La Blockchain permet de créer de la confiance entre des personnes qui n'en avait pas à priori" selon Cyril Grunspan - Crédit photo : Pixabay, libre pour usage commercial
Le 25 janvier 2018, le gouvernement canadien expérimentait pour la première fois, le Système d'Identité Numérique du Voyageur Reconnu (ou KTDI en anglais). Cette technologie repose sur la biométrie, intelligence artificielle, analyse prédictive, et la blockchain afin de faciliter le passage aux frontières.
Le voyageur divulgue des informations aux autorités en amont de son voyage, lui permettant de passer les contrôles, avec la même facilité qu'une visite dans un duty-free.
Quelques mots ont dû vous faire tiquer, notamment celui de la blockchain.
Elle apparaît en 2008, accompagnant la naissance d'une révolution mondiale, lancée par un ou des informaticiens cachés sous le pseudonyme "Satoshi Nakamoto" (personne ne connaît réellement son identité). L'informaticien nippon livra au monde sa première monnaie numérique pair-à-pair, ou cryptomonnaie. Et avec elle, son architecture digitale basée sur la blockchain (ou chaîne de blocs).
Cette monnaie éditée par un logiciel confectionné par Satoshi Nakamoto, dont l'entité de base est appelée bloc, possède une particularité puisque toutes les transactions sont enregistrées sur un registre nommé blockchain.
Chaque opération du registre est vérifiée, par des agents (appelé mineur), mettant à contribution leurs machines informatiques contre rétribution, puis enregistré de façon définitive. Elle ne peut être ni effacée, ni modifiée.
"La Blockchain permet de créer de la confiance entre des personnes qui n'en avait pas à priori" selon Cyril Grunspan, responsable du département ingénierie financière de l'ESILV (École supérieure d'ingénieurs Léonard-de-Vinci). L'école française est la première à certifier les diplômes des élèves via la blockchain.
Le voyageur divulgue des informations aux autorités en amont de son voyage, lui permettant de passer les contrôles, avec la même facilité qu'une visite dans un duty-free.
Quelques mots ont dû vous faire tiquer, notamment celui de la blockchain.
Elle apparaît en 2008, accompagnant la naissance d'une révolution mondiale, lancée par un ou des informaticiens cachés sous le pseudonyme "Satoshi Nakamoto" (personne ne connaît réellement son identité). L'informaticien nippon livra au monde sa première monnaie numérique pair-à-pair, ou cryptomonnaie. Et avec elle, son architecture digitale basée sur la blockchain (ou chaîne de blocs).
Cette monnaie éditée par un logiciel confectionné par Satoshi Nakamoto, dont l'entité de base est appelée bloc, possède une particularité puisque toutes les transactions sont enregistrées sur un registre nommé blockchain.
Chaque opération du registre est vérifiée, par des agents (appelé mineur), mettant à contribution leurs machines informatiques contre rétribution, puis enregistré de façon définitive. Elle ne peut être ni effacée, ni modifiée.
"La Blockchain permet de créer de la confiance entre des personnes qui n'en avait pas à priori" selon Cyril Grunspan, responsable du département ingénierie financière de l'ESILV (École supérieure d'ingénieurs Léonard-de-Vinci). L'école française est la première à certifier les diplômes des élèves via la blockchain.
Les informations infalsifiables ni piratables
Autres articles
"Cette technologie est perçue comme révolutionnaire, selon le responsable scolaire, en raison du principe de décentralisation."
Reprenons l'exemple de la monnaie, les billets sont édités par la banque centrale européenne dans le cadre de l'euro, celle-ci décide à quel moment elle doit ou ne doit pas imprimer de billet pour influencer sa valeur.
Pour le Bitcoin tout est différent, une fois le logiciel de création de la cryptomonnaie enclenché, personne ne peut revenir sur sa fabrication, aucune autorité ne peut truquer, ou modifier le logiciel.
"Le créateur n'est alors plus le maître de la chose, il ne touche plus à rien, et ne contrôle aucune donnée" précise Clément Jeanneau, cofondateur de Blockchain Partner. "Un pirate devrait alors rassembler une puissance de calcul supérieure à 51% de celle existante, et changer l'historique qui est continuellement vérifier".
Pour vulgariser, la Blockchain est un registre comptable adossé à un billet de banque, sur lequel chaque opération serait inscrite, et vérifiée de façon définitive. Cette inscription nommée "bloc" serait alors communiquée à l'ensemble de la communauté.
Reprenons l'exemple de la monnaie, les billets sont édités par la banque centrale européenne dans le cadre de l'euro, celle-ci décide à quel moment elle doit ou ne doit pas imprimer de billet pour influencer sa valeur.
Pour le Bitcoin tout est différent, une fois le logiciel de création de la cryptomonnaie enclenché, personne ne peut revenir sur sa fabrication, aucune autorité ne peut truquer, ou modifier le logiciel.
