Jamaïque une musique militante
Bob Marley à lui seul a réussi à enfanter une destination musicale vedette - Depositphotos.com Auteur Dagobert1620
De l’autre côté de l’Atlantique, sur une île pauvre plus réputée pour sa misère et sa violence, un musicien à lui seul a réussi à enfanter une destination musicale vedette.
Ce musicien se nomme Bob Marley. Devenu en une très courte vie, la personnalité la plus illustre des Caraïbes, il attire des flots continus de visiteurs en quête de légendes. Sa légende.
De quoi faire écrire à l’un de ses plus célèbres biographes Jean Philippe de Tonnac : « Il est certain que Bob Marley demeure pour l’office du tourisme jamaïcain une institution plus commercialisable que les chutes de la Dunns River ou le rhum Wray & Nephew ».
Dés l’aéroport de Kingston, c’est d’ailleurs la musique de Bob Marley diffusée en boucle qui accueille les voyageurs, histoire de mettre tout nouveau venu dans l’ambiance de l’île.
Ce musicien se nomme Bob Marley. Devenu en une très courte vie, la personnalité la plus illustre des Caraïbes, il attire des flots continus de visiteurs en quête de légendes. Sa légende.
De quoi faire écrire à l’un de ses plus célèbres biographes Jean Philippe de Tonnac : « Il est certain que Bob Marley demeure pour l’office du tourisme jamaïcain une institution plus commercialisable que les chutes de la Dunns River ou le rhum Wray & Nephew ».
Dés l’aéroport de Kingston, c’est d’ailleurs la musique de Bob Marley diffusée en boucle qui accueille les voyageurs, histoire de mettre tout nouveau venu dans l’ambiance de l’île.
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Plus loin de l’aéroport, à Kingston, deux statues du chanteur évoquent le souvenir de ce natif qui a bouleversé la World music dans les années soixante-dix et continue de s’accrocher au sommet des hit-parades.
Quant à sa maison, transformée en musée, elle est devenue un incontournable de tout séjour en Jamaïque et accueille tous les ans quelques dizaines de milliers de visiteurs en quête de reliques et d’émotion à un tarif d’entrée grandiose : plus de 20 $ US !
Pour mieux se représenter la popularité du chanteur et l’exploitation touristique qui en a été faite, n’oublions pas non plus son village de naissance et la tombe qui y fut érigée après des funérailles nationales qui ont constitué à la fois un immense moment de ferveur pour le grand public ravagé par la mort de son idole et un grand moment politique pour la nation jamaïcaine, passagèrement réunie.
Situés à Nine Miles au cœur d’une montagne recouverte d’une épaisse végétation tropicale, ces lieux présentent peu d’intérêt. Mais, une halte constitue l’occasion inespérée de s’offrir un formidable bol d’émotion.
C’est aussi l’occasion d’acheter des cierges, de boire un verre et d’écouter un musicien censé avoir appris au jeune Marley à jouer de la guitare... Peu mais toujours très cher payé !
Quant au tour d’une durée de quatre heures, au cours duquel on fait également étape auprès du tombeau des grands parents de Marley, son tarif est encore plus exorbitant.
Quant à sa maison, transformée en musée, elle est devenue un incontournable de tout séjour en Jamaïque et accueille tous les ans quelques dizaines de milliers de visiteurs en quête de reliques et d’émotion à un tarif d’entrée grandiose : plus de 20 $ US !
Pour mieux se représenter la popularité du chanteur et l’exploitation touristique qui en a été faite, n’oublions pas non plus son village de naissance et la tombe qui y fut érigée après des funérailles nationales qui ont constitué à la fois un immense moment de ferveur pour le grand public ravagé par la mort de son idole et un grand moment politique pour la nation jamaïcaine, passagèrement réunie.
Situés à Nine Miles au cœur d’une montagne recouverte d’une épaisse végétation tropicale, ces lieux présentent peu d’intérêt. Mais, une halte constitue l’occasion inespérée de s’offrir un formidable bol d’émotion.
