Air France vs low cost : la concurrence va tourner à la guerre de tranchées en région

Les résultats de Marseille à la hauteur des espérances pour Air France ?

Trop occupée à nourrir son hub de CDG, Air France en a négligé le réseau point à point court courrier. Les low cost ont récupéré la mise, avec succès. La compagnie française n’a d’autres solutions que la confrontation frontale pour reconquérir le terrain perdu. Après quatre mois, à Marseille, cela prend l’allure d’une guerre de tranchée.

le Lundi 20 Février 2012

La pression monte pour Alexandre de Juniac, face aux Syndicats et aux mesures sociales qu'il va falloir prendre en urgence pour sauver la compagnie tricolore/photo dr

En ce début de mois de février, chahuté par les épisodes de grève que l’on sait, Alexandre de Juniac, le président d’Air France est allé faire une revue des troupes à Marseille.

Une visite 4 mois après l’ouverture de la première base de province sensée apporter une double solution : réduire les coûts d’exploitation et stopper la progression des low cost.

Si l’on en croit la vidéo officielle postée sur le site d’Air France, le Pdg d’Air France a rencontré une base marseillaise déterminée à relever le challenge, avec un personnel satisfait de ses conditions de travail.

D’autres sources évoquent des discussions franches et viriles entre le Pdg et les représentants de plusieurs catégories de personnel, notamment ceux de la maintenance.

Le président d’Air France a la réputation de ne pas donner dans la langue de bois, le personnel marseillais non plus….

Les résultats de Marseille sont-ils à la hauteur des espérances qui étaient un gain de productivité de 40% et une diminution des coûts de 15% ?

Air France n’a pas comblé le vide laissé par Ryanair à Marseille

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Alexandre de Juniac l’a confirmé récemment à la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale : « avec une utilisation avion de 8 heures15 minutes à 11heures 30 minutes, nous sommes passés ainsi d’un déficit d’exploitation à un excédent ».

Même le coefficient de remplissage « supérieur à 50% est conforme aux prévisions ».

Pourtant, en trois mois d‘opération, la base de Marseille d’Air France n’a pas pu combler le vide créé par la suppression de la base de sa concurrente Ryanair.

Marseille Provence, touché comme les autres aéroports français par les conséquences négatives du printemps arabe, a été le seul grand aéroport a annoncer des résultats négatifs pour l’année 2011 : -2,1% au total mais -4,1% sur le réseau domestique qui pèse plus de 50% du trafic total avec un recul de 19,4% sur les vols de province.

Le trafic européen compense quelque peu la baisse avec une progression de 12%. Mais la bataille va s’intensifier avec Ryanair dès la mise en place du programme d’été.

D’après les informations de l’aéroport, la low cost irlandaise revenue par la petite porte, aura 34 destinations au programme de l’été 2012, tandis qu’Air France opérera sur 33 destinations avec quatre nouveautés : Venise, Barcelone, Hambourg et Marrakech.

Les deux compagnies seront en concurrence frontale sur une dizaine de lignes. La confrontation sera tout aussi rude à Toulouse où Air France installera sa seconde base de province le 1er avril prochain.

Turkish Airlines veut également monter en puissance

Le programme initialement annoncé faisait état de 16 nouvelles destinations qui viendraient s’ajouter aux 12 lignes déjà en place. Il semblerait que Bruxelles (déjà desservie par Easyjet et Brussels Airlines) et Genève (avec Easyjet en concurrence directe) ne soient plus d’actualité.

Easyjet déjà solidement implantée est déterminée à ne pas céder un pouce de terrain et va rajouter six lignes nouvelles aux onze lignes déjà en place.

De son côté, Turkish Airlines veut également monter en puissance face à l‘ouverture d‘Istanbul par Air France.

Même révision du programme d’Air France à Nice où la troisième base de province sera inaugurée le 3 avril. Face à Turkish Airlines, la compagnie française renonce à Istanbul et, face à Iberia, Easyjet et Vueling, elle renonce aussi à Barcelone.

A Nice, la lutte avec Easyjet va néanmoins s’intensifier. Air France qui contrôle 25% du trafic de l’aéroport n’ajoutera que 4 lignes nouvelles (Athènes, Naples, Venise, Tel Aviv) avec l’inauguration de sa base tandis qu’Easyjet avec 20,3% de part de marché rajoutera Nantes, Toulouse, Bordeaux, Venise et Naples, toutes en frontal avec Air France.

Entretemps, chez Air France, le groupe de travail chargé de définir une réponse à apporter face à la concurrence des compagnies low cost, rendra ses conclusions dans le courant du mois de mars.

Sauf énorme surprise de dernière minute, il serait vain d’en attendre une idée révolutionnaire...

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Tags : air france, bases province, easyjet, ryanair

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Commentaires

1.Posté par JC le 20/02/2012 09:15 | Alerter

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Il est certain par contre que si la direction d'AIr France élabore aussi bien ses plans de vols que pour la desserte Malte au départ de Toulouse par exemple, le succès ne sera pas forcément au rdv. Avant de de prévoir l'ouverture d'une ligne, qu'ils fassent une réelle étude de la destination... ils auraient ainsi pu facilement comprendre que Malte par exemple est une destination week-end et incentive, donc propice à des cours séjours et ils auraient du calquer leurs rotations sur le modèle d'Air Malta avec des vols en mercredi ou jeudi dimanche. Au lieu de cela, on se retrouve avec des vols les samedis et dimanches... donc forcément des séjours de 6 à 7 nuits, à moins que certains groupes soient disposés à foncer sur Malte un samedi après-midi pour rentrer un dimanche matin :-) Il ne faudra pas s'étonner de voir Malte disparaître malheureusement de la programmation 2013, si ce n'est déjà même avant les vacances de la Toussaint.

