Air Austral : J'ai testé pour vous le Mayotte-Paris, avec le nouveau Dreamliner

Cela faisait trente ans que Mayotte l'attendait.

Vendredi 10 juin, le tout nouveau Boeing 787 d'Air Austral a effectué la première liaison directe en l'aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi et Paris Charles de Gaulle.

Il faut désormais moins de 10 heures pour voler jusqu'en métropole, contre 16 ou 17 heures auparavant.

De quoi désenclaver le 101e département français.

Certaines compagnies avaient déjà opéré cette ligne mais seulement de façon saisonnière. Avec deux liaisons par semaine toute l'année, Air Austral s'engage sur le long terme.

Mettre en place un vol régulier au départ de Mayotte n'a pas été une mince affaire à cause de la configuration très particulière de l'aéroport.

La piste très courte (1930 mètres) la colline avoisinante et la météo capricieuse laissent peu d'amplitude dans le choix de l'avion.

Seul le Dreamliner cochait toutes les cases du cahier des charges.

D'autant que la compagnie a réalisé une excellente affaire en rachetant deux appareils refusés en 2011 par leur premier client, la compagnie japonaise ANA, à cause d'un fuselage trop lourd.

"Nous n'avons jamais fait mystère du poids de cet avion et nous assumons notre choix", explique Marie-Joseph Malé, le PDG de la compagnie.

"Cela nous a permis d'avoir des conditions d'achat très intéressantes mais aussi de réduire le temps de livraison pour ce modèle très demandé, avec des délais d'attente allant jusqu'en 2021".

Le PDG assure d'ailleurs que ce surpoids n'aura qu'un impact limité sur les performances de l'appareil.

"Nous avons eu une excellente surprise lors de la livraison à Seattle, avec seulement une tonne de trop par rapport aux modèles plus récents".

Toutefois, lorsque la piste sera trop mouillée, l'avion ne pourra pas décoller à pleine charge. Il fera donc une escale technique pour reprendre du carburant à Nairobi (Kenya) ce qui rajoutera une heure au temps de trajet.

Selon les prévisions, environ 30% des vols seront concernés à partir de septembre prochain.

Air Austral n'a donc pas acheté un "vieil avion" comme certains l'ont laissé entendre dans la presse. Tous les équipements techniques correspondent aux dernières normes et la cabine intérieure est bien entendue totalement neuve.

L'appareil est configuré en bi-classe, avec 18 sièges en Club (affaires) et 244 en économie. Cette classe est équipée de trois rangées de trois sièges dotés d'un pitch plus favorable que sur les Boeing 777 (34 pouces contre 31 pouces).

Les fauteuils disposent d'un repose-pieds ajustable, tout comme les têtières. Une cinquantaine de films récents sont à visionner sur un écran de 9 pouces.

Signalons également les hublots, deux fois plus grands que sur le Boeing 777, qui peuvent s'obscurcir par un procédé "électrochromatique" en pressant un simple bouton.

L'air est beaucoup plus humide que sur les avions d'ancienne génération et les passagers se réveillent sans la désagréable sensation d'être totalement déshydratés.

Cette nouvelle cabine équipera le second Dreamliner d'Air Austral, qui sera livré en octobre, ainsi que les deux nouveaux Boeing 777 également prévu pour l'automne.

La compagnie aura ainsi la flotte la plus jeune de toutes les transporteurs français avec 3 ans d'âge moyen.

La Sematra, l'actionnaire d'Air Austral, est entrée en "discussions exclusives" avec un futur investisseur.

Les deux parties doivent encore s'accorder sur la valorisation de la compagnie et la répartition du capital.

Marie-Joseph Malé estime que ces négociations devraient aboutir d'ici la fin du mois de juillet.

Il refuse en revanche de confirmer le nom de l'acheteur potentiel évoqué dans presse locale : Abdéali Goulamaly.

L'homme d'affaires dirige groupe Océinde dont les activités sont assez larges : la pêche, l'import export ou encore la fibre optique.