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Air France : le SNPL d'accord pour le lancement de la low-cost étrangère

Transavia Europe de nouveau sur les rails


Après s'être fermement opposé au développement de Transavia Europe fin 2014, le syndicat de pilotes Air France SNPL a changé son fusil d'épaule. Il se dit aujourd'hui ouvert à la création de bases à l'étranger avec du personnel sous contrats locaux pour la filiale low-cost d'Air France. Ce qui pourrait lui permettre de reclasser son sureffectif de pilotes. En échange, il s'engagerait à fournir les efforts de productivité demandés en vain par la direction.


le Vendredi 4 Décembre 2015

Transavia Europe bientôt à nouveau sur les rails ? Photo : Transavia
Transavia Europe bientôt à nouveau sur les rails ? Photo : Transavia
Pour comprendre pourquoi le SNPL Air France soutient aujourd'hui la création de bases étrangères pour Transavia, il faut remonter à la genèse du projet.

Nous sommes début septembre 2014.

Alexandre de Juniac, le PDG d'Air France KLM, présente aux investisseurs son nouveau projet Transavia Europe. Il s'agit d'une vaste compagnie paneuropéenne qui doit concurrencer les compagnies low-cost.

A l'époque, il espère la doter d'une flotte de 100 appareils pour un investissement d'un milliard d'euros sur cinq ans.

Une décision à laquelle s'oppose immédiatement le tout puissant syndicat de pilotes SNPL, refusant l'ouverture de bases à l'étranger avec des contrats locaux, craignant un dumping social, et surtout un siphonage des vols Air France par Transavia.

400 millions d'euros de pertes et 14 jours de grève plus tard, le projet est suspendu.

Les pilotes hollandais acceptent le développement d'une base à Munich

Mais Alexandre de Juniac n'a pas dit son dernier mot.

Il décide de négocier avec les pilotes de KLM pour développer Transavia Hollande hors des Pays-Bas.

Ces derniers, pragmatiques, acceptent dans le courant de l'été 2015. La compagnie peut alors confirmer l'ouverture de sa première base à Munich pour mars 2016.

Elle y basera 4 Boeing 737-800 pour exploiter 101 vols par semaine vers 18 destinations. Notons que les équipages seront allemands et bénéficieront de contrats locaux moins avantageux que leurs confrères hollandais.

Etonnamment, cette annonce n'a pas fait bondir le SNPL France. Et pour cause. Le syndicat a réalisé un peu tard que les perspectives de croissance de Transavia allaient lui passer sous le nez.

D'autant qu'avec l'attrition qui se prépare chez Air France par l'application du Plan B il va leur falloir trouver une solution pour éponger le sureffectif.

Le revirement du SNPL pour sauver l'emploi des pilotes

Cette solution c'est Transavia Europe, qu'ils préfèrent appeler Transavia "périphérique".

Le SNPL Air France a donc demandé à la direction que ses pilotes puissent participer au développement de Transavia Europe avec des contrats Air France détachés.

Il accepterait même une adaptation de ces contrats au niveau de vie du pays ! Un comble lorsqu'on sait qu'il refusait tout net cette opportunité il y a moins d'un an…

En échange de cela, les pilotes s'engageraient enfin à fournir les efforts de productivité demandés dans Perform 2020.

Bien penaud, le SNPL a été obligé de changer son fusil d'épaule pour tenter de préserver l'emploi, mais surtout sa caisse de retraite.

"Environ 1000 pilotes sont au chômage actuellement. L’ouverture de bases hors de notre pays leur permettrait à la fois de trouver du travail, mais aussi de cotiser à notre caisse de retraite du personnel navigant, dont la situation financière est aujourd’hui difficile", explique Philippe Evain, le président du SNPL

Cette caisse possédait jusqu’en 2005 un véritable trésor de guerre soit 12 années de réserves de prestations sans cotisations.

Mais la crise de 2008 ainsi que la chute des effectifs a gravement entamé ses comptes. Sa pérennité est aujourd’hui menacée.

De leur coté, les pilotes de Transavia rongent leur frein, bridés dans leurs velléités de croissance par leurs collègues d'Air France. Une frustration qui s'est traduite dans une lettre, dévoilée par La Tribune et envoyée au PDG Antoine Pussiau.

Ce dernier reste pieds et poings liés par l'accord entre les pilotes d'Air France et leur direction. Il ne dispose d'aucune marge de manœuvre et doit se contenter d'être spectateur. Un comble.

