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Calme, LUX* et volupté : Paul Jones rebaptise Naïade et invente l'hôtellerie spectacle

un nouveau concept qui devrait faire bouger les lignes


LUX* Island Resorts, telle est la nouvelle marque du Groupe Naïade (*). Une nouvelle marque mais aussi et surtout un nouveau concept inventé par Paul Jones, hôtelier que l'on ne présente plus. Appelé à la tête du Groupe mauricien, il a redressé la barre en quelques mois et lancé un concept novateur : l'hôtellerie "spectacle", avec des scènes, des produits et des hommes puisant culture et traditions dans leurs racines. Retrouver du sens, de l'authenticité et les restituer aussi fidèlement que possible aux clients, voilà le nouveau branding de LUX* (*) Lighter, Brigther), la marque qui mise sur la lumière pour se faire une place au soleil. Interview.


Rédigé par Jean DA LUZ à Maurice le Dimanche 4 Décembre 2011

Paul Jones, patron de LUX* Islands Resorts et Veronique Berthier, directeur des Ventes et du Marketing France, Belgique, Espagne et Portugal Photo DR JdL
Paul Jones, patron de LUX* Islands Resorts et Veronique Berthier, directeur des Ventes et du Marketing France, Belgique, Espagne et Portugal Photo DR JdL
TourMaG - Comment avez-vous été appelé à la tête de la chaîne Naïade ?

Paul Jones :
"J'ai 37 ans d'activité dans l'hôtellerie à Maurice. J'ai donc fait une pause et je me suis installé à Londres. Mon fils de 19 ans ayant achevé ses études, nous voulions revenir à l'Ile Maurice où nous avons la maison familiale.

C'est à ce moment là que j'ai été contacté par Naïade qui cherchait à relancer ses hôtels qui connaissaient des difficultés.

J'ai bien étudié la situation économique et géographique de l'ensemble des établissements du Groupe et j'y ai décelé un grand potentiel. J'ai donc décidé de relever le challenge."

TM - Quel était le deal exactement ?

P.J. :
"Premièrement, les hôtels ne fonctionnaient pas bien. Il fallait faire le plus vite possible un audit et une analyse complète du pourquoi et du comment, relancer la machine et renouer le plus cite possible avec les bénéfices.

On m'a donné carte blanche et nous avons mis les bouchées doubles et travaillé très dur pour que le service et la qualité soient améliorés dans les meilleurs délais.

Ensuite j'ai visité tous les voyagistes pour réinstaurer la confiance..."

TM - Quels ont été les résultats de cette première approche ?

P.J. :
"Ils ont payé très rapidement. En un an nous avons fait remonter le taux d'occupation moyenne d'au moins 20 points..."

TM - Cela a dû vous rassurer...

P.J.:
"Certes, mais ce n'était que le début du processus. Début 2010, j'ai pris conscience qu'il fallait faire davantage. Repeindre les murs cela ne suffirait pas. Personnel, vision, valeurs, tout était à revoir...

Il fallait redéfinir les bases et aligner tout le monde sur des valeurs partagées.

Créer une nouvelle marque ? C'était séduisant mais cela resterait un contenant. Une promesse pour le consommateur..."

TM - Il vous fallait retrouver du sens...

P.J. :
"Qu'est-ce qui distingue aujourd'hui un hôtel de luxe d'un autre hôtel de luxe ? L'architecture ? Le lieu ? Nous voulions créer une rupture afin que nos clients gardent de leur passage chez nous autre chose qu'un simple souvenir de vacances.

Pour cela, j'ai compris qu'il nous manquait du fonds, du sens...

C'est alors que j'ai pensé à créer l'analogie avec le spectacle. Nos hôtels seraient les théâtres où se joueraient au quotidien des scènes destinés à nos clients qui feraient ainsi de nouvelles expériences..."

TM - Où en êtes-vous de votre "mise en scène" ?

P.J. :
Aujourd'hui nous en sommes à 58 au total, avec certaines qui ont demandé des innovations. Par exemple, nous torréfiions notre propre café, proposons le téléphone gratuit dans le monde entier à nos clients de même qu'Internet en Wifi.

