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III. Nouvelle Calédonie : pas de bénéfices suffisants pour financer la rénovation ou la construction dans l'hôtellerie

La desserte aérienne de l'île pose problème


Jules Neköeng, directeur général de la chaine Grands Hôtels de Nouvelle Calédonie, est également président de la Fédération hôtelière de Nouvelle Calédonie. Il déplore le taux moyen de remplissage de l'hébergement et l'insuffisance du transport aerien qui pénalise la fréquentation.


Rédigé par Jean DA LUZ à Nouméa le Jeudi 27 Octobre 2011

Jules Neköeng : "Notre rêve serait d'avoir un taux d'occupation de 70% mais le problème c'est qu'on ne peut pas intervenir sur le transport aérien..."
Jules Neköeng : "Notre rêve serait d'avoir un taux d'occupation de 70% mais le problème c'est qu'on ne peut pas intervenir sur le transport aérien..."
TourMag.com - Que représente le parc hôtelier aujourd'hui en Nouvelle Calédonie ?

Jules Neköeng :
"Actuellement nous avons 2500 chambres en Nouvelle Calédonie, dont 80% à Nouméa et le solde dans le Nord et les îles."

TourMag.com - Quel est le taux d'occupation moyen sur l'ensemble du territoire ?

J.N. :
"Le taux d'occupation moyen est de l'ordre de 60%. Autant dire qu'il ne nous permet pas aujourd'hui s'équilibrer et de couvrir nos charges d'exploitation..."

TourMag.com - Comment expliquez-vous la faiblesse de ce pourcentage ?

J.N.   :
"La première difficulté à laquelle nous avons affaire c'est, bien sûr, la baisse de la fréquentation touristique, une baisse qui a commencé avec les soubresauts de la crise financière. Nous avons aussi été impactés par la baisse de la clientèle japonaise.

En 2009, le Territoire est passé sous la barre des 100 000 visiteurs. Puis, en 2010, on a encore chuté.

En 2011, nous avons constaté une embellie grâce aux Jeux du Pacifique sud et de ses 4000 participants qui nous ont permis, sur une quinzaine de jours, de rattraper notre retard."

Si certains hôtels tels Le Méridien de lIle des Pins, tiennent le haut du pavé, l'industrie hôtelière n'est pas au mieux de sa forme en Nouvelle Calédonie. Photo DR JdL
Si certains hôtels tels Le Méridien de lIle des Pins, tiennent le haut du pavé, l'industrie hôtelière n'est pas au mieux de sa forme en Nouvelle Calédonie. Photo DR JdL
TourMag.com - Quel serait le taux d'occupation "idéal" selon vous ?

J.N. :
"Notre rêve serait d'avoir un taux d'occupation de 70% mais le problème c'est qu'on ne peut pas intervenir sur le transport aérien... "

TourMag.com - C'est pourtant le transport qui conditionne en partie l'avenir et le développement du tourisme ?

J.N. :
"Bien entendu. Le tourisme représente 5 191 emplois en Nouvelle-Calédonie dont 70% sont dans l'hôtellerie. Ceci étant nous avons contribué au lancement de l'étude sur les transports afin de faire un état des lieux.

Ce que nous en savons c'est qu'au niveau international, ni les professionnels ni la population ne sont sont satisfaits de la desserte aérienne.

Si on prend l'exemple des Fidji ou du Vanuatu, on s'aperçoit que ces îles ont réglé leur problème de desserte internationale en faisant appel aux low cost, alors que nous en sommes toujours au même stade.

Nous souhaitons donc que l'étude en cours aille jusqu'au bout et quelle conclue à la nécessité dune ouverture internationale du ciel afin que ces compagnies à bas coût puissent desservir le territoire."


TourMag.com - Quel est votre avis sur la capacité hôtelière en Nouvelle Calédonie par rapport au nombre de visiteurs ?

J.N. :
"J'estime que le parc hôtelier sur Nouméa a une capacité suffisante pour accueillir les touristes, même s'il reste de la place pour un ou deux établissements supplémentaires.

En revanche, il faut développer l'hôtellerie à l'intérieur du territoire et sur les Iles, en l'axant sur l'authenticité car les visiteurs de métropole sont prêts à aller dans des écolodges avec un bon rapport qualité prix."



TourMag.com - Oui mais comment développer, construire et rénover avec des taux de fréquentation moyens insuffisants ?

J.N :
"En effet, nous devons pas mal rénover car beaucoup d'établissements ont été construits dans les années 90.

Il faut savoir que les programmes de rénovation sur les 5 années à venir représentent environ 183 millions d'euros.

Or, nous avons aujourd'hui un gros problème de rentabilité et ne dégageons pas de bénéfices suffisants pour financer la rénovation ou la construction de nouveaux hôtels, car 40% des financements proviennent des fonds propres des entreprises et le solde des défiscalisations.

Jusqu'à présent, nos établissements ont bénéficié d'une double fiscalisation dite Girardin, qui permettait aux investisseurs de réduire leur fiscalité, fiscalité qui était couplée avec la défiscalisation locale et générait ainsi un double flux financier..."


TourMag.com - Et pourquoi cela n'est plus possible aujourd'hui ?

J.N :
"La difficulté que nous rencontrons est due au fait que la fiscalité est liée au cours du nickel dont les variations peuvent entrainer des baisses de revenus fiscaux.

Cela explique que certains projets de rénovation et de création ont été refusés. Ainsi, 3 d'entre eux, et non des moindres, n'ont pu être subventionnés en 2009."


TourMag.com - Quel est votre plan d'action pour y remédier ?

J.N :
"On a rencontré le président du gouvernement pour lui exprimer notre inquiétude, car nous avons des chantiers importants à venir, tel celui du Méridien de Nouméa prévu l'année prochaine.

On lui a dit qu'il fallait réexaminer ces trois dossiers (1) ce qu'il est prêt à faire avant la fin de l'année. Nous sommes actuellement en plein arbitrage fiscal et devrions être fixés avant la fin de l'année."

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Commentaires

1.Posté par Marc Pilcer le 29/10/2011 04:34 | Alerter
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L'avenir touristique de la Nouvelle-Caledonie depend a 100% de la tarification honteurse des compagnies aeriennes desservant le territoire, pour les iles idem.

Sans oublier que le produit hotelier est exhorbitant en comparisant a un produit similaire ou superieur au Vanuatu ou a Fiji.

Le produit croisiere est porteur, mais le passager ne depense rien sur le territoire!

Il faudrait revoir la tarification aerienne, offir un produit hotelier detaxe aux clients et un developpement de l'accueil en anglais

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