Elle est cultivatrice, hôtelière dans le très haut de gamme, agent de voyages. Elle chasse le buffle. Elle construit des écoles en Afrique et des maisons d'hôtes dans le Loiret. Elle fut vice-présidente de l'APST. Elle en est la trésorière. Alix Philipon est multiple - DR
Dans cette famille de grands cultivateurs picards ils étaient 2 garçons et 4 filles.
Les deux garçons ont repris l'exploitation agricole familiale. Suivie par sa soeur Laurence, Alix s'est lancée dans le tourisme tout en gardant un lien très fort avec la terre et la nature.
Preuve en est : pour pouvoir la cultiver, la terre, elle a pris des cours par correspondance et passé son BEPA (Brevet d'Aptitude Professionnelle Agricole). Diplôme en poche elle a acquis une exploitation non loin de Gien dans le Loiret.
« Je fais du blé et du colza, de l'avoine et du seigle » raconte avec une certaine fierté Madame la directrice - et co-propriétaire - du Relais & Château La Briqueterie, une belle adresse en Champagne, à quelques kilomètres d'Epernay.
Alix Philipon a débuté avec un BTS Tourisme en poche. « Je grattais des billets à la main dans une entreprise où Daro Voyages était implanté ». C'était l'époque papier de l'ABC et du Chaix que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Assez vite elle cherche un autre job.
Nous sommes au tout début des années 1980. Une petite annonce dans la presse « pro » retient son attention. Le groupe hôtelier Frantel recherche des commerciaux pour le nord et le sud de la France.
Sans expérience hôtelière particulière mais tablant sur son sens du commerce et son intérêt pour les contacts humains, elle répond. Engagée, elle se délocalise pour s'installer à Fos-sur-Mer dans le Midi. « Frantel a été pour moi une extraordinaire école commerciale et le coup d'envoi de ma carrière hôtelière. »
Les deux garçons ont repris l'exploitation agricole familiale. Suivie par sa soeur Laurence, Alix s'est lancée dans le tourisme tout en gardant un lien très fort avec la terre et la nature.
Preuve en est : pour pouvoir la cultiver, la terre, elle a pris des cours par correspondance et passé son BEPA (Brevet d'Aptitude Professionnelle Agricole). Diplôme en poche elle a acquis une exploitation non loin de Gien dans le Loiret.
« Je fais du blé et du colza, de l'avoine et du seigle » raconte avec une certaine fierté Madame la directrice - et co-propriétaire - du Relais & Château La Briqueterie, une belle adresse en Champagne, à quelques kilomètres d'Epernay.
Alix Philipon a débuté avec un BTS Tourisme en poche. « Je grattais des billets à la main dans une entreprise où Daro Voyages était implanté ». C'était l'époque papier de l'ABC et du Chaix que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Assez vite elle cherche un autre job.
Nous sommes au tout début des années 1980. Une petite annonce dans la presse « pro » retient son attention. Le groupe hôtelier Frantel recherche des commerciaux pour le nord et le sud de la France.
Sans expérience hôtelière particulière mais tablant sur son sens du commerce et son intérêt pour les contacts humains, elle répond. Engagée, elle se délocalise pour s'installer à Fos-sur-Mer dans le Midi. « Frantel a été pour moi une extraordinaire école commerciale et le coup d'envoi de ma carrière hôtelière. »
Le groupe Concorde, son premier client
Elle quitte Frantel pour la direction des ventes du Méridien de Nice. « Une école rude avec des objectifs très élevés. » Objectifs qu'elle atteindra, forcément.
Ce fut ensuite affaire de rencontre. Celle de Jean Taittinger, le président du Groupe Concorde. Elle entre pour 9 ans dans ce groupe où elle occupera le poste de directrice commerciale des ventes.
« Jean Taittinger est ce qu'on appelle un grand Monsieur. Je garde de lui un souvenir exceptionnel. Durant toutes mes années Concorde j'ai beaucoup appris.
Dans l'hôtellerie, un commercial doit connaître tous les services, l'organisation, la gestion. Les métiers de l'accueil sont une affaire de bon sens. C'est aimer faire plaisir à ses clients ».
Elle n'en restera pas là. Durant ses années Concorde elle obtiendra un DESS Gestion et Marketing en suivant des cours du soir.
