"Le problème étant que selon les destination entre 30 et 70% des passagers restent à bord. Le modèle économique des compagnies est aussi basé sur le fait que les passagers dépensent leur argent dans les bateaux," explique Laurent Lhardit, adjoint au Maire de Marseille - Depositphotos @photobeginner
TourMaG.com - La nouvelle équipe dirigeante de la mairie de Marseille fait feu de tout bois, en ce moment sur la scène touristique. La dernière décision en date a été de claquer la porte du Club de la Croisière. Cette décision est-elle seulement politique ?
Laurent Lhardit : Non, nous avons considéré que nous n'avions pas notre place au Club de la Croisière de Marseille.
Nous avons repris notre liberté, par rapport à une organisation qui a des orientations ne correspondant pas à notre vision de développement des croisières à Marseille.
Le Club de la Croisière a été créé, il y a 25 ans, avec 3 partenaires au départ, la ville, la CCI et le grand port maritime de Marseille. Mais au fil du temps elle a ressemblé plus de 50 membres.
Pour nous, cette instance a perdu son sens d'origine, c'est-à-dire soutenir le développement de l'activité, mais de faire aussi un choix dans son mode de développement, ce qui n'a pas été fait.
Nous avons émis des réserves sur cette approche quantitative, correspondant à celle proposée par les grandes compagnies de croisières. Pour nous qui sommes les gardiens de l'intérêt général des Marseillais, cela ne nous convient pas.
De plus, nous ne pouvions pas cautionne les positions du Club, niant la problématique environnementale et le stationnement de 17 bateaux. Nous quittons le club, mais pas le lien avec la croisière.
Laurent Lhardit : Non, nous avons considéré que nous n'avions pas notre place au Club de la Croisière de Marseille.
Nous avons repris notre liberté, par rapport à une organisation qui a des orientations ne correspondant pas à notre vision de développement des croisières à Marseille.
Le Club de la Croisière a été créé, il y a 25 ans, avec 3 partenaires au départ, la ville, la CCI et le grand port maritime de Marseille. Mais au fil du temps elle a ressemblé plus de 50 membres.
Pour nous, cette instance a perdu son sens d'origine, c'est-à-dire soutenir le développement de l'activité, mais de faire aussi un choix dans son mode de développement, ce qui n'a pas été fait.
Nous avons émis des réserves sur cette approche quantitative, correspondant à celle proposée par les grandes compagnies de croisières. Pour nous qui sommes les gardiens de l'intérêt général des Marseillais, cela ne nous convient pas.
De plus, nous ne pouvions pas cautionne les positions du Club, niant la problématique environnementale et le stationnement de 17 bateaux. Nous quittons le club, mais pas le lien avec la croisière.
"Nous voulons aussi bénéficier de la fréquentation générée par les croisières"
Autres articles
-
MICE : malmené en 2024, belles perspectives pour 2025 [ABO]
-
Marseille à Noël : 10 activités incontournables à ne pas manquer !
-
Découvrez les fêtes calendales en Provence : traditions pour un Noël authentique
-
Marseille : bientôt un téléphérique pour rejoindre en 6 minutes l'aéroport ?
-
Volotea vise les 10 millions de sièges en France ! [ABO]
TourMaG.com - Quel développement souhaitez-vous pour la croisière à Marseille ?
Laurent Lhardit : Nous prônons une autre approche de développement au bénéfice des Marseillais et des Marseillaises, avec des relations bilatérales directement auprès des acteurs et des autres organisations concernées.
Nous voulons accompagner intelligemment les grandes compagnies de croisières, mais aussi les petites, comme Ponant, pour garantir les retombées économiques générées par les passagers, mais aussi dans la transformation de leurs modèles.
J'ai connu cela professionnellement, avec l'aérien et le modèle low cost. Si je suis le premier à être heureux de trouver des billets à 40 euros, en revanche le défaut de ce système c'est qu'il a tendance à vouloir transformer tout son écosystème en une économie low cost.
Nous ne sommes plus d'accord avec cela. Pour nous, l'économie de la croisière ce ne doit pas se résumer au simple achat par les passagers de savons de Marseille fabriqués en Chine. Or, aujourd'hui c'est cela la réalité.
