Le facteur d’acceptabilité des populations face à une exploitation touristique de leur lieu de vie n’a jamais vraiment été mesuré jusqu’à présent par les opérateurs, bien au contraire - Depositphotos.com Auteur venakr
Il existe actuellement plus de médiatisation sur le tourisme bashing que de promotion sur des destinations et des productions touristiques qui deviennent un peu honteuses si l’on n’y ajoute pas un accompagnement de compensation ou d’utilisation d’un carburant propre, arguments qui s’apparentent plus à du greenwashing qu’à une véritable démarche durable.
Un désamour ?
Que s’est-il passé depuis les premiers voyages organisés du pionnier Thomas Cook de la fin du 19ème siècle, et même avant si on considère que les grandes expéditions du 15ème siècle étaient les premiers défrichements d’une culture touristique ?
Ce désamour entre la société et le tourisme s’est surtout accéléré dans les vingt dernières années alors que le voyage avait atteint à la fin du 20ème siècle une notoriété presqu’institutionnelle.
Depuis, le lobbying écologique est devenu très puissant, et la principale victime de ses cibles sont essentiellement tout ce qui concerne les mobilités énergivores, outils indispensables du tourisme qui est en quelque sorte devenu, lui aussi, une victime collatérale.
Pour essayer de comprendre ce fossé qui est en train de se creuser entre une société bien-pensante et une activité économique mais aussi culturelle qu’est le tourisme, il faut, je crois, revenir sur les acteurs qui font le tourisme.
Ce désamour entre la société et le tourisme s’est surtout accéléré dans les vingt dernières années alors que le voyage avait atteint à la fin du 20ème siècle une notoriété presqu’institutionnelle.
Depuis, le lobbying écologique est devenu très puissant, et la principale victime de ses cibles sont essentiellement tout ce qui concerne les mobilités énergivores, outils indispensables du tourisme qui est en quelque sorte devenu, lui aussi, une victime collatérale.
Pour essayer de comprendre ce fossé qui est en train de se creuser entre une société bien-pensante et une activité économique mais aussi culturelle qu’est le tourisme, il faut, je crois, revenir sur les acteurs qui font le tourisme.
Qui et quoi font le tourisme ?
Ces acteurs sont au nombre de 4 répartis en 2 catégories : les actifs et les passifs
Les actifs :
Les actifs sont les opérateurs qu’ils soient privés comme les voyagistes, les transporteurs, les hôteliers etc…. Ou institutionnels comme les conseils régionaux départementaux ou les communes à travers les offices du tourisme ou CRT, CDT etc….
Ces acteurs sont des investisseurs et des exploitants de produits ou d’infrastructures qui permettent à l’activité touristique d’exister.
L’autre population active qui utilise les offres des professionnels sont les visiteurs eux-mêmes qui en toute conscience et toute liberté décident de se rendre dans une région pour y rechercher une sensation ou un enrichissement correspondant à une démarche personnelle.
Les passifs :
Dans l’autre catégorie, celle des acteurs passifs, mais essentiels à la construction du tourisme sont les acteurs inconscients que constituent les environnements écologiques ou culturels du voyage.
La justification d’un séjour quelle qu’en soit sa forme et son lieu est presque toujours motivée par la recherche d’ambiance naturelle et différente de celle du quotidien qu’elle soit balnéaire ou autre.
Ce voyage est souvent aussi prétexte à la découverte d’une autre culture à travers la visite de monuments, de sites archéologiques etc…
Ces acteurs passifs servent en quelque sorte de décor, mais participent pour une grande partie à la décision de se rendre ailleurs. Les opérateurs professionnels on institutionnels s’ils se sont souvent servis de ces décors naturels ou culturels pour la promotion de leur offre ont rarement mis l’accent sur la nécessité de protéger ces sites pour les pérenniser.
Ce n’est que très récemment que cette notion de préservation a intégré leurs cahiers des charges.
L’autre acteur passif qui constitue un élément indispensable à la construction de l’activité touristique, ce sont les femmes et les hommes des régions dans lesquelles se rendent les voyageurs. Cette composante jusqu’à présent sous-estimée par les opérateurs est en train de se structurer et commence à représenter un autre obstacle à l’activité touristique.
Les actifs :
Les actifs sont les opérateurs qu’ils soient privés comme les voyagistes, les transporteurs, les hôteliers etc…. Ou institutionnels comme les conseils régionaux départementaux ou les communes à travers les offices du tourisme ou CRT, CDT etc….
Ces acteurs sont des investisseurs et des exploitants de produits ou d’infrastructures qui permettent à l’activité touristique d’exister.
L’autre population active qui utilise les offres des professionnels sont les visiteurs eux-mêmes qui en toute conscience et toute liberté décident de se rendre dans une région pour y rechercher une sensation ou un enrichissement correspondant à une démarche personnelle.
Les passifs :
Dans l’autre catégorie, celle des acteurs passifs, mais essentiels à la construction du tourisme sont les acteurs inconscients que constituent les environnements écologiques ou culturels du voyage.
La justification d’un séjour quelle qu’en soit sa forme et son lieu est presque toujours motivée par la recherche d’ambiance naturelle et différente de celle du quotidien qu’elle soit balnéaire ou autre.
