Publication de Carbone 4 sur "Repenser ensemble le tourisme et la mobilité" - Crédit photo : Depositphotos @blauananas
Il y a deux façons de lire l'actualité, soit en prenant les faits sans les remettre dans leur contexte soit en ayant un regard critique.
Bonne nouvelle, la France aurait réduit ses émissions de CO2 en 2022, sauf qu'il existe une lecture un peu moins rose ou verte de cette annonce. Cette réduction est encore très éloignée des besoins du pays pour faire face à ses engagements.
Les émissions de gaz à effet de serre se sont contractées de 2,5% l'année passée, selon le Citepa, sauf que ce chiffre est loin des objectifs français et européens pour réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre à horizon 2030.
C'est dans ce joyeux contexte, quand même encourageant, que Carbone 4 a publié son rapport intitulé "Repenser ensemble le tourisme et la mobilité dans le cadre d’une transition bas carbone".
Et mauvaise nouvelle, 77% des émissions des touristes nationaux et entrants sont générées par la mobilité, et plus particulièrement 41 % par le transport aérien.
"La croissance rapide de l’industrie du tourisme a été stimulée par un accès rapide et bon marché aux ressources énergétiques des transports basé sur la conviction d’un accès illimité à l’énergie, et la faible taxe sur le carburéacteur susmentionnée qui a amélioré la compétitivité du transport aérien par rapport aux autres modes de transport," introduit le document.
Bonne nouvelle, la France aurait réduit ses émissions de CO2 en 2022, sauf qu'il existe une lecture un peu moins rose ou verte de cette annonce. Cette réduction est encore très éloignée des besoins du pays pour faire face à ses engagements.
Les émissions de gaz à effet de serre se sont contractées de 2,5% l'année passée, selon le Citepa, sauf que ce chiffre est loin des objectifs français et européens pour réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre à horizon 2030.
C'est dans ce joyeux contexte, quand même encourageant, que Carbone 4 a publié son rapport intitulé "Repenser ensemble le tourisme et la mobilité dans le cadre d’une transition bas carbone".
Et mauvaise nouvelle, 77% des émissions des touristes nationaux et entrants sont générées par la mobilité, et plus particulièrement 41 % par le transport aérien.
"La croissance rapide de l’industrie du tourisme a été stimulée par un accès rapide et bon marché aux ressources énergétiques des transports basé sur la conviction d’un accès illimité à l’énergie, et la faible taxe sur le carburéacteur susmentionnée qui a amélioré la compétitivité du transport aérien par rapport aux autres modes de transport," introduit le document.
Tourisme : une mobilité à repenser en faisant baisser la part de l'aérien.
"Tout serveur de café parisien et tout employé d'hôtel près des châteaux de la Loire est donc, pour une large part, un prestataire annexe du transport aérien (et du transport en voiture pour le reste).
Ce n'était pas l'objet de l'analyse réalisée, mais il est évident que l'avenir de ces emplois se pose dans un monde où nous aurions moins la possibilité d'avoir la bougeotte, et pour le moment cette question n'a pas l'air d'émouvoir grand monde au sein des milieux économiques et acteurs publics concernés," explique Jean-Marc Jancovici, associé Carbone 4 et président The Shift Project.
Cette dépendance à la mobilité carbonée sera l'un des grands défis de l'industrie touristique.
A lire : 67% des Français favorables à la taxation de l'aérien
Alors que certaines solutions existent, comme la Bulle Verte lauréate des Césars du Voyage Responsable, à grande échelle rien ou presque ne se passe. Et c'est bien tout le problème.
Et d'après le rapport de Carbone 4 pour être dans les clous des Accords de Paris à horizon 2050, nous n'aurons pas d'autres choix que de revoir notre mobilité, surtout si "technosolutionniste" ne fonctionne pas.
Jusqu'à preuve du contraire aucune solution n'est encore en mesure d'être déployée de façon industrielle et systémique pour permettre à l'aérien de se décarboner.
A lire : Climat : "la techno ne nous sauvera pas, il faut moins voyager"
Dans le cas présent, si aucun miracle technologique n'apparait, alors la micromobilité et les modes de transport public prendront une part de plus en plus importante dans la façon dont se déplaceront les voyageurs.