TourMaG.com - Vous souhaitez, que les croisiéristes deviennent des touristes ?
Laurent Lhardit : Dans un premier temps, nous allons discuter avec les compagnies, pour savoir où vont leurs passagers quand ils descendent des bateaux.
Nous avons contesté, avant même d'être élus, dans une étude faite en 2017 qui tendait à généraliser le constat suivant : nous avons 1,5 million de passagers qui dépensent 40 euros par personne et cela représente 3 500 emplois à temps plein.
Le problème c'est que, selon les destinations, entre 30 et 70% des passagers restent à bord. Le modèle économique des compagnies est aussi basé sur le fait que les passagers dépensent leur argent sur les bateaux.
Ensuite 40 euros de dépense, cela prête à rire. Un croisiériste reste au mieux 2h30 dans la ville, le tout dans un parcours guidé. Le croisiériste moyen ne dépense pas une telle somme. Nous allons mener une étude objective pour calculer les retombées réelles.
Après, d'autres études nous montrent les répercussions positives sur l'activité portuaire et cela nous va bien.
TourMaG.com - Vous souhaitez arrêter la course, dans laquelle était engagée le port de Marseille, pour savoir celui qui accueillera le plus de croisiéristes chaque année ?
Laurent Lhardit : Ce n'est pas notre raisonnement. Le nôtre est de se dire, que la croisière repart à "0". La ville de Marseille entend définir le redéploiement des croisières .
A ce sujet, nous allons échanger avec les principaux intéressés, pour voir avec eux le redéploiement des croisières dans notre ville. J'ai rencontré Danielle Milon, en charge du tourisme à la métropole d'Aix-Marseille et maire de Cassis. Elle s'est inquiétée de nos récentes sorties, car sa ville bénéficie de l'activité de la croisière.
Je n'ai pas de problème avec les croisiéristes qui ont les moyens de prendre un bus pour aller consommer à Cassis, mais nous, nous avons tous les inconvénients à Marseille, avec les bateaux, la difficulté environnementale. D'ailleurs, là aussi, les chiffres sont imprécis. Nous allons aussi nous pencher dessus.
A Marseille, nous voulons aussi bénéficier de la fréquentation touristique générée par les croisières.
La ville doit s'y retrouver aussi bien d'un point de vue environnemental que du point de vue des retombées économiques. La parole de la ville ne doit plus être noyée au milieu de la parole de 50 partenaires, qui ne défendent pas l'intérêt général des Marseillais.
Laurent Lhardit : Nous prônons une autre approche de développement au bénéfice des Marseillais et des Marseillaises, avec des relations bilatérales directement auprès des acteurs et des autres organisations concernées.
Nous voulons accompagner intelligemment les grandes compagnies de croisières, mais aussi les petites, comme Ponant, pour garantir les retombées économiques générées par les passagers, mais aussi dans la transformation de leurs modèles.
J'ai connu cela professionnellement, avec l'aérien et le modèle low cost. Si je suis le premier à être heureux de trouver des billets à 40 euros, en revanche le défaut de ce système c'est qu'il a tendance à vouloir transformer tout son écosystème en une économie low cost.
Nous ne sommes plus d'accord avec cela. Pour nous, l'économie de la croisière ce ne doit pas se résumer au simple achat par les passagers de savons de Marseille fabriqués en Chine. Or, aujourd'hui c'est cela la réalité.
TourMaG.com - Vous souhaitez, que les croisiéristes deviennent des touristes ?
Laurent Lhardit : Dans un premier temps, nous allons discuter avec les compagnies, pour savoir où vont leurs passagers quand ils descendent des bateaux.
Nous avons contesté, avant même d'être élus, dans une étude faite en 2017 qui tendait à généraliser le constat suivant : nous avons 1,5 million de passagers qui dépensent 40 euros par personne et cela représente 3 500 emplois à temps plein.
Le problème c'est que, selon les destinations, entre 30 et 70% des passagers restent à bord. Le modèle économique des compagnies est aussi basé sur le fait que les passagers dépensent leur argent sur les bateaux.