Ce voyage est souvent aussi prétexte à la découverte d’une autre culture à travers la visite de monuments, de sites archéologiques etc…
Ces acteurs passifs servent en quelque sorte de décor, mais participent pour une grande partie à la décision de se rendre ailleurs. Les opérateurs professionnels on institutionnels s’ils se sont souvent servis de ces décors naturels ou culturels pour la promotion de leur offre ont rarement mis l’accent sur la nécessité de protéger ces sites pour les pérenniser.
Ce n’est que très récemment que cette notion de préservation a intégré leurs cahiers des charges.
L’autre acteur passif qui constitue un élément indispensable à la construction de l’activité touristique, ce sont les femmes et les hommes des régions dans lesquelles se rendent les voyageurs. Cette composante jusqu’à présent sous-estimée par les opérateurs est en train de se structurer et commence à représenter un autre obstacle à l’activité touristique.
La résistance s'organise
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Ce sont des pierres passives de l’édifice, car à aucun moment ils ne sont consultés ou impliqués dans la mise en place d’une offre touristique.
Les populations sont comme les environnements, ils subissent les stratégies sans qu’à aucun moment on ne leur demande leur avis. Elles servent de décor parfois d’argument commercial à la seule différence, et cela n’aura échappé à personne, qu’elles sont vivantes et conscientes.
Ces qualités à la différence des forêts ou des mers, leur permettent de commencer à se rebeller. Le tourisme a dû et continue à faire face aux attaques écologiques mais il est aussi de plus en plus confronté à une résistance des populations face à ce qu’elles considèrent comme des invasions nuisibles perturbant leur vie quotidienne.
Cette résistance s’exprime aussi bien à Marseille, à Barcelone, à Venise mais aussi sur les Iles de Bréhat, Noirmoutier, à Saint Malo et autres villes, et bourgades dans lesquelles des associations d’habitants s’organisent et souhaitent soit une interdiction, soit une limitation, soit au moins une gestion des flux touristiques sur leur territoire.
Ce facteur d’acceptabilité des populations face à une exploitation touristique de leur lieu de vie n’a jamais vraiment été mesuré jusqu’à présent par les opérateurs, bien au contraire, ce sont les bienfaits économiques du tourisme pour les habitants qui ont été le plus souvent vantés. Cependant, nul n’est dupe que les plus grosses parts des bénéfices générées par le tourisme, quelle que soit la région, bénéficient à une infime partie d’une population.
Après avoir au moins partiellement solutionné les défis écologiques par des solutions d’innovation technologique notamment dans le domaine des mobilités, le tourisme devra avoir une autre lecture de la composante humaine que représente les habitants et trouver des formules pertinentes, autres que folkloriques, qui impliquent intelligemment les populations d’une manière participative, consultative afin que celles-ci soient persuadées du bien-fondé de cette activité dans leur quotidien et en deviennent même les promoteurs.
Sans cette prise en compte, le tourisme fera face à de plus en plus de résistance, empêchant l’accueil des visiteurs dans certaines régions et freinant drastiquement l’activité touristique.
Les populations sont comme les environnements, ils subissent les stratégies sans qu’à aucun moment on ne leur demande leur avis. Elles servent de décor parfois d’argument commercial à la seule différence, et cela n’aura échappé à personne, qu’elles sont vivantes et conscientes.
Ces qualités à la différence des forêts ou des mers, leur permettent de commencer à se rebeller. Le tourisme a dû et continue à faire face aux attaques écologiques mais il est aussi de plus en plus confronté à une résistance des populations face à ce qu’elles considèrent comme des invasions nuisibles perturbant leur vie quotidienne.
Cette résistance s’exprime aussi bien à Marseille, à Barcelone, à Venise mais aussi sur les Iles de Bréhat, Noirmoutier, à Saint Malo et autres villes, et bourgades dans lesquelles des associations d’habitants s’organisent et souhaitent soit une interdiction, soit une limitation, soit au moins une gestion des flux touristiques sur leur territoire.
Ce facteur d’acceptabilité des populations face à une exploitation touristique de leur lieu de vie n’a jamais vraiment été mesuré jusqu’à présent par les opérateurs, bien au contraire, ce sont les bienfaits économiques du tourisme pour les habitants qui ont été le plus souvent vantés. Cependant, nul n’est dupe que les plus grosses parts des bénéfices générées par le tourisme, quelle que soit la région, bénéficient à une infime partie d’une population.
Après avoir au moins partiellement solutionné les défis écologiques par des solutions d’innovation technologique notamment dans le domaine des mobilités, le tourisme devra avoir une autre lecture de la composante humaine que représente les habitants et trouver des formules pertinentes, autres que folkloriques, qui impliquent intelligemment les populations d’une manière participative, consultative afin que celles-ci soient persuadées du bien-fondé de cette activité dans leur quotidien et en deviennent même les promoteurs.
Sans cette prise en compte, le tourisme fera face à de plus en plus de résistance, empêchant l’accueil des visiteurs dans certaines régions et freinant drastiquement l’activité touristique.
Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Co-président d'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Ex-Président de la commission Tourisme responsable du SNAV
Président de TOURCONSEIL
Co-président d'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Ex-Président de la commission Tourisme responsable du SNAV