De guerre lasse, il devrait de toute façon quitter son poste d'ici le 1er février 2016, comme l'explique encore La Tribune.

"J'arrive au terme de mon contrat de trois ans et je ne souhaitais pas le renouveler", nous a-t-il précisé. Il faut dire qu'il a trouvé un poste qui ne se refuse pas : responsable de l'Asie chez Air France-KLM.

Dans tous les cas, le statut de PDG de Transavia France va certainement bientôt perdre de sa pertinence. Car les deux compagnies françaises et hollandaises pourraient bientôt ne faire qu'une….

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Commentaires

1.Posté par Rick Sailor le 04/12/2015 09:32 | Alerter
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Bonjour tous

C'est mieux écrit et plus clair dans la Tribune.
En tout cas plus compréhensible !
Pas facile de copier avec brio

Bises à l'auteure (pour excuser mes propos lucides mais difficiles à accepter)
Votre dévoué

Rick

2.Posté par Gobert le 04/12/2015 13:12 | Alerter
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Cher Rick,
Décidément vous êtes un incorrigible demago!
Ma consœur cite abondamment La Tribune et apporte certains éléments nouveaux... Qu'apparemment vous n'avez pas su (ou voulu) lire!
La mauvaise foi, c'est aussi un vrai métier.
Bien (mal?) à vous.

3.Posté par Gabaon le 04/12/2015 14:21 | Alerter
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Le snpl finit l'année dans la seringue et a épuisé toutes ses cartouches. .. échec total de sa stratégie qui était de faire debarquer le PDG pour négocier des accords plus favorables avec un nouveau comme par le passé. Echec des promesses faites a ses adhérents d'être le syndicat le plus protecteur face à la montée du Spaf. Echec dans la tactique utilisée et de n'avoir jamais cru au plan B. Echec dans la volonté de politiser le conflit en octobre. Le plan B signifie le gel durable de toutes les carrieres de pilotes donc de toute la clé de voute du système. Le snpl ne peut plus faire grève, son image est durablement écornée en interne et externe, l'Etat n'interviendra jamais car il n'en a plus les moyens. Il faut sauver maintenant ce qui reste, donc négocier...le risque étant pour le bureau actuel et son conseil en échec une révolte de la base des pilotes. Est-ce que le bureau élu il y a un an est encore légitime? Est-ce que le conseil du snpl pour se sauver va changer l'équipe pour une equipe plus pragmatique ? C'est merveilleux les instances dirigeantes d'un syndicat

4.Posté par jacquesjacques le 04/12/2015 21:42 | Alerter
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Dysfonctionnements majeurs chez Air-France.
TRANSAVIA apportera-telle de meilleurs services ?

Jusqu'à présent j'étais fidèle à la compagnie Air-France pour mes transferts métropole/Antilles. (Environ 4 voyages par an)

L'expérience hallucinante que je viens de vivre sur le vol Air-France AF 792 Paris Pointe-à-Pitre du 19.11.2015 me laisse perplexe :

Un passager obèse et handicapé occupant la moitié de mon siège, j'ai été condamné à voyager debout 6 heures durant au vu et su de tout l'équipage, lequel a constaté le grave dysfonctionnement mais n'a rien pu faire pour moi, l'avion étant complet.
(Y compris, je précise, dans les classes supérieures occupées en partie par des passagers GP. Autrement dit des voyageurs n'ayant payé qu'une somme dérisoire)

Je voyageais avec mon épouse laquelle m'a cédé une partie de son siège pour les périodes où j'ai dû m'asseoir, notamment décollage, atterrissage, turbulences et repas.

La chef de cabine a reconnu les faits et enregistré un dossier réclamation sur son I PAD en se disant désolée de ne pouvoir régler la situation. L'avion étant complet.

À notre étonnement d'être ainsi traités, elle nous a clairement indiqué que la compagnie Air-France mettait tout en œuvre depuis 2010 afin de ne pas subir de procès pour discrimination envers les personnes obèses.

Le client en question, très handicapé, ceci compte tenu de sa très forte corpulence, n'a d'autre choix pour s'asseoir que de voyager sur 2 sièges ou de choisir un siège avec accoudoirs relevables de chaque côté. Ce qu'il a fait en l'occurrence.