Ensuite 40 euros de dépense, cela prête à rire. Un croisiériste reste au mieux 2h30 dans la ville, le tout dans un parcours guidé. Le croisiériste moyen ne dépense pas une telle somme. Nous allons mener une étude objective pour calculer les retombées réelles.
Après, d'autres études nous montrent les répercussions positives sur l'activité portuaire et cela nous va bien.
TourMaG.com - Vous souhaitez arrêter la course, dans laquelle était engagée le port de Marseille, pour savoir celui qui accueillera le plus de croisiéristes chaque année ?
Laurent Lhardit : Ce n'est pas notre raisonnement. Le nôtre est de se dire, que la croisière repart à "0". La ville de Marseille entend définir le redéploiement des croisières .
A ce sujet, nous allons échanger avec les principaux intéressés, pour voir avec eux le redéploiement des croisières dans notre ville. J'ai rencontré Danielle Milon, en charge du tourisme à la métropole d'Aix-Marseille et maire de Cassis. Elle s'est inquiétée de nos récentes sorties, car sa ville bénéficie de l'activité de la croisière.
Je n'ai pas de problème avec les croisiéristes qui ont les moyens de prendre un bus pour aller consommer à Cassis, mais nous, nous avons tous les inconvénients à Marseille, avec les bateaux, la difficulté environnementale. D'ailleurs, là aussi, les chiffres sont imprécis. Nous allons aussi nous pencher dessus.
A Marseille, nous voulons aussi bénéficier de la fréquentation touristique générée par les croisières.
La ville doit s'y retrouver aussi bien d'un point de vue environnemental que du point de vue des retombées économiques. La parole de la ville ne doit plus être noyée au milieu de la parole de 50 partenaires, qui ne défendent pas l'intérêt général des Marseillais.
"Nous n'avons rien contre les compagnies, nous voulons juste qu'elles se développent dans l'intérêt des Marseillais"
TourMaG.com - Vous parlez des enjeux environnementaux, pourtant les compagnies font de gros efforts, avec des nouveaux navires, puis il y a le projet de l'électrification à quai. Cela ne suffit pas pour vous, faut-il aller plus loin ?
Laurent Lhardit : Le problème c'est que l'électrification à quai est très loin.
Dans un premier temps, elle devait être opérationnelle en 2025, puis maintenant avec la crise du coronavirus, l'échéance a été repoussée à 2027. J'ai même appris que cela pourrait être 2028.
Nous sommes en 2021, nous n'allons pas attendre 7 ans pour qu'une solution permette de régler la problématique de la pollution atmosphérique générée par les bateaux de croisières, mais aussi les autres.
Nous regardons ce que font les compagnies de transports. Il existe aussi des chapeaux sur les cheminées pour filtrer et tout un tas d'autres systèmes. Nous voulons des solutions pour maintenant, y compris le fait d'orienter sur Marseille des bateaux qui polluent moins que d'autres.
Il y a différentes générations de paquebots et certaines posent des problèmes au niveau des émissions.
TourMaG.com - Cette politique de réduction de la pollution doit aussi s'appliquer aux autres transporteurs maritimes....
Laurent Lhardit : Oui bien sûr, j'en ai discuté avec le directeur de Corsica Linea qui met en place l'électrification, comme la Méridionale.
Après il y a des plans industriels, avec des compagnies qui ont des navires et le renouvellement ne se fera pas du jour au lendemain. Les choses se font petit à petit, voici pourquoi nous devons trouver des solutions maintenant.
Il est indispensable d'avoir une action volontaire pour régler ce problème, nous ne pouvons pas attendre 2028.
Des discussions techniques sont en cours. Nous n'avons rien contre les compagnies, nous voulons juste qu'elles se développent dans l'intérêt des Marseillais.
TourMaG.com - Vous souhaitez donc reprendre le contrôle du développement touristique de la ville ?
Laurent Lhardit : C'est exactement ça.
Il y a 20 ans, le tourisme à Marseille n'existait pas. C'est un des mérites de la municipalité précédente que d'avoir voulu créer et accompagner l'activité du tourisme.