"Le créateur n'est alors plus le maître de la chose, il ne touche plus à rien, et ne contrôle aucune donnée" précise Clément Jeanneau, cofondateur de Blockchain Partner. "Un pirate devrait alors rassembler une puissance de calcul supérieure à 51% de celle existante, et changer l'historique qui est continuellement vérifier".
Pour vulgariser, la Blockchain est un registre comptable adossé à un billet de banque, sur lequel chaque opération serait inscrite, et vérifiée de façon définitive. Cette inscription nommée "bloc" serait alors communiquée à l'ensemble de la communauté.
Et le tourisme dans tout ça ?
En lisant ces lignes, vous vous demandez : comment monétiser une innovation aussi conceptuelle ?
Clément Jeanneau d'apporter la réponse "la rétribution est fixée en amont, via des smart contracts, déclenchés automatiquement sous certaines conditions."
Le géant de l'assurance AXA expérimente actuellement cette application, dans le cadre des retards de vols. Ainsi, si un manquement est certifié, le client reçoit automatiquement le montant fixé en cas d'anomalie de vol, sans passer par des semaines interminables d'échanges.
Ces contrats ne peuvent pas être modifiés, une fois la ou les conditions fixées, la contre-partie est validée. Et alors que les entreprises s'attaquent aux bénéfices qu'elles pourraient tirer de la Blockchain, l'Etat français reste attentif (voir encadré ci-dessous).
Nombreux sont les acteurs du tourisme à se pencher sur le sujet, au premier rang se trouve Amadeus. Le GDS dont l'activité de base est fortement attaquée par les récentes dispositions mises en place par les compagnies, pour attirer les agents en direct, se penchent sérieusement sur cette technologie.
Clément Jeanneau d'apporter la réponse "la rétribution est fixée en amont, via des smart contracts, déclenchés automatiquement sous certaines conditions."
Le géant de l'assurance AXA expérimente actuellement cette application, dans le cadre des retards de vols. Ainsi, si un manquement est certifié, le client reçoit automatiquement le montant fixé en cas d'anomalie de vol, sans passer par des semaines interminables d'échanges.
Ces contrats ne peuvent pas être modifiés, une fois la ou les conditions fixées, la contre-partie est validée. Et alors que les entreprises s'attaquent aux bénéfices qu'elles pourraient tirer de la Blockchain, l'Etat français reste attentif (voir encadré ci-dessous).
Nombreux sont les acteurs du tourisme à se pencher sur le sujet, au premier rang se trouve Amadeus. Le GDS dont l'activité de base est fortement attaquée par les récentes dispositions mises en place par les compagnies, pour attirer les agents en direct, se penchent sérieusement sur cette technologie.
Vers un passage au frontière facilité ?
Eventia Giumba, la responsable du développement du business chez Amadeus France de préciser "les déploiements possibles sont nombreux. Nous regardons du côté des programmes de fidélisation, l'identification le suivi des bagages ou le paiement dans le BtoB.
Nous sommes pour le moment en phase de test, l'utilisation est concrète. L'objectif est de rendre le voyage plus fluide et sans friction avec un fournisseur ou un intermédiaire."
Et les exemples sont légions de son utilisation, de la chaîne d'hôtels, en passant par les plateformes de réservation comme Webjet. Cette dernière a annoncé pouvoir régler le problème dans la chaîne de distribution des hôtels, engendrés notamment par les intermédiaires et représentant entre 5 et 10% des réservations selon Blockchain Partner.
Le gouvernement canadien s'est aussi emparé du sujet, en expérimentant la blockchain pour le passage aux frontières.
Il est aussi là, un des attraits de la chaîne de blocs, de pouvoir faciliter le passage à la douane. Afin, d'éviter par exemple la cohue générée par les portiques Parafe dans nos aéroports, alors qu'ils sont censés faire "passer rapidement les frontières", selon le site du gouvernement.
Nous sommes pour le moment en phase de test, l'utilisation est concrète. L'objectif est de rendre le voyage plus fluide et sans friction avec un fournisseur ou un intermédiaire."
Et les exemples sont légions de son utilisation, de la chaîne d'hôtels, en passant par les plateformes de réservation comme Webjet. Cette dernière a annoncé pouvoir régler le problème dans la chaîne de distribution des hôtels, engendrés notamment par les intermédiaires et représentant entre 5 et 10% des réservations selon Blockchain Partner.
Le gouvernement canadien s'est aussi emparé du sujet, en expérimentant la blockchain pour le passage aux frontières.
Il est aussi là, un des attraits de la chaîne de blocs, de pouvoir faciliter le passage à la douane. Afin, d'éviter par exemple la cohue générée par les portiques Parafe dans nos aéroports, alors qu'ils sont censés faire "passer rapidement les frontières", selon le site du gouvernement.
Vers la fin de Parafe ?