C’est aussi l’occasion d’acheter des cierges, de boire un verre et d’écouter un musicien censé avoir appris au jeune Marley à jouer de la guitare... Peu mais toujours très cher payé !
Quant au tour d’une durée de quatre heures, au cours duquel on fait également étape auprès du tombeau des grands parents de Marley, son tarif est encore plus exorbitant.
… Si l’on ajoute à ces sites l’omniprésence de la musique reggae dans ses versions traditionnelles ou totalement nouvelles et des centaines de chanteurs grattant leurs guitares en se déhanchant au hasard des rues et des clubs, des « dreds » pendouillant autour du crâne, on aura compris qu’en Jamaïque, nul ne peut échapper à la vague Bob Marley né Nesta Marley en 1945 dont l’un des tubes les plus connus « One love », fait désormais aussi office d’hymne national.
Ecouté prés de 220 millions de fois sur Youtube, « One love » fournit la preuve, si besoin en était, de l’immense dévotion dont l’initiateur du reggae fait l’objet non seulement dans son pays d’origine mais sur la scène internationale.
Ecouté prés de 220 millions de fois sur Youtube, « One love » fournit la preuve, si besoin en était, de l’immense dévotion dont l’initiateur du reggae fait l’objet non seulement dans son pays d’origine mais sur la scène internationale.
La fabuleuse planète Marley :
Quand on entre sur la planète Bob Marley, il est vrai que tout se compte par millions.
Non content de figurer parmi les plus grands chanteurs du vingtième siècle, le chanteur de reggae est l’un des plus gros vendeurs d’albums : 200 millions au total. Un record qui le situe loin derrière les Beatles qui en vendent le double, soit, mais dans les mêmes eaux qu’Abba, Led Zeppelin, Pink Floyd...
Soulignons encore que Bob Marley se situe à la dixième place des albums posthumes les plus vendus de toute l’histoire de la musique, avec « Confrontation », sorti en 1983, soit deux ans après sa mort. Quant à sa compilation « Legend », album reggae le plus vendu de tous les temps, elle s’est arrachée à plus de 10 millions d’exemplaires !
… Pourtant, il n’est pas certain que Marley soit l’inventeur du reggae. Sans doute a-t-il surtout été le diffuseur le plus talentueux de cette musique dérivée de deux genres : le ska et le rocksteady qui ont constitué une immense nouveauté dans le monde de la musique anglo-saxonne en pleine ébullition de la fin des sixties.
Sans doute, a-t-il été un interprète de génie qui, accompagné d’orchestres tout aussi talentueux, a su y faire en se produisant de concerts en concerts gigantesques sur les plus grandes scènes du monde. Mais, si Marley est devenu une icône pour la Jamaïque et pour le reste du monde, c’est aussi et surtout parce qu’il a su transformer cette musique en un hymne de libération pour le peuple noir spolié et humilié par l’esclavage et la colonisation et en faire l’étendard du mouvement rastafari.
Admirateur du Messie noir que fut Hailé Sélassié, empereur d’Ethiopie, bien décidé à faire rentrer tous ses frères de couleur au pays, le jeune Jamaïcain qui, très vite adopte les « dreds » comme signe de reconnaissance, constitue l’un des rares cas dans l’histoire où musique et politique réunies deviennent des emblèmes nationaux voire transnationaux.
Et, si l’on ajoute une touche de religieux aux croyances du chanteur, il est clair que la légende a de quoi survivre et de quoi lui permettre de voisiner aux côtés d’autres égéries du vingtième siècle comme Ché Guevara ou Nelson Mandela.
Elle a surtout de quoi alimenter un merchandising exceptionnel fait de tee-shirts, mugs, casquettes qui sous la houlette des ayant droits de Bob, fait prospérer une bonne partie du commerce de cette île de moins de 3 millions d’habitants qui attire, notons le au passage, quelque 2 millions de touristes, notamment en provenance des USA.