Sauf que là où nous ne sommes pas d'accord, c'est que les chiffes de fréquentation atteints depuis quelques années auraient justifié de réorienter la politique vers un tourisme plus qualitatif.
Or, la mairie a toujours, mais aussi les organisations représentatives des professionnels du tourisme, souhaité augmenter le nombre de touristes.
La crise sanitaire a révélé une situation de sur-fréquentation de la ville qui va encore se reproduire cet été.
Nous voulons agir, pour que le sur-tourisme laisse place à un tourisme urbain dans lequel les gens ne viennent pas seulement pour se photographier devant un monument, mais plutôt pendant quelques jours ou semaines pour partager le mode de vie des Marseillais.
Laurent Lhardit : Le problème c'est que l'électrification à quai est très loin.
Dans un premier temps, elle devait être opérationnelle en 2025, puis maintenant avec la crise du coronavirus, l'échéance a été repoussée à 2027. J'ai même appris que cela pourrait être 2028.
Nous sommes en 2021, nous n'allons pas attendre 7 ans pour qu'une solution permette de régler la problématique de la pollution atmosphérique générée par les bateaux de croisières, mais aussi les autres.
Nous regardons ce que font les compagnies de transports. Il existe aussi des chapeaux sur les cheminées pour filtrer et tout un tas d'autres systèmes. Nous voulons des solutions pour maintenant, y compris le fait d'orienter sur Marseille des bateaux qui polluent moins que d'autres.
Il y a différentes générations de paquebots et certaines posent des problèmes au niveau des émissions.
TourMaG.com - Cette politique de réduction de la pollution doit aussi s'appliquer aux autres transporteurs maritimes....
Laurent Lhardit : Oui bien sûr, j'en ai discuté avec le directeur de Corsica Linea qui met en place l'électrification, comme la Méridionale.
Après il y a des plans industriels, avec des compagnies qui ont des navires et le renouvellement ne se fera pas du jour au lendemain. Les choses se font petit à petit, voici pourquoi nous devons trouver des solutions maintenant.
Il est indispensable d'avoir une action volontaire pour régler ce problème, nous ne pouvons pas attendre 2028.
Des discussions techniques sont en cours. Nous n'avons rien contre les compagnies, nous voulons juste qu'elles se développent dans l'intérêt des Marseillais.
TourMaG.com - Vous souhaitez donc reprendre le contrôle du développement touristique de la ville ?
Laurent Lhardit : C'est exactement ça.
Il y a 20 ans, le tourisme à Marseille n'existait pas. C'est un des mérites de la municipalité précédente que d'avoir voulu créer et accompagner l'activité du tourisme.
Sauf que là où nous ne sommes pas d'accord, c'est que les chiffes de fréquentation atteints depuis quelques années auraient justifié de réorienter la politique vers un tourisme plus qualitatif.
Or, la mairie a toujours, mais aussi les organisations représentatives des professionnels du tourisme, souhaité augmenter le nombre de touristes.
La crise sanitaire a révélé une situation de sur-fréquentation de la ville qui va encore se reproduire cet été.
Nous voulons agir, pour que le sur-tourisme laisse place à un tourisme urbain dans lequel les gens ne viennent pas seulement pour se photographier devant un monument, mais plutôt pendant quelques jours ou semaines pour partager le mode de vie des Marseillais.
Marseille : "Il n'y avait aucune réglementation des logements Airbnb"
"Des êtres humains doivent aller au contact des visiteurs. Je n'ai rien contre la promotion, que nous faisions ça en arrière-saison, mais pour la période estivale c'est absolument inutile, par contre il faut faire de l'accueil" selon Laurent Lhardit - DR
TourMaG.com - Quelle est votre vision du tourisme à Marseille ?
Laurent Lhardit : Nous avons posé trois axes stratégiques.
Le premier était de fonder une stratégie d'accueil des touristes à Marseille, une réflexion tactique par rapport à l'expérience passée, mais qui vaut aussi pour l'avenir. C'est à ce niveau que [nous sommes entrés en conflit avec l'Office de Tourisme].]urlblank:https://www.tourmag.com/OMTCM-Marc-Thepot-verdit-la-strategie-marketing-de-l-Office-de-tourisme_a108485.html
Notre deuxième axe de travail a été de mettre en place la première régulation des locations touristiques de courte durée, alors que la ville était l'une des rares exceptions dans le paysage européen. Il n'y avait aucune réglementation des logements Airbnb. Ce sera effectif lors du prochain conseil municipal.
