La route du champagne : de la vigne à la cave... et de la coupe aux lèvres

La naissance du vin de Champagne remonte au XVIIe siècle quand les vignerons de la région produisaient un vin blanc obtenu par pressurage de raisin noir à chair incolore.

Un religieux, Dom Pérignon, procureur de l’abbaye bénédictine d’Hautvillers a l’idée de l’améliorer en pratiquant l’assemblage des raisins avant pressurage.

Simultanément, on remarque que le vin voyage mieux et se conserve plus en fioles qu’en tonneaux. On épaissit, alors, les parois des bouteilles et on y tire le vin nouveau.

La fermentation reprend avec la chaleur du printemps, produisant du gaz carbonique s’échappant sous forme de mousse à l’ouverture de la bouteille. Un nouveau breuvage est né, il porte le nom de sa région.

Certains vignerons commencent timidement à produire le vin de Champagne effervescent, à la fin du XVIIe siècle. On connait la suite. Enfin on croit connaitre.

Au cœur de la plaine Champagne, Epernay s‘est trouvé au Moyen Age à la croisée des axes commerciaux avant de devenir une des capitales du Champagne.

Ses petites places ornées de fontaines en style Wallace, les immeubles luxueux des grands crus donnent un air de richesse à la petite sous-préfecture.

Quand la météo est favorable, on a la plus belle vue d’ensemble à bord du ballon au départ de l’esplanade. Durant dix minutes, on découvre un panoramique sur la Montagne de Reims, la vallée de la Marne, les coteaux Ouest et la côte des Blancs.

On distingue aussi la prestigieuse avenue de Champagne. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco comme « Zone cœur de l’inscription des Coteaux, Maisons et caves de Champagne », cette voie est bordée d’immeubles des maisons de Champagne, les plus extravagants.

Une véritable surenchère architecturale ou chaque grande marque semble vouloir afficher richesse et prestige.

Voilà pour la partie visible, mais une autre fortune réside en sous sol dans les caves de craie, de part et d’autre et sur plusieurs niveaux. Il y aurait au moins 110 km de galeries abritant des millions de flacons à des prix souvent délirants. Ce qui en fait l’avenue la plus chère du monde. On évoque ici les Champs-Elysées sparnaciens.

C’est sur cette avenue que le musée du vin et de Champagne et d’archéologie régionale s’est installé, dans le Château Perrier, une des demeures les plus étonnantes, rachetée par la ville.

Dans une scénographie et des emplacements entièrement renouvelés, le musée raconte des milliers, voire des millions d’années par thématiques : géologie, archéologie, vin de champagne, et une collection de milliers d’objets.

Un parcours temporel nous mène jusqu’à la culture de la vigne sur ce sol crayeux si propice à la pousse des raisins pour champagne.

C’est la très longue histoire du terroir : du sous sol à la vigne. Et par le talent des hommes, de la grappe à la coupe. Puis, de la coupe aux lèvres !

Plus ludique à quelques encablures de là, la Pressoria, à Aÿ-Champagne, propose un voyage sensoriel. Une manière de découvrir le champagne en mettant les cinq sens en éveil.

Un parcours permet d’entrevoir la géologie, le climat, les racines, le cycle de la vigne, les vendanges, le pressurage, l’élaboration du breuvage. Bref, un spectacle pétillant à vivre tant avec les yeux, les narines, les oreilles, le toucher et aussi la bouche.

Cité des sacres au riche patrimoine, reconstruite après le premier conflit mondial, Reims doit sa renommée mondiale à la magie du champagne.

Plusieurs grandes maisons ont leur siège ici. On peut les visiter en réservant, ainsi que les souterrains et les musées.

De Reims partent la plupart des routes du champagne. Plusieurs itinéraires marnais sont proposés pour mieux comprendre cette région et son breuvage prestigieux.

Pour découvrir les coteaux, les caves, le patrimoine, les vignerons et leur passion, il suffit d’emprunter la Route Touristique du Champagne.

Balisés, les itinéraires serpentent à travers des vignes sur des coteaux d’où se détachent des villages avec leurs châteaux et leurs églises.

