Des Routes de la Soie à la Route des Indes en passant par la Nationale 7 ou la légendaire Road 66... l’humanité́ porte en elle un fragment de routes que l’automobile, les autocars, les bus, les motos, les vans et les camions empruntent à des rythmes différents, avec des buts divers. Depositphotos.com Auteur perseomedusa
… Un peu d’histoire : Avant d’être sédentaire, l’homme entait nomade. Chasseur, cueilleur, il a eu pour compagne des chemins sauvages dans lesquels il a coulé ses pas.
Toujours présente dans les esprits, cette représentation s’accompagne de quantité́ d’autres voies de communication qui, à travers les siècles, ont permis le déplacement, souvent le commerce, le pèlerinage, les conquêtes, les batailles, les découvertes... puis, plus tard, le tourisme et les vacances.
Avec le développement de l’automobile, la route est cependant entrée dans une autre ère et une autre culture : hospitalière, pacifique, curieuse, elle s’est métamorphosée en des kilomètres de bitume déroulés entre les villes, rejoignant les régions, sautant les frontières. Elle a surtout permis aux hommes de communiquer, de se connaitre et a généré́ une nouvelle géographie physique et temporelle.
Avec la route et la motorisation, la notion de distance a évolué, la notion de temps également. Il convient par la même occasion de signaler que la route motorisée ne s’est pas développée toute seule.
Elle a entraîné́ la construction de bon nombre de métiers indispensables à son fonctionnement, allant du gendarme à l’ingénieur des ponts et chaussée. Elle a aussi été́ à l’origine de nouveaux établissements comme les motels, les restauroutes, les parkings, les Drive In, les aires de repos, et les stations-services...
Retrouvez tous les imaginaires touristiques
Lesquels ont contribué́ à consolider une imagerie fortement influencée par les architectes et artistes nord-américains comme le peintre Edward Hopper. La route a enfin permis de partir en vacances et de développer un tourisme itinérant capable de visiter plusieurs sites en quelques heures. Et, n’a-t-elle pas aussi généré́ quantité́ de routes thématiques comme les Routes du vin, les Routes des églises romanes, les Routes de Fontaines... etc. ? Lesquelles fournissent au tourisme des opportunités promotionnelles jamais démenties.
Toujours présente dans les esprits, cette représentation s’accompagne de quantité́ d’autres voies de communication qui, à travers les siècles, ont permis le déplacement, souvent le commerce, le pèlerinage, les conquêtes, les batailles, les découvertes... puis, plus tard, le tourisme et les vacances.
Avec le développement de l’automobile, la route est cependant entrée dans une autre ère et une autre culture : hospitalière, pacifique, curieuse, elle s’est métamorphosée en des kilomètres de bitume déroulés entre les villes, rejoignant les régions, sautant les frontières. Elle a surtout permis aux hommes de communiquer, de se connaitre et a généré́ une nouvelle géographie physique et temporelle.
Avec la route et la motorisation, la notion de distance a évolué, la notion de temps également. Il convient par la même occasion de signaler que la route motorisée ne s’est pas développée toute seule.
Elle a entraîné́ la construction de bon nombre de métiers indispensables à son fonctionnement, allant du gendarme à l’ingénieur des ponts et chaussée. Elle a aussi été́ à l’origine de nouveaux établissements comme les motels, les restauroutes, les parkings, les Drive In, les aires de repos, et les stations-services...
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Lesquels ont contribué́ à consolider une imagerie fortement influencée par les architectes et artistes nord-américains comme le peintre Edward Hopper. La route a enfin permis de partir en vacances et de développer un tourisme itinérant capable de visiter plusieurs sites en quelques heures. Et, n’a-t-elle pas aussi généré́ quantité́ de routes thématiques comme les Routes du vin, les Routes des églises romanes, les Routes de Fontaines... etc. ? Lesquelles fournissent au tourisme des opportunités promotionnelles jamais démenties.
Au commencement était le chemin
Du côté symbolique, la route est particulièrement riche. À l’origine, elle est un chemin représentant tout simplement le passage d’un point à un autre, d’un lieu à un autre.
Symbolisant le mouvement vers un ailleurs, vers un nouveau désir, une espérance, une quête et un absolu, le chemin est donc le symbole de la quête existentielle. Il s’agit probablement de l’une des images les plus sacrées exprimées par la parole du Christ : « Je suis le Chemin, la Vérité́ et la Vie » (Jean XIV, 6).
Le chemin symbolise alors le parcours initiatique, le cheminement intérieur, le parcours spirituel. Le chemin est aussi une traversée de la nuit, des ténèbres de l’ignorance et du doute. Il signifie donc pour l’humain la conscience de son inachèvement.
Symbolisant le mouvement vers un ailleurs, vers un nouveau désir, une espérance, une quête et un absolu, le chemin est donc le symbole de la quête existentielle. Il s’agit probablement de l’une des images les plus sacrées exprimées par la parole du Christ : « Je suis le Chemin, la Vérité́ et la Vie » (Jean XIV, 6).
