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BSP : Jérôme Bonnin réagit à l'édito de l'Oncle Dom, "Haro sur le Iata"

Droit de réponse


A la suite de l'édito du 18 mai 2016 publié dans la rubrique "La case de l'Oncle Dom" et intitulé "Haro sur le Iata", Jérôme Bonnin, responsable France du BSP et représentant d'Iata, a souhaité un droit de réponse publié ci-contre intégralement. (Ndlr) les sous titres et les phrases en gras sont de la Rédaction.


Rédigé par le Jeudi 19 Mai 2016

BSP : Jérôme Bonnin réagit à l'édito de l'Oncle Dom, "Haro sur le Iata"
Mon Cher Dominique,

A la suite de ta chronique du 18 mai sur les critères, il est clair que tu es volontairement ou involontairement extrêmement mal informé, ce que je vais essayer de corriger.

On peut toujours ne pas être en accord avec ce que contiennent les critères financiers utilisés par IATA pour l’évaluation des agences accréditées, mais au moins prendre en compte les éléments de chaque partie.

Alors que nous avons eu une longue discussion , il y a 6 ou 8 semaines dans nos bureaux avec une de tes collègues sur le sujet, et sur l’organisation de IATA dans ce domaine, je ne peux que constater que l’information passe mal en interne.

Au pire, il me semble que tu as mon portable. Recouper les infos, c’est une (bonne) pratique à ma connaissance.

Ceci dit, reprenons :
Le grand machin : c’est aussi celui qui permet de mettre des standards sur la sécurité des compagnies membres et de réduire au maximum le risque en s’assurant des procédures de maintenance et de traitement opérationnel, celui qui te permet de faire un voyage sur plusieurs compagnies avec un seul billet électronique que tu ne risques plus de perdre si tu es un peu distrait, celui qui suspend immédiatement les compagnies qui présentent un risque avéré , pour la sécurité mais également pour limiter quand cela est possible le risque financier pour les passagers en bloquant les fonds ou en demandant aux agents de voyages concernés de traiter directement avec la compagnie.

La perfection n’existe pas mais IATA fait le maximum...

Revisite nos sites, cela te rafraîchira l’esprit.

Sur le dernier point, je vois sur Syphax car notre vocation n’est pas de conserver de l’argent, bien au contraire.

Quant à Air Med, les consignes étaient claires.

La perfection n’existe pas et les actualités de ce jour nous le prouvent encore une fois malheureusement.

Mais IATA fait le maximum en coordination avec les gouvernements et nos compagnies membres pour améliorer l’ensemble, en particulier sécurité et sureté qui sont nos premières missions, ainsi que les standards dans tous les domaines de l’aviation commerciale qui viennent juste derrière.

Les cerveaux de IATA : la résolution 800F, sur laquelle sont fondés les nouveaux critères financiers France, a été élaborée avec des spécialistes financiers extérieurs à IATA, pour effectivement avoir une vision extérieure à la profession.

Ils ont établi ce document au vu des critères existant, de la synthèse des documents financiers que nous recevons des agences dans tous les pays du monde, des règles de saine logique financière et de risk management en pratique pas seulement dans l’aérien.

Approuvée par les associations régionales d’agents de voyages dont l’ECTAA, la résolution 800F a été discutée et amendée pour la France en groupe de travail local (voir chapitre Paconf ci-dessous).

C’est sans doute la raison pour laquelle elle n’a pas suscité d’émoi à l’époque, sauf quelques demandes d’adaptation pour la France (mise en place progressive du suivi sur 3 ans, prise en comptes des produits et charges reçus/payées d’avance) qui ont été actées.

Les risques dramatiques pour la majorité d’entre elles (les agences) : voilà une donnée en volume que nous avons demandée à la profession pour revoir les critères (au passage, l’aspect renégociation ne vient pas d’un seul côté de la table, les compagnies sont aussi ouvertes à la discussion).

La Paconf (pas PAFCON, encore une fois, tu devrais visiter notre site un peu plus souvent, sauf s’il s’agit d’humour au 3eme sous-sol): La Passenger Agency Conference (PaConf), vote au niveau mondial les résolutions qui vont par la suite régir les relations agences/compagnies via IATA dans le cadre du contrat PSAA (Passenger Sales Agency Agreement).

Elle est composée de compagnies aériennes membres de IATA (je rappelle tout de même que le contrat de transport, matérialisé par le billet, est entre le passager et la compagnie, donc le droit au paiement du dit billet revient directement à qui ?). Donc, LEV et le SETO n’y participent pas.

6 milliards d’Euros annuels en jeu en France...

Il y a d’autres niveaux de concertation agences/compagnies ou interviennent les associations régionales avant d’arriver en Paconf.

Ces critères ont été soumis au vote de la Paconf après négociation au niveau local, à travers 6 séances de groupes de travail entre fin 2014 et Juin 2015 où les organismes représentatifs des acteurs du tourisme (LEV, SETO) ont désigné, au plus haut niveau, et en pleine connaissance de cause, des délégués face aux compagnies aériennes qui avaient leurs représentants (+IATA secrétaire).

Ces séances ont été conclues par deux commissions paritaires locales (APJC, Agency Program Joint Council) où ces mêmes organismes représentatifs ont des délégués ou observateurs, voire les mêmes, situés au plus haut niveau des commissions de ces organismes.

Ces personnes étant des professionnels intelligents et expérimentés, tout tend donc à prouver qu’elles ont voté ces nouveaux critères en pleine connaissance de cause en APJC, avec l’accord de leurs décideurs, compte tenu également du nombre de simulations qui nous ont été demandées en groupe de travail. Le reste, c’est de la politique.

Quant à l’APST, ne garantissant pas les billets secs, elle est certes invitée en observatrice à l’APJC, mais n’est pas impliquée directement dans les processus IATA.

J’espère que ceci clarifie notre stupéfaction. Quant à l’hypocrisie, chacun prend la responsabilité des termes qu’il emploie.

« L’âme damnée du BSP » : le BSP étant un service proposé (j’insiste sur le terme) par IATA, son âme damnée est forcément un personne physique, sinon, tu aurais écrit « IATA et son âme damnée, le BSP ». De qui parle-t’on ? Cela frise la diffamation.

Quant au même BSP, est-il sûr que si les agents de voyages devaient préparer 180 virements tous les mois à 180 compagnies pour lesquelles ils auraient dû délivrer 180 garanties bancaires, ce serait nettement plus simple ?

Maintenant, avec 6 milliards d’Euros annuels en jeu en France, il est peut être normal que quelques précautions soient prises. Non ?

Les milliers d’emplois, etc. Des chiffres sérieux please, des preuves, cela aidera les agences et les compagnies dans leurs négociations. Les ratios de liquidité devaient tuer les agences.

Pour la première fois depuis 8 ans en 2015, le nombre d’agences (entreprises) agréées IATA en France a augmenté, et la tendance se confirme début 2016.

Quant à mentionner un impact sur les 170 000 entreprises du tourisme , il y a 1370 entreprises agréées IATA en France, pour un total d’environ 2800 points de vente…Le chantage à l’emploi, c’est ringard mais ça marche toujours. Où est-ce du grand vide, comme le reste de cet article ?

Mais le plus beau reste ta dernière phrase au sujet des élus et des « biftons gratos » : lorsque l’on recherche un soutien de quelqu’un, la tendance à ma connaissance n’est pas à le traiter sans distinguo et d’entrée entre les lignes de corrompu ou autre compliment du même genre.

Tu rends sans doute là un grand service aux agences que tu prétends aider….

Jerome Bonnin
Directeur France Belgique Pays-Bas
International Air Transport Association

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