Six circuits emblématiques sont conseillés par l’Agence de Développement Touristique de la Marne :

- Massif de Saint Thierry, au départ de Reims : l’itinéraire chemine par des routes pittoresques ;

- Montagne de Reims : l’accueil des vignerons autour de dégustations et de visites de caves ;

- Coteaux de Vitryats : l’itinéraire passe par une vingtaine de villages à l’architecture caractéristique de bocage champenois ;

- Vallée de la Marne ,dominant la vallée la route vaut par les points de vue sur les vignes qui s’étendent à perte de vue. ;

- La cote des blancs, des villages bâtis en amphithéâtre sur le flanc des commune d’Epernay ;

- Coteau du Sezannais et coteaux du petit, pour les amoureux des belles pierres ; ce territoire est aussi le témoin de combats du premier conflit mondial.

D’autres tours sont proposés par les guides, notamment le Routard, et on peut se laisser aller au gré de son inspiration en passant par les grandes caves, coopératives et petits producteurs.

On a l’embarras du choix : il existe 16 200 exploitants dont 3 752 négocient leur propre champagne (les autres vendent leurs raisins).

Les producteurs, vignerons, caves, coopératives ouvrent volontiers leurs portes sur réservation. Autour de dégustations, ils expliquent leur métier et font découvrir leur exploitation.

Parmi eux :

- Un producteur : Faniel et fils. 51 480 Cormoyeux
A Cormoyeux, village au cœur de la Marne, le domaine Faniel écrit l’histoire de son Champagne depuis trois générations. Poussez la porte de cette maison familiale qui cultive son terroir d’exception à travers une variété de cuvées nature et authentiques.

Canard-Duchêne, 51 500 Ludes
Dans la montagne de Reims, le village de Ludes cultive depuis longtemps le pinot noir. Ce cépage signe le caractère du Champagne Canard-Duchêne. Les caves taillées à la main s’étendent sur 6 kilomètres et 4 niveaux, entre 12 et 38 mètres de profondeur. Visites guidées avec dégustation sur réservation.

Coopérative Nicolas Feuillatte - CD 40A, Chouilly 51 530
Ancré dans la Côte des Blancs, le parcours de Champagne Nicolas Feuillatte invite à une visite de sa coopérative hors norme qui travaille avec 5 000 vignerons. Toutes les étapes de l'élaboration des cuvées Nicolas Feuillatte sont dévoilées depuis le processus de vinification jusqu'à l'habillage des bouteilles avec les techniques les plus avancées. En 2019, 11 000 visiteurs ont été accueillis. Visite, dégustation tous les jours sur réservation.

Du Cep à l’assiette (rue de Chanzy à Verny 51 380)

Dans cette maison la restauration est un savoir-faire qui se transmet de père en fils. Pour cette raison Fréderic Vol, chef cuisinier mais aussi pâtissier, chocolatier, partage son métier avec ses enfants. Son fils est cuisinier, directeur et sa fille en cuisine. Il propose une carte mais encore un menu aux plats du jour inventifs d’un bon rapport qualité-prix (autour de 30€).

Brasserie de la Banque (40 rue du général Leclerc, Epernay)

A l’emplacement d’une ancienne agence de la Banque de France, la brasserie de la banque est un établissement élégant à la déco soignée. On trouve les plats de brasserie tant en viande qu’en poisson, cuisinés avec des produits frais. La carte des vins n’est pas en reste ni celle des champagnes, comme il se doit (menu 16,50 à 28€, carte 30-35€).

Hôtel Jean Moët, 7 rue Jean Moët. Epernay

A deux pas de l’avenue de champagne, l’établissement 4**** est aussi un bar à champagne ouvert au public extérieur. Refait avec goût dans un bâtiment de style XVIIIe, l’hôtel dispose d’une dizaine de chambres (il est donc prudent de réserver). Copieux et de qualité les petits déjeuners sont servis sous une belle verrière (chambres de 135 à 190€, suite de 200 à 220€).

Renseignements

Agence de développement touristique de la Marne
Tel : 03 26 68 37 52
www.tourisme-en-champagne.com
www.ot-epernay.fr