« Dans un monde idéal, il serait possible d’incentiver les agences de voyages sur les économies de carbone et de budget qu’elle permet de faire à l’entreprise, mais nous en sommes encore loin », affirme Saas Berrada, CEO de Fairjungle, qui lance un nouvel outil, le non essential travel tool. @fairjungle
TourMaG.com - Qu’est-ce que le "Quick Tester" que vient de lancer Fairjungle ?
Saad Berrada : La plupart des entreprises se posent la question : comment réduire le volume de voyages de façon saine ? C’est-à -dire sans mettre en danger mon activité business.
Selon les clients, les enjeux seront différents. Au final, bien souvent ils abandonnent l’idée de réduire le volume de déplacements et prennent une décision radicale en gelant les déplacements une fois un certain budget dépassé.
Les entreprises communiquent sur le fait de voyager moins, mais n’ont aucun moyen de le contrôler. Dans nos échanges avec nos clients, la même question revient sans cesse : Qu’est-ce qui fait qu’un voyage est justifié ou ne l’est pas ?
Le Non Essential Travel Tool va déterminer si un déplacement professionnel est essentiel ou non. Trois critères fondamentaux permettent de l’évaluer.
TourMaG.com – Sur quels critères s’appuie l’outil ?
Saad Berrada : Le premier est la dimension financière. Quel est le ROI de mon déplacement ?
Ensuite, celle de la nécessité sociale. Certains déplacements demandent une interaction humaine, par exemple un technicien qui doit intervenir dans une usine.
Enfin, la troisième est la dimension écologique du déplacement. Quel est son impact carbone ? Ce n’est pas la même chose de se déplacer sur une courte distance en train que sur une longue distance en avion. Il a plusieurs critères en termes de typologie de voyage, de motif et de durée de séjour qui permettent, plus ou moins, de justifier l’impact écologique d’un déplacement.
Le Quick tester est un petit outil ludique sur lequel les collaborateurs ou l’organisateur du voyage peut faire des simulations pour voir si on lui recommande de voyager ou non. C’est purement indicatif.
Il n’est pas censé remplacer le travel manager ou prendre la décision pour le collaborateur, mais il permet d’introduire la réflexion : Quelles considérations faut-il avoir ? Quelles questions faut-il se poser pour savoir si mon déplacement est essentiel ou non ? Comment structurer la réflexion en interne pour le définir ? Comment le traduire dans la politique de voyage ? Comment configurer mon outil ? Quelle communication auprès des collaborateurs ?
Passer de la volonté de réduire le volume de déplacement en imposant des mesures hyper contraignantes, autour du travel freeze, à guider la réflexion, est la mission de l’outil.
Saad Berrada : La plupart des entreprises se posent la question : comment réduire le volume de voyages de façon saine ? C’est-à -dire sans mettre en danger mon activité business.
Selon les clients, les enjeux seront différents. Au final, bien souvent ils abandonnent l’idée de réduire le volume de déplacements et prennent une décision radicale en gelant les déplacements une fois un certain budget dépassé.
Les entreprises communiquent sur le fait de voyager moins, mais n’ont aucun moyen de le contrôler. Dans nos échanges avec nos clients, la même question revient sans cesse : Qu’est-ce qui fait qu’un voyage est justifié ou ne l’est pas ?
Le Non Essential Travel Tool va déterminer si un déplacement professionnel est essentiel ou non. Trois critères fondamentaux permettent de l’évaluer.
TourMaG.com – Sur quels critères s’appuie l’outil ?
Saad Berrada : Le premier est la dimension financière. Quel est le ROI de mon déplacement ?
Ensuite, celle de la nécessité sociale. Certains déplacements demandent une interaction humaine, par exemple un technicien qui doit intervenir dans une usine.
Enfin, la troisième est la dimension écologique du déplacement. Quel est son impact carbone ? Ce n’est pas la même chose de se déplacer sur une courte distance en train que sur une longue distance en avion. Il a plusieurs critères en termes de typologie de voyage, de motif et de durée de séjour qui permettent, plus ou moins, de justifier l’impact écologique d’un déplacement.
Le Quick tester est un petit outil ludique sur lequel les collaborateurs ou l’organisateur du voyage peut faire des simulations pour voir si on lui recommande de voyager ou non. C’est purement indicatif.
Il n’est pas censé remplacer le travel manager ou prendre la décision pour le collaborateur, mais il permet d’introduire la réflexion : Quelles considérations faut-il avoir ? Quelles questions faut-il se poser pour savoir si mon déplacement est essentiel ou non ? Comment structurer la réflexion en interne pour le définir ? Comment le traduire dans la politique de voyage ? Comment configurer mon outil ? Quelle communication auprès des collaborateurs ?
