tout... c'est un fantasme dangereux ! Tout savoir sur l'IA ou le métaverse n'est pas un gage de compétence absolue, ça se saurait !
En réalité, beaucoup de seniors sont désireux d’apprendre et de rester à jour dans leur domaine. Grâce à la formation continue et à leur curiosité intellectuelle, ils restent à la pointe des évolutions du marché.
Il convient également de rappeler que les seniors ont souvent vécu plusieurs vagues de changements technologiques au cours de leur carrière et ont développé une résilience et une adaptabilité qui manquent parfois à des générations plus jeunes.
Les atouts des seniors : une force de stabilité et de transmission
Face à ces préjugés, il est indispensable de rappeler que les salariés seniors apportent des avantages indéniables à l’entreprise.
Tout d’abord, ils incarnent la stabilité. Dans un environnement où la volatilité des talents est devenue un défi majeur pour les employeurs, la fidélité des seniors est une source précieuse de continuité.
Ils possèdent également une connaissance fine de la culture d'entreprise et peuvent servir de référents pour les collaborateurs plus jeunes.
Ensuite, les seniors jouent un rôle clé dans la transmission des savoirs. En agissant comme mentors ou tuteurs, ils facilitent l’intégration des nouvelles recrues et la montée en compétences des plus jeunes.
Ils favorisent également une approche plus réfléchie et stratégique des défis auxquels l’entreprise est confrontée, en apportant une vision à long terme, enrichie par leur expérience.
Tout d’abord, ils incarnent la stabilité. Dans un environnement où la volatilité des talents est devenue un défi majeur pour les employeurs, la fidélité des seniors est une source précieuse de continuité.
Ils possèdent également une connaissance fine de la culture d'entreprise et peuvent servir de référents pour les collaborateurs plus jeunes.
Ensuite, les seniors jouent un rôle clé dans la transmission des savoirs. En agissant comme mentors ou tuteurs, ils facilitent l’intégration des nouvelles recrues et la montée en compétences des plus jeunes.
Ils favorisent également une approche plus réfléchie et stratégique des défis auxquels l’entreprise est confrontée, en apportant une vision à long terme, enrichie par leur expérience.
Conclusion
Au lieu de voir les salariés seniors comme un "coût" ou un fardeau, les entreprises devraient les considérer comme une ressource inestimable.
Leur expérience, leur loyauté, leur capacité à transmettre des savoirs, et leur approche stratégique des problèmes sont des qualités qui complètent et renforcent les compétences des autres générations.
En intégrant davantage les seniors dans leurs stratégies de recrutement et de gestion des talents, les entreprises s’assurent une stabilité, une expertise et une continuité qui sont souvent sous-estimées.
Et franchement, j'ai été heureux d'entendre lors d'une conférence que je donnais la semaine dernière, le DRH d'un grand Groupe déclarer à ses pairs : "Arrêtez de vous plaindre que vous galérez à recruter ! Recrutez plus de seniors, ça vous coûtera plus cher en salaires, certes, mais faites le compte du nombre de postes inoccupés du fait de vos grilles de recrutement et du coût astronomique de ces mêmes recrutements qui n'aboutissent pas. Vous devriez ouvrir un peu plus vos chakras je crois".
Franchement... j'aurai pu lui faire un câlin tant son résumé est pertinent... non ?
Leur expérience, leur loyauté, leur capacité à transmettre des savoirs, et leur approche stratégique des problèmes sont des qualités qui complètent et renforcent les compétences des autres générations.
En intégrant davantage les seniors dans leurs stratégies de recrutement et de gestion des talents, les entreprises s’assurent une stabilité, une expertise et une continuité qui sont souvent sous-estimées.
Et franchement, j'ai été heureux d'entendre lors d'une conférence que je donnais la semaine dernière, le DRH d'un grand Groupe déclarer à ses pairs : "Arrêtez de vous plaindre que vous galérez à recruter ! Recrutez plus de seniors, ça vous coûtera plus cher en salaires, certes, mais faites le compte du nombre de postes inoccupés du fait de vos grilles de recrutement et du coût astronomique de ces mêmes recrutements qui n'aboutissent pas. Vous devriez ouvrir un peu plus vos chakras je crois".
Franchement... j'aurai pu lui faire un câlin tant son résumé est pertinent... non ?
Gaël Chatelain-Berry est l'auteur de 15 livres dont son dernier "Mon collègue est nul, mais je le soigne" consacré aux conflits au travail. Conférencier et créateur du podcast Happy Work, le podcast francophone le plus écouté sur le bien-être au travail et le management bienveillant, tous les contenus de Gaël n'ont qu'un seul objectif : rendre le quotidien des salariés plus simple et agréable.