Ce n'était pas l'objet de l'analyse réalisée, mais il est évident que l'avenir de ces emplois se pose dans un monde où nous aurions moins la possibilité d'avoir la bougeotte, et pour le moment cette question n'a pas l'air d'émouvoir grand monde au sein des milieux économiques et acteurs publics concernés," explique Jean-Marc Jancovici, associé Carbone 4 et président The Shift Project.
Cette dépendance à la mobilité carbonée sera l'un des grands défis de l'industrie touristique.
A lire : 67% des Français favorables à la taxation de l'aérien
Alors que certaines solutions existent, comme la Bulle Verte lauréate des Césars du Voyage Responsable, à grande échelle rien ou presque ne se passe. Et c'est bien tout le problème.
Et d'après le rapport de Carbone 4 pour être dans les clous des Accords de Paris à horizon 2050, nous n'aurons pas d'autres choix que de revoir notre mobilité, surtout si "technosolutionniste" ne fonctionne pas.
Jusqu'à preuve du contraire aucune solution n'est encore en mesure d'être déployée de façon industrielle et systémique pour permettre à l'aérien de se décarboner.
A lire : Climat : "la techno ne nous sauvera pas, il faut moins voyager"
Dans le cas présent, si aucun miracle technologique n'apparait, alors la micromobilité et les modes de transport public prendront une part de plus en plus importante dans la façon dont se déplaceront les voyageurs.
Tourisme : "avoir un plan B un peu à l'avance" selon Jean-Marc Jancovici
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Si tel est le cas, alors tout le secteur devra se repenser.
"Dans le cadre de la décarbonation de l'économie, il est risqué de parier sur le tourisme lointain à l'avenir.
Dans le monde fini, sa baisse se fera en effet de gré (baisse organisée et rapide des émissions de l'avion, que la technique ne peut compenser) ou de force : pénuries croissantes d'énergie fossile, et/ou restrictions brutales de déplacement issues d'événements cohérents avec beaucoup de monde et moins d'énergie : pandémies, crises politiques ou économiques, etc.
Il serait sage d'avoir un plan B un peu à l'avance," estime Jean-Marc Jancovici.
Alors que les compagnies low-cost gagnent du terrain même sur les trajets nationaux, le tourisme va devoir se repenser et les touristes changer leurs habitudes.
Il est conseillé donc de mettre fin à la dépendance par les compagnies aériennes des aides des régions, créer de nouveaux services de micromobilité sur les sites de vacances et s'intéresser au cas des loueurs de voitures.
De plus, le rapport recommande que "de provoquer un changement de comportement implique, en pratique, de transformer le cadre collectif tel que la désirabilité, l’accessibilité ou la légitimité, d’une société qui est aujourd’hui structurée autour de la valeur de l’abondance.
La valorisation sociale de la suffisance doit devenir un projet sociopolitique, associé à des promesses positives."
La transition est donc entre les mains des institutions, des entreprises et des consommateurs/voyageurs.
"Dans le cadre de la décarbonation de l'économie, il est risqué de parier sur le tourisme lointain à l'avenir.
Dans le monde fini, sa baisse se fera en effet de gré (baisse organisée et rapide des émissions de l'avion, que la technique ne peut compenser) ou de force : pénuries croissantes d'énergie fossile, et/ou restrictions brutales de déplacement issues d'événements cohérents avec beaucoup de monde et moins d'énergie : pandémies, crises politiques ou économiques, etc.
Il serait sage d'avoir un plan B un peu à l'avance," estime Jean-Marc Jancovici.
Alors que les compagnies low-cost gagnent du terrain même sur les trajets nationaux, le tourisme va devoir se repenser et les touristes changer leurs habitudes.
Il est conseillé donc de mettre fin à la dépendance par les compagnies aériennes des aides des régions, créer de nouveaux services de micromobilité sur les sites de vacances et s'intéresser au cas des loueurs de voitures.
De plus, le rapport recommande que "de provoquer un changement de comportement implique, en pratique, de transformer le cadre collectif tel que la désirabilité, l’accessibilité ou la légitimité, d’une société qui est aujourd’hui structurée autour de la valeur de l’abondance.
La valorisation sociale de la suffisance doit devenir un projet sociopolitique, associé à des promesses positives."
La transition est donc entre les mains des institutions, des entreprises et des consommateurs/voyageurs.