Il était pourtant très facile pour Air-France d'anticiper sur cette grave situation et de ne pas nous imposer pareil traitement, parfaitement indigne et pour le coup discriminatoire :

- Lors du passage de ce passager handicapé au comptoir enregistrement ou dès son entrée dans l'appareil, le personnel au sol ou de cabine avait alors le temps de faire débarquer un passager volontaire pour cause de surbooking ou bien de débarquer un passager GP voyageant à l'avant de l'appareil pour y installer son client obèse. (Par exemple la maman de l'hôtesse Business présente sur ce vol)

- Devant l'incapacité pour Air-France de nous fournir la prestation vendue, soit 2 sièges cabine Economy, le personnel de cabine pouvait aussi nous demander de débarquer pour cause de surbooking et nous proposer un vol le lendemain ou à une date ultérieure. Ceci en nous indemnisant selon les règles en vigueur, soit 400 € par passager, et en prenant en charge la fourniture des services d'hébergement, restauration et rafraichissements.

En aucun cas Air-France ne peut faire supporter à des passagers tiers les conséquences de sa politique commerciale envers les personnes à forte corpulence.

Par respect pour l'homme handicapé, nous sommes restés très discrets et n'avons provoqué aucun esclandre dans l'avion.

En conséquence, nous avons demandé par LRAR à la société Air-France de nous indemniser sans délai selon les règles du surbooking, soit 800 €.

Et là surprise !

Air-France vient de nous adresser un simple mail en réponse à notre lettre recommandée avec accusé de réception :

Nous vous remercions pour votre message et vous présentons nos sincères excuses pour les désagréments évoqués.
Votre voyage a été en grande partie perturbé par le passager assis a coté de vous.
La situation ne vous a pas permis de profiter pleinement de tout le confort que nous souhaitions vous offrir.
Je regrette, que faute de place disponible à bord, l'équipage n'ait pu apporter une solution à cette situation.

Sidération de notre part !
Nous ne demandions pas à Air-France de nous offrir quoi que ce soit.
La compagnie devait juste nous permettre de voyager selon le confort facturé, à savoir 2 sièges Economy.
Nous ne demandions rien de plus.
Le passager obèse n'est en rien responsable.
C'est bien la compagnie Air-France qui se doit d'assurer les prestations qu'elle vend.

En l'occurrence la compagnie Air-France admet qu'il y a eu dysfonctionnement et que le passager obèse nous a empêché de nous asseoir. Elle admet aussi que son vol était complet. Et qu'ell n'a donc eu aucune solution à nous offrir. (Ceci alors qu'elle avait la possibilité de débarquer les passagers gratuits)
Mais elle reporte la faute sur le passager obèse.

Naturellement nous avons répondu à ce mail.
En appelant au numéro de téléphone indiqué suite au nom de la responsable client ayant géré le mail.
Après 3 transferts de postes en postes, il nous a été dit que notre dossier était clôturé mais que nous pouvions demander à l'ouvrir à nouveau à la condition d'écrire.
Ce que nous avons fait par mail.

Les lecteurs apprécieront les méthodes de la prestigieuse compagnie.

Air-France ne nous laisse donc pas le choix que de porter l'affaire en justice ?

Jacques

5.Posté par loulou le 05/12/2015 11:18 | Alerter
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Ca valait bien la peine de faire perdre 400 000 000 euros à la compagnie avec 14j de grève........franchement quel gâchis ! Tout ça pour s'y plier au final ! Ce SNPL ne réfléchit pas.....quand on va au "carton" on va jusqu'au bout. Pauvre France. Messieurs vous passez pour des blaireaux.

6.Posté par DOMTOM le 06/12/2015 12:21 | Alerter
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La véritable question sous-jacente est combien de GP en R1/N1 ayant acheté un billet éco ont été surclassés en catégorie supérieure (je n’ose pas parler d’éventuels R2/N2 sur un vol complet, ce serait faire injure à AF !!!).
Car si c’est le cas, il aurait mieux valu « exceptionnellement » surclasser le passager obèse.
Une autre solution aurait été de « exceptionnellement » faire assoir des R1/N1 à côté du passager obèse.
Quoiqu’il en soit les conditions de vol offertes à Jacques et son épouse ne sont pas dignes d’AF et je comprends son irritation lorsqu’il constate en plus que des GP étaient sur ce vol et qu’eux ont voyagé dans des conditions normales.
Soyons clair : je ne remets nullement en cause le principe des billets GP, je dis simplement qu’en échange de ces excellentes conditions tarifaires il me parait plus juste de faire supporter aux passagers GP les aléas de certains vols plutôt que de les faire supporter à un vrai client d’AF.
Il serait intéressant de savoir comment les autres compagnies gèrent ce type de problème.

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