Quelle est l'humeur du Monde ? Comment vont les Européens, Asiatiques, Nord et Sud Américains, Africains... Depositphotos.com Auteur AndrewLozovyi
Comment allons-nous ? Nous Européens, Nord Américains, Mexicains, Saoudiens, Chinois, Pakistanais… ?
C’est à cette question collective que le rapport annuel d’Ipsos intitulé Global Trends tente de répondre après avoir questionné un échantillon de 50 000 personnes à travers le monde.
Zoom sur l'humeur du Monde.
A lire aussi : Où en est le moral des Français ? 🔑
C’est à cette question collective que le rapport annuel d’Ipsos intitulé Global Trends tente de répondre après avoir questionné un échantillon de 50 000 personnes à travers le monde.
Zoom sur l'humeur du Monde.
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Humeur du Monde : les fractures de la mondialisation renforcent l’incertitude
Premier point : La mondialisation semble montrer ses limites, avec une fragmentation accrue des sociétés. 66 % des Français estiment que la mondialisation n’est plus à leur avantage, ce qui représente un recul significatif.
Mais dans l’U.E ils sont plus nombreux à la juger positive : 48% en 2024 contre 46% en 2022.
... Dans le monde, les 3 grandes préoccupations de 2024 sont l’inflation, la pauvreté, les inégalités sociales et les crimes et violences ; en France, ce sont les mêmes, mais ces deux dernières sont interverties.
En revanche, les niveaux d’inquiétude sont particulièrement élevés en France, avec 15 % de plus de personnes pensant que notre pays prend la mauvaise direction par rapport au reste du monde et 11 % de plus que le reste du monde pensant que nous prenons la mauvaise trajectoire en termes d’économie
Mais dans l’U.E ils sont plus nombreux à la juger positive : 48% en 2024 contre 46% en 2022.
... Dans le monde, les 3 grandes préoccupations de 2024 sont l’inflation, la pauvreté, les inégalités sociales et les crimes et violences ; en France, ce sont les mêmes, mais ces deux dernières sont interverties.
En revanche, les niveaux d’inquiétude sont particulièrement élevés en France, avec 15 % de plus de personnes pensant que notre pays prend la mauvaise direction par rapport au reste du monde et 11 % de plus que le reste du monde pensant que nous prenons la mauvaise trajectoire en termes d’économie
La préoccupation climatique fait consensus
L’urgence environnementale est désormais largement reconnue. 79 % des Français considèrent qu’il est essentiel de changer nos habitudes pour éviter une catastrophe. Certains pensent qu’il est déjà trop tard, à hauteur de 34 %, 30 % et 33 % dans le monde, l’UE et la France.
On remarque cependant une différence entre les genres : 38% des hommes contre 28 % des femmes se montrent découragés. En revanche, beaucoup ne pensent pas pouvoir faire plus, à hauteur de 72 %, 69 % et 73 % pour le monde, l’UE et la France.
On remarque aussi une différence d’investissement en matière d’écologie entre le "nouveau" et l' "ancien" monde. Ce dernier ayant quelques difficultés à baisser sa consommation et à changer ses habitudes.
De manière globale, la population pense enfin que les entreprises et le gouvernement devraient en faire plus. Pourtant, beaucoup se sentent déjà engagés au maximum dans cette lutte, malgré la peur qu’il ne soit trop tard.
A lire aussi : Défense de l'environnement et incivilités, où est l'urgence ? 🔑
On remarque cependant une différence entre les genres : 38% des hommes contre 28 % des femmes se montrent découragés. En revanche, beaucoup ne pensent pas pouvoir faire plus, à hauteur de 72 %, 69 % et 73 % pour le monde, l’UE et la France.
On remarque aussi une différence d’investissement en matière d’écologie entre le "nouveau" et l' "ancien" monde. Ce dernier ayant quelques difficultés à baisser sa consommation et à changer ses habitudes.
De manière globale, la population pense enfin que les entreprises et le gouvernement devraient en faire plus. Pourtant, beaucoup se sentent déjà engagés au maximum dans cette lutte, malgré la peur qu’il ne soit trop tard.
