L’Association Française du Travel Management (AFTM) a organisé un webinar, jeudi 15 décembre 2022, animé par François Xavier Izenic. L'occasion de dresser un bilan de l'année 2022 et de voir quelles sont les perspectives pour 2023 dans le voyage d'affaires – capture d’écran
2023 pointe le bout de son nez, quel bilan tirer de 2022 ? Si le voyage d’affaires est reparti, l’activité reste marquée par une baisse du nombre de déplacements et l'inflation.
« En transaction, nos chiffres de 2022 sont au-dessus de ceux de 2019. En volume, nous sommes en deçà, car nous avons moins de voyages en Asie notamment en Chine », précise Philippe Vanasch, travel manager de Décathlon.
A l’inverse, le segment corporate de la compagnie aérienne Aeroméxico a profité de la fermeture de l’Asie. « Le corpo se rapproche à toute vitesse du niveau de 2019. Nous avons eu une accélération depuis septembre », affirme Emmanuel Oswald, directeur Commercial France de la compagnie Aeromexico.
Amadeus a fait de l’Amérique « un axe important » ,selon Jean-Christophe Carette, directeur commercial France d’Amadeus Cytric Solutions. « C’est une excellente année. Nous avons acquis de nouveaux clients. Le groupe atteint 87% de ce qu’il faisait en 2019 », complète-t-il.
Les nouvelles tendances de consommation des voyageurs d’affaires ont également boosté l’activité des hôteliers, avec des déplacements moins fréquents, mais plus longs. « Le deuxième semestre a connu une belle relance de la croissance. 2022 est une année record », note Aurélien Rodriguez, pre-sales& distribution director de HCorpo.
Quelles sont les perspectives pour 2023 ? Si de son côté BCD Travel atteint 70% du volume de l’année de référence, 2019. « Le début d’année a été mou, l’été calme et la fin s’annonce compliquée », souligne Laurent Bensaid, directeur account management France chez BCD Travel, avant de pointer du doigt : « l’impact des consommations énergétiques, la reprise mollassonne de l’Asie et des mesures prises par les entreprises. L’industrie est repartie très tôt dès avril, contrairement au tertiaire. »
Sans compter sur la vigilance des PME et l’impact de la RSE. Difficile dans ce contexte de se prononcer sur le cru 2023.
« En transaction, nos chiffres de 2022 sont au-dessus de ceux de 2019. En volume, nous sommes en deçà, car nous avons moins de voyages en Asie notamment en Chine », précise Philippe Vanasch, travel manager de Décathlon.
A l’inverse, le segment corporate de la compagnie aérienne Aeroméxico a profité de la fermeture de l’Asie. « Le corpo se rapproche à toute vitesse du niveau de 2019. Nous avons eu une accélération depuis septembre », affirme Emmanuel Oswald, directeur Commercial France de la compagnie Aeromexico.
Amadeus a fait de l’Amérique « un axe important » ,selon Jean-Christophe Carette, directeur commercial France d’Amadeus Cytric Solutions. « C’est une excellente année. Nous avons acquis de nouveaux clients. Le groupe atteint 87% de ce qu’il faisait en 2019 », complète-t-il.
Les nouvelles tendances de consommation des voyageurs d’affaires ont également boosté l’activité des hôteliers, avec des déplacements moins fréquents, mais plus longs. « Le deuxième semestre a connu une belle relance de la croissance. 2022 est une année record », note Aurélien Rodriguez, pre-sales& distribution director de HCorpo.
Quelles sont les perspectives pour 2023 ? Si de son côté BCD Travel atteint 70% du volume de l’année de référence, 2019. « Le début d’année a été mou, l’été calme et la fin s’annonce compliquée », souligne Laurent Bensaid, directeur account management France chez BCD Travel, avant de pointer du doigt : « l’impact des consommations énergétiques, la reprise mollassonne de l’Asie et des mesures prises par les entreprises. L’industrie est repartie très tôt dès avril, contrairement au tertiaire. »
Sans compter sur la vigilance des PME et l’impact de la RSE. Difficile dans ce contexte de se prononcer sur le cru 2023.
Le paiement devient virtuel
Autre sujet abordé au cours de ce webinaire : le mode de paiement.
« La génération de nouvelles de cartes virtuelles est en train d’arriver, beaucoup de fournisseurs voyages se mettent sur l’univers du paiement : TripActions avec son produit Liquid, HRS a racheté Paypense, Sabre a fait l’acquisition de Conferma, Amadeus a annoncé il y a quelques jours le lancement de sa solution de paiement », contextualise François-Xavier Izenic, animateur de l’événement.