Non content de figurer parmi les plus grands chanteurs du vingtième siècle, le chanteur de reggae est l’un des plus gros vendeurs d’albums : 200 millions au total. Un record qui le situe loin derrière les Beatles qui en vendent le double, soit, mais dans les mêmes eaux qu’Abba, Led Zeppelin, Pink Floyd...
Soulignons encore que Bob Marley se situe à la dixième place des albums posthumes les plus vendus de toute l’histoire de la musique, avec « Confrontation », sorti en 1983, soit deux ans après sa mort. Quant à sa compilation « Legend », album reggae le plus vendu de tous les temps, elle s’est arrachée à plus de 10 millions d’exemplaires !
… Pourtant, il n’est pas certain que Marley soit l’inventeur du reggae. Sans doute a-t-il surtout été le diffuseur le plus talentueux de cette musique dérivée de deux genres : le ska et le rocksteady qui ont constitué une immense nouveauté dans le monde de la musique anglo-saxonne en pleine ébullition de la fin des sixties.
Sans doute, a-t-il été un interprète de génie qui, accompagné d’orchestres tout aussi talentueux, a su y faire en se produisant de concerts en concerts gigantesques sur les plus grandes scènes du monde. Mais, si Marley est devenu une icône pour la Jamaïque et pour le reste du monde, c’est aussi et surtout parce qu’il a su transformer cette musique en un hymne de libération pour le peuple noir spolié et humilié par l’esclavage et la colonisation et en faire l’étendard du mouvement rastafari.
Admirateur du Messie noir que fut Hailé Sélassié, empereur d’Ethiopie, bien décidé à faire rentrer tous ses frères de couleur au pays, le jeune Jamaïcain qui, très vite adopte les « dreds » comme signe de reconnaissance, constitue l’un des rares cas dans l’histoire où musique et politique réunies deviennent des emblèmes nationaux voire transnationaux.
Et, si l’on ajoute une touche de religieux aux croyances du chanteur, il est clair que la légende a de quoi survivre et de quoi lui permettre de voisiner aux côtés d’autres égéries du vingtième siècle comme Ché Guevara ou Nelson Mandela.
Elle a surtout de quoi alimenter un merchandising exceptionnel fait de tee-shirts, mugs, casquettes qui sous la houlette des ayant droits de Bob, fait prospérer une bonne partie du commerce de cette île de moins de 3 millions d’habitants qui attire, notons le au passage, quelque 2 millions de touristes, notamment en provenance des USA.
Un tourisme d’affaires musical
Et, comme si cela ne suffisait pas, ce sont les studios de Kingston qui, aujourd’hui encore profitent de la manne que furent Bob Marley et le reggae, en organisant des séjours musicaux permettant non pas d’écouter de la musique mais d’enregistrer sa propre musique.
Du tourisme d’affaires en somme dont de jeunes musiciens venus d’Europe et d’Amérique n’en finissent pas de profiter.
Du tourisme d’affaires en somme dont de jeunes musiciens venus d’Europe et d’Amérique n’en finissent pas de profiter.
Cuba : la star des Caraïbes
Quand il ne reste plus rien aux Cubains, il leur reste la musique.
Née de multiples métissages, de l’esclavage, des luttes coloniales, des rebellions contre des dictateurs infidèles à leurs origines et à leur peuple, Cuba est un paradis musical pour les Cubains d’abord et, pour leurs invités, ensuite.
Pourquoi ? Parce que cette île « caïman » ourlée de sables blancs a légué à la musique populaire du XX éme siècle, un nombre impressionnant d’instruments de percussion : conga, bongo, timbales, maracas, claves, güiro… et un nombre encore plus impressionnant de rythmes : boléro, guaracha, mambo, rumba, pachanga, son, cha cha, songo, danzon, latin jazz… Ou encore la Tumba francesa, héritée des esclaves de planteurs français de Saint Domingue réfugiés à Cuba, qui est aujourd’hui classée au patrimoine immatériel de l’Unesco.
