Régulièrement des TO français qui ont tenté l’aventure de se développer en Belgique se sont cassés les dents sur ce marché. En cause, la non-adaptation de leurs services, procédures et politiques commerciales aussi bien aux conditions locales du pays qui se composent en fait de deux sous-marchés distincts (néerlandophone et francophone), à la législation qui rend le TO seul responsable du produit et à la structure même du marché des professionnels (domination totale par deux grands groupes contrôlant 80 % des forfaits).
Le transsibérien avec Pouchkine Tours
Pour le compte de médias belges, nous avons accompagné des clients qui avaient souscrit à l’un des produits phares de Pouchkine Tours. Le voyage se décomposait en plus du train lui-même à des séjours de trois jours à Moscou, en mongolie et à Pékin. Le groupe se composait essentiellement de Bretons et de Parisiens.
Une fois n’est pas coutume, nous allons directement à la conclusion pour dire que moyennant l’adaptation des conditions générales de Pouchkine Tours et à la mise en conformité à la législation belge en ce qui concerne la tarification, les produits de ce TO correspond parfaitement au marché francophone belge.
Le positif
Nous allons point par point analyser le produit au niveau technique. Pour des raisons d’exclusivité demandée par l’un des journaux belge nous ne pouvons en effet publier un reportage complet sur le voyage lui-même.
L’accompagnement
En dehors des vols Paris/Moscou et Pékin/Paris, le groupe a été en permanence encadré par des guides-accompagnateurs parlant parfaitement le français. Le professionnalisme de ceux-ci est à citer en exemple avec cependant une petite faiblesse pour la partie chinoise (nous y reviendrons plus loin).
Contrairement à certains autres opérateurs français qui proposent également le transsibérien, le fait de proposer un accompagnateur russe pendant le voyage en train nous semble un plus indéniable.
Les visites
Les visites des villes locales s’apparentent en fait à de véritable city-trip guidés. Ici on perçoit toute la plus value provenant de l’expérience d’un autocariste professionnel. Les participants ont pu découvrir pour chacune des cités visitées l’essentiel des incontournables.
Les explications fournies étaient d’un haut niveau qualitatif. Mais plus est, entre les sites visités, les guides ont fourni sans (trop) d’hésitations des données au sujet de la vie courante de ces trois pays qui ont basculé du communisme au libéralisme. (Au vu de ce que nous avons pu voir à Pékin, la Chine ne porte plus que le nom de République Populaire. Le comportement des Chinois professant dans le tourisme est tout ce qu’il y a de plus capitaliste…)
Le choix des hôtels
Le choix des hébergements nous a semblé avoir été fait plus que valablement. L’Ukraine à Moscou est un choix judicieux. Cet établissement situé dans l'un des gratte-ciel stalinien est en lui-même le symbole même de la transition entre les époques soviétiques et celle du libre marché.
Le Banyadol à Oulan-Bator, classifié 4 étoiles localement mais ne valant en fait qu’un trois étoiles en norme belge est également un exemple type d’une structure réalisée sous l’époque communiste et obligé de s’adapter aux normes occidentales.
Une nuitée en yourte en Mongolie était également au programme. Ce fut une expérience curieuse. Comme il s’agissait d’un campement d’une trentaine de yourtes, l’authenticité n’était pas au rendez-vous. Mais, la gentillesse et la qualité de l’accueil du personnel local compensaient largement ce manque.
Le Suyuan-Jinjiang à Pékin est lui la démonstration vivante que la Révolution Culturelle et le Grand Bon en Avant appartiennent au passé.
Le parcours en train
Sauf pour les touristes individuels qui préféreront le luxueux inconfort de devoir partager leurs compartiments couchettes avec des Russes, Mongols ou Chinois, l’option d’un wagon réservé au groupe est excellent.
Le seul handicap étant que les passagers ont une tendance à rester groupé et à ne pas rencontrer les autochtones. Par contre, les échanges de points de vue entre touristes ont pu être valorisés.
Autre avantage, en allotant un wagon particulier pour le groupe, le niveau de confort est nettement renforcé par rapport aux wagons utilisés.
Les repas
Si les repas dans les villes s’apparentaient plutôt à la cuisine habituelle des circuits : une once de repas traditionnels édulcoré pour satisfaire les palais occidentaux. Par contre, dans les wagons-restaurants du transsibérien les participants ont pu mieux cerner les différences entre les cuisines russe, mongole et chinoise.
