40% des sondés se disent prêts à renoncer à la piscine exterieure chauffée - DR Ninara - Creative Commons (Allas Sea Pool, Helsinki, Finland)
L’analyse d’études et de sondages dépend bien souvent d’où on se place.
C’est le cas pour une nouvelle enquête BVA pour maeva.com, l’agence de voyages en ligne du Groupe Pierre & Vacances-Center Parcs.
Parue le 15 février dernier, elle s’intéresse à « l’impact de l’été 2022 et du changement climatique sur les projets de vacances des Français ».
L’agence se félicite : « Pour ces vacances d’hiver, une réduction de la consommation d’énergie est privilégiée plutôt qu’un renoncement à la pratique du ski et des sports d’hiver ».
D’accord pour sa consommation d’énergie, mais sans renoncer à la montagne ? Une information qui devrait rassurer bon nombre de professionnels de la montagne, inquiets de l’avenir de leur secteur avec l'accélération du réchauffement climatique.
Pourtant, cette enquête peut être analysée de manière moins positive. En la lisant de plus près, on peut s’inquiéter de ce que la crise climatique ne semble pas prise à sa juste mesure.
C’est le cas pour une nouvelle enquête BVA pour maeva.com, l’agence de voyages en ligne du Groupe Pierre & Vacances-Center Parcs.
Parue le 15 février dernier, elle s’intéresse à « l’impact de l’été 2022 et du changement climatique sur les projets de vacances des Français ».
L’agence se félicite : « Pour ces vacances d’hiver, une réduction de la consommation d’énergie est privilégiée plutôt qu’un renoncement à la pratique du ski et des sports d’hiver ».
D’accord pour sa consommation d’énergie, mais sans renoncer à la montagne ? Une information qui devrait rassurer bon nombre de professionnels de la montagne, inquiets de l’avenir de leur secteur avec l'accélération du réchauffement climatique.
Pourtant, cette enquête peut être analysée de manière moins positive. En la lisant de plus près, on peut s’inquiéter de ce que la crise climatique ne semble pas prise à sa juste mesure.
Selon que l’on soit jeune ou vieux, le climat compte ou non
Ainsi, si l’on en croit les résultats, 60% des sondés « ne pensent pas revoir leurs projets de vacances pour 2023 » en fonction de la crise climatique.
Une belle majorité des sondés, donc, et un problème si l’on considère la question du temps long, pour l’environnement et pour les professionnels.
Car ne pas changer durablement ses habitudes, c'est favoriser le réchauffement, réduisant toujours plus le taux d’enneigement et, de ce fait, les domaines skiables l’hiver ; précipitant la fonte des glaciers et, de ce fait, les sécheresses l’été.
Parmi ces 60%, on compte essentiellement des seniors (69% de 65 ans et plus) issus de villes moyennes (65% vivant dans une agglomération de moins de 100 000 habitants) et ayant majoritairement un niveau inférieur au bac (67% d’entre eux).
De l’autre côté de l’échiquier, parmi les 40%, on retrouve majoritairement des personnes de 18/24 ans, citadins et ayant pour 44% d’entre eux un niveau d’études supérieures (on est donc loin du cliché du « bobo »).
Une courbe des âges qui se retrouve dans la plupart des sondages liés aux questions environnementales, qui, généralement, touchent plutôt les jeunes générations. Celles qui n’ont pas, ou moins, le pouvoir économique aujourd’hui, mais qui façonnent les comportements de demain.
Et de ce point de vue, oui, la donnée est positive : les plus jeunes, prescripteurs de tendances, s’interrogent sur leur impact dans un contexte de révolution climatique.
Une belle majorité des sondés, donc, et un problème si l’on considère la question du temps long, pour l’environnement et pour les professionnels.
Car ne pas changer durablement ses habitudes, c'est favoriser le réchauffement, réduisant toujours plus le taux d’enneigement et, de ce fait, les domaines skiables l’hiver ; précipitant la fonte des glaciers et, de ce fait, les sécheresses l’été.
Parmi ces 60%, on compte essentiellement des seniors (69% de 65 ans et plus) issus de villes moyennes (65% vivant dans une agglomération de moins de 100 000 habitants) et ayant majoritairement un niveau inférieur au bac (67% d’entre eux).
De l’autre côté de l’échiquier, parmi les 40%, on retrouve majoritairement des personnes de 18/24 ans, citadins et ayant pour 44% d’entre eux un niveau d’études supérieures (on est donc loin du cliché du « bobo »).
Une courbe des âges qui se retrouve dans la plupart des sondages liés aux questions environnementales, qui, généralement, touchent plutôt les jeunes générations. Celles qui n’ont pas, ou moins, le pouvoir économique aujourd’hui, mais qui façonnent les comportements de demain.
Et de ce point de vue, oui, la donnée est positive : les plus jeunes, prescripteurs de tendances, s’interrogent sur leur impact dans un contexte de révolution climatique.
Les freins au changement
Qu’est-ce qui empêche cette majorité des sondés d’agir ?
