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Jean-Marc Jancovici et le voyage, des propos qui interrogent

Une vision radicale qui mène au questionnement


Jean-Marc Jancovici, président du think tank The Shift Project, a récemment fait des déclarations qui ont secoué l'industrie du voyage. En promouvant un quota de 3 à 4 vols dans toute une vie, il a déclenché une réflexion profonde sur l'avenir du voyage à l'ère du changement climatique. (mise à jour 26/06/23)


Rédigé par le Lundi 26 Juin 2023

Jean-Marc Jancovici souhaite limiter à 4 le nombre de vols par personne dans une vie - Photo : Depositphotos.com - Auteur : MicEnim
Jean-Marc Jancovici souhaite limiter à 4 le nombre de vols par personne dans une vie - Photo : Depositphotos.com - Auteur : MicEnim
Selon Jean-Marc Jancovici, "l'idée même qu'on puisse même prendre quatre vols en une vie n'existait pas il y a un gros demi-siècle."

Il soutient alors que cette pratique disparaîtra progressivement avec l'épuisement des réserves de pétrole, et qu’il sera absolument nécessaire d’emprunter des moyens de transport alternatifs tels que le train ou le bateau.

Retour sur les propos d'un homme qui amènent à la réflexion sur notre mode de consommation.

L'empreinte carbone de Paris

L’ingénieur et enseignant a également soulevé l’enjeu de l'empreinte carbone de Paris, un tiers de celle-ci provenant des vols aériens. L’économie de la région étant largement dépendante de ces vols (en raison du tourisme et des nombreux sièges sociaux de grandes entreprises présents), il appelle à une réorganisation de notre avenir économique en tenant compte de cette réalité.

Les jeunes et l’avion

Léa Salamé, journaliste à France Inter, a interrogé Jancovici sur les jeunes qui continuent de prendre l'avion malgré leur engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’homme reconnaît cette contradiction, notant que les 15-24 ans et les 25-34 ans sont les deux premiers consommateurs de transport aérien pour 100 000 personnes.

Des compromis nécessaires selon Jean-Marc Jancovici

Selon le conférencier, des compromis sont nécessaires pour s’intégrer dans cette transition écologique et dans un mode de consommation plus responsable. Il suggère que sur les quatre vols accordés à chaque personne, deux soient effectués lors des études, pour découvrir le monde. Ensuite, il propose de privilégier les destinations locales pour les vacances.

Redécouvrir le temps du voyage

Jean-Marc Jancovici encourage les voyageurs à retrouver le temps du voyage qui est long, une expérience où le voyage lui-même devient une découverte et une aventure, et où la destination est la récompense du chemin parcouru.

Les idées de Jean-Marc Jancovici sur l'avenir du voyage sont radicales, mais elles soulèvent des questions importantes sur la durabilité de nos pratiques actuelles. Alors que l'industrie du voyage continue de réagir à ses propositions, il est clair que des changements et des adaptations sont nécessaires pour assurer un avenir durable pour le secteur du voyage.

Jean-Marc Jancovici anime le débat

Récemment, Jean-Marc Jancovici a expliqué plus en détail sa théorie de limitation du nombre de vols dans une vie dans un post LinkedIn. Plusieurs chiffres sont évoqués :

"Il y a actuellement 8 milliards de personnes dans le monde. Avec 4 vols dans une vie ca fait 32 milliards de vols sur une vie. Admettons qu'une vie soit 70 ans. Ca nous amène à environ 450 millions de vols par an, soit 10% du trafic pré-covid et presque 20% de l'actuel", indique Jean-Marc Jancovici.

Il explique ensuite que la moitié des vols sont relativement courts, et qu'ils ne seraient pas conservés, au profit des vols longs qui représentent entre 15 et 20% du trafic aérien actuel.

Jancovici explique ensuite que "l'ordre de grandeur de la baisse des émissions qu'il faut opérer dans les décennies est supérieur à une division par 5 si on vise la neutralité carbone", ce qui ramène logiquement à une moyenne de 4 vols par vie.

Cette publication a suscité de nombreuses réactions, et les commentaires se sont enchainé pour opposer les différents points de vue sur la question.

Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports en France, s'est exprimé sur les propos de l'ingénieur lors du Grand Jury RTL - Le Figaro - LCI. Selon lui, cette mesure ne marcherait pas, car elle serait impossible à mettre en place : "Vous avez votre carte vitale de l'aviation ? Vous allez à l'aéroport et vous dites 'J'ai fait un vol il y a douze ans, c'était le troisième de ma vie, donc j'en refais un". Il souligne également l'exemple des contraintes pour les personnes loin de leur famille, des scientifiques qui ont besoin de voyager, et oriente plutôt son ambition vers la décarbonation de l'aviation.

Manon Morelli Publié par Manon Morelli Rédactrice web - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par SAILLIOL le 03/06/2023 20:49 | Alerter
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Bon,
Pas de voyage en Patagonie ni en NouvelleCalédonie ou NouvelleZélande.....j ai bouffé tout mon capital voyage du fait du choix de cette priorité !

2.Posté par Michel guisset le 04/06/2023 15:28 | Alerter
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Le transport aerien est a l'origine de 4,5% de la production de CO2. Pourquoi depenser tant d'energie a le combattre, quand la reduction de 50% de ce trafic (possible ?) ne ferait gagner que 2% des emissiions ?? Pourquoi ne pas mieux se consacrer a l'industrie, a l'habitat ? Domaines dans lesquels les gains peuvent etre substentiels ?!!

3.Posté par Jacques Stosskopf le 05/06/2023 09:58 | Alerter
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Bonjour,
Les compagnies aériennes ont profité de la légère augmentation du prix des carburants pour doubler le prix des billets d'avion depuis le COVID. En plus des considérations environnementales, ces tarifs prohibitifs auront comme conséquence de casser le marché aérien.
On attrape pas les mouches avec du vinaigre!

4.Posté par TPath le 08/06/2023 14:12 | Alerter
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Michel guisset, lorsque l'on subdivise notre activité en secteurs, cela ne représente jamais 100% du problème. Si l'on prend en compte un pays comme le nôtre on peut aussi dire "nous ne représentons que X%, cela ne sert à rien de faire des efforts, c'est au reste du monde de le faire". Dire qu'une solution est inutile parce qu'elle ne résout pas tout reviendrait à dire que la morphine est inutile en cas de fracture parce qu'elle ne résout pas tout. Par ailleurs, les seules émissions des avions ne prennent pas en compte les transports pour se rendre à l'aéroport, la fabrication des avions, la construction des bâtiments, l'artificialisation des sols etc. Enfin, l'énergie utilisée est autant d'énergie qui n'est pas utilisée pour autre chose. Il ne sera pas possible de décarboner tous les secteurs à terme et il y aura des émissions qui ne pourront pas descendre sous un seuil mais qui devront rester sous les limites planétaires et tenir compte des ressources disponibles en nombre limité. Il est donc essentiel dans ce contexte que tous les secteurs prennent une part active pour plusieurs raisons: atténuer le problème à l'échelle globale par la somme des actions des secteurs même si chacun est minoritaire pris de façon isolée, s'adapter aux conséquences qui surviendront quoi qu'il arrive du fait de l'épuisement des ressources (mieux vaut choisir en cas de pénurie entre avoir des hôpitaux qui peuvent encore tourner et avoir de magnifiques avions à hydrogène pour touristes), et mettre en route les changements en servant d'exemple sachant que comme l'ont souligné les rapports du GIEC, chaque fraction de degré gagnée sur la dérive climatique peut limiter l'intensité des dommages qui surviendront.

5.Posté par ThomAbstract le 13/06/2023 02:28 | Alerter
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TPath, Michel ne dit pas que c'est inutile mais que c'est une priorité un peu absurde.
Premièrement le coté humain. J'ai par exemple de la famille au Mexique et en France. Suis je destiné à ne les voir que 3 ou 4 fois dans ma vie? Et cela signifie que je ne pourrai pas utiliser d'autres vols pour visiter d'autres pays.
Comment faire pour les gens dont leur travail exige d'aller dans plus pays différents?
Ensuite, que fait ont des vols de transport de marchandise? Je ne connais pas la proportion mais je serai curieux de savoir si on doit arrêter le fret aérien selon lui.
Économiquement, ca va etre plus que compliqué. De plus, que fait on des compagnies aériennes? Qui vont devoir fermer boutique car avec 4 vols par personne par vie, le chiffre d'affaire va s'effondrer. Ca va mettre des millions de personnes au chômage et quel est le plan de réinsertion de janvovici pour cela.
Il va aussi falloir passer cette loi au niveau international, ce qui va être impossible.
Enfin, il faut aussi prendre en compte que le carburant des avions va évoluer, ils vont devenir plus verts. Ca va mettre des dizaines d'année encore mais cela se fera.
Quand a jancovici qui assure que le pétrole diminue, il s'appuie sur quelles études? Car bcp d'autres études mettent en doute tout cela.
Bref, c'est une idée qui est juste faite pour faire parler de lui et de son think tank. Monsieur jancovici parait tres sympathique mais très mégalo

