Le Campus des métiers est un fédérateur des acteurs de la formation autour d’une filière économique et c'est un bureau unique des formations générales, technologiques et professionnelles en Paca, du CAP jusqu'à la recherche, dans le public et dans le privé - crédits : Greta Tourisme Hôtellerie
TourMaG.com - Quel est le contexte du secteur Tourisme Hôtellerie et Restauration (THR) en Provence-Alpes-Côte d'Azur ?
Corinne Clerissi : La Côte d'Azur avec près de 10,3 millions de touristes par an et un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros, est la première destination touristique française après Paris.
Pour autant, beaucoup d'agences de voyages classiques ont fermé dans la région, détrônées par l'e-commerce. D'autres métiers restent en tension, comme la cuisine, malgré une proportion importante d'étudiants formés. Ils partent fréquemment compléter leur cursus à l'étranger, ce qui ne permet pas de combler le besoin local en jeunes qualifiés.
Par ailleurs, les filières connexes connaissent un essor : dans le bien-être (services en hôtellerie de spa, massage, diététique, etc.), l'équipementier (bureaux d'études, cuisinistes, etc.), les loisirs sportifs ou encore l'alimentaire (agriculture biologique, produits du terroir, etc.).
Corinne Clerissi : La Côte d'Azur avec près de 10,3 millions de touristes par an et un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros, est la première destination touristique française après Paris.
Pour autant, beaucoup d'agences de voyages classiques ont fermé dans la région, détrônées par l'e-commerce. D'autres métiers restent en tension, comme la cuisine, malgré une proportion importante d'étudiants formés. Ils partent fréquemment compléter leur cursus à l'étranger, ce qui ne permet pas de combler le besoin local en jeunes qualifiés.
Par ailleurs, les filières connexes connaissent un essor : dans le bien-être (services en hôtellerie de spa, massage, diététique, etc.), l'équipementier (bureaux d'études, cuisinistes, etc.), les loisirs sportifs ou encore l'alimentaire (agriculture biologique, produits du terroir, etc.).
TourMaG.com - Quelles est la mission du Campus des métiers et des qualifications THR Paca ?
C.C. : Le Campus des métiers est un fédérateur des acteurs de la formation autour d’une filière économique et c'est un bureau unique des formations générales, technologiques et professionnelles en Paca, du CAP jusqu'à la recherche, dans le public et dans le privé.
Si une personne nous contacte sur un métier ou un cursus, elle est renseignée dans les 48h, sur les offres et sur les contacts, et nous l'accompagnons jusqu'à son entrée en formation.
Le campus initie également de nouvelles formations pour répondre aux besoins en émergence. Par exemple, nous travaillons en concertation avec les organismes de formation, les institutionnels et les professionnels sur des diplômes orientant vers la restauration étoilée ou vers l'intégration du développement durable en THR.
TourMaG.com - Ne faut-il pas déjà améliorer l'adéquation entre l'offre et la demande ?
C.C. : Bien sûr, et à ce titre, nous lançons des expériences pilotes, comme celle qui se déroule actuellement sur douze mois dans les Alpes-Maritimes : avec la Chambre de commerce et d'industrie de Nice, nous faisons un audit auprès des entreprises du secteur (stations de ski, offices de tourisme, syndicats d’initiatives, gîtes, hôtels, restaurants, etc.) pour voir où apporter de la polyvalence aux saisonniers et les rendre ainsi employables à l'année, comme le cas d'un réceptionniste formé aux techniques de réservation en ligne.
Il s'agit aussi de repérer et de former les demandeurs d'emploi pour qu'ils puissent se mettre à leur compte ou soient recrutés comme guide VTT, accompagnateur de randonnée, guide culturel, etc. Si cette expérience pilote fonctionne, elle sera déployée dans le reste de la région.
TourMaG.com - Comment les acteurs économiques et, par ricochet, les organismes de formation et le Campus évoluent-ils face aux nouvelles demandes des consommateurs ?
C.C. : Il est tout d'abord indéniable qu'en THR, nous sommes à l'ère du numérique !
Les nouvelles technologies doivent obligatoirement avoir leur place au sein des formations : tout le monde utilise un smartphone pour réserver un logement, un moyen de transport, un restaurant, une activité... Et pour travailler dans l'e-tourisme, cela requiert a minima une licence, voire un master 1.
La cuisine actuelle évolue aussi : on voit de plus en plus de produits à la carte sans allergène, saisonniers, locaux... et la restauration collective se tourne vers le bio, qui ne coûte pas plus cher s'il est acheté localement et si les proportions sont adaptées au consommateur. Il faut donc peut-être revoir les portions et notre rôle est notamment de rapporter des informations précises aux formateurs.
C.C. : Le Campus des métiers est un fédérateur des acteurs de la formation autour d’une filière économique et c'est un bureau unique des formations générales, technologiques et professionnelles en Paca, du CAP jusqu'à la recherche, dans le public et dans le privé.
Si une personne nous contacte sur un métier ou un cursus, elle est renseignée dans les 48h, sur les offres et sur les contacts, et nous l'accompagnons jusqu'à son entrée en formation.
Le campus initie également de nouvelles formations pour répondre aux besoins en émergence. Par exemple, nous travaillons en concertation avec les organismes de formation, les institutionnels et les professionnels sur des diplômes orientant vers la restauration étoilée ou vers l'intégration du développement durable en THR.
TourMaG.com - Ne faut-il pas déjà améliorer l'adéquation entre l'offre et la demande ?
