Mobilités en Ile-de-France : sur le plan des transports où en est le tourisme régional et quelles peuvent être ses évolutions… Depositphotos.com Auteur veloliza
Porte d’entrée de la destination France, l'Ile-de-France n’échappe à la règle. Avec une responsabilité supplémentaire : offrir des services et équipements de plus en plus performants capables de rivaliser avec ceux des autres grandes capitales.
Et vu sous cet angle, la partie n’est pas encore gagnée, malgré les nombreuses améliorations réalisées et planifiées pour les prochains Jeux Olympiques et après. Mais, indéniablement, le paysage évolue et donne une idée de ce que sera le futur…
Après de sombres années, le tourisme francilien a repris du poil de la bête avec cette année une affluence à peine inférieure à l’année 2019.
De retour les touristes internationaux ont dés 2022 été plus de 19 millions contre 24,7 millions de Français, ce qui porte à quelque 44 millions le total des arrivées dans la région. De ce point de vue, tout va bien. Voyons cependant sur le plan des transports où en est le tourisme régional et quelles peuvent être ses évolutions…
Et vu sous cet angle, la partie n’est pas encore gagnée, malgré les nombreuses améliorations réalisées et planifiées pour les prochains Jeux Olympiques et après. Mais, indéniablement, le paysage évolue et donne une idée de ce que sera le futur…
Après de sombres années, le tourisme francilien a repris du poil de la bête avec cette année une affluence à peine inférieure à l’année 2019.
De retour les touristes internationaux ont dés 2022 été plus de 19 millions contre 24,7 millions de Français, ce qui porte à quelque 44 millions le total des arrivées dans la région. De ce point de vue, tout va bien. Voyons cependant sur le plan des transports où en est le tourisme régional et quelles peuvent être ses évolutions…
Le rail assure 32% des mobilités en 2022
Premier constat : Le chemin de fer, avec 7 gares situées dans Paris intra-muros entièrement modernisées et transformées en lieux de vie, ainsi que 3 en périphérie, est d’autant plus utilisé que les TGV Inter Cités assurent une cinquantaine d’allers-retours quotidiens entre la capitale française et de nombreuses capitales européennes comme Londres, Bruxelles, Amsterdam ainsi que des capitales régionales en Allemagne et en Suisse.
A lire aussi : Futuroscopie - Vers une "mexicanisation" de la France ? 🔑
Fonctionnel, offrant une liaison de centre-ville à centre-ville, écologique, le train devrait encore progresser avec l’augmentation des trains de nuit, l’ouverture à la concurrence (Trenitalia, Renfe) et une volonté de plus en plus affirmée par la population de se dégager des contraintes et de la pénibilité liées aux accès aux aéroports.
Mais, le rail français souffre de plusieurs maux, notamment le vieillissement du réseau qui entraîne pannes et retards ; l’insuffisance de l’investissement donc les coûts à la hausse des trajets, les additions élevées des trains neufs qui peuvent aussi coûter très cher, avec un prix minimum de 30 millions d'euros avant équipement…
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Fonctionnel, offrant une liaison de centre-ville à centre-ville, écologique, le train devrait encore progresser avec l’augmentation des trains de nuit, l’ouverture à la concurrence (Trenitalia, Renfe) et une volonté de plus en plus affirmée par la population de se dégager des contraintes et de la pénibilité liées aux accès aux aéroports.
Mais, le rail français souffre de plusieurs maux, notamment le vieillissement du réseau qui entraîne pannes et retards ; l’insuffisance de l’investissement donc les coûts à la hausse des trajets, les additions élevées des trains neufs qui peuvent aussi coûter très cher, avec un prix minimum de 30 millions d'euros avant équipement…
L’aérien se porte bien et continuera à bien se porter
Deuxième constat : dans le ciel tout va bien sur le plan quantitatif. Les arrivées aériennes ont représenté 34,6% des arrivées touristiques en 2022. Notamment parmi les touristes internationaux, dont 6 sur 10 ont choisi ce mode de transport.