6.Posté par Sibon le 13/06/2023 05:57 | Alerter
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L'âge de Cristal... C'est ce qui est proposé.
On sait comment ça fininpour les vieux, pardon les senoirs, mais ça ne s'arrêterait pas aux interdiction des vols, ensuite une volée de contraintes diverses suivrait, en fait aucun effort ne serait jamais suffisant...

Les avions ont été bien utiles pendant la pandemie pour transférer rapidement les malades en surnombre de nos si beaux hôpitaux si vite surchargés vers ceux en province...

On veut nous faire croire qu'il faut choisir par exemple entre avions et hôpitaux, ce qui est un argument pour le moins bizarre, alors pourquoi pas avec le train qui prend beaucoup de place au sol, fonctionne avec l'énergie électrique nucléaire ou des énergies électriques d'origine fossiles quand on en importe d'Allemagne et de Pologne.
De plus une importante partie de nos trains utilisent du gas oil, les remplacer coûtera cher... Et la fabrication des rails, des voies, ballasts, ponts, gares, remblais, a une empreinte carbone très importante vu que tout utilise des énergies fossiles (les tracteurs pelles, bulldozers et camions par exemple, le béton des ponts et ouvrages, la fabrication des rails dans des hauts fourneaux à charbon dans des pays lointains...) la locomotrice et ses wagons doivent avoir une empreinte carbone equivalente à celle d'un avion moyen courrier.
Le train en France ne subsiste que par des aides de l'Etat car l'entretien du réseau est un gouffre financier et sinon les prix des billets flamberaient ... Et c'est accentué par le dérèglement climatique :la longueur du réseau le rend très sensible aux aléas du climats, mouvements de terrains, inondation, neige, tempêtes, sécheresse (un train a déclenché des feux de forêts graves l'été dernier ).
Le réseau ferré est plus complexe à réparer, et donc cher, qu'une route ou un aérodrome ...

On devrait donc fermer les aéroports et quasiment stopper les vols sans laisser la moindre chance aux industries de créer des avions fonctionnant avec des énergies renouvelables ?
Et donc mettre en faillite Airbus et tous ses sous traitants c'est la solution?
Ou bien le voir se redéployer à l'étranger encore plus et quitter la France ?
Et tout cela au profit des concurrents us, et chinois, qui eux continueront et passeront à des engins beaucoup moins polluants ?!
L'idéologie et la peur rendent aveugles et paralysent la réflexion ?
Rendre le pays plus pauvre avec encore plus de chômage, de précarité et de contraintes écologiques diverses pour ceux qui y vivent c'est donc ça la solution ?