« Il y a de vrais intérêts, pour les fournisseurs. Cela complète la demande sur le voyage. Ça peut aussi garantir un revenu aux fournisseurs même en temps de crise », analyse Philippe Vanasch, travel manager de Décathlon.
Quid de la confiance accordée à un prestataire du voyage sur du paiement ? « C’est hyper régulé. Ce n’est pas une question de confiance, mais de facilité d’intégration et de levier sur une chaîne de valeur complète », répond le travel manager de l’enseigne de grande distribution de sport.
Si c’est une piste d’amélioration des revenus, « la vraie problématique est que nous sommes dans un monde fragmenté. Qui mieux que les agences pour essayer de faciliter la vie de tous ? », souligne Laurent Bensaid, de BCD Travel, qui a lancé BCD Pay.
Amadeus a annoncé le lancement d’une carte virtuelle. « Nous allons créer dès 2023 une société au sein d’Amadeus spécialisée sur les solutions de paiements.
Pourquoi ? Car dans cette logique de digitalisation de leurs processus, les entreprises ont des attentes énormes sur des solutions end to end, pour gérer l’ensemble des problématiques d’accélération des remboursements, de gestion des paiements multidevises, sécuriser de la data », affirme Jean-Christophe Carette.
« La génération de nouvelles de cartes virtuelles est en train d’arriver, beaucoup de fournisseurs voyages se mettent sur l’univers du paiement : TripActions avec son produit Liquid, HRS a racheté Paypense, Sabre a fait l’acquisition de Conferma, Amadeus a annoncé il y a quelques jours le lancement de sa solution de paiement », contextualise François-Xavier Izenic, animateur de l’événement.
« Il y a de vrais intérêts, pour les fournisseurs. Cela complète la demande sur le voyage. Ça peut aussi garantir un revenu aux fournisseurs même en temps de crise », analyse Philippe Vanasch, travel manager de Décathlon.
Quid de la confiance accordée à un prestataire du voyage sur du paiement ? « C’est hyper régulé. Ce n’est pas une question de confiance, mais de facilité d’intégration et de levier sur une chaîne de valeur complète », répond le travel manager de l’enseigne de grande distribution de sport.
Si c’est une piste d’amélioration des revenus, « la vraie problématique est que nous sommes dans un monde fragmenté. Qui mieux que les agences pour essayer de faciliter la vie de tous ? », souligne Laurent Bensaid, de BCD Travel, qui a lancé BCD Pay.
Amadeus a annoncé le lancement d’une carte virtuelle. « Nous allons créer dès 2023 une société au sein d’Amadeus spécialisée sur les solutions de paiements.
Pourquoi ? Car dans cette logique de digitalisation de leurs processus, les entreprises ont des attentes énormes sur des solutions end to end, pour gérer l’ensemble des problématiques d’accélération des remboursements, de gestion des paiements multidevises, sécuriser de la data », affirme Jean-Christophe Carette.
Reporting TMC : « mauvais », « incomplets », « inexacts »
La question de François-Xavier Izenic était un poil provocatrice : « Les reporting des TMC sont-ils vraiment nuls ? »
Si certains travel manager sont extrêmement sévères et jugent les reporting des TMC « mauvais », « incomplets », « inexactes » ou encore, « inopportuns », Philippe Vanasch, travel manager de Décathlon préfère rappeler que celles-ci doivent composer avec un volume de data important provenant de sources différentes.
« Au cours des 20 dernières années, elles ont évolué en matière de reporting. Elles ont aussi investi sur le volet marketing, avec de beaux fichiers, de beaux graphiques. Je ne suis pas fan de cette partie-là, car il y a un problème de qualité de la donnée. Par exemple, nous allons avoir des tickets qui vont sortir à 10 euros pour un aller/retour en business à New-York. Ça plombe toutes nos statistiques », explique celui qui préfère avoir recours à des fichiers Excel pour effectuer un premier tri.
« La multiplication des sources pose un vrai problème et le tri des données est aujourd'hui quasiment inexistant », abonde Claude Lelièvre, vice-président de l'AFTM, dans un commentaire.
Que répondre aux travel managers qui ne pensent pas pouvoir s’appuyer sur la data des TMC ?
« Elle est certainement plus précise que celle de l’organisme financier, etc.. Encore une fois, on parle de fragmentations. Nous cumulons toutes les données, le rail, l’air, l’hôtel, et on intègre même des datas extérieures. Nous faisons du reporting financier, de sécurité, les tendances, le RSE, le prédictif dans certains cas. Nous avons la capacité de comparer des clients de destination. Ce que personne n’est capable de faire aujourd’hui.
Et on le fait pour un petit transaction fee. Si ce n’est pas parfait, ça ne le sera jamais, car aujourd’hui, la TMC est celle qui a le plus d’informations disponibles et qui permet le meilleur pilotage.