Quasiment identiques à ceux de 2022 et même à ceux de 2014 à 2019 où l’on a comptabilisé 35,8 % d’arrivées par avion, ces chiffres ne devraient pas beaucoup changer à l’avenir. Sachant que l’offre aérienne officielle ou low-cost ne cesse de progresser et que les tarifs de l’aérien en moyen et long courrier sont souvent plus attractifs que ceux du train et qu’in fine c’est le tarif qui arbitre les décisions et pas la sensibilité écologique comme on a tendance à le croire.
D’ailleurs, de toutes façons, selon les dernières prévisions de IATA, le trafic en 2034 devrait plus que doubler et représenter alors 7,3 milliards de passagers dans le monde.
Quasiment identiques à ceux de 2022 et même à ceux de 2014 à 2019 où l’on a comptabilisé 35,8 % d’arrivées par avion, ces chiffres ne devraient pas beaucoup changer à l’avenir. Sachant que l’offre aérienne officielle ou low-cost ne cesse de progresser et que les tarifs de l’aérien en moyen et long courrier sont souvent plus attractifs que ceux du train et qu’in fine c’est le tarif qui arbitre les décisions et pas la sensibilité écologique comme on a tendance à le croire.
D’ailleurs, de toutes façons, selon les dernières prévisions de IATA, le trafic en 2034 devrait plus que doubler et représenter alors 7,3 milliards de passagers dans le monde.
La desserte des aéroports : un avenir plus positif
Reste cependant le problème de la desserte des aéroports parisiens qui pour le moment est loin d’être à la hauteur de la concurrence internationale.
En effet alors que Heathrow est relié à Londres en 45 minutes, que Rome est à 35 minutes de l’aéroport de Fiumicino ou que Stockholm est à 20 minutes avec l’Arlanda Express, et que sont reliés au centre-ville par le métro, les aéroports d’Athènes, de Barcelone, de Copenhague, d’Istanbul, de Lisbonne ou encore de Madrid… Paris, est loin du compte.
Uniquement desservi par le RER B (couplé au Orlyval pour Orly) qui n’est utilisé que par environ 20% des visiteurs alors que 32 % préfèrent les taxis ou les VTC, la capitale française devrait cependant bénéficier du prolongement de la ligne 14 du métro jusqu’à l’aéroport d’Orly dans le cadre du Grand Paris Express, et devrait dès juin 2024, avec une extension de 14 kilomètres desservir 7 nouvelles stations de la capitale et relier le 13e arrondissement à Orly en seulement 16 minutes !
L’aéroport de Paris-CDG sera quant à lui desservi à partir de 2027 en 20 minutes via le CDG Express entre la gare de l’Est et le terminal 2.
Réalisé aux deux tiers, ce projet sera complété en 2030 par la nouvelle ligne 17 du Grand Paris Express qui le reliera à Saint-Denis Pleyel (station qui sera elle-même connectée au cœur de Paris via la ligne 14). Mais, cela c’est seulement si tout va bien.
En effet alors que Heathrow est relié à Londres en 45 minutes, que Rome est à 35 minutes de l’aéroport de Fiumicino ou que Stockholm est à 20 minutes avec l’Arlanda Express, et que sont reliés au centre-ville par le métro, les aéroports d’Athènes, de Barcelone, de Copenhague, d’Istanbul, de Lisbonne ou encore de Madrid… Paris, est loin du compte.
Uniquement desservi par le RER B (couplé au Orlyval pour Orly) qui n’est utilisé que par environ 20% des visiteurs alors que 32 % préfèrent les taxis ou les VTC, la capitale française devrait cependant bénéficier du prolongement de la ligne 14 du métro jusqu’à l’aéroport d’Orly dans le cadre du Grand Paris Express, et devrait dès juin 2024, avec une extension de 14 kilomètres desservir 7 nouvelles stations de la capitale et relier le 13e arrondissement à Orly en seulement 16 minutes !
