Air Caraïbes : des avions remplis mais... à trop bas prix !

La grève d'Air France ne fait pas que des mécontents.

Chez Air Caraïbes par exemple, le mois de septembre, traditionnellement calme, va battre des records grâce aux reports des passagers.

"Cela permet à une clientèle haute contribution de découvrir notre produit, de l'apprécier et peut-être de repartir avec nous" espère Edmond Richard, le directeur commercial.

De quoi finir en beauté l'été 2014, durant lequel la compagnie a séduit un nombre croissant de voyageurs pour atteindre désormais 30% de parts de marché sur les Antilles françaises. Si la Guadeloupe reste stable la Martinique progresse de 3 à 4%.

Mais l'hiver s'annonce beaucoup plus rude et pour plusieurs raisons. Tout d'abord l'épidémie de Chikungunya un peu trop relayée par la presse au goût de la compagnie.

"Cela touche toute la Caraïbe, mais les projecteurs ont été braqués sur nous " déplore Edmond Richard.

La crise économique plombe également le budget des classes moyennes, principale clientèle visée par les Antilles.

Conséquence, les voyageurs réservent toujours plus tard, espérant plus que jamais des promotions.

"Nos remplissages sont de plus en plus tardifs. Même pendant l'été, les clients gens achètent dans le mois de leur départ" déplore Edmond Richard.

Une situation qui dégrade sa recette moyenne. "Le problème, c'est quant le prix d'appel à 399 euros se transforme en tarif permanent" poursuit-il.

Mais il veut rester optimiste. Grâce à la baisse des capacités d'Air France et surtout au retrait jusqu'à fin novembre d'XL Airways Air Caraïbes espère améliorer son yield.

Car si l'arrivée d'XL et de ses petits prix a été bénéfique pour le consommateur, cela n'a pas suffit à remplir sa cabine.

"L'offre d'un quatrième opérateur en basse saison est vouée à l'échec" estime Edmond Richard.

Le marché antillais, particulièrement déséquilibré, est en effet très cher à opérer tout au long de l'année. Mais c'est le prix à payer pour s'y implanter et pour y durer.