Le Costa Toscana sur lequel je m’embarquais à Marseille, transportait en effet autant de jeunes passagers des générations Y et X que de boomers Photo Costa Croisières
Quand on n’a jamais mis les pieds sur un navire de croisière depuis 15 ans, on est forcément victime de tous les à priori et stéréotypes concernant les nouvelles croisières et l’on est plus disposé à les combattre qu’à les aduler.
Il faut dire que les innombrables reportages qui régulièrement animent les écrans de télévision et les pages des magazines ont tout fait pour diffuser une image caricaturale de ces villes flottantes où l’on est effectivement très nombreux à risquer de se marcher sur les pieds à l’heure des repas et autour des grandes salles de spectacles. Pire !
Tout est fait par les médias pour convaincre l’opinion que ces mastodontes polluent les ports dans lesquels ils accostent et contribuent à amplifier les phénomènes de sur tourisme.
Sans compter les nuisances pour les riverains un peu trop proches de leur trajectoire qui, comme à Venise, doivent vivre au rythme des vagues qu’ils provoquent. Sans compter encore les nuisances pour la biodiversité des océans, fortement mise à mal par la pollution occasionnée par certains d’entre eux !
Abondamment alimenté par de telles images, le « cruise-bashing » qui, certes, porte sa part de vérité, a donc fini par triompher et bouleverser les imaginaires de la croisière tels qu’ils s’étaient façonnés dans l’esprit des Occidentaux depuis les décennies d’avant-guerre.
Selon ces imaginaires, les paquebots qui voguaient vers l’Amérique et vers les colonies du bout du monde avaient tous le visage de nos plus beaux fleurons : le France ou le Normandie (tristement victime d’un incendie dans le port de New York). Porteuse de passagers de luxe sur des paquebots de luxe, la croisière était aussi porteuse d’une imagerie onirique flirtant avec l’exotisme, la liberté et une dolce-vita permanente. Parenthèse entre ciel et mer, elle était donc la chasse gardée des élites, de l’argent, de l’élégance, du raffinement voire de l’intelligence.
Il faut dire que les innombrables reportages qui régulièrement animent les écrans de télévision et les pages des magazines ont tout fait pour diffuser une image caricaturale de ces villes flottantes où l’on est effectivement très nombreux à risquer de se marcher sur les pieds à l’heure des repas et autour des grandes salles de spectacles. Pire !
Tout est fait par les médias pour convaincre l’opinion que ces mastodontes polluent les ports dans lesquels ils accostent et contribuent à amplifier les phénomènes de sur tourisme.
Sans compter les nuisances pour les riverains un peu trop proches de leur trajectoire qui, comme à Venise, doivent vivre au rythme des vagues qu’ils provoquent. Sans compter encore les nuisances pour la biodiversité des océans, fortement mise à mal par la pollution occasionnée par certains d’entre eux !
Abondamment alimenté par de telles images, le « cruise-bashing » qui, certes, porte sa part de vérité, a donc fini par triompher et bouleverser les imaginaires de la croisière tels qu’ils s’étaient façonnés dans l’esprit des Occidentaux depuis les décennies d’avant-guerre.
Selon ces imaginaires, les paquebots qui voguaient vers l’Amérique et vers les colonies du bout du monde avaient tous le visage de nos plus beaux fleurons : le France ou le Normandie (tristement victime d’un incendie dans le port de New York). Porteuse de passagers de luxe sur des paquebots de luxe, la croisière était aussi porteuse d’une imagerie onirique flirtant avec l’exotisme, la liberté et une dolce-vita permanente. Parenthèse entre ciel et mer, elle était donc la chasse gardée des élites, de l’argent, de l’élégance, du raffinement voire de l’intelligence.
Le mixte générationnel et social réussi
Plus rien de tel aujourd’hui sur ces nouveaux géants que l’on pourrait parfois confondre avec un immeuble, tant leur architecture et leurs dimensions s’en inspirent.
Plus rien de tel non plus en matière de clientèle qui, aujourd’hui, n’a rien à voir avec celle d’hier donc avec celle que l’on pourrait s’attendre à côtoyer. Et ce fut une première surprise. Et une bonne surprise !
