Le climat est bien l’argument de vente n°1 de Chypre. A temps de vol similaire, aucune autre destination en Europe, sauf peut-être les Canaries (mais ce n’est plus vraiment l’Europe…), ne lui dispute cet avantage - DR
On avait dit « août à Chypre », conscients du risque caniculaire. On ne fut pas volés !
41° C à Nicosie, brûlée sous le soleil de la Mésorée. Et 35°C au col du Troodos, pourtant estampillé « refuge fraîcheur », à 1 650 m d’altitude.
Voilà un signe qui ne trompe pas, en dépit d’une année hors norme. Car il faut le marteler : le climat est bien l’argument de vente n°1 de Chypre.
Quand la France reçoit ses premiers flocons, en novembre, on se baigne à Larnaca, où le tee-shirt est roi.
A temps de vol similaire, aucune autre destination en Europe, sauf peut-être les Canaries (mais ce n’est plus vraiment l’Europe…), ne lui dispute cet avantage. Mais il y a d’autres atouts à brandir.
Labourée par toutes les civilisations, la terre de Chypre, entre Occident et Orient, est restée gravée par les incursions continentales.
Il y eut les Romains, qui laissèrent un théâtre sur la mer, Kourion, et les mosaïques de Paphos.
Il y eut les Francs et leur fameux comte Guy de Lusignan. Ceux-là ont repiqué les graines de la chrétienté, priant dans l’abbaye de Bellapaïs et la cathédrale de Nicosie, régnant depuis la tour de Kolossi ou le château Saint-Hilarion.
Il y eut les Turcs, dès le 16e s., bâtisseurs de minarets flamboyants, dressés à la racine des églises.
Il y eut les Grecs, évidemment, peuple de souche d’une île fortement hellénique. Pour préserver leur foi orthodoxe, ils se sont réfugiés dans les montagnes du Troodos, érigeant des merveilles de chapelles byzantines, aux peintures éclatantes (Asinou, Panayia tou Arakou). Voici pour l’alibi culturel.
41° C à Nicosie, brûlée sous le soleil de la Mésorée. Et 35°C au col du Troodos, pourtant estampillé « refuge fraîcheur », à 1 650 m d’altitude.
Voilà un signe qui ne trompe pas, en dépit d’une année hors norme. Car il faut le marteler : le climat est bien l’argument de vente n°1 de Chypre.
Quand la France reçoit ses premiers flocons, en novembre, on se baigne à Larnaca, où le tee-shirt est roi.
A temps de vol similaire, aucune autre destination en Europe, sauf peut-être les Canaries (mais ce n’est plus vraiment l’Europe…), ne lui dispute cet avantage. Mais il y a d’autres atouts à brandir.
Labourée par toutes les civilisations, la terre de Chypre, entre Occident et Orient, est restée gravée par les incursions continentales.
Il y eut les Romains, qui laissèrent un théâtre sur la mer, Kourion, et les mosaïques de Paphos.
Il y eut les Francs et leur fameux comte Guy de Lusignan. Ceux-là ont repiqué les graines de la chrétienté, priant dans l’abbaye de Bellapaïs et la cathédrale de Nicosie, régnant depuis la tour de Kolossi ou le château Saint-Hilarion.
Il y eut les Turcs, dès le 16e s., bâtisseurs de minarets flamboyants, dressés à la racine des églises.
Il y eut les Grecs, évidemment, peuple de souche d’une île fortement hellénique. Pour préserver leur foi orthodoxe, ils se sont réfugiés dans les montagnes du Troodos, érigeant des merveilles de chapelles byzantines, aux peintures éclatantes (Asinou, Panayia tou Arakou). Voici pour l’alibi culturel.
Peu de place pour l’intimité et le romantisme
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On peut aussi à Chypre entonner le refrain des plaisirs balnéaires. Il fonctionnera mieux auprès des touristes aimant la foule que des agoraphobes.
On s’explique. La région d’Aya Napa, à l’est, celle de Paphos, à l’ouest, le front de mer autour de Limassol, concentrent l’essentiel des équipements hôteliers.
