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Caraïbes françaises : le renouveau en marche à Saint-Martin

l'île veut séduire davantage de touristes hexagonaux


Nouveau statut territorial, nouvelle fiscalité, nouvel office de tourisme… La petite île des Caraïbes françaises mise sur ses récents changements pour séduire davantage de touristes hexagonaux et retrouver une clientèle américaine en berne. A l’attaque !


Rédigé par Karine PLUMARD le Mardi 10 Mars 2009

La défiscalisation a boosté l’hôtellerie, avec à ce jour 2 000 chambres (34 hôtels du 1 au 4* luxe), 1 900 guest-house, 100 villas de location et 270 meublés touristiques
La défiscalisation a boosté l’hôtellerie, avec à ce jour 2 000 chambres (34 hôtels du 1 au 4* luxe), 1 900 guest-house, 100 villas de location et 270 meublés touristiques
La partie française de cette île des Caraïbes, qui coexiste avec les Pays-Bas sur à peine 80 km2, a changé de statut en juillet dernier.

Fini le rattachement à la Guadeloupe, vive l’autonomie (administrative, douanière et fiscale !) de la Collectivité d’outre-mer.

Pour s’adapter à cette (bonne) donne, l’office de tourisme de Saint-Martin vient de changer son statut juridique. Désormais Etablissement public à caractère industriel et commercial (Epic), il accueille une nouvelle présidente, Ida Zin-Ka-Leu, aux côtés de l’ancienne équipe.

Le but est clair en ces temps de crise : sauvegarder son tourisme (450 000 visiteurs en 2006 dont 150 000 visiteurs pour la partie française), première richesse de l’île.

500 000 euros dédiés à la communication

Le premier marché émetteur, les Etats-Unis (200 000 visiteurs en 2008), connaît une baisse énorme. La France (2e marché avec 70 000 visiteurs en 2006, métropolitains et régionaux) stagne pour sa part depuis trop longtemps.

Un plan d’action a donc été définit pour 2009-2010, avec pour maître mot « back to basic » (retour à la source).

Il s’agit d’accroître fortement la visibilité de la destination sur ses deux principaux marchés (un bureau de représentation vient d’ouvrir à New York, qui s’ajoute à ceux de Paris et Saint-Martin), de multiplier les partenariats avec les prestataires (co-branding) et de s’adapter à la donne Internet (refonte du site en intégrant l’aspect commercial, mise en place de bannières sur des sites marchands…).

Et convaincre les professionnels français de se rendre au salon Smart en mai prochain (voir encadré).

Les objectifs de l’OT sont clairs. Il lui faut structurer le « produit » touristique (Saint-Martin et l’OT), construire une image claire et pérenne (aidée par 500 000 € destinés à la communication) et capitaliser sur les marchés existants (France et USA mais aussi Benelux, Italie, Canada et Amérique du Sud, qui disposent de vols vers Saint-Martin).

Moins de fiscalité, plus d’hôtels

Par ailleurs, l’île veut attirer d’avantage de croisiéristes (10 000 Français l’an dernier), de plaisanciers aux supers yachts (780 anneaux dans la partie française) et d’hommes d’affaires (un marché lui aussi en baisse).

Les structures hôtelières, dopées par la défiscalisation, sont opérationnelles pour accueillir ces clients potentiels, à l’image de Radisson qui a ouvert fin 2008 un luxueux resort de 250 chambres et suites.

Bonnes nouvelles aussi du côté aérien : pour l’été prochain, Air France ajoute un vol supplémentaire comparé à l’été dernier, soit 7 fréquences/semaine ; Air Caraïbes dispose pour sa part de 14 vols hebdomadaires Paris-Pointe-à-Pitre reliée à Saint-Martin par 21 vols/semaine (pour 1 € de plus !) et Corsairfly maintient ses 2 fréquences (3 en hiver).

L’office veut également mettre à profit l’aéroport de Grand Case, véritable « hub » de la région Caraïbes, pour attirer davantage de Guyanais, Guadeloupéens, Saint-Barths…

Saint-Martin mise donc sur ces gros changements et ces nouveautés pour développer son tourisme, sans toutefois s’avancer sur des objectifs de fréquentation.

La « friendly Island », unique avec sa coexistence néerlandaise, son melting-pot de nationalités et de cultures, ses plages, sa nature préservée, sa gastronomie et… sa tranquillité, feront peut-être la différence avec ses voisines.

8e édition du Smart : en mai, découvre ce qu’il te plaît !

Caraïbes françaises : le renouveau en marche à Saint-Martin
La 8e édition du Smart (salon du tourisme du Nord Est Caraïbes) se tiendra pour la première fois dans la partie française de Saint-Martin, du 20 au 22 mai prochain.

