Neruda, plus tard accompagné de sa femme Matilde, façonna la maison à son goût, l’agrandissant, personnalisant les pièces et les extérieurs, installant notamment un bar « à la parisienne » et une barque de pêcheur, où il aimait prendre l’apéritif avec ses amis - DR : J-F.R.
Les grands poètes ne meurent jamais. En visitant la maison de Pablo Neruda, refuge de bois et de pierre posé en vigie au dessus de l’océan Pacifique, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Santiago, on peut mesurer la valeur de l’adage.
Comme si elle était encore habitée, des masques du monde, des papillons, des objets nautiques et cartographiques, un cheval de bois sauvé d’un vieux commerce chilien, des bouteilles ramenées de Paris, des objets de son sud natal amassés au fil des ans… trônent dans la demeure de Neruda.
Cette profusion compulsive évoque Victor Hugo et sa maison de Jersey, remplie de souvenirs chinés sur les marchés et chez les antiquaires.
Elle rappelle aussi la passion de Jacques Prévert pour les beaux objets, amassés dans sa maison d’Omonville-la-Petite, dans le Cotentin, au gré de pérégrinations marchandes avec sa femme Janine.
A Isla Negra, tout souligne la vie voyageuse de Pablo Neruda.
Exilé en Europe durant le régime de González Videla, ami d’Allende - qu’il reçut à Isla Negra, de même que nombre d’intellectuels, tel Régis Debray -, communiste, diplomate, en poste à Paris comme ambassadeur du Chili en 1971 et 1972, la maison déborde d’objets qui font écho à ses rencontres et « migrations ».
« Je suis revenu de mes voyages. J’ai navigué en construisant la joie », indiquait le poète, jamais totalement coupé de ses racines chiliennes.
Comme si elle était encore habitée, des masques du monde, des papillons, des objets nautiques et cartographiques, un cheval de bois sauvé d’un vieux commerce chilien, des bouteilles ramenées de Paris, des objets de son sud natal amassés au fil des ans… trônent dans la demeure de Neruda.
Cette profusion compulsive évoque Victor Hugo et sa maison de Jersey, remplie de souvenirs chinés sur les marchés et chez les antiquaires.
Elle rappelle aussi la passion de Jacques Prévert pour les beaux objets, amassés dans sa maison d’Omonville-la-Petite, dans le Cotentin, au gré de pérégrinations marchandes avec sa femme Janine.
A Isla Negra, tout souligne la vie voyageuse de Pablo Neruda.
Exilé en Europe durant le régime de González Videla, ami d’Allende - qu’il reçut à Isla Negra, de même que nombre d’intellectuels, tel Régis Debray -, communiste, diplomate, en poste à Paris comme ambassadeur du Chili en 1971 et 1972, la maison déborde d’objets qui font écho à ses rencontres et « migrations ».
« Je suis revenu de mes voyages. J’ai navigué en construisant la joie », indiquait le poète, jamais totalement coupé de ses racines chiliennes.
Une maison de 500 m², en coins et recoins
Marquée du sceau de l’ailleurs autant que de l’attachement au pays, la maison de 500 m², en coins et recoins, séduit.
Mi-marine, mi-ferroviaire, elle dévoile des portes et des corridors étroits, des pièces aux murs tapissés de bois, en forme de coque de navire ou de wagon, ainsi qu’un salon splendide, face à l’océan, investi de figures de proue négociées chez des marchands et dans les cimetières à bateaux.
Neruda les appelait ses « muses inspiratrices ». L’une d’elles, Marie-Céleste, en bois de chêne, provient d’une péniche qui naviguait sur la Seine.
« Sa brune », comme il disait, roulait des larmes de nostalgie, l’humidité condensée s’échappant parfois de ses yeux de verre...
Mi-marine, mi-ferroviaire, elle dévoile des portes et des corridors étroits, des pièces aux murs tapissés de bois, en forme de coque de navire ou de wagon, ainsi qu’un salon splendide, face à l’océan, investi de figures de proue négociées chez des marchands et dans les cimetières à bateaux.
Neruda les appelait ses « muses inspiratrices ». L’une d’elles, Marie-Céleste, en bois de chêne, provient d’une péniche qui naviguait sur la Seine.
« Sa brune », comme il disait, roulait des larmes de nostalgie, l’humidité condensée s’échappant parfois de ses yeux de verre...
Bar « à la parisienne » et barque de pêcheur
Neruda écrivit aussi beaucoup à Isla Negra, notamment dans La Coracha, son bureau et sa pièce préférée, remplie de souvenirs du sud chilien.
Il aimait entendre la pluie frapper le toit et contempler la fureur du Pacifique. Pourtant, le poète était tout sauf homme de mer.
« Je ne suis un navigateur qu’en paroles, je préfère avoir les pieds sur terre », reconnaissait-il avec honnêteté.
Cette fascination-répulsion pour l’océan le conduisit, en 1938, à acheter cette maison - l’une des trois qu’il possédait au Chili, avec celles de Santiago et de Valparaiso - à un vieux socialiste espagnol, capitaine de navire.
Neruda, plus tard accompagné de sa femme Matilde, la façonnera à son goût, l’agrandissant, personnalisant les pièces et les extérieurs, installant notamment un bar « à la parisienne » et une barque de pêcheur, où il aimait prendre l’apéritif avec ses amis.
Le poète est enterré à Isla Negra, dans une tombe dressée devant le Pacifique, aux côtés de Matilde.
Ses restes y furent transférés en 1992, 19 ans après sa mort.
Il aimait entendre la pluie frapper le toit et contempler la fureur du Pacifique. Pourtant, le poète était tout sauf homme de mer.
« Je ne suis un navigateur qu’en paroles, je préfère avoir les pieds sur terre », reconnaissait-il avec honnêteté.
Cette fascination-répulsion pour l’océan le conduisit, en 1938, à acheter cette maison - l’une des trois qu’il possédait au Chili, avec celles de Santiago et de Valparaiso - à un vieux socialiste espagnol, capitaine de navire.
Neruda, plus tard accompagné de sa femme Matilde, la façonnera à son goût, l’agrandissant, personnalisant les pièces et les extérieurs, installant notamment un bar « à la parisienne » et une barque de pêcheur, où il aimait prendre l’apéritif avec ses amis.
Le poète est enterré à Isla Negra, dans une tombe dressée devant le Pacifique, aux côtés de Matilde.
Ses restes y furent transférés en 1992, 19 ans après sa mort.