Les points négatifs
En fait comme points négatifs, nous en retenons un qui nous semble de taille. Il s’agit du comportement de l’agence réceptive chinoise. Sergeï, le guide accompagnateur russe nous a souligné avec raison : « En Russie et en Mongolie, nous essayons de recevoir les touristes comme des hôtes à qui nous essayons de montrer les beautés de nos pays. En Chine, les touristes sont considérés comme des porte-monnaies ambulants. »
Et de fait, sur les trois jours passés, le groupe a eu l’occasion de passer dans pas moins de 7 shoppings. Avec une moyenne d’une heure dans chacun d’entre eux, cela fait pas mal de temps perdu qui n’a pas été consacré à des visites plus intéressantes.
Dans l’ordre, il y a eu la boutique de la Cité Interdite, la visite d’un centre commerciale dédié à la soie, une démonstration avec achats à la clé d’un salon de thé, la découverte d’un atelier avec magasin d’un atelier de cloisonnés, un arrêt prolongé à une sorte de supermarché dédié aux touristes jouxtant un restaurant style hall de gare, à une démonstration de médecine traditionnelle chinoise avec consultation gratuite d’un médecin mais avec achats des médicaments prescrits et pour terminer, sur la route de l’aéroport du retour, un passage à un centre de perles de cultures…
Interrogé à ce sujet, Michel Salaun a eu comme commentaire : «Malgré nos demandes répétées, ils recommencent… ».
Nous avons interrogé deux TO belges travaillant la Chine, Best Tours et 7 Plus. Ilse Van Strijchem, product manager Chine de 7 Plus : « Nous sommes très attentif en ce qui concerne le problème shopping en Chine. Nous tenons à ce qu’il n’y ait pas d’exagération de la part des guides et des AGV réceptives. En fait sur un circuit de 14 jours, nous ne tolérons que 4 arrêts organisés dans des « centres » artisanaux ».
Quant à Best Tours, Frank Bosteels, porte-parole : « Notre objectif est de marginaliser le shopping en Chine. Plus précisément nous imposons la règle de 1 shopping maximum par étape. Mais, je reconnais que même si je l’interdis tout à fait, je trouve encore des guides et des chauffeurs qui s’arangent pour contourner cette règle. Dans le cas de ce voyage à Pékin, je peux m’imaginer que dans le cas des Français, c’est un moyen pour les réceptifs de se faire de l’argent ».
En conclusion
L’expérience vécue avec Pouchkine Tours nous a montré que ce TO a sa place en Belgique. Par rapport aux autres opérateurs de niche, les circuits proposés se situent au même niveau que Best Tours, Escape ou 7 Plus.
Les seuls handicaps, en dehors des conditions générales et tarifaires, se situent dans l’obligation de transiter par Paris CDG et dans la faiblesse de sa distribution en Wallonie. Problèmes qui peuvent être, à notre avis, facilement réglés avec le temps.
Le transsibérien avec Pouchkine Tours
Pour le compte de médias belges, nous avons accompagné des clients qui avaient souscrit à l’un des produits phares de Pouchkine Tours. Le voyage se décomposait en plus du train lui-même à des séjours de trois jours à Moscou, en mongolie et à Pékin. Le groupe se composait essentiellement de Bretons et de Parisiens.
Une fois n’est pas coutume, nous allons directement à la conclusion pour dire que moyennant l’adaptation des conditions générales de Pouchkine Tours et à la mise en conformité à la législation belge en ce qui concerne la tarification, les produits de ce TO correspond parfaitement au marché francophone belge.
Le positif
Nous allons point par point analyser le produit au niveau technique. Pour des raisons d’exclusivité demandée par l’un des journaux belge nous ne pouvons en effet publier un reportage complet sur le voyage lui-même.
L’accompagnement
En dehors des vols Paris/Moscou et Pékin/Paris, le groupe a été en permanence encadré par des guides-accompagnateurs parlant parfaitement le français. Le professionnalisme de ceux-ci est à citer en exemple avec cependant une petite faiblesse pour la partie chinoise (nous y reviendrons plus loin).
Contrairement à certains autres opérateurs français qui proposent également le transsibérien, le fait de proposer un accompagnateur russe pendant le voyage en train nous semble un plus indéniable.
Les visites
Les visites des villes locales s’apparentent en fait à de véritable city-trip guidés. Ici on perçoit toute la plus value provenant de l’expérience d’un autocariste professionnel. Les participants ont pu découvrir pour chacune des cités visitées l’essentiel des incontournables.
Les explications fournies étaient d’un haut niveau qualitatif. Mais plus est, entre les sites visités, les guides ont fourni sans (trop) d’hésitations des données au sujet de la vie courante de ces trois pays qui ont basculé du communisme au libéralisme. (Au vu de ce que nous avons pu voir à Pékin, la Chine ne porte plus que le nom de République Populaire. Le comportement des Chinois professant dans le tourisme est tout ce qu’il y a de plus capitaliste…)
Le choix des hôtels
Le choix des hébergements nous a semblé avoir été fait plus que valablement. L’Ukraine à Moscou est un choix judicieux. Cet établissement situé dans l'un des gratte-ciel stalinien est en lui-même le symbole même de la transition entre les époques soviétiques et celle du libre marché.
