Pour comprendre pourquoi le SNPL Air France soutient aujourd'hui la création de bases étrangères pour Transavia, il faut remonter à la genèse du projet.
Nous sommes début septembre 2014.
Alexandre de Juniac, le PDG d'Air France KLM, présente aux investisseurs son nouveau projet Transavia Europe. Il s'agit d'une vaste compagnie paneuropéenne qui doit concurrencer les compagnies low-cost.
A l'époque, il espère la doter d'une flotte de 100 appareils pour un investissement d'un milliard d'euros sur cinq ans.
Une décision à laquelle s'oppose immédiatement le tout puissant syndicat de pilotes SNPL, refusant l'ouverture de bases à l'étranger avec des contrats locaux, craignant un dumping social, et surtout un siphonage des vols Air France par Transavia.
400 millions d'euros de pertes et 14 jours de grève plus tard, le projet est suspendu.
Nous sommes début septembre 2014.
Alexandre de Juniac, le PDG d'Air France KLM, présente aux investisseurs son nouveau projet Transavia Europe. Il s'agit d'une vaste compagnie paneuropéenne qui doit concurrencer les compagnies low-cost.
A l'époque, il espère la doter d'une flotte de 100 appareils pour un investissement d'un milliard d'euros sur cinq ans.
Une décision à laquelle s'oppose immédiatement le tout puissant syndicat de pilotes SNPL, refusant l'ouverture de bases à l'étranger avec des contrats locaux, craignant un dumping social, et surtout un siphonage des vols Air France par Transavia.
400 millions d'euros de pertes et 14 jours de grève plus tard, le projet est suspendu.
Les pilotes hollandais acceptent le développement d'une base à Munich
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Mais Alexandre de Juniac n'a pas dit son dernier mot.
Il décide de négocier avec les pilotes de KLM pour développer Transavia Hollande hors des Pays-Bas.
Ces derniers, pragmatiques, acceptent dans le courant de l'été 2015. La compagnie peut alors confirmer l'ouverture de sa première base à Munich pour mars 2016.
Elle y basera 4 Boeing 737-800 pour exploiter 101 vols par semaine vers 18 destinations. Notons que les équipages seront allemands et bénéficieront de contrats locaux moins avantageux que leurs confrères hollandais.
Etonnamment, cette annonce n'a pas fait bondir le SNPL France. Et pour cause. Le syndicat a réalisé un peu tard que les perspectives de croissance de Transavia allaient lui passer sous le nez.
D'autant qu'avec l'attrition qui se prépare chez Air France par l'application du Plan B il va leur falloir trouver une solution pour éponger le sureffectif.
Il décide de négocier avec les pilotes de KLM pour développer Transavia Hollande hors des Pays-Bas.
Ces derniers, pragmatiques, acceptent dans le courant de l'été 2015. La compagnie peut alors confirmer l'ouverture de sa première base à Munich pour mars 2016.
Elle y basera 4 Boeing 737-800 pour exploiter 101 vols par semaine vers 18 destinations. Notons que les équipages seront allemands et bénéficieront de contrats locaux moins avantageux que leurs confrères hollandais.
Etonnamment, cette annonce n'a pas fait bondir le SNPL France. Et pour cause. Le syndicat a réalisé un peu tard que les perspectives de croissance de Transavia allaient lui passer sous le nez.
D'autant qu'avec l'attrition qui se prépare chez Air France par l'application du Plan B il va leur falloir trouver une solution pour éponger le sureffectif.
Le revirement du SNPL pour sauver l'emploi des pilotes
Cette solution c'est Transavia Europe, qu'ils préfèrent appeler Transavia "périphérique".
Le SNPL Air France a donc demandé à la direction que ses pilotes puissent participer au développement de Transavia Europe avec des contrats Air France détachés.
Il accepterait même une adaptation de ces contrats au niveau de vie du pays ! Un comble lorsqu'on sait qu'il refusait tout net cette opportunité il y a moins d'un an…
En échange de cela, les pilotes s'engageraient enfin à fournir les efforts de productivité demandés dans Perform 2020.
Bien penaud, le SNPL a été obligé de changer son fusil d'épaule pour tenter de préserver l'emploi, mais surtout sa caisse de retraite.
"Environ 1000 pilotes sont au chômage actuellement. L’ouverture de bases hors de notre pays leur permettrait à la fois de trouver du travail, mais aussi de cotiser à notre caisse de retraite du personnel navigant, dont la situation financière est aujourd’hui difficile", explique Philippe Evain, le président du SNPL
Cette caisse possédait jusqu’en 2005 un véritable trésor de guerre soit 12 années de réserves de prestations sans cotisations.
Mais la crise de 2008 ainsi que la chute des effectifs a gravement entamé ses comptes. Sa pérennité est aujourd’hui menacée.
De leur coté, les pilotes de Transavia rongent leur frein, bridés dans leurs velléités de croissance par leurs collègues d'Air France. Une frustration qui s'est traduite dans une lettre, dévoilée par La Tribune et envoyée au PDG Antoine Pussiau.
Ce dernier reste pieds et poings liés par l'accord entre les pilotes d'Air France et leur direction. Il ne dispose d'aucune marge de manœuvre et doit se contenter d'être spectateur. Un comble.
De guerre lasse, il devrait de toute façon quitter son poste d'ici le 1er février 2016, comme l'explique encore La Tribune.
"J'arrive au terme de mon contrat de trois ans et je ne souhaitais pas le renouveler", nous a-t-il précisé. Il faut dire qu'il a trouvé un poste qui ne se refuse pas : responsable de l'Asie chez Air France-KLM.
Dans tous les cas, le statut de PDG de Transavia France va certainement bientôt perdre de sa pertinence. Car les deux compagnies françaises et hollandaises pourraient bientôt ne faire qu'une….
Le SNPL Air France a donc demandé à la direction que ses pilotes puissent participer au développement de Transavia Europe avec des contrats Air France détachés.
Il accepterait même une adaptation de ces contrats au niveau de vie du pays ! Un comble lorsqu'on sait qu'il refusait tout net cette opportunité il y a moins d'un an…
En échange de cela, les pilotes s'engageraient enfin à fournir les efforts de productivité demandés dans Perform 2020.
Bien penaud, le SNPL a été obligé de changer son fusil d'épaule pour tenter de préserver l'emploi, mais surtout sa caisse de retraite.
"Environ 1000 pilotes sont au chômage actuellement. L’ouverture de bases hors de notre pays leur permettrait à la fois de trouver du travail, mais aussi de cotiser à notre caisse de retraite du personnel navigant, dont la situation financière est aujourd’hui difficile", explique Philippe Evain, le président du SNPL
Cette caisse possédait jusqu’en 2005 un véritable trésor de guerre soit 12 années de réserves de prestations sans cotisations.
Mais la crise de 2008 ainsi que la chute des effectifs a gravement entamé ses comptes. Sa pérennité est aujourd’hui menacée.
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