Aujourd'hui, on a un marché totalement dérégulé, avec des personnes qui ont 5 résidences secondaires qui louent en Airbnb, on ne me la fait pas à moi. Je n'ai pas de problème avec ça, mais ce sont des professionnels, alors ils doivent se déclarent comme tels.
Puis le dernier dossier est de reprendre notre indépendance sur le sujet des croisières à Marseille. Il y a du positif, car j'ai déjà reçu les demandes de rendez-vous de la part des deux plus grandes compagnies, pour amorcer un dialogue direct.
TourMaG.com - Vous avez proposé dernièrement un plan de démarketing à l'office de tourisme...
Laurent Lhardit : C'est un outil, pas une stratégie.
Du démarketing, il en a été fait à Marseille sur le sujet des Calanques. Le Parc (Parc National des Calanques ndlr) l'a utilisé. Politiquement il est dirigé par un élu de droite, alors que la mairie est à gauche, et je suis en parfait accord avec le président de cette institution.
Nous sommes face à un problème culturel. Les offices de tourisme sont aujourd'hui, pour la plupart du temps animés et dirigés par des personnes venues du marketing. Alors que la mission de ces structures est de faire de l'accueil et de la promotion, elles ne font plus que cette dernière tâche.
Si vous allez dans un OT, il y aura de l'accueil, mais pour nous, c'est très insuffisant. Pour une ville comme Marseille qui a une attractivité naturelle, quand nous mettons 1 euro dans l'attractivité, il faut mettre aussi 1 euro dans l'accueil.
Il faut être dans la ville, voir comment cela se passe au quotidien, connaître les points de frictions, conseiller les voyageurs, aider les acteurs du tourisme.
Aujourd'hui rien n'est fait dans ce domaine-là, c'est totalement regrettable.
Laurent Lhardit : Nous avons posé trois axes stratégiques.
Le premier était de fonder une stratégie d'accueil des touristes à Marseille, une réflexion tactique par rapport à l'expérience passée, mais qui vaut aussi pour l'avenir. C'est à ce niveau que [nous sommes entrés en conflit avec l'Office de Tourisme].]urlblank:https://www.tourmag.com/OMTCM-Marc-Thepot-verdit-la-strategie-marketing-de-l-Office-de-tourisme_a108485.html
Notre deuxième axe de travail a été de mettre en place la première régulation des locations touristiques de courte durée, alors que la ville était l'une des rares exceptions dans le paysage européen. Il n'y avait aucune réglementation des logements Airbnb. Ce sera effectif lors du prochain conseil municipal.
Aujourd'hui, on a un marché totalement dérégulé, avec des personnes qui ont 5 résidences secondaires qui louent en Airbnb, on ne me la fait pas à moi. Je n'ai pas de problème avec ça, mais ce sont des professionnels, alors ils doivent se déclarent comme tels.
Puis le dernier dossier est de reprendre notre indépendance sur le sujet des croisières à Marseille. Il y a du positif, car j'ai déjà reçu les demandes de rendez-vous de la part des deux plus grandes compagnies, pour amorcer un dialogue direct.
TourMaG.com - Vous avez proposé dernièrement un plan de démarketing à l'office de tourisme...
Laurent Lhardit : C'est un outil, pas une stratégie.
Du démarketing, il en a été fait à Marseille sur le sujet des Calanques. Le Parc (Parc National des Calanques ndlr) l'a utilisé. Politiquement il est dirigé par un élu de droite, alors que la mairie est à gauche, et je suis en parfait accord avec le président de cette institution.
Nous sommes face à un problème culturel. Les offices de tourisme sont aujourd'hui, pour la plupart du temps animés et dirigés par des personnes venues du marketing. Alors que la mission de ces structures est de faire de l'accueil et de la promotion, elles ne font plus que cette dernière tâche.