7.Posté par Quentin F le 14/06/2023 11:49 | Alerter
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Pour rebondir aux différents commentaires :
Pour commencer, l'avion a un impact de 4,5% des GES mais émis par une part infime de la population mondiale (1% cause la moitié de ces emissions). C'est donc un système foncièrement injuste qui ne peut être porté à l'échelle. Enfin, le trafic augmente chaque année et tends vers bien plus, que fait-on ? On interdit au nouveaux "riches" de prendre l'avion et seul les anciens en ont le droit ?
D'autre part j'aimerais insister sur le concept de nécessité : dans un monde où il FAUT réduire et tendre vers le minimum, toutes les actions sont bonnes à prendre et l'avion est LE moyen de transport le plus émetteur. Il est aussi non nécessaire du fait qu'il existe des moyens de remplacement (bateau, train et voiture), c'est donc le premier mode qui va disparaître (que ce soit nous qui le régulions ou la planète). Et nous aurons besoin de capacité à émettre sur un tas de secteurs qui là sont necessaires comme le médical, l'agriculture, le logement. Certains ont comparé ces secteurs à l'aéronautique mais ils ne le sont pas du fait de leur caractères nécessaires ! (en tout cas je n'envisage pas d'être SDF et mourir de faim en échange d'une liberté de prendre l'avion)
Enfin, l'avion vert (à hydrogène ou autre) est un non-sens ecologique, cela ne fait que reporter les emissions (l'hydrogène doit être produit en utilisant de l'énergie et induit énormément de pertes en chaîne induit par les transformations successives). Qui plus est, si on peut réduire la quantité d'énergie nécessaire à faire voler un avion, cela sera applicable aux autres moyens de transports et permettra justement de réduire les émissions de ces moyens qui eux sont necessaires (pour le ravitaillement par ex) plutôt que continuer l'aviation.
Pour résumer l'aviation est un dispositif injuste, qui n'est pas nécessaire (quoi que vous en disiez) et qu'il n'est malheureusement pas possible de rendre écologique. Au vu de cela, la proposition de JMJV est un moyen intéressant de répondre à ces problématiques sans pour autant interdire.
En mot de la fin : la richesse d'une personne ayant un impact direct avec son impact ecologique, la sagesse serait de rendre le monde pauvre, mais heureux puisqu'à contrario, l'argent ne fait pas le bonheur.

8.Posté par Tceso le 15/06/2023 20:55 | Alerter
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Mais Jancovici ne parle pas de guérir nos frustrations de ne pouvoir visiter les siens ou les destinations, pas plus de plan de reconversion de l'aéronautique ou des importations venus de l'autre bout du monde!
Il explique juste un moyen de vous sauver la vie! Mais l'humain à le choix!

9.Posté par Tpath le 11/07/2023 21:30 | Alerter
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ThomAbstract: l'une des réponses les plus fréquentes face à toute proposition visant à réduire l'utilisation de certaines technologies est "si cela ne tourne pas, ce secteur économique va s'effondrer et les gens seront pauvres et au chômage, ils ne l'accepteront jamais, est-ce cela que vous voulez?". Le problème est que l'on pourrait dire cela de tous les secteurs, même ceux qui concernent la productions de biens inutiles à la survie de l'humanité. On ne critique donc pas l'usage en lui-même et l'on préfère continuer à gaspiller les ressources au nom de la religion de la croissance en prétextant que l'on n'a pas de solution pour faire face aux conséquences de l'arrêt de ladite machine.
On justifie la recherche de croissance économique sans jamais démontrer en quoi il es nécessaire de rechercher perpétuellement l'augmentation du PIB et de l'utilisation de ressources matérielles par unité de temps. Jusqu'à preuve du contraire, personne n'a besoin d'un salaire pour vivre. On a besoin de se nourrir pour vivre. On n'a pas besoin d'un salaire pour être soigné. On a besoin de médecins et de médicaments pour être soignés. On confond un outil permettant aux individus d'utiliser des ressources matérielles avec l'accord des autres selon certaines conventions qui n'existent que du fait de la volonté des humains.
Les lois de la physique en revanche ne s'adaptent pas à notre bon vouloir et il est assez navrant que le verbe croire soit utilisé à cor et à cri par nos politiques quand il s'agit d'évoquer une économie décroissante c'est à dire ne se souciant pas de l'augmentation du PIB mais seulement de la satisfaction des besoins essentiels des individus en ne dépassant pas les limites planétaires. Le terme d'économie post-croissance renvoie de même à une économie stationnaire une fois l'utilisation des ressources redescendue sous des limites acceptables.

Au lieu de cela, on préfère défendre la croissance à tout prix par le simple rejet de la décroissance organisée présentée comme un simple appui sur un bouton d'arrêt de l'économie sans autre forme de procès. À en croire les pourfendeurs de la décroissance qui déforment cette notion, il ne s'agirait là que de tout arrêter du jour au lendemain sans changement de système.

La pirouette est souvent la suivante "je ne crois pas à la décroissance, je crois à l'innovation" et ensuite, aucun argument. On préfère miser sur une technologie miraculeuse et hypothétique qu'on ne décrit même pas, en utilisant le mot innovation sans véritablement expliquer ce que l'on entend par ce terme fourre-tout et bien commode quand on est à cours d'arguments, plutôt que de présenter des preuves.

