Paul Chiambaretto, directeur de la Chaire Pégase le 9 mai dernier à la maison de l’environnement de Roissy CDG - Photo : C.Hardin
Alors que le trafic aérien mondial approche (et parfois dépasse dans certaines régions) de son niveau de 2019, la question de la croissance du trafic et de son empreinte environnementale redevient de plus en plus centrale.
Que ce soit à l’échelle mondiale ou européenne, différents plans de transition du secteur aérien ont été élaborés avec pour objectif une neutralité carbone à l’horizon 2050.
Tous ces plans ont pour point commun d’accorder une place importante aux solutions technologiques dans la transition écologique du secteur aérien. Des innovations concernant les avions, les moteurs, les carburants ou les énergies sont donc attendues pour permettre au secteur aérien de réduire son empreinte environnementale.
Mais les passagers seront-ils prêts à voler dans ces nouveaux avions ? Accepteront-ils de voyager avec une compagnie aérienne dont les avions sont alimentés par des biocarburants ou de l’hydrogène ? Seront-ils prêts à accepter le surcoût généré par ces nouvelles technologies ?
Et d’ailleurs, les Français sont-ils au courant de ce qui se passe actuellement dans le secteur au sujet de la décarbonation ?
Avec rigueur et méthodologie dans ses approches statistiques, la Chaire Pégase apporte des éléments de réponses.
Que ce soit à l’échelle mondiale ou européenne, différents plans de transition du secteur aérien ont été élaborés avec pour objectif une neutralité carbone à l’horizon 2050.
Tous ces plans ont pour point commun d’accorder une place importante aux solutions technologiques dans la transition écologique du secteur aérien. Des innovations concernant les avions, les moteurs, les carburants ou les énergies sont donc attendues pour permettre au secteur aérien de réduire son empreinte environnementale.
Mais les passagers seront-ils prêts à voler dans ces nouveaux avions ? Accepteront-ils de voyager avec une compagnie aérienne dont les avions sont alimentés par des biocarburants ou de l’hydrogène ? Seront-ils prêts à accepter le surcoût généré par ces nouvelles technologies ?
Et d’ailleurs, les Français sont-ils au courant de ce qui se passe actuellement dans le secteur au sujet de la décarbonation ?
Avec rigueur et méthodologie dans ses approches statistiques, la Chaire Pégase apporte des éléments de réponses.
Une importance modérée aux enjeux environnementaux dans l’aérien
Bien que les Français soient préoccupés par l’environnement de façon générale (79%), l’importance accordée aux enjeux environnementaux dans l’aérien semble moins importante.
En effet, même si une part importante des répondants essaient de moins prendre l’avion (41%) et que le critère environnemental est important pour eux (36%), ils sont assez peu nombreux à ressentir de la honte lorsqu’ils prennent l’avion.
Seulement 11% de ceux qui ont déjà pris l’avion dans leur vie déclarent ressentir de la honte lorsqu’ils utilisent ce moyen de transport.
Cette appréciation relativement faible des enjeux environnementaux liés au transport aérien peut être mise en parallèle de la propension à compenser leurs émissions de carbone.
28% des Français ont déjà compensé les émissions de carbone liées à leurs vols, tandis que 48% ne l’ont jamais fait.
Il est aussi important de noter que 24% des répondants ne savent pas s’ils ont compensé leurs émissions de carbone ou non.
Ce pourcentage peut révéler à la fois un manque d’intérêt pour le sujet, mais aussi la nécessité de faire preuve de pédagogie, notamment de la part des acteurs qui proposent ces options.
En effet, même si une part importante des répondants essaient de moins prendre l’avion (41%) et que le critère environnemental est important pour eux (36%), ils sont assez peu nombreux à ressentir de la honte lorsqu’ils prennent l’avion.
Seulement 11% de ceux qui ont déjà pris l’avion dans leur vie déclarent ressentir de la honte lorsqu’ils utilisent ce moyen de transport.
Cette appréciation relativement faible des enjeux environnementaux liés au transport aérien peut être mise en parallèle de la propension à compenser leurs émissions de carbone.
28% des Français ont déjà compensé les émissions de carbone liées à leurs vols, tandis que 48% ne l’ont jamais fait.
Il est aussi important de noter que 24% des répondants ne savent pas s’ils ont compensé leurs émissions de carbone ou non.
Ce pourcentage peut révéler à la fois un manque d’intérêt pour le sujet, mais aussi la nécessité de faire preuve de pédagogie, notamment de la part des acteurs qui proposent ces options.
Aérien : Les nouvelles technologies vertes pour l’aérien relativement méconnues
Les open rotors sont une évolution récente des moteurs d'avions, qui utilisent des hélices non enveloppées pour propulser l'aéronef. Ils offrent une consommation de carburant réduite et des émissions de CO2 plus faibles. Crédit : Safran.
Chiffres assez édifiants également et qui démontrent les efforts de communication et de pédagogie que se doit de faire le transport aérien, ceux du niveau de connaissance des Français quant aux solutions à l’étude pour décarboner le transport aérien.
À peine plus d’un tiers des Français (35% en moyenne) avaient entendu parler de ces innovations vertes avant de répondre à ce au questionnaire.
L’hydrogène est l’innovation la plus “connue” (50% des répondants en avaient déjà entendu parler).
A lire : GIEC : "L'aérien actuel n'est pas compatible avec l'Accord de Paris"
À l’inverse, seuls 19% des Français connaissaient l’existence des nouveaux types de moteurs, comme l’open rotor.
Le grand public est globalement peu informé sur les efforts de l’industrie pour diminuer son impact environnemental.