Le chemin symbolise alors le parcours initiatique, le cheminement intérieur, le parcours spirituel. Le chemin est aussi une traversée de la nuit, des ténèbres de l’ignorance et du doute. Il signifie donc pour l’humain la conscience de son inachèvement.
« On the road again ! » : des Routes de la soie à la Nationale 7
La route quant à elle peut être infinie, sinueuse, truffée de pièges et d’obstacles. Nous pouvons nous perdre sur la route (cf : le Petit Poucet). Par ailleurs, elle nous renvoie à la symbolique du « carrefour » : lieu de tous les possibles, là où la vie peut changer de direction et où peurs et espérances se confondent. Mais qui sont sous la protection d’Hermès, le dieu voyageur qui met en mouvement et augure des changements à venir…
Le symbolisme contemporain est constitué́ pour sa part de routes et non pas de chemins. Des Routes de la Soie à la Route des Indes en passant par la Nationale 7 ou la légendaire Road 66, les autoroutes, les routes à deux voies, les motorways, les autopistas ou les Panaméricaines et autres Transsahariennes, l’humanité porte en elle un fragment de routes que l’automobile, les autocars, les bus, les motos, les vans et les camions empruntent à des rythmes différents, avec des buts divers.
Entrées dans la légende grâce à̀ des films, comme « Easy Rider » (Denis Hopper) par exemple et quantité́ de « road movies » comme « New York-Miami » (F. Capra), « Les raisins de la colère » (J. Ford), « Bagdad Café́ », « Paris-Texas » (Wim Wenders), « Macadam Cowboy » (J. Schlesinger), ces routes sont synonymes de liberté, de rébellion, de contre-culture.
Il faut reconnaitre qu’elles ont porté l’un des mouvements sociétaux les plus importants du siècle passé : le mouvement de la « Beat Generation » suivie par le mouvement « hippie » qui, dans ses déclinaisons, a donné́ naissance à des générations de Routards et de globe-trotters. Des catégories de touristes qui n’ont pas disparu mais continuent, bien au contraire de sillonner la planète et d’alimenter l’illusion qu’une aventure est encore possible.
Le symbolisme contemporain est constitué́ pour sa part de routes et non pas de chemins. Des Routes de la Soie à la Route des Indes en passant par la Nationale 7 ou la légendaire Road 66, les autoroutes, les routes à deux voies, les motorways, les autopistas ou les Panaméricaines et autres Transsahariennes, l’humanité porte en elle un fragment de routes que l’automobile, les autocars, les bus, les motos, les vans et les camions empruntent à des rythmes différents, avec des buts divers.
Entrées dans la légende grâce à̀ des films, comme « Easy Rider » (Denis Hopper) par exemple et quantité́ de « road movies » comme « New York-Miami » (F. Capra), « Les raisins de la colère » (J. Ford), « Bagdad Café́ », « Paris-Texas » (Wim Wenders), « Macadam Cowboy » (J. Schlesinger), ces routes sont synonymes de liberté, de rébellion, de contre-culture.
Il faut reconnaitre qu’elles ont porté l’un des mouvements sociétaux les plus importants du siècle passé : le mouvement de la « Beat Generation » suivie par le mouvement « hippie » qui, dans ses déclinaisons, a donné́ naissance à des générations de Routards et de globe-trotters. Des catégories de touristes qui n’ont pas disparu mais continuent, bien au contraire de sillonner la planète et d’alimenter l’illusion qu’une aventure est encore possible.
Un imaginaire intouchable
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Qu’en sera-t-il de demain ? Malgré les accidents qu’elle génère, malgré la pollution qu’elle occasionne, malgré les embouteillages aux abords des grandes villes, l’imaginaire de la route n’est probablement pas menacé. En premier lieu, parce que la technologie sécurise les trajets.
Avec un simple smartphone, on peut être dépanné, guidé, orienté vers hôtels, routes, postes de police, restaurants... ou tout simplement vers des routes secondaires considérées comme plus esthétiques donc plus touristiques.
De plus, la route portera toujours en elle la magie du départ et de l’évasion, car elle transportera longtemps d’autres véhicules mythiques comme la moto ou la roulotte ou le mobil-home dont l’utilisation est totalement liée à̀ l’univers du tourisme, des vacances et du voyage.
Lire aussi : Les imaginaires touristiques en pleine recomposition 🔑
Ces deux derniers véhicules en particulier, capables de proposer hébergement et mobilité́ vont probablement faire d’autant mieux évoluer le mythe de la route qu’ils portent en eux l’image de l’escargot, de la tortue et de tous ces animaux parfaitement autonomes ayant fait le choix de la lenteur. Une alternative indispensable à la vie et aux routes modernes.
Avec un simple smartphone, on peut être dépanné, guidé, orienté vers hôtels, routes, postes de police, restaurants... ou tout simplement vers des routes secondaires considérées comme plus esthétiques donc plus touristiques.
De plus, la route portera toujours en elle la magie du départ et de l’évasion, car elle transportera longtemps d’autres véhicules mythiques comme la moto ou la roulotte ou le mobil-home dont l’utilisation est totalement liée à̀ l’univers du tourisme, des vacances et du voyage.
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Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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