L’aéroport de Paris-CDG sera quant à lui desservi à partir de 2027 en 20 minutes via le CDG Express entre la gare de l’Est et le terminal 2.
Réalisé aux deux tiers, ce projet sera complété en 2030 par la nouvelle ligne 17 du Grand Paris Express qui le reliera à Saint-Denis Pleyel (station qui sera elle-même connectée au cœur de Paris via la ligne 14). Mais, cela c’est seulement si tout va bien.
Mobilités Ile-de-France : la route affiche une baisse chronique
Bien que la circulation automobile dans la capitale soit d’autant plus dissuasive que les tarifs de stationnement sont devenus inaccessibles, en 2022, la voiture permettait encore à 34% des visiteurs de se rendre dans la région capitale.
Un chiffre important mais fort heureusement en baisse par rapport aux années précédentes. En 2021, les arrivées en automobile atteignaient en effet quelque 47% et 57% deux ans plus tôt en 2020 ! Soit nettement plus que les années précédentes où la moyenne se situait autour de 40%.
Mais, ce sont surtout les touristes français qui choisissent ce mode de transport afin de pouvoir plus aisément circuler dans toute la région. Laquelle est jugée parfois difficile d’accès excepté pour quelques destinations phares comme Versailles ?
Demain, qu’en sera-t-il ? Si les optimistes misent sur la voiture électrique qui en 2035 devrait être utilisée par 17 millions de Français, les pessimistes se préoccupent du problème de la recharge donc du nombre de bornes. Lequel ne semble pas résolu. Par ailleurs, les tarifs de l’essence sont impossibles à prévoir. Cependant globalement, n’oublions pas que depuis 2002 la circulation automobile dans la capitale a baissé d’environ 50 %.
Pour sa part, l’autocar plébiscité par des clientèles lointaines comme les Chinois, les Russes ou les Japonais qui l’utilisent volontiers pour rayonner dans la région, n’est pas sûr de son avenir.
Interdit de stationnement dans de nombreux quartiers, doté d’aires de dépose souvent éloignées des sites touristiques, il n’est plus en odeur de sainteté. En revanche, les autocars touristiques permettant de circuler dans les quartiers iconiques et de profiter d’un nombre illimité d’arrêts, connaissent le succès.
Et n’ont plus qu’à entamer leur transition énergétique. Ainsi, le groupe Tootbus aura, par exemple, un parc intégralement décarboné d’ici 2024. A suivre.
Un chiffre important mais fort heureusement en baisse par rapport aux années précédentes. En 2021, les arrivées en automobile atteignaient en effet quelque 47% et 57% deux ans plus tôt en 2020 ! Soit nettement plus que les années précédentes où la moyenne se situait autour de 40%.
Mais, ce sont surtout les touristes français qui choisissent ce mode de transport afin de pouvoir plus aisément circuler dans toute la région. Laquelle est jugée parfois difficile d’accès excepté pour quelques destinations phares comme Versailles ?
Demain, qu’en sera-t-il ? Si les optimistes misent sur la voiture électrique qui en 2035 devrait être utilisée par 17 millions de Français, les pessimistes se préoccupent du problème de la recharge donc du nombre de bornes. Lequel ne semble pas résolu. Par ailleurs, les tarifs de l’essence sont impossibles à prévoir. Cependant globalement, n’oublions pas que depuis 2002 la circulation automobile dans la capitale a baissé d’environ 50 %.
Pour sa part, l’autocar plébiscité par des clientèles lointaines comme les Chinois, les Russes ou les Japonais qui l’utilisent volontiers pour rayonner dans la région, n’est pas sûr de son avenir.
Interdit de stationnement dans de nombreux quartiers, doté d’aires de dépose souvent éloignées des sites touristiques, il n’est plus en odeur de sainteté. En revanche, les autocars touristiques permettant de circuler dans les quartiers iconiques et de profiter d’un nombre illimité d’arrêts, connaissent le succès.
Et n’ont plus qu’à entamer leur transition énergétique. Ainsi, le groupe Tootbus aura, par exemple, un parc intégralement décarboné d’ici 2024. A suivre.