Les 700 m2 d’espace affaires du Radisson Resort Marina & Spa seront dédiés à l’événement, qui rassemble plus de 100 exposants et 12 destinations autour de Saint-Martin-St Maarten : Anguilla, Antigua, Barbuda, Dominique, Guadeloupe, Montserra, Nevis, Saba, St-Eustache, St-Barth, St-Kitts et Barbade.

Pour convaincre les TO et agents de voyages français de participer au salon, l’OT de Saint-Martin organisera à leur intention des excursions thématiques sur mesure, selon leurs besoins. Tarifs spéciaux sur les vols, conditions préférentielles pour l’hébergement et les prolongations, post-événement sont prévus. Renseignements et inscriptions par e-mail : o.louis@st-martin.org

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Commentaires

1.Posté par jpc le 11/03/2009 10:33 | Alerter
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Enfin des bonnes nouvelles, nouveau statut, nouvelle fiscalité, nouvelle démarche, détachement de la Guadeloupe (Strike Island....titre peu prometteur, La Martinique à venir).
Le vrai sens du commerce est en route.

Pleins d'encouragements à la nouvelle équipe de l'office.

2.Posté par archangelo le 11/03/2009 21:20 | Alerter
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JE vien de passer une semaine en chambre individuelle en tout compris à playa del carmen,dans un hôtel de la catégorie du radisson pour 840 euro.Et on ne m'a pas parlé tous les jours des français esclavagistes.Si j'avais le choix,bien sûr,j'irais à Saint Martin.LA DEFISCALISATION,c'est le contribuable qui la paie,mais ce n'est pas le voyageur qui en profite.

3.Posté par Yves Brossard - Primea Hotels Guadeloupe le 14/03/2009 11:01 | Alerter
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La "défiscalisation" n'est ni un mécanisme frauduleux, ni malsain.

Pas frauduleux, car c'est un mécanisme mis en place par le législateur français, de manière transparente, approuvé successivement tant par des majorités de droite que de gauche.

Pas malsain, car le souci du législateur a tout simplement été de tenter de compenser à la fois le déficit d'investisseurs locaux et les handicaps propres à certaines activités, tout du moins relativement à l'activité d'hébergement touristique, qui offrent souvent un très faible retour sur investissement et un haut de niveau de risque, notamment en raison des risques cycloniques et des énormes surcoûts d'exploitation liés à un climat en outre-mer très agressif à l'égard des bâtiments et des équipements, sans compter enfin tous les surcoûts de transport liés à l'éloignement de la métropole. Surcoûts expliquant pour partie l'excessif coût de la vie dénoncé par la population locale. Chacun se doute bien que le surcoût des achats des entreprises est également du même ordre que le surcoût qui affecte les particuliers.

En revanche, on peut légitiment se poser la question de savoir si un mécanisme de défiscalisation, non associé à une politique de développement touristique pensée et maîtrisée, ne perd pas parfois en efficacité.

Enfin, il convient de signaler que si la "défiscalisation" a un coût public initial, elle est en revanche génératrice de recettes fiscales et sociales, directes et indirectes : gains de tva, de taxes foncières, de taxes professionnelles ; gain d'emplois et donc de charges sociales, de salaires (préférables au chômage), eux-mêmes générateurs de taxes dans leur sillage. De sorte que le bilan financier de la "défiscalisation" doit s'apprécier dans le temps, avec une perte initiale importante, mais des revenus postérieurs récurrents.

Enfin, on peut aussi se poser la question de savoir si la "défiscalisation" ne vient pas tout simplement compenser les carences de l'investissement public en matière d'équipements touristiques structurants. Le problème étant que ces équipements seraient beaucoup plus coûteux pour l'Etat et les collectivités. De là à penser que la "défiscalisation" est un instrument de l'Etat pour faire des économies... Ne pensez-vous pas que la réalisation des autoroutes en Savoie, ou l'arrivée du TGV, où le financement public des Jeux Olympiques d'Albertville ont contribué au rayonnement touristique de la Savoie ?

N'oublions pas également que la quasi totalité du parc français, métropolitain, de résidences de tourisme a été développé grâce à la "défiscalisation" (mécanisme de récupération de TVA initiale, à 19,6% aujourd'hui tout de même !).

Pour éviter tout malentendu, je précise que Primea Hotels n'a jamais sollicité ni bénéficié des mécanismes de "défiscalisation", ni de la moindre aide publique de quelque ordre que ce soit, jusqu'à ce jour.

Yves Brossard
Primea Hotels Guadeloupe

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