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DĂ©cryptage de Josette Sicsic, Futuroscopie


Préserver l’existence des colonies de vacances telles qu’elles existent aujourd’hui en France, c’est une chose. En préserver la qualité, en est une autre. A moins de bien prendre en compte les attentes des parents et des enfants qui sont moins changeantes qu’on le croit. En effet, débarrassés de leurs écrans et des séquelles de la pandémie, les moins de 16 ans restent d’excellents adeptes de pratiques de loisirs anthropologiques comme le mouvement, le jeu et surtout les copains. Quant aux parents, ils apprécient la préservation de valeurs essentielles au vivre ensemble.


Rédigé par le Vendredi 9 Décembre 2022

Les colonies de vacances continuent d’offrir une palette d’activités très classiques faisant la part belle aux loisirs sportifs comme l’équitation, le football, la voile… et aux loisirs culturels : chant, danse, théâtre… - Depositphotos.com AuteurAmvorsuf
Les colonies de vacances continuent d’offrir une palette d’activités très classiques faisant la part belle aux loisirs sportifs comme l’équitation, le football, la voile… et aux loisirs culturels : chant, danse, théâtre… - Depositphotos.com AuteurAmvorsuf
Premier point : les résultats préliminaires d’une enquête internationale menée par l’UNICEF et Gallup auprès d’enfants et d’adultes dans 21 pays (dont un aperçu figure dans le rapport La situation des enfants dans le monde 2021), indiquent qu’une médiane d’un jeune sur cinq âgé de 15 à 24 ans a déclaré se sentir souvent déprimé ou désintéressé.

Selon la même étude, on estime même qu’un enfant sur sept dans le monde a été directement touché par des mesures de confinement et que plus de 1,6 milliard d’enfants ont vu leur éducation négativement affectée.

La perturbation du quotidien, de l’éducation, des activités récréatives ainsi que les préoccupations liées aux revenus et à la santé de la famille ont généré chez de nombreux jeunes un sentiment de peur, de colère et d’inquiétude pour l’avenir.

Dernier exemple, environ un tiers des jeunes interrogés ont déclaré ressentir de la peur ou de l’anxiété de façon chronique !


Autres données : en France, depuis 1990, les jeunes auraient perdu un quart de leurs capacités pulmonaires et cela s’accentue. Ils ont aussi perdu quelques points de QI !

Sans compter l’augmentation de l’obésité liée à l’excès de sédentarité. Les difficultés de langage sont aussi à porter au passif de l’usage massif d’internet tandis que les résultats scolaires ont souvent tendance à s’effondrer. Surtout à l’adolescence d’ailleurs où les parents baissent la garde en matière de contrôle.

En fait, comme le montrait un dessin humoristique récent, aujourd’hui on implore les enfants de sortir jouer dans la rue alors qu’il y a peu, on les implorait de rentrer à la maison faire leurs devoirs, prendre leur bain etc.

Deux époques situées à peine à vingt ans d’écart. Deux mondes et deux stéréotypes d’enfants semblant n’avoir plus rien à se dire.

L’influence négative de la technologie

De toute évidence, les moins de 18 ans ont donc changé et continueront de changer. Il est clair en effet qu’après avoir analysé les évolutions de la génération Z, de nombreuses surprises proviendront de la génération née dans les années 2020, la génération Alpha.

Avec, en tête des causes de ces changements (derrière la pandémie), les technologies que de nombreuses études très documentées ont explorées et détaillées.

En fait, dans la mesure où plus de 90% des foyers français sont équipés d’écrans, les parents reconnaissent que leurs enfants y passent trop de temps.

Encore, ne se rendent-ils pas compte qu’ils y passent encore plus de temps qu’ils le croient. Ainsi, l’étude OPEN (observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique) met en lumière que les 7-10 ans passent quasiment trois fois plus de temps sur le smartphone que ce qu’imaginent leurs parents. Même constat pour l’ordinateur ou la console de jeu, pour cette même tranche d’âge !

Du côté des réseaux sociaux, c’est pareil : selon les parents, les enfants de 7-10 ans et de 11-14 ans utilisent en moyenne, respectivement 1,9 et 3,2 réseaux sociaux. Les enfants déclarent, eux, utiliser respectivement 2,5 et 3,6 réseaux sociaux ! Mais, ils se plaignent de maux de tête (43 % en moyenne), de difficultés d’endormissement (42 %), de passivité (39 %).