En 1992, Alix Philippon décide de travailler pour son compte avec le projet de développer la formation continue et d'assurer la commercialisation des hôtels indépendants. « A l'époque il n'y avait pas de réservations internet. Il fallait aller chercher les clients. Les hôteliers sous traitaient leurs forces commerciales ». Le groupe Concorde sera son premier client.
Ce fut ensuite affaire de rencontre. Celle de Jean Taittinger, le président du Groupe Concorde. Elle entre pour 9 ans dans ce groupe où elle occupera le poste de directrice commerciale des ventes.
« Jean Taittinger est ce qu'on appelle un grand Monsieur. Je garde de lui un souvenir exceptionnel. Durant toutes mes années Concorde j'ai beaucoup appris.
Dans l'hôtellerie, un commercial doit connaître tous les services, l'organisation, la gestion. Les métiers de l'accueil sont une affaire de bon sens. C'est aimer faire plaisir à ses clients ».
Elle n'en restera pas là. Durant ses années Concorde elle obtiendra un DESS Gestion et Marketing en suivant des cours du soir.
En 1992, Alix Philippon décide de travailler pour son compte avec le projet de développer la formation continue et d'assurer la commercialisation des hôtels indépendants. « A l'époque il n'y avait pas de réservations internet. Il fallait aller chercher les clients. Les hôteliers sous traitaient leurs forces commerciales ». Le groupe Concorde sera son premier client.
La billetterie ? Un travail de banquier avec un terrible risque d'impayés
Quatre ans plus tard, à Levallois-Perret, à l'ouest de Paris, elle ouvre, avec sa soeur Laurence, une agence de voyages à l'enseigne Selectour. Ses propos sont plutôt tièdes sur le devenir des agences de voyages traditionnelles.
« 75 % de notre activité sont réalisés avec la billetterie de très petites entreprises et 25 % en tourisme. Je ne suis pas très optimiste sur l'avenir des agences de voyages généralistes comme nous. Avec les délais de paiement des entreprises nous sommes amenés à avoir un rôle de banquier avec un terrible risque d'impayés.
Aujourd'hui il nous faut déployer beaucoup d'énergie pour rester au niveau d'il y a 3 ou 4 ans. A mon avis, pour assurer leur pérennité les agences de voyages devront se spécialiser et atteindre l'excellence. De leur côté les mini-réseaux seront condamnés à se développer ».
En 1997 elle achète son premier hôtel, un 3* au pied de Montmartre à Paris. Elle le fait tourner et le revend... « bien ». Deux ans plus tard elle achète un autre 3* près de la Porte Maillot qu'elle l'exploite toujours.
« 75 % de notre activité sont réalisés avec la billetterie de très petites entreprises et 25 % en tourisme. Je ne suis pas très optimiste sur l'avenir des agences de voyages généralistes comme nous. Avec les délais de paiement des entreprises nous sommes amenés à avoir un rôle de banquier avec un terrible risque d'impayés.
Aujourd'hui il nous faut déployer beaucoup d'énergie pour rester au niveau d'il y a 3 ou 4 ans. A mon avis, pour assurer leur pérennité les agences de voyages devront se spécialiser et atteindre l'excellence. De leur côté les mini-réseaux seront condamnés à se développer ».
En 1997 elle achète son premier hôtel, un 3* au pied de Montmartre à Paris. Elle le fait tourner et le revend... « bien ». Deux ans plus tard elle achète un autre 3* près de la Porte Maillot qu'elle l'exploite toujours.
Ne jamais oublier ce que le client attend de nous
Avec le montant de la vente de son premier hôtel, en s'associant à hauteur de 50 % avec un partenaire elle achète la Briqueterie alors affiliée aux Châteaux et Hôtels de France.
« Nous avons engagé plusieurs millions de travaux pour répondre aux exigences de qualité et au cahier des charges des Relais et Châteaux qui mettent la barre très haut et c'est tant mieux. Nous nous devons d'atteindre l'excellence.
Je suis pour les contrôles qualité, les visites mystère. Dans notre métier il n'est pas question de s'endormir sur ses lauriers. Il faut toujours investir et s'investir sans jamais oublier ce que le client attend de nous. »
Affiliée à la prestigieuse chaîne des Relais & Châteaux, la Briqueterie emploie 46 salariés pour 40 chambres, un Spa et un jardin doté d'une superbe roseraie. 50 % de ses clients sont français, 20 % belges, 12 % anglais.