2.Posté par flo le 20/02/2012 10:12 | Alerter

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A Monsieur DA LUZ
Concernant votre sondage, je trouve que la question est inutile. Tout le monde sait qu'AF est partie en retard.
Vous auriez du poser la question : Croyez vous aux bases province ?

Je note encore un article à charge, pour changer, contre la compagnie...

Air France n'a pas ouvert toutes ses bases que vous estimez déjà qu'il ne s'agit pas d'un succès...

Toulouse et Nice verront le jour en Avril, laissez donc le temps au temps.

Pour information, il semble que sur TLS, la greffe avec les TO prenne puisque les vols commencent a se remplir efficacement/ (Notamment les TLS / RAK). Alors certes, ce n'est qu'un début, mais il est encourageant.

Vous dites qu'AF n'a pas comblé le vide laissé à MArseille par Ryanair :
Mais Ryanair n'a laissé aucun vide. Il y a sensiblement le même nombre de vols et de destinations avec ou sans base Ryanair !

Vous oubliez de mentionner les prix et les services :

J'ai fait une simulation. Pour comparer ce qui est comparable, j'ai simulé une résa sur les routes en commun avec Ryanair au départ de MRS.
Air France est TOUJOURS moins chère que Ryanair sur les prix d'appel avec une valise en soute.

Sur IST au départ de TLS : 160 euros aller retour pour AF contre 296 avec Turkish.

Soyons positifs.

Bien entendu il y aura des ajustements en terme d'offre et de destinations.

Mais on ne peut pas reprocher a la compagnie de s'ajuster et de coller au plus près de la demande alors que c'est justement le contraire qu'on lui reprochait il y à peu...

POur le dialogue social, sachez que les bases province, TOUS les salariés sont volontaires et il y à déjà des listes d'attente pour les PNC !

3.Posté par DHAOUADI Mohamed le 20/02/2012 13:09 | Alerter

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Ohhhhhhhhhhh là si c’est la guerre des tranchées çà sent le gaz moutarde ! A ma connaissance la guerre des tranchées s’appuie sur une stratégie de défense plutôt que sur l’attaque. Dans quelle mesure Air France soutiendra-t-elle une « guerre » dont les armes sont inégales, et l’issue incertaine ? Défier un Low Cost qui, en termes militaires dispose d’unités spéciales, d’une grande mobilité et insaisissables face à des « Barbus » avec « fusils à verrou » c’est hasardeux…L’un des facteurs les plus déterminants est la flambée du prix du kérosène, sauf que les Low Cost partent avec des coûts de moitié plus bas.
Je pense qu’air France a raté sa stratégie de Hubbing à l’intérieur de l’Hexagone, en donnant trop la priorité au réseau international. L’un de ses points faibles aurait été de ne pas disposer d’une vraie compagnie régionale feeder, comme il en existe en Europe et aux Etats Unis, et que le lancement de Transavia a été un demi succès…Aucun expert n’encouragerait AF à entrer dans une guerre avec des Low Cost qui ont le vent en poupe car elle ne dispose pas d’atouts sur le terrain, à en croire les résultats financiers frileux, et les conflits sociaux au sein de la société…Sauf si l’honorable JUNIAC apporte une solution miracle dans sa serviette, dans ce cas je lui proposerais le rachat d’Easy Jet ou Ryan air…pour éviter une 3 ème guerre mondiale

4.Posté par AirGaule le 21/02/2012 08:23 | Alerter

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""" Vous oubliez de mentionner les prix et les services :
J'ai fait une simulation. Pour comparer ce qui est comparable, j'ai simulé une résa sur les routes en commun avec Ryanair au départ de MRS.
Air France est TOUJOURS moins chère que Ryanair sur les prix d'appel avec une valise en soute."""

Si AF est moins chère, avec bagage inclut, alors que Ryanair étale plus de 80% de remplissage en moyenne, je ne pense vraiment pas qu'il faille être positif pour notre compagnie nationale...

En résumé, prix d'appel ultra agressifs + remplissage moyen de 50/60% + coûts de structures plus élevés + grèves a répétition + pertes abyssales a éponger = Stratégie du futur ??

Quand au sommités qui bûchent la dessus depuis des mois et qui vont se prononcer en Mars, il faut leur dire que suite a la chute de Malev, il n'a fallut que 24hrs a Ryanair et Wizz (entre autres) pour réagir !!

Dernière chose, au sujet de l'argent public qui part chez les Irlandais, j'ai appris hier que pour effectuer une ligne en module 50 sièges 2 fois par jour, il était réclamé aux savoyards plus de 2 millions d'EUR par an... MOL n'est qu'un petit joueur compare aux filiales !!

5.Posté par flo le 21/02/2012 12:20 | Alerter

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@AirGaulle

La base MRS vient juste de démarrer et les autres ne sont pas ouvertes. Vous ne pensez pas qu'il est un peu tôt pour tirer des conclusions ?
MRS est dans le plan de marche et les ajustements sont nécessaires (et ils sont faits).

Il faut juste laisser le temps aux bases de s'installer, dont je répète qu'une seule est ouverte aujourd'hui.

Quant à la stratégie, laissez également à la nouvelle Direction le temps de mettre en place son plan d'économies.

Vous n'aimez pas beaucoup Air France, mais lorsque vus parlez de Malev, sachez que compte tenu des alliances, il était impossible à la compagnie de se positionner sans l'aval ou le refus des instances européennes pour abus de position dominante.

Concernant ce que vous avez appris, cela semble bien flou... quele ligne ? quels aéroports ? quele compagnie ?

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