Nous avons des matelas spéciaux, avons créé notre propre musique, nos propres arômes avec des produits spécialement conçus par une aromatohérapeute. Bien entendu, chacune des ces scènes se "joue" en fonction du lieu de ces établissements.

Nous partons des îles et prenons ce qui y est produit. Ou alors, nous pensons "ligth" et concluons des partenariats pour faire faire des expériences aux clients avec le meilleur rapport qualité prix possible.

Nous l'avons fait par exemple avec l'Afrique du Sud qui produit de très bons vins. Nous le mettons en bouteilles et les proposons à un prix abordable, afin que les clients disposent du meilleur rapport qualité prix possible..."

TM - Le retour au client et à ses attentes est une préoccupations essentielle ?

P.J. :
"Bien sûr. Le client veut désormais payer le juste prix et nous voulons lui en donner encore davantage. Le client veut ce qui est réel authentique et simple. La simplicité et les surprises agréables qui vont marquer son séjour, voilà notre objectif premier. On veut l'intriguer avec notre concept et notre marque."

TM - Ne craignez-vous pas une confusion sur le terme LUX justement ?

P.J. :
"Non, car justement nous voulons nous démarquer du terme luxe. Notre concept LUX à nous est différent, d'où notre slogan et le petit astérisque sur le mot qui explique : lighter, brigther...

Je veux que la marque soit reconnue dans les différents pays où nous sommes présents, et que nos établissements soient vite identifiés avec leur nouveau nom.

C'est pour cela que nous avons pris le soin de créer une marque unique, chaque hôtel étant ensuite distingué grâce au nom du village où il est implanté. Par exemple, ici l'ex-Pavillon est désormais le LUX* Le Morne."

TM - Comment avez-vous fait pour entrainer et motiver l'ensemble du personnel en si peu de temps ?

P.J. :
On a mis le concept en place depuis mars dernier cette année, soit environ 8 mois. Bien entendu, le personnel a complètement adhéré même sil y peut y avoir parfois quelques différences au niveau de l'"interprétation" car les acteurs sont différents dans les différent actes de notre pièce."

TM - Que représente le budget global de cette opération ?

P.J. :
"Il n'y a pas eu de budget spécifique dédié à cette opération. Nous avons regroupé les budgets habituellement dédiés à la communication et on les a concentré sur le changement du branding. Nous sommes restés dans le cadre de notre compte d'exploitation habituel."

TM - Quels sont vos objectifs en termes d'occupation pour les mois à venir ?

P.J. :
"Nous visons le taux le plus haut, c'est-à-dire, 100% d'occupation. Et même si cela peut paraître prétentieux, c'est l'objectif que nous visons..."

Les Chiffres du Groupe Mon Loisir

L'ex Groupe Naïade devenu LUX* Island Resorts fait partir du Groupe Mon Loisir.
Créé, il y a 20 ans et composé exclusivement de capitaux mauriciens. Il possède au total 8 Hotels, dont 5 à Maurice, 2 à La Réunion et 1 aux Maldives.
Le Groupe emploie environ 3000 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros environ.
(LUX* Belle Mare, LUX* Grand Gaube, LUX* Le Mone, LUX* Ile de la Réunion, LUX* Maldives)

La bio de Paul Jones

Nommé depuis le 1er Octobre 2010, au poste de Chief Executive Officer du Groupe Naïade, Paul Jones possède 43 ans d’expérience dans le domaine hôtelier.

Il a largement contribué à la notoriété et au développement de l’industrie du tourisme de l’Ile Maurice. Pendant presque 20 ans, il a dirigé Sun Resorts Ltd et participé activement à son essor, avant de rejoindre le groupe One & Only, en tant que Chief Operating Officer puis Président, développant avec succès la marque à l’international.

Acteur aguerri du secteur touristique, doué d’une expertise internationale, Paul Jones a été chargé de diriger l’équipe de direction en préparant et en développant les ambitions du groupe.

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