Air Horizons : de l'opacité à la brume épaisse

« Nous travaillons d’arrache-pied sur le plan de reprise et pour récupérer les avions. Nous n’avons pas pu effectuer de vol ce week end, nous espérons pouvoir le faire le week end prochain », expliquait on lundi au siège de la compagnie Euralair.

Il nous a été également confirmé, comme nous vous l’annoncions hier, que c’est bien l’administrateur judiciaire qui se charge seul du dossier de la compagnie. « Les rapports avec lui sont très cordiaux et constructifs et il nous aide même si nous n’avons aucune information de sa part ».

Et si l’on en croit celles délivrées par Eurocockpit, on peut comprendre pourquoi les juges du tribunal de commerce de Bobigny a privilégié la gestion par le seul administrateur judiciaire.

Air Horizon règle les frais

Nous vous annoncions hier que l’extrait du nouveau Kbis comportait son lot de surprises. Et de nouvelles, et de taille, sont venues épaissir encore plus l’opacité qui régnait déjà sur ce dossier.

Selon le site, il paraîtrait que le chèque très récent qui aurait servi à payer presque deux ans après les droits d'enregistrement de la cession d'Euralair à Angel Gate serait un chèque tiré sur un compte SAFRA... d'Air Horizons.

Air Horizons, qui a été rachetée, aurait payé une somme voisine de 80.000 euros pour valider sa propre cession à Angel Gate. Un règlement qui serait intervenu quelques jours avant le jugement qui a confirmé la liquidation judiciaire d’Euralair et le redressement d’Air Horizons.

Star Airlines propriété… d’Air Horizons

Parmi les autres afirmations, il semblerait bien que ce ne soit pas Angel Gate, la société de Raymond Lakah, qui ait racheté la compagnie Star Airlines, mais…. Air Horizons. Dans cet imbroglio où il est difficile de savoir qui a acheté quoi, les créanciers n’ont pas attendu d’y voir plus clair.

Les créanciers qui sont les leasers de 3 des 4 avions d'Air Horizons, ont préféré anticiper les ennuis en récupérant leurs appareils. Toujours selon Eurocockpit, 2 avions ont été envoyés de nuit depuis Nîmes vers la zone d'aviation d'affaires de Marseille pour rejoindre ensuite… Istambul.

Là, pour éviter qu’ils redécollent, les banquiers ont fait comme avec un vélo : ils ont fait enlever un roue du train d’atterrissage !

Casse prévisible

A l’heure actuelle, chacun essaye de se payer sur la bête alors qu’on ne connaît toujours pas avec précision le déficit pour la compagnie aérienne.

Un commandant de bord de la compagnie qui s’était déplacé mercredi dernier pour assister au jugement du TC de Bobigny avait déclaré qu'un « trou de 6 millions d'euros » a été creusé lors de l’été 2005, en raison d'erreurs managériales.

« Je ne vois pas comment ça pourrait se passer sans casse au niveau du personnel. Si on en sauve la moitié, ce sera déjà bien. » Souhaitons qu’il ne se trompe…qu’a moitié.