Quand je regarde le nombre de reporting que l’on est capable de sortir et ceux vraiment utilisés par nos clients. Le gap est important. », expose Laurent Bensaid, de BCD Travel, qui convient cependant : « C’est le rôle de l’agence de transformer la donnée, la requalifier, pour qu’elle soit compréhensible pour le travel manager. »
« Le reporting est un besoin primaire de nos clients, alors qu’il arrive très tard dans les appels d’offres », observe Aurélien Rodriguez de Hcorpo, selon qui : « Quand on manipule trop d’intelligence artificielle on commence à avoir des erreurs. La seule donnée fiable est celle issue du paiement. Il faut que nos clients nous challengent beaucoup plus dans les processus d’appel d’offres. »
Si certains travel manager sont extrêmement sévères et jugent les reporting des TMC « mauvais », « incomplets », « inexactes » ou encore, « inopportuns », Philippe Vanasch, travel manager de Décathlon préfère rappeler que celles-ci doivent composer avec un volume de data important provenant de sources différentes.
« Au cours des 20 dernières années, elles ont évolué en matière de reporting. Elles ont aussi investi sur le volet marketing, avec de beaux fichiers, de beaux graphiques. Je ne suis pas fan de cette partie-là, car il y a un problème de qualité de la donnée. Par exemple, nous allons avoir des tickets qui vont sortir à 10 euros pour un aller/retour en business à New-York. Ça plombe toutes nos statistiques », explique celui qui préfère avoir recours à des fichiers Excel pour effectuer un premier tri.
« La multiplication des sources pose un vrai problème et le tri des données est aujourd'hui quasiment inexistant », abonde Claude Lelièvre, vice-président de l'AFTM, dans un commentaire.
Que répondre aux travel managers qui ne pensent pas pouvoir s’appuyer sur la data des TMC ?
« Elle est certainement plus précise que celle de l’organisme financier, etc.. Encore une fois, on parle de fragmentations. Nous cumulons toutes les données, le rail, l’air, l’hôtel, et on intègre même des datas extérieures. Nous faisons du reporting financier, de sécurité, les tendances, le RSE, le prédictif dans certains cas. Nous avons la capacité de comparer des clients de destination. Ce que personne n’est capable de faire aujourd’hui.
Et on le fait pour un petit transaction fee. Si ce n’est pas parfait, ça ne le sera jamais, car aujourd’hui, la TMC est celle qui a le plus d’informations disponibles et qui permet le meilleur pilotage.
Quand je regarde le nombre de reporting que l’on est capable de sortir et ceux vraiment utilisés par nos clients. Le gap est important. », expose Laurent Bensaid, de BCD Travel, qui convient cependant : « C’est le rôle de l’agence de transformer la donnée, la requalifier, pour qu’elle soit compréhensible pour le travel manager. »
« Le reporting est un besoin primaire de nos clients, alors qu’il arrive très tard dans les appels d’offres », observe Aurélien Rodriguez de Hcorpo, selon qui : « Quand on manipule trop d’intelligence artificielle on commence à avoir des erreurs. La seule donnée fiable est celle issue du paiement. Il faut que nos clients nous challengent beaucoup plus dans les processus d’appel d’offres. »
Air France/FCM Travel : "Est-ce que le modèle doit évoluer ? Peut-être. "
Le webinaire s’est clos avec l’affaire qui oppose Air France à FCM Travel.
Qu’est-ce que cela dit des relations entre la compagnie nationale et les TMC ?
« Cela met en évidence que le modèle de distribution des agences de voyages est quand même particulier. Chez BCD on respecte ces consignes. Je pense que c’est le cas chez 99% de nos clients.
La confiance de nos clients en dépend. Est-ce que le modèle doit évoluer ? Peut-être. Est-ce que le NDC génère ce type de tension. Certainement », rétrorque Laurent Bensaïd, directeur account management France chez BCD Travel.
Lire aussi : Air France, FCM Travel : la (juste) rémunération des TMC au cœur du problème
Qu’est-ce que cela dit des relations entre la compagnie nationale et les TMC ?
« Cela met en évidence que le modèle de distribution des agences de voyages est quand même particulier. Chez BCD on respecte ces consignes. Je pense que c’est le cas chez 99% de nos clients.
La confiance de nos clients en dépend. Est-ce que le modèle doit évoluer ? Peut-être. Est-ce que le NDC génère ce type de tension. Certainement », rétrorque Laurent Bensaïd, directeur account management France chez BCD Travel.
Lire aussi : Air France, FCM Travel : la (juste) rémunération des TMC au cœur du problème