Seul le merengue n’appartient pas aux Cubains. Né dans l’île d’à côté, il est jalousement revendiqué et entretenu par les Dominicains qui, musiciens aussi, n’ont jamais réussi à égaler l’inventivité de leurs voisins – pourquoi ?- mais n’en finissent pas de se déhancher au son de rythmes qui, au fil des modes, se modernisent.
En République dominicaine comme partout dans les Caraïbes, il est clair que l’on a la musique dans la peau et que les quatre millions et demi de touristes qui fréquentent annuellement les plages de l’île se laissent volontiers contaminer par ses accents.
Bars et discothèques, comme le rhum, les déversent en flux continus et si ce n’était pas le cas, on leur en voudrait. Car le tourisme dominicain sans merengue n’est pas vraiment du tourisme.
Pour en revenir à Cuba, notons qu’artistes prolifiques, les Cubains ont réussi une autre performance, pour eux qui ne voyagent pas : Ils sont parvenus à exporter leur musique dans le monde entier, à la faire apprécier et se sont même glissés dans les failles de la Guerre froide pour atteindre les pistes de danse américaines où celle-ci s’est muée dans la célébrissime « salsa ».
A tel point que, malgré l’embargo, les USA n’ont pas rechigné, en 1979, à offrir à Chucho Valdés et Paquito D’Rivera, un Grammy Award. Tandis que le président Jimmy Carter, en 1977, a autorisé les échanges culturels entre Cuba et les USA, permettant à des jazzmen de se rendre à la Havane et à des groupes cubains comme Irakere, Los Papines ou l’Orquesta Aragon de venir jouer aux USA.
Plus récemment, nouvelle faille dans les relations cubano américaines, la redécouverte de vieux musiciens cubains grâce au film Buena Vista Social Club de Win Wenders, a permis de faire connaître au monde entier les fabuleux talents de Compay Segundo ou Ibrahim Ferrer et Ruben Gonzales qui ont été autorisés à jouer tour à tour sur la scène du Carnegie Hall à New York et de l’Olympia à Paris.
Une excellente façon de promouvoir l’île et d’attirer dans ses caisses les devises touristiques désormais indispensables à son développement.
Née de multiples métissages, de l’esclavage, des luttes coloniales, des rebellions contre des dictateurs infidèles à leurs origines et à leur peuple, Cuba est un paradis musical pour les Cubains d’abord et, pour leurs invités, ensuite.
Pourquoi ? Parce que cette île « caïman » ourlée de sables blancs a légué à la musique populaire du XX éme siècle, un nombre impressionnant d’instruments de percussion : conga, bongo, timbales, maracas, claves, güiro… et un nombre encore plus impressionnant de rythmes : boléro, guaracha, mambo, rumba, pachanga, son, cha cha, songo, danzon, latin jazz… Ou encore la Tumba francesa, héritée des esclaves de planteurs français de Saint Domingue réfugiés à Cuba, qui est aujourd’hui classée au patrimoine immatériel de l’Unesco.
Seul le merengue n’appartient pas aux Cubains. Né dans l’île d’à côté, il est jalousement revendiqué et entretenu par les Dominicains qui, musiciens aussi, n’ont jamais réussi à égaler l’inventivité de leurs voisins – pourquoi ?- mais n’en finissent pas de se déhancher au son de rythmes qui, au fil des modes, se modernisent.
En République dominicaine comme partout dans les Caraïbes, il est clair que l’on a la musique dans la peau et que les quatre millions et demi de touristes qui fréquentent annuellement les plages de l’île se laissent volontiers contaminer par ses accents.
Bars et discothèques, comme le rhum, les déversent en flux continus et si ce n’était pas le cas, on leur en voudrait. Car le tourisme dominicain sans merengue n’est pas vraiment du tourisme.