Si vous allez dans un OT, il y aura de l'accueil, mais pour nous, c'est très insuffisant. Pour une ville comme Marseille qui a une attractivité naturelle, quand nous mettons 1 euro dans l'attractivité, il faut mettre aussi 1 euro dans l'accueil.
Il faut être dans la ville, voir comment cela se passe au quotidien, connaître les points de frictions, conseiller les voyageurs, aider les acteurs du tourisme.
Aujourd'hui rien n'est fait dans ce domaine-là, c'est totalement regrettable.
OT Marseille vs Mairie : "Faire de la promotion pour la période estivale c'est absolument inutile"
TourMaG.com - Donc, vous invitez l'Office de tourisme de Marseille à sortir de ses murs ?
b[Laurent Lhardit : C'est exactement ça, l'office de tourisme doit sortir de ses murs.
En plein milieu de l'été, il doit y avoir du personnel formé pour aller sur le terrain au contact des visiteurs, les orienter. Symboliquement, ils le font en louant une Twizy, avec deux personnes à bord, pour orienter les touristes au moment chaud de l'été.
C'est insuffisant, nous sommes dans la deuxième ville de France, une ville deux fois et demie plus grande que Paris.
Des êtres humains doivent aller au contact des visiteurs. Je n'ai rien contre la promotion, que nous fassions cela en arrière-saison, mais pour la période estivale c'est absolument inutile. Par contre, il faut faire de l'accueil.
TourMaG.com - Un tourisme plus qualitatif ne serait-ce pas aller contre vos idéaux d'un tourisme plus social et pour tous ?
Laurent Lhardit : Pas du tout, au contraire.
Nous n'allons pas réinventer la poudre. Barcelone est une ville qui a été confrontée à ce phénomène, il y a 10 ou 15 ans. La mairie a mis en place des choses pour gérer des problématiques similaires aux nôtres. Nous allons regarder ce qui a fonctionné de l'autre côté des Pyrénées, pour nous en inspirer.
Il faut savoir que beaucoup de Marseillais ne partent pas en vacances. Il y a une expression à Marseille qui dit : "nous habitons en vacances".
Cet été nous allons mettre en place un programme culturel extrêmement ambitieux, nous réapproprier aussi l'espace public, avec un marché local le soir sur le Vieux Port, ou encore un lieu de fête à côté de la Mairie.
Dans le même temps, il n'y a pas de camping à Marseille, nous étudions la possibilité avec un opérateur de créer ce genre d'établissement, pour diversifier l'offre.
Après, pour avoir rencontré bon nombre de professionnels du tourisme, je sens un décalage entre eux et leurs représentations professionnelles. Ces dernières sont braquées sur l'obsession du chiffre.
TourMaG.com - Le secteur sort de long mois de grandes difficultés...
Laurent Lhardit : Je comprends cet argument et la nécessité de sauver l'été 2021.
L'été dernier, les hôtels à Marseille étaient remplis en moyenne entre 96 et 98%, à partir de la mi-juillet, alors que cela n'arrive jamais. Les voyageurs ne trouvaient plus de place. A quoi ça sert d'avoir du monde en plus ?
D'ailleurs à ce niveau, l'offre hôtelière est assez limitée, par rapport à la taille de la ville. Il y a une offre dans le haut de gamme qui est assez importante, mais il faut en développer une autre. Mais ce n'est pas à la ville de le faire.
Nous considérons que nous risquons d'hypothéquer l'avenir, si nous ne sommes pas en mesure de bien accueillir les visiteurs.
TourMaG.com - L'été dernier a été un calvaire. Les plages étaient bondées, les espaces publics saturés. Les Calanques sont devenues infréquentables durant une bonne partie de l'année... les jauges sont-elles la solution ?
Laurent Lhardit : Il n'y a pas un problème de sur-tourisme, comme il peut y avoir dans le centre-ville, mais de sur-fréquentation.
Pour limiter cela, il va falloir aller vers une régulation assez stricte. Les solutions de contraintes, comme il est envisagé sur la route des Goudes, sont des actions de dernier recours. C'est pour cela que je crois beaucoup à l'accueil, il y a plein d'autres endroits et de moment pour visiter la ville.