Passer de la volonté de réduire le volume de déplacement en imposant des mesures hyper contraignantes, autour du travel freeze, à guider la réflexion, est la mission de l’outil.
"un outil de qualification et d’aide à la décision pour le manager"
TourMaG.com – Quels sont les premiers retours sur ce nouvel outil ?
Saad Berrada : Aujourd’hui, l’outil met au même niveau les trois critères (financier, social et RSE) alors qu’en fonction de l’entreprise, la pondération sera différente.
Il doit y avoir un calibrage du poids des différents paramètres et des différentes dimensions à mettre en place selon le profil de l’entreprise.
Ensuite, ce qui est complexe dans l’exercice, c’est d’introduire cette brique de prise de décision de voyage dans un outil qui est censé être un outil d’exécution.
Nous voulons fluidifier le parcours des voyageurs et en même temps, nous voulons qu’il y ait des systèmes de contrôle en amont pour que les voyages non essentiels ne soient pas réalisés. C’est la direction que ça prend.
A terme, le Quick tester sera un outil de qualification et d’aide à la décision pour le manager dans le cadre de Workflow approval.
Aujourd’hui, 98% des déplacements sont approuvés. Les manageurs ne peuvent pas être plus strictes, car ils n’ont pas les informations.
En réalité, pour répondre à des objectifs de réduction de 15 à 20% des volumes de déplacements, il devrait y avoir beaucoup plus de refus.
TourMaG.com – Quels sont vos autres projets en matière de RSE ?
Saad Berrada : Nous avons déjà commencé à intégrer l’impact carbone des différents modes de transport dès la recherche. Nous travaillons sur la partie hôtellerie et location de voiture.
En parallèle, nous planchons sur une nouvelle version de notre reporting analytic pour le pilotage de l’empreinte carbone.
En 2025, nous proposerons un moteur « green » crossmodal. C’est un gros chantier.
Aujourd’hui, nous étoffons notre inventaire ferroviaire en Europe. C’est la clé de voûte d’une politique green. Il faut commencer à éduquer des gens sur des déplacements européens en train.
La libéralisation du rail et l’introduction de nouveaux acteurs va dans ce sens-là .
Saad Berrada : Aujourd’hui, l’outil met au même niveau les trois critères (financier, social et RSE) alors qu’en fonction de l’entreprise, la pondération sera différente.
Il doit y avoir un calibrage du poids des différents paramètres et des différentes dimensions à mettre en place selon le profil de l’entreprise.
Ensuite, ce qui est complexe dans l’exercice, c’est d’introduire cette brique de prise de décision de voyage dans un outil qui est censé être un outil d’exécution.
Nous voulons fluidifier le parcours des voyageurs et en même temps, nous voulons qu’il y ait des systèmes de contrôle en amont pour que les voyages non essentiels ne soient pas réalisés. C’est la direction que ça prend.
A terme, le Quick tester sera un outil de qualification et d’aide à la décision pour le manager dans le cadre de Workflow approval.
Aujourd’hui, 98% des déplacements sont approuvés. Les manageurs ne peuvent pas être plus strictes, car ils n’ont pas les informations.
En réalité, pour répondre à des objectifs de réduction de 15 à 20% des volumes de déplacements, il devrait y avoir beaucoup plus de refus.
TourMaG.com – Quels sont vos autres projets en matière de RSE ?
Saad Berrada : Nous avons déjà commencé à intégrer l’impact carbone des différents modes de transport dès la recherche. Nous travaillons sur la partie hôtellerie et location de voiture.
En parallèle, nous planchons sur une nouvelle version de notre reporting analytic pour le pilotage de l’empreinte carbone.
En 2025, nous proposerons un moteur « green » crossmodal. C’est un gros chantier.
Aujourd’hui, nous étoffons notre inventaire ferroviaire en Europe. C’est la clé de voûte d’une politique green. Il faut commencer à éduquer des gens sur des déplacements européens en train.
La libéralisation du rail et l’introduction de nouveaux acteurs va dans ce sens-là .
"La mission de Fairjungle n’est pas de faire de la billetterie"
TourMaG.com - Vous faites de la RSE votre cheval de bataille.
Saad Berrada : La mission de Fairjungle n’est pas de faire de la billetterie. Nous ne sommes pas là pour faire voyager les gens, ou en tous cas pas quand ce n’est pas nécessaire.