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L’essor de la tech anxiété
L’essor rapide des technologies, en particulier de l’intelligence artificielle ne fait pas que des heureux. Au contraire, il suscite des craintes croissantes. En 2024, 62 % des Français craignent que la technologie ne détruise plus d’emplois qu’elle n’en crée. Sans doute à raison.
Dans le monde, ils sont 57 % à penser que l’IA a un impact positif contre 41 % pour l’UE et 36 % en France. Pour certains encore la tech crée le stress de l’hyper choix. Dans le monde, ils sont 61 % à être submergés par le fait d’avoir trop de choix dans la vie, contre 54 % en Europe et 47 % en France.
Par tranche d’âge, les 16-24 ans français ressentent ce stress à 60 %. Les 35-44 ans et les 45-54 ans, eux, le ressentent à 50 % et 49 %, tandis que ce nombre baisse à 31 % pour les 55-74 ans.
Enfin, en France, les réseaux sociaux ont mauvaise presse : seulement 30% pensent qu’ils sont stimulants contre 54% dans le reste du monde. pour autant, ils sont très peu à imaginer vivre sans Internet.
Dans le monde, ils sont 57 % à penser que l’IA a un impact positif contre 41 % pour l’UE et 36 % en France. Pour certains encore la tech crée le stress de l’hyper choix. Dans le monde, ils sont 61 % à être submergés par le fait d’avoir trop de choix dans la vie, contre 54 % en Europe et 47 % en France.
Par tranche d’âge, les 16-24 ans français ressentent ce stress à 60 %. Les 35-44 ans et les 45-54 ans, eux, le ressentent à 50 % et 49 %, tandis que ce nombre baisse à 31 % pour les 55-74 ans.
Enfin, en France, les réseaux sociaux ont mauvaise presse : seulement 30% pensent qu’ils sont stimulants contre 54% dans le reste du monde. pour autant, ils sont très peu à imaginer vivre sans Internet.
La demande de plus en plus « maintream » de santé mentale et bien-être
On le savait. Mais cette tendance s’accentue au fil des enquêtes. Les Français priorisent de plus en plus le bien-être mental. 62 % veulent ralentir le rythme de leur vie, un chiffre en hausse de 16 points en dix ans, témoignant d’une quête de sérénité face à la pression moderne.
Le monde, et la France avec lui, donne de plus en plus d’importance à l’épanouissement, contrairement à la réussite. Pour le confirmer ce point, notons que l’hédonisme progresse. Il atteint 68% pour les Français en 2024 contre 58% en 2013 et 60% dans le monde.
Le monde, et la France avec lui, donne de plus en plus d’importance à l’épanouissement, contrairement à la réussite. Pour le confirmer ce point, notons que l’hédonisme progresse. Il atteint 68% pour les Français en 2024 contre 58% en 2013 et 60% dans le monde.
Le refuge dans le passé : nostalgie quand tu nous tiens !
Dans un monde perçu comme de plus en plus incertain, 64% des Français aspirent à retrouver une époque révolue.
Quant à l’avenir du pays, les Français ne sont optimistes qu’à hauteur de 21 % soit 23 % de moins que pour le reste du monde. Pourtant, quand il est question de leur cercle proche, les Français sont optimistes pour leur ville ou village à hauteur de 47 %, soit seulement 7 % de moins que le reste du monde, tout en étant optimistes pour eux et leur famille à 59 %, soit 8 % de moins que le reste du monde.
Une perte d’optimisme qui nous rend aussi plus nostalgiques : dans le monde, ils étaient 47 % en 2013 à souhaiter que leur pays redevienne ce qu’il était autrefois, contre 56 % en 2024
En Europe, ces chiffres passent de 46 % à 56 % ; et en France, ils grimpent de 56 % à 64 %.
Quant à l’avenir du pays, les Français ne sont optimistes qu’à hauteur de 21 % soit 23 % de moins que pour le reste du monde. Pourtant, quand il est question de leur cercle proche, les Français sont optimistes pour leur ville ou village à hauteur de 47 %, soit seulement 7 % de moins que le reste du monde, tout en étant optimistes pour eux et leur famille à 59 %, soit 8 % de moins que le reste du monde.
