TourMaG.com : Quelles perspectives de reprise dégagez-vous pour le voyage d’affaires en France ?
Aurélia Bettati : Historiquement robuste et dynamique, avec une croissance mondiale moyenne de 5% par an avant la crise, le secteur a connu en 2020 une décroissance de 52% en valeur. La sortie de crise commence à s’amorcer au fur et à mesure que la vaccination mondiale progresse. On observe une reprise des rencontres physiques et des relations commerciales en personne. Mais il faut nuancer ce tableau.
On constate une dichotomie entre d’une part les voyages de relative proximité, qui devraient reprendre en premier (réunions régionales, visites aux clients situés à 2 ou 3 h de vol ou de train) et, d’autre part, les grands voyages internationaux qui mettront plus de temps à retrouver leur niveau de 2019. Un chiffre donne de l’espoir : les organisateurs de voyage d’affaires déclarent vouloir dépenser plus pour les événements commerciaux 30% en 2021 (contre 24% en 2019)
TourMaG.com : En quoi la reprise sera-t-elle inégale en fonction du type d’entreprises ?
Aurélia Bettati : Nous avons identifié 4 profils d’entreprises s’agissant de leurs pratiques en matière de voyages d’affaires. Le premier est celui des « résilients », à savoir les entreprises qui n’ont jamais vraiment arrêté de voyager. Il s’agit par exemple des grands industriels multi-sites ou des entreprises du secteur de l’énergie. Ces acteurs représentaient 15% des déplacements en 2019.
Viennent ensuite les « FOMO » (fear of missing out, « peur de manquer une opportunité » en français), les entreprises qui estiment que le voyage est un moyen de conserver leur avantage compétitif. Elle représentent la majorité du marché. Nous identifions ensuite la catégorie des « attentistes », celles dont le voyage n’est pas une priorité, à l’instar des associations ou des services publics, qui représentaient 5% des déplacements 2019.
Enfin, nous distinguons ce que nous appelons les « sédentaires », entreprises très attentives à leurs coûts et dont la crise a permis de minimiser les dépenses. Ces dernières sont par exemple des entreprises natives du numérique ou des acteurs de la tech, avec une culture de la visio-conférence très répandue, ou bien des acteurs de la restauration. Ce segment représentait 20% des dépenses de voyages en 2019, une proportion qui devrait diminuer dans l’après-crise.
Aurélia Bettati : Historiquement robuste et dynamique, avec une croissance mondiale moyenne de 5% par an avant la crise, le secteur a connu en 2020 une décroissance de 52% en valeur. La sortie de crise commence à s’amorcer au fur et à mesure que la vaccination mondiale progresse. On observe une reprise des rencontres physiques et des relations commerciales en personne. Mais il faut nuancer ce tableau.
On constate une dichotomie entre d’une part les voyages de relative proximité, qui devraient reprendre en premier (réunions régionales, visites aux clients situés à 2 ou 3 h de vol ou de train) et, d’autre part, les grands voyages internationaux qui mettront plus de temps à retrouver leur niveau de 2019. Un chiffre donne de l’espoir : les organisateurs de voyage d’affaires déclarent vouloir dépenser plus pour les événements commerciaux 30% en 2021 (contre 24% en 2019)
TourMaG.com : En quoi la reprise sera-t-elle inégale en fonction du type d’entreprises ?
Aurélia Bettati : Nous avons identifié 4 profils d’entreprises s’agissant de leurs pratiques en matière de voyages d’affaires. Le premier est celui des « résilients », à savoir les entreprises qui n’ont jamais vraiment arrêté de voyager. Il s’agit par exemple des grands industriels multi-sites ou des entreprises du secteur de l’énergie. Ces acteurs représentaient 15% des déplacements en 2019.
Viennent ensuite les « FOMO » (fear of missing out, « peur de manquer une opportunité » en français), les entreprises qui estiment que le voyage est un moyen de conserver leur avantage compétitif. Elle représentent la majorité du marché. Nous identifions ensuite la catégorie des « attentistes », celles dont le voyage n’est pas une priorité, à l’instar des associations ou des services publics, qui représentaient 5% des déplacements 2019.
Enfin, nous distinguons ce que nous appelons les « sédentaires », entreprises très attentives à leurs coûts et dont la crise a permis de minimiser les dépenses. Ces dernières sont par exemple des entreprises natives du numérique ou des acteurs de la tech, avec une culture de la visio-conférence très répandue, ou bien des acteurs de la restauration. Ce segment représentait 20% des dépenses de voyages en 2019, une proportion qui devrait diminuer dans l’après-crise.
Pas de retour à la normale avant 2026
TourMaG.com : Laquelle de ces typologies d’entreprise poussera la reprise du secteur ?
Aurélia Bettati : La deuxième catégorie, très clairement, celle des « FOMO ». En 2019, elle représentait 60% du marché du voyage d’affaires. Ces entreprises vont certainement reprendre au plus vite leurs habitudes pré-crise pour ne pas se laisser distancer par leurs concurrents. Il s’agit par exemple des entreprises du secteur bancaire ou de l’industrie pharmaceutique.
TourMaG.com : Le secteur retrouvera-t-il pour autant ses niveaux d’avant-crise ?
Aurélia Bettati : Le développement du télétravail et la tension sur les dépenses de voyages des entreprises devraient structurellement réduire d’environ 20% le marché du voyage d’affaires. En France le marché a perdu environ 75% de sa valeur en 2020 et la demande est encore très loin d’être rétablie : le « retour à la normale », c’est-à-dire au niveau de dépenses de 2019, n’est pas prévu avant 2026.
Aurélia Bettati : La deuxième catégorie, très clairement, celle des « FOMO ». En 2019, elle représentait 60% du marché du voyage d’affaires. Ces entreprises vont certainement reprendre au plus vite leurs habitudes pré-crise pour ne pas se laisser distancer par leurs concurrents. Il s’agit par exemple des entreprises du secteur bancaire ou de l’industrie pharmaceutique.
TourMaG.com : Le secteur retrouvera-t-il pour autant ses niveaux d’avant-crise ?
Aurélia Bettati : Le développement du télétravail et la tension sur les dépenses de voyages des entreprises devraient structurellement réduire d’environ 20% le marché du voyage d’affaires. En France le marché a perdu environ 75% de sa valeur en 2020 et la demande est encore très loin d’être rétablie : le « retour à la normale », c’est-à-dire au niveau de dépenses de 2019, n’est pas prévu avant 2026.