C.C. : Bien sûr, et à ce titre, nous lançons des expériences pilotes, comme celle qui se déroule actuellement sur douze mois dans les Alpes-Maritimes : avec la Chambre de commerce et d'industrie de Nice, nous faisons un audit auprès des entreprises du secteur (stations de ski, offices de tourisme, syndicats d’initiatives, gîtes, hôtels, restaurants, etc.) pour voir où apporter de la polyvalence aux saisonniers et les rendre ainsi employables à l'année, comme le cas d'un réceptionniste formé aux techniques de réservation en ligne.
Il s'agit aussi de repérer et de former les demandeurs d'emploi pour qu'ils puissent se mettre à leur compte ou soient recrutés comme guide VTT, accompagnateur de randonnée, guide culturel, etc. Si cette expérience pilote fonctionne, elle sera déployée dans le reste de la région.
TourMaG.com - Comment les acteurs économiques et, par ricochet, les organismes de formation et le Campus évoluent-ils face aux nouvelles demandes des consommateurs ?
C.C. : Il est tout d'abord indéniable qu'en THR, nous sommes à l'ère du numérique !
Les nouvelles technologies doivent obligatoirement avoir leur place au sein des formations : tout le monde utilise un smartphone pour réserver un logement, un moyen de transport, un restaurant, une activité... Et pour travailler dans l'e-tourisme, cela requiert a minima une licence, voire un master 1.
La cuisine actuelle évolue aussi : on voit de plus en plus de produits à la carte sans allergène, saisonniers, locaux... et la restauration collective se tourne vers le bio, qui ne coûte pas plus cher s'il est acheté localement et si les proportions sont adaptées au consommateur. Il faut donc peut-être revoir les portions et notre rôle est notamment de rapporter des informations précises aux formateurs.
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TourMaG.com - Et qu'en est-il des loisirs et du tourisme d'affaires, très présents en Paca ?
C.C. : Dans les loisirs, le mélange des activités a le vent en poupe : les touristes lézardent encore sur la plage, mais ils quittent aussi le littoral pour un circuit culturel, un peu de sport, une randonnée en pleine nature, etc. Le frein : la qualité des infrastructures de THR n'est pas toujours là. Il faut donc soutenir la réhabilitation du parc des récepteurs.
Sachant aussi que certains touristes, en provenance d'Amérique du Nord ou d'Europe du Nord, sont très regardants sur les labels.
Dans le tourisme d'affaires, un congressiste dispose souvent d'un jour libre durant lequel il doit découvrir un maximum de choses pour lui donner l'envie de revenir en famille. Parfois celle-ci l'accompagne, par exemple dans le cas d'un sportif qui participe à une compétition. La famille doit pouvoir faire ses propres activités. Autant d'opportunités professionnelles à saisir.
Face à ces demandes nouvelles, nous tentons de voir par exemple comment des diplômés de sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) ou de langues étrangères appliquée (LEA) peuvent compléter leur parcours par une formation en hôtellerie ou en tourisme et décrocher ainsi rapidement un emploi, leur spécialité universitaire étant souvent très recherchée en THR.
Il est clair qu'il faut davantage développer ce genre de passerelles entre formations générales et professionnelles.
TourMaG.com - Certains métiers qui nécessitent moins de diplômes n'attirent pas, comme le service en salle...
C.C. : Oui, le service en salle ou d'étage ne fait pas rêver les jeunes parce que souvent perçu comme synonyme de servitude. En revanche, un CAP de serveur pour devenir barman ou pour devenir gouvernante attire nettement plus.
De nos jours, nous devons valoriser un parcours de plusieurs formations qui conduisent à un métier qui plaît, autrement dit, nous devons montrer les évolutions possibles au cours d'un carrière professionnelle en THR.
C.C. : Dans les loisirs, le mélange des activités a le vent en poupe : les touristes lézardent encore sur la plage, mais ils quittent aussi le littoral pour un circuit culturel, un peu de sport, une randonnée en pleine nature, etc. Le frein : la qualité des infrastructures de THR n'est pas toujours là. Il faut donc soutenir la réhabilitation du parc des récepteurs.
Sachant aussi que certains touristes, en provenance d'Amérique du Nord ou d'Europe du Nord, sont très regardants sur les labels.
Dans le tourisme d'affaires, un congressiste dispose souvent d'un jour libre durant lequel il doit découvrir un maximum de choses pour lui donner l'envie de revenir en famille. Parfois celle-ci l'accompagne, par exemple dans le cas d'un sportif qui participe à une compétition. La famille doit pouvoir faire ses propres activités. Autant d'opportunités professionnelles à saisir.
Face à ces demandes nouvelles, nous tentons de voir par exemple comment des diplômés de sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) ou de langues étrangères appliquée (LEA) peuvent compléter leur parcours par une formation en hôtellerie ou en tourisme et décrocher ainsi rapidement un emploi, leur spécialité universitaire étant souvent très recherchée en THR.
Il est clair qu'il faut davantage développer ce genre de passerelles entre formations générales et professionnelles.
TourMaG.com - Certains métiers qui nécessitent moins de diplômes n'attirent pas, comme le service en salle...
C.C. : Oui, le service en salle ou d'étage ne fait pas rêver les jeunes parce que souvent perçu comme synonyme de servitude. En revanche, un CAP de serveur pour devenir barman ou pour devenir gouvernante attire nettement plus.
De nos jours, nous devons valoriser un parcours de plusieurs formations qui conduisent à un métier qui plaît, autrement dit, nous devons montrer les évolutions possibles au cours d'un carrière professionnelle en THR.