Une perte d’optimisme qui nous rend aussi plus nostalgiques : dans le monde, ils étaient 47 % en 2013 à souhaiter que leur pays redevienne ce qu’il était autrefois, contre 56 % en 2024
En Europe, ces chiffres passent de 46 % à 56 % ; et en France, ils grimpent de 56 % à 64 %.
Vers un nouveau nihilisme : le présent contre l’avenir
Le pessimisme quant à l’avenir pousse à vivre dans l’instant présent. 78% des Français affirment « vivre pour aujourd’hui », en rejetant l’idée de sacrifier le présent pour un futur incertain. Une tendance forte qui influence aussi la publicité, avec un rejet des normes et une ode à la liberté.
La crise de confiance s’amplifie
La confiance envers les institutions s’érode, alimentant un climat de défiance généralisée. Seuls 28 % des Français font confiance aux entreprises pour dire la vérité, un chiffre bas par rapport au reste du monde (43 %) mais qui gagne 8 points en 5 ans.
Un individualisme croissant
Le sentiment d’isolement augmente, notamment face aux crises socio-économiques. Les Français se replient de plus en plus sur leur cercle proche (59 %) et se montrent pessimistes pour leur pays (21 %). Une mauvaise nouvelle.
Ils sont également 77% dans le monde à considérer que la violence des rapports sociaux s’intensifie. En France, ils sont 80% dans ce cas.
Ils sont également 77% dans le monde à considérer que la violence des rapports sociaux s’intensifie. En France, ils sont 80% dans ce cas.
Paris 2024 et l’espoir de recréer du lien
Enfin, une lueur d’espoir : Malgré ces divisions, des événements comme les JO de Paris 2024 démontrent qu’il est des opportunités de réaffirmer un sentiment de fierté nationale et de resserrer les liens sociaux, 55 % des Français se disent « très fiers » de leur pays.
En résumé, ces neuf tendances peuvent aussi être regroupées en 5 thématiques : le réflexe isolationniste, la tentation du nouveau nihilisme, un plafond de “vert” à crever, une tech à dompter et enfin, des liens à renouer.
Les grands enjeux pour l’avenir résident donc dans la quête de bien-être et de bonheur immédiat, donc celle de grands récits capables de rendre le monde plus désirable et digne d’une confiance retrouvée.
L’industrie touristique peut jouer un rôle dans cette prochaine bataille à condition de ne pas perdre de vue des objectifs sociologiques au profit d’objectifs purement économiques.
Les grands enjeux pour l’avenir résident donc dans la quête de bien-être et de bonheur immédiat, donc celle de grands récits capables de rendre le monde plus désirable et digne d’une confiance retrouvée.
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Sources : Ipsos Global Trends 2024.
Pays sondés : l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Arabie Saoudite, l’Argentine, l’Australie, la Belgique, le Brésil, la Bulgarie, le Canada, le Chili, la Chine, la Colombie, la Corée du Sud, la Croatie, le Danemark, l’Égypte, les Émirats Arabes Unis, l’Espagne, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, Hong Kong SAR, l’Inde, l’Indonésie, l’Irlande, Israël, l’Italie, le Japon, le Kenya, la Malaisie, le Maroc, le Mexique, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, les Pays-Bas, le Pérou, les Philippines, la Pologne, le Portugal, la Région de Taïwan, la République Tchèque, la Roumanie, Singapour, la Suède, la Suisse, la Thaïlande, la Turquie, le Vietnam et enfin, la Zambie.
Pays sondés : l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Arabie Saoudite, l’Argentine, l’Australie, la Belgique, le Brésil, la Bulgarie, le Canada, le Chili, la Chine, la Colombie, la Corée du Sud, la Croatie, le Danemark, l’Égypte, les Émirats Arabes Unis, l’Espagne, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, Hong Kong SAR, l’Inde, l’Indonésie, l’Irlande, Israël, l’Italie, le Japon, le Kenya, la Malaisie, le Maroc, le Mexique, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, les Pays-Bas, le Pérou, les Philippines, la Pologne, le Portugal, la Région de Taïwan, la République Tchèque, la Roumanie, Singapour, la Suède, la Suisse, la Thaïlande, la Turquie, le Vietnam et enfin, la Zambie.
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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