Lire aussi : Costa Croisières : "Nous constatons une tendance très positive des réservations, supérieure à 2019" 🔑
Le Costa Toscana sur lequel je m’embarquais à Marseille, transportait en effet autant de jeunes passagers des générations Y et X que de boomers. En famille ou en couples, parfois en groupes d’amis, ces jeunes de nationalité française, italienne, espagnole étaient même plus nombreux que les seniors durant cette semaine de vacances du mois de mai. Mais, pour le directeur du navire et le directeur général de la compagnie, aucun étonnement. Cette présence massive de jeunes générations est bien la résultante du travail de marketing et de commercialisation voulu par la compagnie.
Ainsi, Luigi Stefanelli, directeur général pour la France, Espagne, et Portugal, confirme sa volonté de gagner de nouvelles parts de marché en ciblant le plus grand nombre.
« Nous traitons trois marchés prioritaires, explique-t-il, et nous voulons aller chercher cette clientèle parmi toutes les générations. Pour les jeunes, souligne donc Luigi Stefanelli, nous soignons la qualité de notre design, la proposition d’animations et d’activités de loisirs de jour et de nuit, la salle de sports et toutes les activités pour les enfants. Pour les seniors, nous offrons au contraire toutes sortes d’espaces de détente où l’on peut jouer aux cartes ou tout simplement se reposer au calme ».
Outre la mixité générationnelle, autre surprise et non des moindres : la mixité sociale. Certes, entre des tarifs à 400 euros la semaine en promotion et cabine intérieure et des tarifs à plus de 2000 euros, la clientèle ne peut être exactement la même. Elle se ventile donc sur toutes les classes sociales. Ce qui constitue une sorte d’exploit dû non seulement aux prix mais également aux capacités d’individuation du produit croisière.
En effet, souligne encore Luigi Stefanelli : « nous avons mis en place une politique commerciale segmentée en trois formules (de la cabine simple au séjour avec excursions), permettant à chacun d’acheter la formule la plus adaptée à son budget.
Nous sommes en effet très attachés à la démocratisation de notre offre mais aussi à sa personnalisation », poursuit-il en mentionnant la diversité de la restauration par exemple qui va de la pizzeria au restaurant gastronomique (l’Archipelago) dont le menu est signé par trois grands chefs étoilés : Hélène Darroze, Bruno Barbieri et Ángel León, et dont la carte des vins est fournie par l’un des plus prestigieux vignobles italiens : le Ferrari.
« Mais, poursuit le directeur, nous faisons aussi tout pour que chacun vive la même expérience, c’est-à-dire celle de la croisière donc de la mer et du voyage ».
Plus rien de tel non plus en matière de clientèle qui, aujourd’hui, n’a rien à voir avec celle d’hier donc avec celle que l’on pourrait s’attendre à côtoyer. Et ce fut une première surprise. Et une bonne surprise !
Lire aussi : Costa Croisières : "Nous constatons une tendance très positive des réservations, supérieure à 2019" 🔑
Le Costa Toscana sur lequel je m’embarquais à Marseille, transportait en effet autant de jeunes passagers des générations Y et X que de boomers. En famille ou en couples, parfois en groupes d’amis, ces jeunes de nationalité française, italienne, espagnole étaient même plus nombreux que les seniors durant cette semaine de vacances du mois de mai. Mais, pour le directeur du navire et le directeur général de la compagnie, aucun étonnement. Cette présence massive de jeunes générations est bien la résultante du travail de marketing et de commercialisation voulu par la compagnie.
Ainsi, Luigi Stefanelli, directeur général pour la France, Espagne, et Portugal, confirme sa volonté de gagner de nouvelles parts de marché en ciblant le plus grand nombre.
« Nous traitons trois marchés prioritaires, explique-t-il, et nous voulons aller chercher cette clientèle parmi toutes les générations. Pour les jeunes, souligne donc Luigi Stefanelli, nous soignons la qualité de notre design, la proposition d’animations et d’activités de loisirs de jour et de nuit, la salle de sports et toutes les activités pour les enfants. Pour les seniors, nous offrons au contraire toutes sortes d’espaces de détente où l’on peut jouer aux cartes ou tout simplement se reposer au calme ».