« Nous avons engagé plusieurs millions de travaux pour répondre aux exigences de qualité et au cahier des charges des Relais et Châteaux qui mettent la barre très haut et c'est tant mieux. Nous nous devons d'atteindre l'excellence.
Je suis pour les contrôles qualité, les visites mystère. Dans notre métier il n'est pas question de s'endormir sur ses lauriers. Il faut toujours investir et s'investir sans jamais oublier ce que le client attend de nous. »
Affiliée à la prestigieuse chaîne des Relais & Châteaux, la Briqueterie emploie 46 salariés pour 40 chambres, un Spa et un jardin doté d'une superbe roseraie. 50 % de ses clients sont français, 20 % belges, 12 % anglais.
Missionnaire en Afrique, un rêve d'enfant
Entre l'Afrique et Alix on découvre des liens profonds et affectifs. Sa rencontre avec l'Afrique ? « Enfant, je rêvais d'être missionnaire en Afrique ». Elle ne deviendra pas missionnaire. Elle en rencontrera.
« J'ai commencé à voyager en Afrique comme une touriste passionnée de chasse. Dans le milieu agricole on est chasseur. J'avais passé très tôt mon permis de chasse en Picardie où je chassais avec mes frères. En Afrique je chasse le buffle et l'antilope ».
La chasse, elle s'en explique sans détour. « Dans les pays d'Afrique où les chasses sont autorisées on trouve beaucoup d'animaux. Dans le cas contraire, le braconnage fait des ravages...
Ce n'est pas tirer l'animal qui m'intéresse mais c'est le recherche, se lever à 4 heures du matin, le pister durant des heures. Je ne chasse jamais dans le pays où je construis des écoles ».
« J'ai commencé à voyager en Afrique comme une touriste passionnée de chasse. Dans le milieu agricole on est chasseur. J'avais passé très tôt mon permis de chasse en Picardie où je chassais avec mes frères. En Afrique je chasse le buffle et l'antilope ».
La chasse, elle s'en explique sans détour. « Dans les pays d'Afrique où les chasses sont autorisées on trouve beaucoup d'animaux. Dans le cas contraire, le braconnage fait des ravages...
Ce n'est pas tirer l'animal qui m'intéresse mais c'est le recherche, se lever à 4 heures du matin, le pister durant des heures. Je ne chasse jamais dans le pays où je construis des écoles ».
1 500 enfants de brousse scolarisés
Alix Philipon construit des écoles en République Centrafricaine, l'un des pays les plus pauvres du monde. Encore une affaire de rencontre. Celle de deux missionnaires italiennes qui ont des années d'Afrique derrière et, sous le coude, des projets humanitaires qui ne disposent pas de moyens mais tiennent la route.
Présidée par Alix Philipon l'association Batali est née en 2006 en France de la volonté des 3 soeurs. Elle a construit 5 écoles dans des villages de brousse. 1 500 enfants ainsi scolarisés entrent dans la vie en sachant lire, écrire et compter.
La présidente fait le voyage au moins une fois par trimestre. Elle visite, anime, ne vient jamais les mains vides. Avec une équipe de bénévoles, elle trouve des fonds, des objets de première nécessité, des vêtements, des livres pour les maîtres et les élèves.
Dans ce monde de différence elle se sent chez elle. « Plus tard, quand je prendrai ma retraite, je me vois très bien vivre là-bas six mois par an ».
D'ici là de l'eau aura passé sous les ponts et de nouveaux projets auront nourri sa vie à l'instar des deux gîtes et des chambres d'hôtes qu'elle vient de réaliser dans sa ferme du Loiret.
Présidée par Alix Philipon l'association Batali est née en 2006 en France de la volonté des 3 soeurs. Elle a construit 5 écoles dans des villages de brousse. 1 500 enfants ainsi scolarisés entrent dans la vie en sachant lire, écrire et compter.
La présidente fait le voyage au moins une fois par trimestre. Elle visite, anime, ne vient jamais les mains vides. Avec une équipe de bénévoles, elle trouve des fonds, des objets de première nécessité, des vêtements, des livres pour les maîtres et les élèves.
Dans ce monde de différence elle se sent chez elle. « Plus tard, quand je prendrai ma retraite, je me vois très bien vivre là-bas six mois par an ».
D'ici là de l'eau aura passé sous les ponts et de nouveaux projets auront nourri sa vie à l'instar des deux gîtes et des chambres d'hôtes qu'elle vient de réaliser dans sa ferme du Loiret.