TourMaG.com - Vous portez un regard neuf sur le tourisme tunisien. Quelle première analyse en faites-vous et quelles seront vos actions prioritaires ?
Amel Karboul : "La situation de notre tourisme est assez claire pour tout le monde. Il faut néanmoins rester positif. Le tourisme souffre structurellement. Nous devons changer la manière de le manager.
Il faut remettre à niveau sa qualité sous toutes ses formes. Il est trop mono culturel et dépend trop du seul tourisme balnéaire.
Nos visiteurs viennent en vacances au bord de la mer dans des hôtels qui pourraient être partout ailleurs dans le monde alors que nous avons beaucoup de richesses matérielles et immatérielles.
Nous ne capitalisons pas assez sur notre patrimoine. Nous devons travailler sur l‘image de notre pays et de ses régions, sur notre communication…"
TourMaG.com - Au vu des délais annoncés pour les prochaines élections, l’équipe gouvernementale dont vous faites partie a peu de temps, moins d’un an dit-on. Quels types d’actions pensez-vous engager à court terme ?
Amel Karboul : " Je n’ai pas l’intention de me fixer sur de seules actions à court terme. La situation est grave et, même en peu de temps, il est possible d’agir sur le moyen et, pourquoi pas, sur le long terme. Pourquoi ne pas réfléchir sur la Tunisie 2025 ?"
TourMaG.com - Quelles seront vos priorités ?
Amel Karboul : "Certainement la propreté, le respect de l’environnement, le nettoyage des plages et des stations. Nous devons moderniser nos institutions touristiques, le ministère comme l’ONTT (Office National du Tourisme Tunisien, Ndlr).
Et pourquoi faudrait-il attendre encore pour mettre en marche la diversification de notre tourisme, la mise en valeur de nos sites culturels en collaborant avec le ministre de la Culture, pour créer des circuits, ouvrir des maisons d’hôtes, développer l’éco-tourisme ?
Il y a un dossier important que personne n’a encore vraiment cherché à régler, c’est l’endettement des hôteliers. Nous devons casser le cercle vicieux d’une politique de prix bas. Nos tiroirs sont remplis d’études et de stratégies. Il faut bien commencer un jour. Le temps est à l’action."
TourMaG.com - Professionnelle du coaching d’entreprise, comment allez-vous organiser votre ministère et l’ONTT ?
Amel Karboul : "J’ai besoin de collaborateurs performants et j’ai trouvé dans ce ministère des gens fantastiques. Je suis fière de travailler avec eux. Je sais, parler de restructuration fait peur. Les gens ont peur de perdre leur emploi.
Pour moi, c’est le contraire. Je veux valoriser les emplois, responsabiliser les collaborateurs. C’est inutile de toujours chercher à intervenir directement auprès de la ministre que je suis.
Chacun, à son niveau, doit remplir sa mission. Je pense notamment à nos représentants à l’étranger. Mes priorités sont ici, en Tunisie. "
Amel Karboul : "La situation de notre tourisme est assez claire pour tout le monde. Il faut néanmoins rester positif. Le tourisme souffre structurellement. Nous devons changer la manière de le manager.
Il faut remettre à niveau sa qualité sous toutes ses formes. Il est trop mono culturel et dépend trop du seul tourisme balnéaire.
Nos visiteurs viennent en vacances au bord de la mer dans des hôtels qui pourraient être partout ailleurs dans le monde alors que nous avons beaucoup de richesses matérielles et immatérielles.
Nous ne capitalisons pas assez sur notre patrimoine. Nous devons travailler sur l‘image de notre pays et de ses régions, sur notre communication…"
TourMaG.com - Au vu des délais annoncés pour les prochaines élections, l’équipe gouvernementale dont vous faites partie a peu de temps, moins d’un an dit-on. Quels types d’actions pensez-vous engager à court terme ?
Amel Karboul : " Je n’ai pas l’intention de me fixer sur de seules actions à court terme. La situation est grave et, même en peu de temps, il est possible d’agir sur le moyen et, pourquoi pas, sur le long terme. Pourquoi ne pas réfléchir sur la Tunisie 2025 ?"
TourMaG.com - Quelles seront vos priorités ?