Outre la mixité générationnelle, autre surprise et non des moindres : la mixité sociale. Certes, entre des tarifs à 400 euros la semaine en promotion et cabine intérieure et des tarifs à plus de 2000 euros, la clientèle ne peut être exactement la même. Elle se ventile donc sur toutes les classes sociales. Ce qui constitue une sorte d’exploit dû non seulement aux prix mais également aux capacités d’individuation du produit croisière.
En effet, souligne encore Luigi Stefanelli : « nous avons mis en place une politique commerciale segmentée en trois formules (de la cabine simple au séjour avec excursions), permettant à chacun d’acheter la formule la plus adaptée à son budget.
Nous sommes en effet très attachés à la démocratisation de notre offre mais aussi à sa personnalisation », poursuit-il en mentionnant la diversité de la restauration par exemple qui va de la pizzeria au restaurant gastronomique (l’Archipelago) dont le menu est signé par trois grands chefs étoilés : Hélène Darroze, Bruno Barbieri et Ángel León, et dont la carte des vins est fournie par l’un des plus prestigieux vignobles italiens : le Ferrari.
« Mais, poursuit le directeur, nous faisons aussi tout pour que chacun vive la même expérience, c’est-à-dire celle de la croisière donc de la mer et du voyage ».
La démocratisation réussie
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Autre précision : c’est pour cette raison que le directeur général explique vouloir cibler à la fois la clientèle des comités d’entreprises et celle des individuels venus via une agence de voyages. Lesquelles intéressent fortement la compagnie. C’est aussi pour cette raison que la stratégie des promotions « bons plans » en particulier en tout compris, se perpétuera, au moins un temps.
Après le traumatisme du Covid, il fallait en effet ouvrir au maximum le marché pour redonner confiance dans la croisière. Un produit dont on a tendance à penser (autre a-priori) qu’il est pratiqué par des dizaines de millions de voyageurs dans le monde alors qu’il ne compte pour le moment qu’une trentaine de millions de passagers !
… Mixité sociale, mixité générationnelle, le tout à travers un luxe rendu accessible à tous, il ne fait pas de doute que le pari de la démocratisation est en train d’être gagné par ce qui a longtemps constitué l’un des produits les plus élitistes de l’offre touristique.
Mais, encore faudra-t-il que la croisière sur « villes flottantes » qui a un grand avenir devant elle ne soit pas la cible d’attaques massives de la part des médias et de tous ceux qui n’ont jamais mis les pieds sur un pont.
Enfin, encore faudra-t-il tout de même qu’elle sache se faire plus « petite » quand elle aborde des territoires fragiles et qu’elle sache prendre les mesures techniques indispensables à une meilleure entente avec son partenaire essentiel : la mer ! (suite demain).
Après le traumatisme du Covid, il fallait en effet ouvrir au maximum le marché pour redonner confiance dans la croisière. Un produit dont on a tendance à penser (autre a-priori) qu’il est pratiqué par des dizaines de millions de voyageurs dans le monde alors qu’il ne compte pour le moment qu’une trentaine de millions de passagers !
… Mixité sociale, mixité générationnelle, le tout à travers un luxe rendu accessible à tous, il ne fait pas de doute que le pari de la démocratisation est en train d’être gagné par ce qui a longtemps constitué l’un des produits les plus élitistes de l’offre touristique.
Mais, encore faudra-t-il que la croisière sur « villes flottantes » qui a un grand avenir devant elle ne soit pas la cible d’attaques massives de la part des médias et de tous ceux qui n’ont jamais mis les pieds sur un pont.
Enfin, encore faudra-t-il tout de même qu’elle sache se faire plus « petite » quand elle aborde des territoires fragiles et qu’elle sache prendre les mesures techniques indispensables à une meilleure entente avec son partenaire essentiel : la mer ! (suite demain).
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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