Au-delà des 60% ayant affirmé ne rien changer, 86% des sondés citent au moins un frein au changement d’habitudes dans leur consommation de vacances.
Premier frein (41% des sondés) : le pouvoir d’achat et le fait de devoir payer plus cher certaines prestations. Pas étonnant en cette période d’inflation, mais la donnée n’est pas uniquement conjoncturelle : peut-être faut-il être transparent et expliquer aux voyageurs ce que recouvre le prix afin de désamorcer ce problème.
Autre frein important, la mobilité : pour 26% des personnes interrogées, l’accès à certains lieux est compliqué sans voiture, pour 13% d’entre elles, c’est le temps de trajet et le confort qui est évoqué. Des choix politiques de valorisation de mobilités douces sur les territoires pourraient bien aider à débloquer ce frein-là.
Enfin, le dernier point, à propos duquel seule la sensibilisation peut avoir une influence : l’envie ou non de changer ses habitudes. Pour ces personnes-là, pas question de s’imposer des contraintes (22%), de renoncer à des destinations lointaines (17%) ou à certains loisirs (12%) ou simplement changer ses habitués (9%).
Au-delà des 60% ayant affirmé ne rien changer, 86% des sondés citent au moins un frein au changement d’habitudes dans leur consommation de vacances.
Premier frein (41% des sondés) : le pouvoir d’achat et le fait de devoir payer plus cher certaines prestations. Pas étonnant en cette période d’inflation, mais la donnée n’est pas uniquement conjoncturelle : peut-être faut-il être transparent et expliquer aux voyageurs ce que recouvre le prix afin de désamorcer ce problème.
Autre frein important, la mobilité : pour 26% des personnes interrogées, l’accès à certains lieux est compliqué sans voiture, pour 13% d’entre elles, c’est le temps de trajet et le confort qui est évoqué. Des choix politiques de valorisation de mobilités douces sur les territoires pourraient bien aider à débloquer ce frein-là.
Enfin, le dernier point, à propos duquel seule la sensibilisation peut avoir une influence : l’envie ou non de changer ses habitudes. Pour ces personnes-là, pas question de s’imposer des contraintes (22%), de renoncer à des destinations lointaines (17%) ou à certains loisirs (12%) ou simplement changer ses habitués (9%).
Réduire les dépenses d'énergie l’hiver, oui mais...
Parmi les 40% de sondés qui souhaitent tenir compte du changement climatique, quels sont les champs d’actions qu’ils sont prêts à investir ?
Pour ces vacances d’hiver, que la zone C a entamé le week-end dernier (le sondage ayant été fait fin septembre 2022), les sondés évoquent d’abord la consommation d'énergie.
Une bonne chose ? Oui, si l'on considère que 40% des sondés sont pour une interdiction des piscines extérieures chauffées. Une pratique certes, agréable, mais une aberration écologique déjà interdite en Allemagne.
Mais non, si l'on s'arrête sur les 36% qui citent l'interdiction des terrasses chauffées comme action à mener… Qu'ils se réjouissent : c'est déjà le cas depuis le 31 mars 2022.
Les autres actions proposées sont bien moins plébiscitées : la mobilité douce (19%), la réduction du chauffage des hébergements (13%) et des piscines (8%) et celles qui sont directement liées à l’activité de ski rassemblent peu (interdire les canons à neige : 22%, les pistes nocturnes : 19% et limiter les remontées mécaniques : 7%).
Plus globalement, été comme hiver, les sondés accepteraient plus facilement de renoncer à des lieux pour les préserver, à réduire l’accès à la piscine (et renoncer à la chauffer) et à renoncer à un certain confort lié aux températures (moins de chauffage l’hiver, moins de clim l’été).
Pour ces vacances d’hiver, que la zone C a entamé le week-end dernier (le sondage ayant été fait fin septembre 2022), les sondés évoquent d’abord la consommation d'énergie.
Une bonne chose ? Oui, si l'on considère que 40% des sondés sont pour une interdiction des piscines extérieures chauffées. Une pratique certes, agréable, mais une aberration écologique déjà interdite en Allemagne.
Mais non, si l'on s'arrête sur les 36% qui citent l'interdiction des terrasses chauffées comme action à mener… Qu'ils se réjouissent : c'est déjà le cas depuis le 31 mars 2022.
Les autres actions proposées sont bien moins plébiscitées : la mobilité douce (19%), la réduction du chauffage des hébergements (13%) et des piscines (8%) et celles qui sont directement liées à l’activité de ski rassemblent peu (interdire les canons à neige : 22%, les pistes nocturnes : 19% et limiter les remontées mécaniques : 7%).
Plus globalement, été comme hiver, les sondés accepteraient plus facilement de renoncer à des lieux pour les préserver, à réduire l’accès à la piscine (et renoncer à la chauffer) et à renoncer à un certain confort lié aux températures (moins de chauffage l’hiver, moins de clim l’été).
Publié par Juliette Pic
Responsable rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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