Pour en revenir à Cuba, notons qu’artistes prolifiques, les Cubains ont réussi une autre performance, pour eux qui ne voyagent pas : Ils sont parvenus à exporter leur musique dans le monde entier, à la faire apprécier et se sont même glissés dans les failles de la Guerre froide pour atteindre les pistes de danse américaines où celle-ci s’est muée dans la célébrissime « salsa ».
A tel point que, malgré l’embargo, les USA n’ont pas rechigné, en 1979, à offrir à Chucho Valdés et Paquito D’Rivera, un Grammy Award. Tandis que le président Jimmy Carter, en 1977, a autorisé les échanges culturels entre Cuba et les USA, permettant à des jazzmen de se rendre à la Havane et à des groupes cubains comme Irakere, Los Papines ou l’Orquesta Aragon de venir jouer aux USA.
Plus récemment, nouvelle faille dans les relations cubano américaines, la redécouverte de vieux musiciens cubains grâce au film Buena Vista Social Club de Win Wenders, a permis de faire connaître au monde entier les fabuleux talents de Compay Segundo ou Ibrahim Ferrer et Ruben Gonzales qui ont été autorisés à jouer tour à tour sur la scène du Carnegie Hall à New York et de l’Olympia à Paris.
Une excellente façon de promouvoir l’île et d’attirer dans ses caisses les devises touristiques désormais indispensables à son développement.
Un tourisme en panne mais prometteur
Née de multiples métissages, de l’esclavage, des luttes coloniales, des rebellions contre des dictateurs infidèles à leurs origines et à leur peuple, Cuba est un paradis musical pour les Cubains d’abord et, pour leurs invités, ensuite -
Libéralisé au début des années quatre-vingt-dix, le tourisme attirait en dehors de la pandémie et des nouvelles mesures de boycott imposées par D. Trump prés de 4 millions de visiteurs qui, après le farniente sur les plages de rêve de Varadero ou de Cayo Coco, la découverte patrimoniale et celle de la Révolution, étaient souvent motivés par la découverte musicale de l’île.
Une découverte organisée par quelques réceptifs locaux proposant des tours avec visites de fabriques d’instruments, soirées dans des cabarets ou des « casa de la Trova », cours de salsa et de percussions…
Quelques-uns à La Havane, à Santiago, Sant Clara, Cienfuegos, Trinidad, ces réceptifs offraient des circuits sur mesure, pour un public plus ou moins spécialisé. Vedette mythique des nuits touristiques, le cabaret Tropicana à La Havane accueillait aussi tous les soirs des milliers de touristes fascinés par la frénésie des 80 danseurs professionnels somptueusement parés qui, dans une chorégraphie impeccable illustrent à leur façon les talents des danseurs de l’île. Et cela depuis prés de 80 ans.
Mais, plus subtilement, Cuba déverse généreusement sa musique, un peu partout : dans ses rues, ses places, ses plages où des artistes aux talents divers déploient leurs instruments au crépuscule, et enchantent les nuits cubaines. Pourtant, ces musiciens ne chantent ni ne jouent pour des touristes.
Essentiellement désireux de faire vivre des sons et des rythmes parfois traditionnels, ils se plaisent à improviser et à réinventer les nouveaux rythmes qui, au cœur de la Caraïbe, s’échouent régulièrement sur les rivages cubains.
Omniprésente dans toutes sortes de bars et cabarets de la Vieja Havana, la musique est bien entendu tout aussi présente dans les autres grandes régions de l’île, notamment l’Oriente et le Centre qui, chacune à leur façon, n’en finissent pas de produire de nouveaux rythmes sur les bases de musiques traditionnelles.
Santiago en particulier est célèbre pour sa Casa de la Trova et ses « trovadores », d’incroyables interprètes du « son », du « boléro », de la « guaracha »... Cienfuegos, pour sa part, a assisté aux tout débuts de Benny Moré, l’un des plus grands musiciens de l’île…
Mais peut-on parler de « vedette » dans une île où la musique est la richesse la plus et la mieux répandue et où tout le monde est musicien ? … Enfin, la musique cubaine est aussi la « guest-star » des carnavals, nombreux, souvent envoûtants qui, tous les ans, de Trinidad à Santiago, s’insèrent dans les recoins des moindres villages pour y déverser des rythmes et des sons que quelques touristes avertis parviennent à saisir.