Cela peut paraître contre-intuitif, mais nous voulons sortir de ce paradigme. Nous voulons que les gens nous voient comme un outil d’aide à la décision et à la productivité pour atteindre leurs objectifs de réduction carbone et de budget et non pas être simplement un autre SBT ou agence de voyages.
TourMaG.com – D’autres acteur du voyage d’affaires ont adopté un positionnement RSE. Est-ce la suite logique du développement de l’agence de voyages ?
Saad Berrada : Il y a un mouvement naturel de l’industrie et une prise de conscience ces dernières années de la dimension RSE.
Nous passons d’un mouvement historiquement de niche à un mouvement de masse. Toutes les entreprises vont devoir répondre à des normes RSE de plus en plus restrictives.
Toutes les agences de voyages vont devoir s’adapter pour incorporer la dimension RSE dans leur proposition de valeur.
L’avantage majeur que nous avons par rapport à d’autres est que nous sommes le seul acteur à proposer une solution RSE intégrée. Nous sommes une agence de voyages propriétaire de son outil.
Les autres sont dépendants des initiatives de certains de leurs fournisseurs, SBT, ou des initiatives propres à l’agence.
On ne peut pas à la fois être incentivé sur le volume et avoir un outil RSE. C’est contradictoire.
Label Positive Company : "La RSE est une opportunité, un vecteur de business" 🔑
TourMaG.com – Justement, la RSE va-t-elle contraindre les agences de voyages à revoir leur business model ?
Saad Berrada : Complètement. La RSE introduit une friction structurelle entre l’avion et le train. Ce n’est pas la même rentabilité entre vendre un billet d’avion et un billet de train.
Cela va forcément pousser les entreprises à repenser leur model, pour aligner les intérêts RSE du client et le business model de l’agence.
Pour nous c’est naturel. Nous sommes un modèle SAAS, avec un service tout compris.
Notre proposition de valeur est claire. Nous vendons un outil de productivité et les services d’une agence derrière. Nous sommes là pour vous faire atteindre les objectifs et non pour maximiser la marge sur chaque billet.
Dans un monde idéal, il serait possible d’incentiver les agences de voyages sur les économies de carbone et de budget qu’elle permet de faire à l’entreprise, mais nous en sommes encore loin.
Saad Berrada : La mission de Fairjungle n’est pas de faire de la billetterie. Nous ne sommes pas là pour faire voyager les gens, ou en tous cas pas quand ce n’est pas nécessaire.
Cela peut paraître contre-intuitif, mais nous voulons sortir de ce paradigme. Nous voulons que les gens nous voient comme un outil d’aide à la décision et à la productivité pour atteindre leurs objectifs de réduction carbone et de budget et non pas être simplement un autre SBT ou agence de voyages.
TourMaG.com – D’autres acteur du voyage d’affaires ont adopté un positionnement RSE. Est-ce la suite logique du développement de l’agence de voyages ?
Saad Berrada : Il y a un mouvement naturel de l’industrie et une prise de conscience ces dernières années de la dimension RSE.
Nous passons d’un mouvement historiquement de niche à un mouvement de masse. Toutes les entreprises vont devoir répondre à des normes RSE de plus en plus restrictives.
Toutes les agences de voyages vont devoir s’adapter pour incorporer la dimension RSE dans leur proposition de valeur.
L’avantage majeur que nous avons par rapport à d’autres est que nous sommes le seul acteur à proposer une solution RSE intégrée. Nous sommes une agence de voyages propriétaire de son outil.
Les autres sont dépendants des initiatives de certains de leurs fournisseurs, SBT, ou des initiatives propres à l’agence.
On ne peut pas à la fois être incentivé sur le volume et avoir un outil RSE. C’est contradictoire.
Label Positive Company : "La RSE est une opportunité, un vecteur de business" 🔑
TourMaG.com – Justement, la RSE va-t-elle contraindre les agences de voyages à revoir leur business model ?
Saad Berrada : Complètement. La RSE introduit une friction structurelle entre l’avion et le train. Ce n’est pas la même rentabilité entre vendre un billet d’avion et un billet de train.
Cela va forcément pousser les entreprises à repenser leur model, pour aligner les intérêts RSE du client et le business model de l’agence.
Pour nous c’est naturel. Nous sommes un modèle SAAS, avec un service tout compris.
Notre proposition de valeur est claire. Nous vendons un outil de productivité et les services d’une agence derrière. Nous sommes là pour vous faire atteindre les objectifs et non pour maximiser la marge sur chaque billet.
Dans un monde idéal, il serait possible d’incentiver les agences de voyages sur les économies de carbone et de budget qu’elle permet de faire à l’entreprise, mais nous en sommes encore loin.