Le vélo monte indéniablement en puissance
Malgré des accusations selon lesquelles le vélo tuerait de plus en plus, les statistiques ne font apparaître en Ile-de-France que 10 décès en 2022 contre 24 en 2021. Et cela, alors que le nombre de cyclistes a progressé en moyenne de 30%.
Grâce à des équipements de stationnement et des pistes cyclables plus nombreuses en ville et partout dans la région (environ 1200 km), la petite reine a donc un bel avenir devant elle.
Et devrait être de plus en plus utilisée par les clientèles touristiques via les locations à la journée ou la semaine.
Grâce à des équipements de stationnement et des pistes cyclables plus nombreuses en ville et partout dans la région (environ 1200 km), la petite reine a donc un bel avenir devant elle.
Et devrait être de plus en plus utilisée par les clientèles touristiques via les locations à la journée ou la semaine.
Quant à la marche, elle reste le mode de déplacement le plus utilisé : 17 millions de déplacements par jour sont comptabilisés au niveau régional. Pour les touristes, elle représente le deuxième mode de déplacement le plus utilisé : soit 38,8 % en 2022 contre 31,5 % en 2014. Et elle devrait encore augmenter.
Les transports collectifs jouent gagnants
En 2022, 65,1 % des touristes ont choisi les transports en commun pour se déplacer dans la région. Cette proportion est restée relativement stable ces dernières années, passant de 64,2 % en 2014 à 65,1 % en 2022. Tout indique que leur avenir n’est pas compromis. Surtout si leur politique tarifaire reste juste.
Le transport fluvial pourrait faire mieux
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Enfin, bien que le tourisme fluvial soit en pleine croissance et que Paris soit le premier port fluvial touristique au monde avec, en 2019, 206 000 passagers de croisière et 7 930 000 passagers de bateaux de promenade, ce mode de transport pourrait faire mieux.
Déficit d’image ? Manque de fonctionnalité ? Mais, dès cet été, on devrait assister à quelques innovations : quatre ferries électriques, pouvant accueillir jusqu'à̀ 50 passagers, navigueront sur la Seine, des navettes à propulsion électro-hydrogène, conçues pour transporter jusqu'à 200 personnes, seront également mises en service,
Dernier point : Quant à l’accessibilité des transports franciliens, à l’heure des Jeux Para olympiques est-elle satisfaisante ? La région annonce un budget de 930 millions d’euros pour accélérer les travaux d’accessibilité dans les gares, les métros, les transports à la demande.
Mais, bien que l’on prévoie que 270 gares par exemple seront accessibles dans la région, il semble que l’on reste loin des objectifs à atteindre sur l’ensemble des réseaux de transport.
Sources : Choose Paris Region, le Crocis et le pôle département Tourisme, Congrès et Salons de la CCI Paris Île-de-France. Mairie de Paris : les chiffres clés, CRT IDF, IDF Mobilités…
Déficit d’image ? Manque de fonctionnalité ? Mais, dès cet été, on devrait assister à quelques innovations : quatre ferries électriques, pouvant accueillir jusqu'à̀ 50 passagers, navigueront sur la Seine, des navettes à propulsion électro-hydrogène, conçues pour transporter jusqu'à 200 personnes, seront également mises en service,
Dernier point : Quant à l’accessibilité des transports franciliens, à l’heure des Jeux Para olympiques est-elle satisfaisante ? La région annonce un budget de 930 millions d’euros pour accélérer les travaux d’accessibilité dans les gares, les métros, les transports à la demande.
Mais, bien que l’on prévoie que 270 gares par exemple seront accessibles dans la région, il semble que l’on reste loin des objectifs à atteindre sur l’ensemble des réseaux de transport.
Sources : Choose Paris Region, le Crocis et le pôle département Tourisme, Congrès et Salons de la CCI Paris Île-de-France. Mairie de Paris : les chiffres clés, CRT IDF, IDF Mobilités…
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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