Une confidentialité salutaire. Sauf que tout donne à penser qu’une histoire se termine et que le tourisme cubain soumis à des pressions plus fortes, risquera comme les autres, de s’égarer dans le piège d’une offre musicale médiocre et répétitive destinée à satisfaire les oreilles de touristes pressés, en quête de folklore et de standards.
A moins qu’à l’inverse, cette île à l’histoire si particulière ne résiste aux influences occidentales et au raz de marée touristique et préserve ce qu’elle a de plus cher. Un défi qu’il ne faudrait pas mésestimer.
Une découverte organisée par quelques réceptifs locaux proposant des tours avec visites de fabriques d’instruments, soirées dans des cabarets ou des « casa de la Trova », cours de salsa et de percussions…
Quelques-uns à La Havane, à Santiago, Sant Clara, Cienfuegos, Trinidad, ces réceptifs offraient des circuits sur mesure, pour un public plus ou moins spécialisé. Vedette mythique des nuits touristiques, le cabaret Tropicana à La Havane accueillait aussi tous les soirs des milliers de touristes fascinés par la frénésie des 80 danseurs professionnels somptueusement parés qui, dans une chorégraphie impeccable illustrent à leur façon les talents des danseurs de l’île. Et cela depuis prés de 80 ans.
Mais, plus subtilement, Cuba déverse généreusement sa musique, un peu partout : dans ses rues, ses places, ses plages où des artistes aux talents divers déploient leurs instruments au crépuscule, et enchantent les nuits cubaines. Pourtant, ces musiciens ne chantent ni ne jouent pour des touristes.
Essentiellement désireux de faire vivre des sons et des rythmes parfois traditionnels, ils se plaisent à improviser et à réinventer les nouveaux rythmes qui, au cœur de la Caraïbe, s’échouent régulièrement sur les rivages cubains.
Omniprésente dans toutes sortes de bars et cabarets de la Vieja Havana, la musique est bien entendu tout aussi présente dans les autres grandes régions de l’île, notamment l’Oriente et le Centre qui, chacune à leur façon, n’en finissent pas de produire de nouveaux rythmes sur les bases de musiques traditionnelles.
Santiago en particulier est célèbre pour sa Casa de la Trova et ses « trovadores », d’incroyables interprètes du « son », du « boléro », de la « guaracha »... Cienfuegos, pour sa part, a assisté aux tout débuts de Benny Moré, l’un des plus grands musiciens de l’île…
Mais peut-on parler de « vedette » dans une île où la musique est la richesse la plus et la mieux répandue et où tout le monde est musicien ? … Enfin, la musique cubaine est aussi la « guest-star » des carnavals, nombreux, souvent envoûtants qui, tous les ans, de Trinidad à Santiago, s’insèrent dans les recoins des moindres villages pour y déverser des rythmes et des sons que quelques touristes avertis parviennent à saisir.
Une confidentialité salutaire. Sauf que tout donne à penser qu’une histoire se termine et que le tourisme cubain soumis à des pressions plus fortes, risquera comme les autres, de s’égarer dans le piège d’une offre musicale médiocre et répétitive destinée à satisfaire les oreilles de touristes pressés, en quête de folklore et de standards.
A moins qu’à l’inverse, cette île à l’histoire si particulière ne résiste aux influences occidentales et au raz de marée touristique et préserve ce qu’elle a de plus cher. Un défi qu’il ne faudrait pas mésestimer.
Pour en lire davantage...
Vous pourrez en lire plus sur l’ouvrage "En avant la musique". Josette Sicsic. Editions L’Harmattan.
Et pour retrouver tous les articles de la Série Tourisme et Musique : cliquez ici !
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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