Ces établissements pas toujours esthétiques jouent à touche-touche et laissent peu de place à l’intimité et au romantisme…
A la différence de la Crète ou des Cyclades, très rares sont à Chypre les petits ports de pêche nichés au fond d’anses azur.
Sur ce littoral aride, il faut s’enfoncer loin et sportivement dans des péninsules asséchées pour trouver enfin la solitude, au milieu des buissons… Pas le genre d’endroit qu’on trouve dans les brochures des voyagistes.
Ce que disent les dépliants au sujet de l’ambiance, en revanche, est vrai. Même si l’accueil se pare parfois d’une certaine rudesse, on prend plaisir à dîner dans une taverne à mezze, à boire un « frappé » à la terrasse d’un café, à flâner sur le vieux port de Paphos ou dans le quartier ancien de Larnaca…
Le tout généralement en anglais, car dans cette île qui fut aussi britannique, chacun, ou presque, s’exprime dans la langue de Shakespeare.
On s’explique. La région d’Aya Napa, à l’est, celle de Paphos, à l’ouest, le front de mer autour de Limassol, concentrent l’essentiel des équipements hôteliers.
Ces établissements pas toujours esthétiques jouent à touche-touche et laissent peu de place à l’intimité et au romantisme…
A la différence de la Crète ou des Cyclades, très rares sont à Chypre les petits ports de pêche nichés au fond d’anses azur.
Sur ce littoral aride, il faut s’enfoncer loin et sportivement dans des péninsules asséchées pour trouver enfin la solitude, au milieu des buissons… Pas le genre d’endroit qu’on trouve dans les brochures des voyagistes.
Ce que disent les dépliants au sujet de l’ambiance, en revanche, est vrai. Même si l’accueil se pare parfois d’une certaine rudesse, on prend plaisir à dîner dans une taverne à mezze, à boire un « frappé » à la terrasse d’un café, à flâner sur le vieux port de Paphos ou dans le quartier ancien de Larnaca…
Le tout généralement en anglais, car dans cette île qui fut aussi britannique, chacun, ou presque, s’exprime dans la langue de Shakespeare.
Nicosie, dernière ville du monde à être coupée en deux
On ne peut pas visiter Chypre sans occulter sa situation politique.
Voilà une île scindée en deux, depuis que les Turcs ont envahi sa partie nord, en 1974, et instauré la République turque de Chypre du Nord, qu’aucune nation n’a jamais reconnue.
Une « terra isolata » peuplée de Turcs venus du continent et d’autres du sud de l’île, au moment de la partition.
Une situation jalonnée de drames et de rancœurs, les Grecs ayant aussi été nombreux à devoir fuir le nord de l’île, en 1974.
En 2003, un point de passage a été ouvert entre les deux camps et six, aujourd’hui, permettent de franchir la ligne de démarcation. Il ne faut pas se priver d’emprunter, à pied, celui de la rue Lédra, à Nicosie, dernière ville du monde à être coupée en deux.
Pour éprouver l’absurdité de la situation ; pour profiter, malgré tout, d’un patrimoine rare, avec la mosquée « cathédrale » Selimiye et l’exceptionnel Büyük Khan, un caravansérail ottoman magnifiquement restauré.
Voilà une île scindée en deux, depuis que les Turcs ont envahi sa partie nord, en 1974, et instauré la République turque de Chypre du Nord, qu’aucune nation n’a jamais reconnue.
Une « terra isolata » peuplée de Turcs venus du continent et d’autres du sud de l’île, au moment de la partition.
Une situation jalonnée de drames et de rancœurs, les Grecs ayant aussi été nombreux à devoir fuir le nord de l’île, en 1974.
En 2003, un point de passage a été ouvert entre les deux camps et six, aujourd’hui, permettent de franchir la ligne de démarcation. Il ne faut pas se priver d’emprunter, à pied, celui de la rue Lédra, à Nicosie, dernière ville du monde à être coupée en deux.
Pour éprouver l’absurdité de la situation ; pour profiter, malgré tout, d’un patrimoine rare, avec la mosquée « cathédrale » Selimiye et l’exceptionnel Büyük Khan, un caravansérail ottoman magnifiquement restauré.