87% des Français jouent à des jeux de société, 91% d’entre eux déclarent aimer jouer et 71% se considèrent de bons joueurs capables de jouer à tous les jeux de société, notamment aux cartes. depositphotos.com Auteur MKucova
Pourquoi le jeu connait-il un tel succès ? C’est tout d’abord parce qu’il est une pratique anthropologique, donc une pratique liée à la condition humaine que l’on retrouve dans toutes les sociétés.
L’homme est joueur ! Et la femme, si l’on en croit les enquêtes, l’est encore plus. « On observe davantage de bons joueurs déclarés chez les femmes (82%) que chez les hommes (76%) » insiste une enquête BVA. Étudiée par les anthropologues, la passion du jeu est liée au besoin de s’en remettre au hasard donc à l’excitation qu’il provoque, à la fois sur le plan physique et mental.
Mais pas que, le jeu est aussi un moyen de se concentrer et d’apprendre, pour les adultes et enfants. Tel qu’on le pratique aujourd’hui, il constitue enfin une forme de découverte d’un univers, d’une histoire, d’une ambiance.
« Le matériel nous raconte quelque chose autour d’un thème, d’un sujet et donne envie d’en apprendre plus en allant chercher dans des livres, des films… » explique un spécialiste.
Mais, si le jeu reste aussi présent dans nos sociétés c’est également en partie à cause de l’infantilisation de la société. Une tendance à la régression qui date déjà̀ de plusieurs décennies. Accentuée par la crise économique et le climat d’incertitude dans lequel nous vivons, l’homme et la femme modernes ont tendance à̀ ne pas vouloir grandir et à se refugier dans les paradis perdus de l’enfance.
Déjà, il y a 20 ans, le sociologue Robert Ebguy publiait un ouvrage intitulé « La France en culottes courtes » dans lequel il analysait le port de cravates Mickey et l’usage des rollers par les cadres comme un moyen de se préserver du climat anxiogène dans lequel ils vivaient.
Aujourd’hui, l’irruption des trottinettes sur les trottoirs des villes et leur succès constituent une nouvelle preuve de ce besoin de ne pas rompre avec l’enfance et de continuer à s’amuser par le biais d’émotions plus ou moins fortes et d’une forme de transgression. Quant à l’irruption des écrans et du digital dans nos vies, elle est bien entendu le catalyseur incomparable de la folie de jouer qui s’est emparée de nous !
L’homme est joueur ! Et la femme, si l’on en croit les enquêtes, l’est encore plus. « On observe davantage de bons joueurs déclarés chez les femmes (82%) que chez les hommes (76%) » insiste une enquête BVA. Étudiée par les anthropologues, la passion du jeu est liée au besoin de s’en remettre au hasard donc à l’excitation qu’il provoque, à la fois sur le plan physique et mental.
Mais pas que, le jeu est aussi un moyen de se concentrer et d’apprendre, pour les adultes et enfants. Tel qu’on le pratique aujourd’hui, il constitue enfin une forme de découverte d’un univers, d’une histoire, d’une ambiance.
« Le matériel nous raconte quelque chose autour d’un thème, d’un sujet et donne envie d’en apprendre plus en allant chercher dans des livres, des films… » explique un spécialiste.
Mais, si le jeu reste aussi présent dans nos sociétés c’est également en partie à cause de l’infantilisation de la société. Une tendance à la régression qui date déjà̀ de plusieurs décennies. Accentuée par la crise économique et le climat d’incertitude dans lequel nous vivons, l’homme et la femme modernes ont tendance à̀ ne pas vouloir grandir et à se refugier dans les paradis perdus de l’enfance.
Déjà, il y a 20 ans, le sociologue Robert Ebguy publiait un ouvrage intitulé « La France en culottes courtes » dans lequel il analysait le port de cravates Mickey et l’usage des rollers par les cadres comme un moyen de se préserver du climat anxiogène dans lequel ils vivaient.
Aujourd’hui, l’irruption des trottinettes sur les trottoirs des villes et leur succès constituent une nouvelle preuve de ce besoin de ne pas rompre avec l’enfance et de continuer à s’amuser par le biais d’émotions plus ou moins fortes et d’une forme de transgression. Quant à l’irruption des écrans et du digital dans nos vies, elle est bien entendu le catalyseur incomparable de la folie de jouer qui s’est emparée de nous !