Amel Karboul : "Certainement la propreté, le respect de l’environnement, le nettoyage des plages et des stations. Nous devons moderniser nos institutions touristiques, le ministère comme l’ONTT (Office National du Tourisme Tunisien, Ndlr).
Et pourquoi faudrait-il attendre encore pour mettre en marche la diversification de notre tourisme, la mise en valeur de nos sites culturels en collaborant avec le ministre de la Culture, pour créer des circuits, ouvrir des maisons d’hôtes, développer l’éco-tourisme ?
Il y a un dossier important que personne n’a encore vraiment cherché à régler, c’est l’endettement des hôteliers. Nous devons casser le cercle vicieux d’une politique de prix bas. Nos tiroirs sont remplis d’études et de stratégies. Il faut bien commencer un jour. Le temps est à l’action."
TourMaG.com - Professionnelle du coaching d’entreprise, comment allez-vous organiser votre ministère et l’ONTT ?
Amel Karboul : "J’ai besoin de collaborateurs performants et j’ai trouvé dans ce ministère des gens fantastiques. Je suis fière de travailler avec eux. Je sais, parler de restructuration fait peur. Les gens ont peur de perdre leur emploi.
Pour moi, c’est le contraire. Je veux valoriser les emplois, responsabiliser les collaborateurs. C’est inutile de toujours chercher à intervenir directement auprès de la ministre que je suis.
Chacun, à son niveau, doit remplir sa mission. Je pense notamment à nos représentants à l’étranger. Mes priorités sont ici, en Tunisie. "
Amel Karboul est le 4e ministre du tourisme tunisien en 3 ans
La nouvelle ministre du tourisme de Tunisie donne l’image de la femme tunisienne telle qu’on l’aime. Dynamique, moderne, femme de conviction, courageuse. Et du courage il en faut à ce poste.
Secteur clé de l’économie tunisienne, le tourisme traverse la crise la plus grave de son histoire et cette crise ne s’est pas révélée au lendemain du 14 janvier 2011. Elle dure depuis des années mais le sujet était tabou.
La chute de Ben Ali a délié les langues. La « révolution » n’a fait qu’empirer la dérive et les conséquences désastreuses des prix cassés sur le « produit touristique ».
Elle a aussi montré la lourdeur et les limites d’une administration dédiée qui n’a pas su - ou pas pu - sortir de ses acquis pour trouver l’indispensable nouveau souffle.
Amel Karboul est le 4e ministre du tourisme tunisien en trois ans. Elle vient de la société civile. Elle a beaucoup voyagé, vécu et travaillé à l’étranger, en Allemagne particulièrement. Avant de développer une expertise en coaching d’entreprises, elle a travaillé dans des multinationales.
Première femme à occuper ce poste dans son pays, elle est aussi le membre le plus jeune du gouvernement « apolitique » de Mehdi Jomaa. En fonction depuis le 29 janvier 2014 après l’adoption de la nouvelle Constitution il s’agit du 5e gouvernement de transition avant les élections présidentielle, législatives et municipales prévues avant la fin de cette année 2014.
Secteur clé de l’économie tunisienne, le tourisme traverse la crise la plus grave de son histoire et cette crise ne s’est pas révélée au lendemain du 14 janvier 2011. Elle dure depuis des années mais le sujet était tabou.
La chute de Ben Ali a délié les langues. La « révolution » n’a fait qu’empirer la dérive et les conséquences désastreuses des prix cassés sur le « produit touristique ».
Elle a aussi montré la lourdeur et les limites d’une administration dédiée qui n’a pas su - ou pas pu - sortir de ses acquis pour trouver l’indispensable nouveau souffle.
Amel Karboul est le 4e ministre du tourisme tunisien en trois ans. Elle vient de la société civile. Elle a beaucoup voyagé, vécu et travaillé à l’étranger, en Allemagne particulièrement. Avant de développer une expertise en coaching d’entreprises, elle a travaillé dans des multinationales.
Première femme à occuper ce poste dans son pays, elle est aussi le membre le plus jeune du gouvernement « apolitique » de Mehdi Jomaa. En fonction depuis le 29 janvier 2014 après l’adoption de la nouvelle Constitution il s’agit du 5e gouvernement de transition avant les élections présidentielle, législatives et municipales prévues avant la fin de cette année 2014.