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Aviation décarbonée : 2023, l’année des concrétisations et des décisions 🔑

plusieurs initiatives vont voir le jour en 2023


Dans un monde où se fait jour un nouveau modèle de production devant combiner l’indépendance énergétique, la rupture avec les énergies fossiles et un besoin croissant de déplacements, l’industrie aéronautique a entamé sa mutation. 2023 se doit d’être l’année des concrétisations et des décisions, le grand commencement d’une révolution pleine d’écueils.


Rédigé par le Mardi 10 Janvier 2023

Airbus a révélé qu'il allait développer un moteur à pile à combustible à hydrogène. Le système de propulsion est considéré comme l'une des solutions potentielles pour équiper ses avions zéro émission qui entreront en service d'ici 2035 - ©Airbus SAS 2021
Airbus a révélé qu'il allait développer un moteur à pile à combustible à hydrogène. Le système de propulsion est considéré comme l'une des solutions potentielles pour équiper ses avions zéro émission qui entreront en service d'ici 2035 - ©Airbus SAS 2021
Le 21e siècle de l’industrie aéronautique sera décarboné ou ne sera pas.

Pas question d’ignorer la priorité de l’action contre le changement climatique et son corollaire, l’impérieuse nécessité de s’affranchir à terme du pétrole des dictateurs dont la dépendance nous condamne, pour l’instant, à financer leurs atrocités.

En se fixant des échéances, l’industrie aéronautique a comme donné un coup d’envoi officiel à sa révolution, à sa rupture avec les énergies fossiles.

2023 : année zéro, au sens figuré, à savoir : l’année du grand commencement. Comme un écho aux programmes engagés par les constructeurs pour, à terme, arriver à être à « zéro émission ». C'est à ce prix que cette industrie pourra continuer d’exister.

En ce début de 2023 des projets commencent réellement à se concrétiser.


SAF à court terme, hydrogène à plus longue échéance

La compagnie aérienne Virgin Atlantic prévoit pour cette année un vol transatlantique en Boeing 787-9 Dreamliner dont les moteurs seront entièrement alimentés avec du carburant d’aviation durable (SAF).

Une première mondiale pour accélérer sur ces nouveaux carburants durables. Le vol permettra de recueillir les données nécessaires pour soutenir les travaux en cours et à venir, pour tester et certifier des mélanges plus élevés de SAF et leurs impacts non-CO2.

A lire aussi : Le carburant de synthèse : la nouvelle arme pour décarboner l'avion ?

Boeing de son côté va commencer à développer « CASCADE » un outil de modélisation des données qui va simuler les méthodes les plus efficaces pour atteindre zéro émission nette d'ici 2050.

Airbus a révélé qu'il allait développer un moteur à pile à combustible à hydrogène. Le système de propulsion est considéré comme l'une des solutions potentielles pour équiper ses avions zéro émission qui entreront en service d'ici 2035. Les travaux commencent cette année pour concevoir l’architecture d’un moteur à pile à combustible.

A Toulouse va commencer cette année la modification d’un airbus A380, avion d’essais des nouvelles technologies de l'hydrogène pour embarquer et tester des réservoirs d'hydrogène liquide et leurs systèmes de distribution associés.

Toujours dans la Ville rose et avec les principaux représentants de la filière de l'industrie aéronautique dans le cadre du Conseil pour la recherche aéronautique civile (Corac) ministériel, Clément Beaune Ministre délégué en charge des Transports a annoncé que la filière pourra engager dès 2023 la somme de 435 millions d’euros destinés exclusivement à la décarbonation dans le cadre de France 2030.

Indispensable volonté politique

L’énorme mutation commence. Longue, complexe. Rien ne se fera si en plus de l’argent il n’y a pas une volonté commune des industriels et des politiques pour s’engager résolument dans cette rupture technologique fondamentale.

Mais déjà en France et en Europe on n’est pas forcément très bien parti. Il y a des freins en termes de fiscalité, de politiques publiques qui doivent s’harmoniser au niveau européen, et, plus inquiétant, des blocages idéologiques.

Sur le SAF (le carburant durable) qui représente la première étape vers la décarbonation, il ne faut pas jouer petit jeu. Il faut mettre le paquet !

TotalEnergies champion français, décrié par les écolos radicalisés doit pouvoir jouer le rôle majeur qui lui revient avec la création d’une grande filière française de bio carburant. Les sites de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, et de Grandpuits, en Seine-et-Marne, vont commencer à produire du SAF.

L’objectif est de fournir 300 000 tonnes dans les deux prochaines années. Les investissements à faire sont considérables, des centaines de millions d’euros et on voit bien que les politiques devront aider, encadrer, favoriser et réguler au niveau européen cette « transition SAF ».

Rappelons que IATA estime la consommation annuelle mondiale de carburant pour l'aviation à 300 millions de tonnes et elle devrait atteindre 500 millions à l'horizon 2050.

Les Etats Unis prennent le large

Tous les pays devraient s’accorder pour avancer en même temps sur l’incorporation progressive du SAF et selon les mêmes règles.

Ce n’est malheureusement pas ce qui se passe et déjà, les Etats Unis prennent le large.

L’IRA (Inflation Reduction Act) a adopté à la fin de l'été ainsi que toute une série de lois visant à améliorer la compétitivité économique aux Etats-Unis va permettre en 2023 de commencer à débloquer 400 milliards de dollars pour financer et surtout alléger la fiscalité pour le développement des énergies propres dont les SAF.

"Les Etats Unis sont en train d’accélérer très fort en matière d’énergie décarbonée et si c’est une bonne nouvelle pour l’aviation, c’est une beaucoup moins bonne nouvelle pour l’industrie européenne" s’inquiétait Guillaume Faury PDG d’Airbus et Président du GIFAS (groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) lors d’un déjeuner avec la presse il y a quelques jours.

Lors d’un conseil européen le Président Emmanuel Macron a incité à accélérer en 2023 pour favoriser les investissements dans les nouvelles énergies. Trop de barrières, de rigidité de taxes ne favoriseront pas la confiance des investisseurs.

Si d’un côté de l’Atlantique on accélère, on finance et on incite et que, de l’autre, on taxe et on stagne c’est problématique.

Problématique pour se doter de grandes filières européennes, problématique pour les compagnies européennes et leur compétitivité face aux concurrentes US.

Radicalité écologique : mêmes causes mêmes effets.

2023 c’est aussi on l’espère, l’année où pourra se finaliser entre la Commission, le Conseil de l’UE et le Parlement européen, l’adoption définitive du règlement « RefuelEU Aviation » pour réguler l’incorporation de carburants d’aviation durable.

Cela devait se faire en 2022 mais les antis nucléaires font pour l’instant barrage. En cause, l’apport d’électricité venant du nucléaire dans les nouveaux carburants en préparation et dénommés les « e.kérozènes ».

La présidence européenne des Suédois sera t-elle même de finaliser ce règlement « RefuelEU Aviation », réponse en 2023 !

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