Les Français et les jeux en quelques chiffres
Pour preuve, si besoin en était, du succès du jeu, voici quelques chiffres : 1500 nouveaux jeux sortent chaque année dans le monde dont une bonne moitié en France et 33 millions de boîtes de jeux ont été vendues en 2022 ( inclus les jeux vidéo).
Autres chiffres éloquents : 87% des Français jouent à des jeux de société, 91% d’entre eux déclarent aimer jouer et 71% se considèrent de bons joueurs capables de jouer à tous les jeux de société, notamment aux cartes.
Il faut aussi avoir à l’esprit que 52% jouent au moins une fois par mois et que 25% de nos compatriotes jouent au moins une fois par semaine. Dans quel cadre ? Dans 75% des cas en famille. Enfin, on compte dans l’Hexagone plus de 400 festivals de jeux divers.
Autres chiffres éloquents : 87% des Français jouent à des jeux de société, 91% d’entre eux déclarent aimer jouer et 71% se considèrent de bons joueurs capables de jouer à tous les jeux de société, notamment aux cartes.
Il faut aussi avoir à l’esprit que 52% jouent au moins une fois par mois et que 25% de nos compatriotes jouent au moins une fois par semaine. Dans quel cadre ? Dans 75% des cas en famille. Enfin, on compte dans l’Hexagone plus de 400 festivals de jeux divers.
Les jeux préférés des Français : les cartes, mais quelles cartes ?
Quant aux jeux préférés des Français, quels sont-ils ?
En fait, sur l’énorme majorité de la population française qui joue à des jeux de société, se situent dans le trio de test ces incontournables que sont le Monopoly ( né en 1935 !), le Scrabble, le Trivial Poursuit, le Cluedo… et leurs variantes.
Quant aux cartes, une étude BVA indique que ce sont elles qui demeurent le jeu roi, devant la pétanque qui compte de plus en plus d’adeptes. Plus précisément, voici le palmarès :
- 67% jouent à des jeux de cartes
- 64% jouent aux dames
- 63% jouent à la pétanque
- 36% jouent aux échecs
- 36% jouent au scrabble
- 22% jouent à des jeux de rôles
- 21% jouent à des jeux de hasard.
En fait, sur l’énorme majorité de la population française qui joue à des jeux de société, se situent dans le trio de test ces incontournables que sont le Monopoly ( né en 1935 !), le Scrabble, le Trivial Poursuit, le Cluedo… et leurs variantes.
Quant aux cartes, une étude BVA indique que ce sont elles qui demeurent le jeu roi, devant la pétanque qui compte de plus en plus d’adeptes. Plus précisément, voici le palmarès :
- 67% jouent à des jeux de cartes
- 64% jouent aux dames
- 63% jouent à la pétanque
- 36% jouent aux échecs
- 36% jouent au scrabble
- 22% jouent à des jeux de rôles
- 21% jouent à des jeux de hasard.
Les jeux de cartes préférés des Français : de la belote au Bridge
Plus précisément, quels sont les jeux de carte préférés de nos compatriotes ?
Eh bien, sans surprise, la Belote arrive en tête avec 53%, soit environ 10 millions de joueurs. Suivent le Tarot avec 43% de joueurs, la bataille avec 36% et les jeux de Sept familles avec 34%.
Soit un peu plus que la Réussite : 31,6%, le Rami : 27% et des jeux de cartes bien plus sophistiqués et complexes comme le Poker qui compte 25% d’adeptes et le Bridge qui en compte 6,5%. Mais, dans le monde, ce jeu très élitiste compte tout de même 70 millions d’adeptes, avec en tête les nord Américains suivis par les Français.
Quant aux Britanniques, ils jouent au Whist, les Allemands au Skat. Les Espagnols au « Tute » avec des cartes spéciales.
En parlant de cartes, notons encore que leur succès est aussi dû au rajeunissement spectaculaire des joueurs notamment dans les cercles de Bridge et de Poker. Ainsi, la Fédération française de Bridge s’est ouverte aux plus jeunes et propose même des stages pendant les vacances scolaires.