… D’où la fureur de certains sociologues qui voient dans cette utilisation massive des écrans une fabrique de « crétins ! ». Ainsi, l’ouvrage de Michel Demurget : « La fabrique du crétin digital » constitue un document de référence à charge contre l’utilisation massive d’Internet qui, selon lui, affaiblit les enfants physiquement, psychologiquement et intellectuellement.

Combattre les Ă©crans en misant sur le plein air

Bien que les écrans aient quelques défenseurs (notamment pour leur aspect éducatif), le premier impératif pour le personnel en charge d’enfants durant leurs temps de vacances, consiste donc bien dans une lutte acharnée contre les écrans, de toutes sortes et de toutes tailles.

Excepté dans les très rares occasions où des applications sont utiles à des jeux de pistes et autres « escape games ». Mais, par quoi remplacer ce qui pour certains est devenu une véritable addiction ?

Sur ce sujet encore, la réponse est unanime : les enfants ont besoin d’activités physiques dés le plus jeune âge et quel que soit le sexe. Filles et garçons partagent en effet le goût du plein air, du mouvement, des constructions de cabanes dans les arbres, du vélo, de la trottinette et surtout du ballon y compris dans sa version sportive : football, basket, handball…

Quant aux jeux de toutes sortes, ils comptent aussi parmi les grands classiques qui n’ont pas pris une ride : chat perché, cache-cache…

Tous les jeunes affichent encore et surtout l’envie de partager des activités avec des enfants du même âge, et raffolent par-dessus tout des séjours prolongés à la plage qui, non seulement leur permettent d’évoluer en liberté mais les autorisent à jouer avec le sable et avec l’eau ainsi qu’avec toutes sortes d’accessoires plus ou moins nouveaux : bouées, matelas, embarcations diverses…

Quant à la montagne, pour peu qu’elle soit enneigée, elle leur convient aussi. Mais, tous ne sont pas des mordus de ski !

Retour à la simplicité originelle

En fait, si l’on prend en compte (parmi d’autres) une étude britannique récente réalisée sur des enfants de moins de 12 ans, on découvre même que ceux-ci préfèrent faire du cerf-volant ou se baigner à une sortie dans un parc de loisirs. Lesquels n’arrivent qu’en dixième position des classements des sorties favorites.

Plus de la moitié des enfants interrogés déclarent également préférer jouer dans des lieux connus (comme le jardin familial ou le parc public du coin) plutôt que dans des endroits nouveaux. Tandis que, de manière surprenante (ou pas d’ailleurs), les jeux vidéo sont classés parmi les activités estivales les moins appréciées des enfants.

… Quand on sait que les parents des enfants interrogés admettent que leurs meilleurs souvenirs d’enfance étaient aussi ceux liés à des jeux de plein air avec leurs amis, il donc évident qu’il est inutile, pour satisfaire les attentes des enfants, de multiplier les installations coûteuses incitant les parents à dépenser des fortunes pour quelques heures de plaisir vantées par un marketing très offensif dispensé par Mickey ou Astérix…

Le projet pédagogique des colonies de vacances est toujours d’actualité

En somme, les parents et les enfants restent, quoi qu’on en pense, adeptes de pratiques de loisirs simples, basiques, que l’on peut qualifier d’anthropologiques tant elles correspondent à des mécanismes inhérents à la condition humaine. Et, pour en revenir aux colonies de vacances à la française, celles-ci l’ont bien compris.

En effet, tout en surveillant de prés l’évolution de leur jeune clientèle et de ses aspirations, elles continuent d’offrir une palette d’activités très classiques faisant la part belle aux loisirs sportifs comme l’équitation, le football, la voile… et aux loisirs culturels : chant, danse, théâtre…

Elles restent aussi très fidèles à un projet pédagogique qu’elles mettent en avant dans leurs brochures et par la même occasion, restent attachées à des valeurs qui en font la spécificité et la qualité comme le respect de l’environnement sur lequel elles ont souvent été pionnières…

Dans un monde en mouvement, le changement à tout prix n’est donc pas indispensable…

Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com


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