Certains se plaisent aussi à dénigrer les conclusions du Giec en expliquant que vu que leurs rapports n'ont pas prédit l'avenir à l'averse près, une seule erreur veut dire qu'ils ne connaissent rien du tout à leur sujet ("vous n'avez pas raison à 100% donc vous avez tort à 100%")

Le problème est qu'il n'existe aucune dimension parallèle où l'on pourrait consommer toujours plus de matière pour la fabrication de biens ou pour la production d'énergie, sur une planète où ces ressources matérielles sont par définition limitées, recyclage ou pas.
Les apôtres de "l'innovation" nous vendent l'idée d'un futur où l'on pourrait utiliser 500g de bois pour produire 10 chaises en bois de 1kg, un monde où la fameuse fusion nucléaire permettrait la croissance économique constante (ce qui reviendrait à une consommation exponentielle de toute manière in fine).

En somme, on se contente de dire qu'il ne faut rien changer car les conséquences seront délétères si le système actuel s'effondre, sans préciser qu'il va s'effondrer de toute façon par un épuisement des ressources qui s'imposera de lui même outre le franchissement des dernières limites planétaires que cela engendrera.

Nous sommes en face d'un toxicomane qui n'a plus qu'un dernier flacon et qui refuse le sevrage parce qu'il a peu de souffrir du manque, ce qui est idiot puisqu'une fois qu'il n'aura plus rien, le sevrage adviendra nécessairement mais de façon brutale et potentiellement mortelle.

Donc oui, je persiste et signe, en accord avec ce qu'affirme Mr Jancovici, même si cela est désagréable à entendre pour tout le monde, nous ne sommes ni des magiciens ni des surhommes. Nous sommes des individus, soumis à des nécessités biologiques et aux lois de la physique qui font que nous avons besoin de conditions climatiques précises pour survivre, de ressources alimentaires etc.


Nous devons tenir compte des limites matérielles qui s'imposent à nous. Si l'on a de la famille à l'étranger et qu'il n'est plus possible de voyager en avion par la force des choses, on a toujours le choix de revenir auprès de sa famille définitivement, ou de ne voyager que par d'autres voies (bateau, train, route etc).
Quand on n'a pas assez de ressources pour faire tout ce que l'on veut, ce qui est notre lot d'être humains qu'on le veuille ou non, on est obligé de faire des choix. Nous arbitrons tous les jours nos choix en fonction des possibilités que nous avons.

C'est ce qu'explique Mr Jancovici: puisque certains aiment à rappeler que "l'Homme s'est toujours adapté", il rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, les humains vivaient sans prendre l'avion et devaient faire avec. Il serait donc temps d'accepter l'idée, comme des adultes et non comme des enfants intolérants à la frustration, qu'il y a des limites à notre bon vouloir, que les ressources auxquelles l'humanité à droit pour que chacun ait le minimum nécessaire en ne compromettant pas la survie des autres, sont limitées et qu'il convient donc de se restreindre afin que tout le monde ait l'essentiel avant de réclamer coûte que coûte plus en emmenant les autres droit dans le mur.

Quand un arbre s'abat sur notre maison, on ne peut pas simplement dire "je ne crois pas à la mort, je vais rester en-dessous et je trouverais bien un moyen de ressusciter, après tout, la médecine fait des progrès tous les jours, et puis de toute façon si je sors pour sauver ma peau, j'aurai une maison effondrée que je ne pourrai pas me re-payer et je serai à la rue obligé de demander de l'aide aux autres comme un pauvre ce qui est inacceptable. Non mieux vaut rester-là, se retrousser les manches et se relever grâce à la valeur travail et une citation inspirante".


On dit souvent "il n'y a pas de problème, l'homme s'est toujours adapté" sans préciser ce que veut dire adaptation. Survivre à une tempête de neige en s'enfermant dans une grotte est une adaptation. Ce n'est pas pour autant que c'est plaisant. C'est l'exemple même de ceux qui cyniquement expliquent que le problème va se régler par des millions voire des milliards de morts en espérant que ce seront les autres et pas eux ni les gens qu'ils aiment.

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