Donnant lieu à des rassemblements à la fois sérieux et festifs, les jeux de cartes ont bel et bien le pouvoir de rassembler autour de leur double facette : d’une part, elles impliquent bel et bien des compétences stratégiques quasi mathématiques pour les jeux les plus sophistiqués, qui ne sont pas données à tout le monde. D’autre part, ces jeux génèrent la convivialité́ indispensable à nos sociétés.
Eh bien, sans surprise, la Belote arrive en tête avec 53%, soit environ 10 millions de joueurs. Suivent le Tarot avec 43% de joueurs, la bataille avec 36% et les jeux de Sept familles avec 34%.
Soit un peu plus que la Réussite : 31,6%, le Rami : 27% et des jeux de cartes bien plus sophistiqués et complexes comme le Poker qui compte 25% d’adeptes et le Bridge qui en compte 6,5%. Mais, dans le monde, ce jeu très élitiste compte tout de même 70 millions d’adeptes, avec en tête les nord Américains suivis par les Français.
Quant aux Britanniques, ils jouent au Whist, les Allemands au Skat. Les Espagnols au « Tute » avec des cartes spéciales.
En parlant de cartes, notons encore que leur succès est aussi dû au rajeunissement spectaculaire des joueurs notamment dans les cercles de Bridge et de Poker. Ainsi, la Fédération française de Bridge s’est ouverte aux plus jeunes et propose même des stages pendant les vacances scolaires.
Donnant lieu à des rassemblements à la fois sérieux et festifs, les jeux de cartes ont bel et bien le pouvoir de rassembler autour de leur double facette : d’une part, elles impliquent bel et bien des compétences stratégiques quasi mathématiques pour les jeux les plus sophistiqués, qui ne sont pas données à tout le monde. D’autre part, ces jeux génèrent la convivialité́ indispensable à nos sociétés.
De nouvelles tendances ludiques
Et si vous cherchez de nouvelles tendances, il y en a beaucoup que l’on retrouve dans ce que l’on nomme les « jeux modernes », c’est-à-dire les jeux vidéo dont la production est de plus en plus imposante : près de 500 sorties par an. Notamment vis-à-vis d’un public de trentenaires qui passent volontiers leurs soirées à jouer plutôt qu’à danser !
Exemples : il est des jeux qui proposent aux joueurs de raconter une histoire et des jeux dont la partie elle-même tisse une trame narrative.
Ainsi, le jeu de société flirte avec le jeu de rôle, avec la promesse d’une accessibilité́ et d’une prise en main des joueurs. (C’est le cas par exemple pour « Critical », « Alice is missing », la gamme for the story. Mais, en plus, ils proposent de mobiliser nos ressources sensorielles, avec des jeux de plus en plus nombreux jeux sur écoute.
Autre tendance : le confinement a catalysé le marché des jeux à deux qui ont longtemps été considérés comme peu adaptés à la demande. Au contraire, aujourd’hui, l’offre de jeux pouvant être joués à deux est un argument de vente pour de nombreuses enseignes.
Les quizz font également un retour en force. Mais, on observe surtout une sorte de grand écart entre deux catégories de jeux opposées : entre les jeux simples et les jeux experts.
Les jeux simples étant essentiellement des jeux d’ambiance et d’apéro, amusants, dont les parties sont rapides et accessibles au plus grand nombre. Tandis qu’à l’opposé, des jeux d’experts très sophistiqués plongent les joueurs patients dans de longues parties…
… En résumé, plus que jamais, traditionnel ou « moderne », le jeu compte parmi les loisirs préférés de milliards d’humains. Il doit donc être préservé et valorisé dans les espaces de loisirs et de vacances. Y compris sous la forme de produits thématiques comme en organisent quelques croisiéristes comme Costa. Y compris sous la forme d’ « escape games » et autres chasses au trésor…
Exemples : il est des jeux qui proposent aux joueurs de raconter une histoire et des jeux dont la partie elle-même tisse une trame narrative.