Cette faible connaissance peut entraîner des perceptions erronées et expliquer en partie les critiques adressées à ce secteur.
À peine plus d’un tiers des Français (35% en moyenne) avaient entendu parler de ces innovations vertes avant de répondre à ce au questionnaire.
L’hydrogène est l’innovation la plus “connue” (50% des répondants en avaient déjà entendu parler).
A lire : GIEC : "L'aérien actuel n'est pas compatible avec l'Accord de Paris"
À l’inverse, seuls 19% des Français connaissaient l’existence des nouveaux types de moteurs, comme l’open rotor.
Le grand public est globalement peu informé sur les efforts de l’industrie pour diminuer son impact environnemental.
Cette faible connaissance peut entraîner des perceptions erronées et expliquer en partie les critiques adressées à ce secteur.
Une acceptabilité différente selon les innovations
En moyenne, les Français sont prêts à accepter ces innovations vertes avec cependant un degré d’acceptation qui reste faible ou modéré.
Autrement dit, il n’y a pas de véritable engouement (ni de véritable rejet) pour ces nouvelles technologies de la part des répondants.
Les nouvelles formes d’énergie comme l’hydrogène apparaissent comme l’innovation la plus acceptable. Viennent ensuite les nouveaux types de carburants comme les SAF et les nouveaux designs d’avion qui sont les plus acceptés.
Enfin, les nouveaux types de moteurs (comme les open rotors) génèrent moins d’enthousiasme.
Autrement dit, il n’y a pas de véritable engouement (ni de véritable rejet) pour ces nouvelles technologies de la part des répondants.
Les nouvelles formes d’énergie comme l’hydrogène apparaissent comme l’innovation la plus acceptable. Viennent ensuite les nouveaux types de carburants comme les SAF et les nouveaux designs d’avion qui sont les plus acceptés.
Enfin, les nouveaux types de moteurs (comme les open rotors) génèrent moins d’enthousiasme.
Des Français prêts à payer leur billet 15% plus cher
Ces innovations vertes étant coûteuses, les compagnies aériennes seront probablement dans l’obligation de répercuter les coûts supplémentaires sur le prix du billet.
L’objectif est de mesurer le montant supplémentaire (à ajouter à un billet initial de 100 euros) que les passagers seraient prêts à payer pour voler avec une compagnie aérienne utilisant ces nouvelles technologies.
En moyenne, ils sont prêts à payer leur billet 15,6% plus cher pour voler avec une compagnie aérienne qui utilise des innovations vertes.
Alors que les Français semblent plutôt intéressés par ces innovations, pensent-ils qu'elles verront bientôt le jour ?
Une majorité des répondants estiment pouvoir voler dans des avions intégrant ces nouvelles technologies d'ici 1 à 9 ans mais pour 28% d’entre eux, elles ne seront adoptées que dans 10 à 20 ans.
L’objectif est de mesurer le montant supplémentaire (à ajouter à un billet initial de 100 euros) que les passagers seraient prêts à payer pour voler avec une compagnie aérienne utilisant ces nouvelles technologies.
En moyenne, ils sont prêts à payer leur billet 15,6% plus cher pour voler avec une compagnie aérienne qui utilise des innovations vertes.
Alors que les Français semblent plutôt intéressés par ces innovations, pensent-ils qu'elles verront bientôt le jour ?
Une majorité des répondants estiment pouvoir voler dans des avions intégrant ces nouvelles technologies d'ici 1 à 9 ans mais pour 28% d’entre eux, elles ne seront adoptées que dans 10 à 20 ans.
Aérien : 87% pensent réduire leurs vols
Parmi les autres alternatives pour limiter l'impact environnemental, certains passagers misent sur une réduction de leurs vols.
Afin d'estimer cette réduction, le pourcentage déclaré de réduction des vols a été croisé avec le nombre de vols que les répondants ont pris ces 12 derniers mois.
On note ainsi que parmi les passagers qui ont pris l’avion moins d'une fois (un aller simple), 87% pensent réduire leurs vols.
À l'inverse, parmi ceux qui ont volé plus de 12 fois, seuls 54% comptent réduire leur nombre de vols.
Au final, les Français qui ont pris l’avion ces 12 derniers mois estiment réduire leur nombre de vols de 14,5% dans les 5 prochaines années
Cette étude confirme donc ce que les professionnels de l’aérien pensent déjà : la faible connaissance et l’acceptabilité modérée des innovations vertes par les passagers aériens français pourraient constituer un frein à la transition écologique du secteur aérien.
Des résultats qui soulignent donc l’importance de la pédagogie et de l’information des passagers, afin d’améliorer l’acceptabilité de ces technologies et accélérer la transition écologique du secteur aérien.
Afin d'estimer cette réduction, le pourcentage déclaré de réduction des vols a été croisé avec le nombre de vols que les répondants ont pris ces 12 derniers mois.
On note ainsi que parmi les passagers qui ont pris l’avion moins d'une fois (un aller simple), 87% pensent réduire leurs vols.
À l'inverse, parmi ceux qui ont volé plus de 12 fois, seuls 54% comptent réduire leur nombre de vols.
Au final, les Français qui ont pris l’avion ces 12 derniers mois estiment réduire leur nombre de vols de 14,5% dans les 5 prochaines années
Cette étude confirme donc ce que les professionnels de l’aérien pensent déjà : la faible connaissance et l’acceptabilité modérée des innovations vertes par les passagers aériens français pourraient constituer un frein à la transition écologique du secteur aérien.
Des résultats qui soulignent donc l’importance de la pédagogie et de l’information des passagers, afin d’améliorer l’acceptabilité de ces technologies et accélérer la transition écologique du secteur aérien.
Publié par Christophe Hardin
Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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