Antilles low cost : XL Airways va affronter Air France et Corsair-Air Caraïbes

"Quand nous avons lancé New York, personne n'y croyait car la concurrence était trop forte mais ce fut une vraie réussite.

Nous comptons faire la même chose avec les Antilles", prévient Laurent Magnin, le Pdg de la compagnie XL Airways.

Et il n'y va pas par quatre chemins. Ce sera au départ de CDG, terminal 2A pour six rotations par semaine, trois vers Pointe à Pitre (les lundi, mercredi et samedi dès le 15 décembre) et trois vers Fort de France (les mardi, jeudi et dimanche dès le 18 décembre).

Il ne s'agit pas de lignes saisonnières mais bien d'une exploitation en régulier et à l'année. Face à Air France et au tandem Corsair/Air Caraïbes, XL Airways ne manque pas d'arguments.

Tout d'abord, la zone de chalandise au nord de Paris jusqu'à la Belgique et le potentiel d'apport de clientèle avec les TGV s'arrêtant en gare de CDG.

Face à un vol hebdomadaire assuré par Air France pour "répondre à une pression des hommes politiques", l'offre de trois rotations permet à XL Airways de prendre ses marques.

Mais surtout, le nouvel arrivant va jouer la carte des prix.

"A partir de 399 euros TTC l'aller-retour et il y aura 10 000 billets par ligne, soit 10% de l'offre totale à ce prix. Nous serons 30% moins chers que nos concurrents", avance Luc Bereni, le directeur commercial de XL Airways.

Et c'est là que la proposition low cost va prendre toute sa mesure.

La franchise bagages sera moins généreuse que celle des concurrents. Si le repas principal continuera à être servi gratuitement, les snacks complémentaires seront, eux, payants.

Alors qu'Air France, Corsair et Air Caraïbes se sont battues sur le service, XL Airways joue la carte des prix compétitifs.

"Il y a dix ans, la clientèle n'était pas prête pour ce type de produit, aujourd'hui, elle l'est", affirme Laurent Magnin.

Et la communication prévue sera axée sur l'élément prix : "Est ce que vous préférez mettre votre argent dans 8 heures d'avion ou bien dans 8 jours d'hôtel ?".

Olivier Besnard (ex-AOM, Air Austral et Corsair) dont la connaissance des marchés Dom n'est plus à faire, apportera une aide concrète au lancement de ces lignes.

"La clé de répartition des lignes Antilles va à 20% origine Antilles pour 80% origine France mais pour nos lignes à une proportion de touristes de l'ordre de 25 à 30%, le reste étant dédié au trafic dit affinitaire", analyse-t-il.

Parmi les tour-opérateurs partant pour les vols antillais de XL, il y aura les marques TO "maison" et le groupe Transat.

Mais le site de la compagnie répertoriera également une offre de petite hôtellerie pour que les distributeurs, voire les clients en direct puissent construire eux-mêmes des forfaits.

Les Antilles représentent bien un virage dans la stratégie de la compagnie française qui veut désormais se concentrer sur les lignes à potentiel de clientèle dépassant le million de passager par an.

A Marseille jeudi, XL Airways va annoncer l'ouverture d'une ligne vers la Réunion puisque Air Austral a décidé de l'abandonner.