Le Banyadol à Oulan-Bator, classifié 4 étoiles localement mais ne valant en fait qu’un trois étoiles en norme belge est également un exemple type d’une structure réalisée sous l’époque communiste et obligé de s’adapter aux normes occidentales.
Une nuitée en yourte en Mongolie était également au programme. Ce fut une expérience curieuse. Comme il s’agissait d’un campement d’une trentaine de yourtes, l’authenticité n’était pas au rendez-vous. Mais, la gentillesse et la qualité de l’accueil du personnel local compensaient largement ce manque.
Le Suyuan-Jinjiang à Pékin est lui la démonstration vivante que la Révolution Culturelle et le Grand Bon en Avant appartiennent au passé.
Le parcours en train
Sauf pour les touristes individuels qui préféreront le luxueux inconfort de devoir partager leurs compartiments couchettes avec des Russes, Mongols ou Chinois, l’option d’un wagon réservé au groupe est excellent.
Le seul handicap étant que les passagers ont une tendance à rester groupé et à ne pas rencontrer les autochtones. Par contre, les échanges de points de vue entre touristes ont pu être valorisés.
Autre avantage, en allotant un wagon particulier pour le groupe, le niveau de confort est nettement renforcé par rapport aux wagons utilisés.
Les repas
Si les repas dans les villes s’apparentaient plutôt à la cuisine habituelle des circuits : une once de repas traditionnels édulcoré pour satisfaire les palais occidentaux. Par contre, dans les wagons-restaurants du transsibérien les participants ont pu mieux cerner les différences entre les cuisines russe, mongole et chinoise.
Les points négatifs
En fait comme points négatifs, nous en retenons un qui nous semble de taille. Il s’agit du comportement de l’agence réceptive chinoise. Sergeï, le guide accompagnateur russe nous a souligné avec raison : « En Russie et en Mongolie, nous essayons de recevoir les touristes comme des hôtes à qui nous essayons de montrer les beautés de nos pays. En Chine, les touristes sont considérés comme des porte-monnaies ambulants. »
Et de fait, sur les trois jours passés, le groupe a eu l’occasion de passer dans pas moins de 7 shoppings. Avec une moyenne d’une heure dans chacun d’entre eux, cela fait pas mal de temps perdu qui n’a pas été consacré à des visites plus intéressantes.
Dans l’ordre, il y a eu la boutique de la Cité Interdite, la visite d’un centre commerciale dédié à la soie, une démonstration avec achats à la clé d’un salon de thé, la découverte d’un atelier avec magasin d’un atelier de cloisonnés, un arrêt prolongé à une sorte de supermarché dédié aux touristes jouxtant un restaurant style hall de gare, à une démonstration de médecine traditionnelle chinoise avec consultation gratuite d’un médecin mais avec achats des médicaments prescrits et pour terminer, sur la route de l’aéroport du retour, un passage à un centre de perles de cultures…
Interrogé à ce sujet, Michel Salaun a eu comme commentaire : «Malgré nos demandes répétées, ils recommencent… ».
Nous avons interrogé deux TO belges travaillant la Chine, Best Tours et 7 Plus. Ilse Van Strijchem, product manager Chine de 7 Plus : « Nous sommes très attentif en ce qui concerne le problème shopping en Chine. Nous tenons à ce qu’il n’y ait pas d’exagération de la part des guides et des AGV réceptives. En fait sur un circuit de 14 jours, nous ne tolérons que 4 arrêts organisés dans des « centres » artisanaux ».
Quant à Best Tours, Frank Bosteels, porte-parole : « Notre objectif est de marginaliser le shopping en Chine. Plus précisément nous imposons la règle de 1 shopping maximum par étape. Mais, je reconnais que même si je l’interdis tout à fait, je trouve encore des guides et des chauffeurs qui s’arangent pour contourner cette règle. Dans le cas de ce voyage à Pékin, je peux m’imaginer que dans le cas des Français, c’est un moyen pour les réceptifs de se faire de l’argent ».
En conclusion
L’expérience vécue avec Pouchkine Tours nous a montré que ce TO a sa place en Belgique. Par rapport aux autres opérateurs de niche, les circuits proposés se situent au même niveau que Best Tours, Escape ou 7 Plus.
Les seuls handicaps, en dehors des conditions générales et tarifaires, se situent dans l’obligation de transiter par Paris CDG et dans la faiblesse de sa distribution en Wallonie. Problèmes qui peuvent être, à notre avis, facilement réglés avec le temps.