Ainsi, le jeu de société flirte avec le jeu de rôle, avec la promesse d’une accessibilité́ et d’une prise en main des joueurs. (C’est le cas par exemple pour « Critical », « Alice is missing », la gamme for the story. Mais, en plus, ils proposent de mobiliser nos ressources sensorielles, avec des jeux de plus en plus nombreux jeux sur écoute.
Autre tendance : le confinement a catalysé le marché des jeux à deux qui ont longtemps été considérés comme peu adaptés à la demande. Au contraire, aujourd’hui, l’offre de jeux pouvant être joués à deux est un argument de vente pour de nombreuses enseignes.
Les quizz font également un retour en force. Mais, on observe surtout une sorte de grand écart entre deux catégories de jeux opposées : entre les jeux simples et les jeux experts.
Les jeux simples étant essentiellement des jeux d’ambiance et d’apéro, amusants, dont les parties sont rapides et accessibles au plus grand nombre. Tandis qu’à l’opposé, des jeux d’experts très sophistiqués plongent les joueurs patients dans de longues parties…
… En résumé, plus que jamais, traditionnel ou « moderne », le jeu compte parmi les loisirs préférés de milliards d’humains. Il doit donc être préservé et valorisé dans les espaces de loisirs et de vacances. Y compris sous la forme de produits thématiques comme en organisent quelques croisiéristes comme Costa. Y compris sous la forme d’ « escape games » et autres chasses au trésor…
Mais n’oublions pas qu’il y a d’autres jeux et joueurs
Enfin, pour conclure ce très rapide panorama, ayons à l’esprit qu’il y a jeu et jeu. Dans un ouvrage qui fait autorité, le sociologue Roger Caillois a ainsi défini quatre catégories de jeux :
- Les jeux de rôle tout d’abord, souvent pratiqués par les enfants lors de fêtes mais aussi par les adultes lors de carnavals et sur toutes sortes de jeux vidéo.
- Les jeux de hasard, soit les jeux d’argent touchent une autre catégorie de joueurs, ceux qui prennent des risques notamment autour des tables de casinos ou dans des cercles de joueurs, ou tout simplement avec des amis. Toutes sortes de jeux de société, et de cartes en particulier en font partie.
- Quant aux jeux de vertige, ce sont les jeux instrumentalisant le corps, que l’on pratique dans le cadre de fêtes foraines et parcs à thèmes ou en milieu urbain, sur des attractions provoquant de fortes émotions.
- Très massifs dans nos sociétés, les jeux de compétition se déroulent surtout pour leur part dans un cadre sportif. Ils mettent en scène le corps et ses capacités physiques. Mais pas que, la partie de cartes peut être un jeu de compétition, tout comme les échecs et autres « escape games » ou jeux vidéo pratiqués en réseau ou seuls, comme nous venons de l’expliquer.
Lire : Les jeux et les hommes. Roger Caillois.
Festival des Jeux à Cannes du 24 au 26 février 2023
- Les jeux de rôle tout d’abord, souvent pratiqués par les enfants lors de fêtes mais aussi par les adultes lors de carnavals et sur toutes sortes de jeux vidéo.
- Les jeux de hasard, soit les jeux d’argent touchent une autre catégorie de joueurs, ceux qui prennent des risques notamment autour des tables de casinos ou dans des cercles de joueurs, ou tout simplement avec des amis. Toutes sortes de jeux de société, et de cartes en particulier en font partie.
- Quant aux jeux de vertige, ce sont les jeux instrumentalisant le corps, que l’on pratique dans le cadre de fêtes foraines et parcs à thèmes ou en milieu urbain, sur des attractions provoquant de fortes émotions.
- Très massifs dans nos sociétés, les jeux de compétition se déroulent surtout pour leur part dans un cadre sportif. Ils mettent en scène le corps et ses capacités physiques. Mais pas que, la partie de cartes peut être un jeu de compétition, tout comme les échecs et autres « escape games » ou jeux vidéo pratiqués en réseau ou seuls, comme nous venons de l’expliquer.
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Festival des Jeux à Cannes du 24 au 26 février 2023
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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Préfacé par Olivia Grégoire, Ministre déléguée auprès du ministère de l’Economie, chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme? IL EST EN VENTE ICi