J'attire l'attention sur le fait que la ville est très fréquentée par les Marseillais l'été, il ne faut pas opposer les Marseillais et les visiteurs. La première manne financière estivale ce sont les habitants de la ville, dans les bars et restaurants.
Nous devons valoriser l'offre, pour tiédir les points chauds.
b[Laurent Lhardit : C'est exactement ça, l'office de tourisme doit sortir de ses murs.
En plein milieu de l'été, il doit y avoir du personnel formé pour aller sur le terrain au contact des visiteurs, les orienter. Symboliquement, ils le font en louant une Twizy, avec deux personnes à bord, pour orienter les touristes au moment chaud de l'été.
C'est insuffisant, nous sommes dans la deuxième ville de France, une ville deux fois et demie plus grande que Paris.
Des êtres humains doivent aller au contact des visiteurs. Je n'ai rien contre la promotion, que nous fassions cela en arrière-saison, mais pour la période estivale c'est absolument inutile. Par contre, il faut faire de l'accueil.
TourMaG.com - Un tourisme plus qualitatif ne serait-ce pas aller contre vos idéaux d'un tourisme plus social et pour tous ?
Laurent Lhardit : Pas du tout, au contraire.
Nous n'allons pas réinventer la poudre. Barcelone est une ville qui a été confrontée à ce phénomène, il y a 10 ou 15 ans. La mairie a mis en place des choses pour gérer des problématiques similaires aux nôtres. Nous allons regarder ce qui a fonctionné de l'autre côté des Pyrénées, pour nous en inspirer.
Il faut savoir que beaucoup de Marseillais ne partent pas en vacances. Il y a une expression à Marseille qui dit : "nous habitons en vacances".
Cet été nous allons mettre en place un programme culturel extrêmement ambitieux, nous réapproprier aussi l'espace public, avec un marché local le soir sur le Vieux Port, ou encore un lieu de fête à côté de la Mairie.
Dans le même temps, il n'y a pas de camping à Marseille, nous étudions la possibilité avec un opérateur de créer ce genre d'établissement, pour diversifier l'offre.
Après, pour avoir rencontré bon nombre de professionnels du tourisme, je sens un décalage entre eux et leurs représentations professionnelles. Ces dernières sont braquées sur l'obsession du chiffre.
TourMaG.com - Le secteur sort de long mois de grandes difficultés...
Laurent Lhardit : Je comprends cet argument et la nécessité de sauver l'été 2021.
L'été dernier, les hôtels à Marseille étaient remplis en moyenne entre 96 et 98%, à partir de la mi-juillet, alors que cela n'arrive jamais. Les voyageurs ne trouvaient plus de place. A quoi ça sert d'avoir du monde en plus ?
D'ailleurs à ce niveau, l'offre hôtelière est assez limitée, par rapport à la taille de la ville. Il y a une offre dans le haut de gamme qui est assez importante, mais il faut en développer une autre. Mais ce n'est pas à la ville de le faire.
Nous considérons que nous risquons d'hypothéquer l'avenir, si nous ne sommes pas en mesure de bien accueillir les visiteurs.
TourMaG.com - L'été dernier a été un calvaire. Les plages étaient bondées, les espaces publics saturés. Les Calanques sont devenues infréquentables durant une bonne partie de l'année... les jauges sont-elles la solution ?
Laurent Lhardit : Il n'y a pas un problème de sur-tourisme, comme il peut y avoir dans le centre-ville, mais de sur-fréquentation.
Pour limiter cela, il va falloir aller vers une régulation assez stricte. Les solutions de contraintes, comme il est envisagé sur la route des Goudes, sont des actions de dernier recours. C'est pour cela que je crois beaucoup à l'accueil, il y a plein d'autres endroits et de moment pour visiter la ville.
J'attire l'attention sur le fait que la ville est très fréquentée par les Marseillais l'été, il ne faut pas opposer les Marseillais et les visiteurs. La première manne financière estivale ce sont les habitants de la ville, dans les bars et restaurants.
Nous devons valoriser l'offre, pour tiédir les points chauds.