L'espace d'un instant imaginez un monde, où l'identité d'un passager ne sera plus dépendant d'un passeport ou d'une carte d'identité mais d'un portique qui reconnaîtra la personne et la laissera passer. Ce doux rêve ne relève plus de la science-fonction, il pourrait être une réalité pas si lointaine.
D'ailleurs la société SITA s'est penchée sur le sujet, en s'associant avec ShoCard, une start-up américaine spécialisée dans la certification des identités numériques.
La certification peut aussi toucher celle des produits dits locaux, pour le moment le touriste ne peut se fier qu'à la bonne foi du vendeur. L'entreprise anglaise Provenance a dernièrement expérimenté le concept, ainsi chaque étape de la création d'un produit artisanal sera tracé et validé.
Malgré ses expérimentations, quelques doutes subsistent.
"Le problème n'est pas sa mise en place, mais la faisabilité. Regardez le Bitcoin, le nombre de transactions est limité à un petit nombre,en raison de son poids" selon Eventia Giumba. Tant que la rapidité d'exécution ne sera pas améliorée, l'utilisation à grande échelle parait pour le moment restreinte, sans remettre en cause son existence, et ses possibles bénéfices, que seuls l'avenir pourra évaluer.
Et Clément Jeanneau de conclure "la blockchain est un mot à la mode utilisé à tort et à travers, il faut se méfier et ne pas oublier que tout repose sur la décentralisation."
La disparition de Parafe n'est pas encore pour 2018.
D'ailleurs la société SITA s'est penchée sur le sujet, en s'associant avec ShoCard, une start-up américaine spécialisée dans la certification des identités numériques.
La certification peut aussi toucher celle des produits dits locaux, pour le moment le touriste ne peut se fier qu'à la bonne foi du vendeur. L'entreprise anglaise Provenance a dernièrement expérimenté le concept, ainsi chaque étape de la création d'un produit artisanal sera tracé et validé.
Malgré ses expérimentations, quelques doutes subsistent.
"Le problème n'est pas sa mise en place, mais la faisabilité. Regardez le Bitcoin, le nombre de transactions est limité à un petit nombre,en raison de son poids" selon Eventia Giumba. Tant que la rapidité d'exécution ne sera pas améliorée, l'utilisation à grande échelle parait pour le moment restreinte, sans remettre en cause son existence, et ses possibles bénéfices, que seuls l'avenir pourra évaluer.
Et Clément Jeanneau de conclure "la blockchain est un mot à la mode utilisé à tort et à travers, il faut se méfier et ne pas oublier que tout repose sur la décentralisation."
La disparition de Parafe n'est pas encore pour 2018.
La France et l'Europe à l'écoute
Et alors que les entreprises s'attaquent aux bénéfices qu'elles pourraient tirer de la Blockchain, l'Etat Français reste attentif.
En début d'année la députée UDI, Laure de La Raudière soumettait au vote de l'Assemblée Nationale sa proposition de tester l'utilisation de la blockchain dans le cadre de la dématérialisation des actes d’état-civil. Malgré le rejet de son amendement, l'élue ne baisse pas les bras "nous ne devons pas louper ce virage technologique. Nous avons déjà loupé le précédent, en étant dans l'incapacité d'accompagner la croissance des start-ups, au-delà de la dimension nationale."
Pour ce faire la représentante UDI, a lancé avec la bénéfiction du gouvernement une mission sur la question de la chaîne de blocs avec pour volonté "d'éveiller les consciences de mes collègues et appréhender les freins législatifs. Je suis convaincue, de son impact et de son utilité, les bénéfices notamment dans le secteur du tourisme peuvent être nombreux."
Clément Jeanneau de rappeler que les annonces sont nombreuses "beaucoup sont fondées sur les principes de la blockchain, mais elles utilisent tout simplement des technologies existantes. Les véritables innovations proviennent des start-ups, et non des Etats."
Alors que la France lorgne sur cette innovation, la Commission européenne n'est pas en reste en lançant l'Observatoire-forum des chaînes de blocs.
M. Andrus Ansip, vice-président de la Commission pour le marché unique numérique, a déclaré : "des technologies comme la chaîne de blocs peuvent aider à réduire les coûts tout en renforçant la confiance, la traçabilité et la sécurité.
Elles recèlent un immense potentiel pour rendre les transactions économiques et sociales en ligne plus sûres, en les protégeant contre les attaques et en supprimant la nécessité d'un intermédiaire."
En début d'année la députée UDI, Laure de La Raudière soumettait au vote de l'Assemblée Nationale sa proposition de tester l'utilisation de la blockchain dans le cadre de la dématérialisation des actes d’état-civil. Malgré le rejet de son amendement, l'élue ne baisse pas les bras "nous ne devons pas louper ce virage technologique. Nous avons déjà loupé le précédent, en étant dans l'incapacité d'accompagner la croissance des start-ups, au-delà de la dimension nationale."
Pour ce faire la représentante UDI, a lancé avec la bénéfiction du gouvernement une mission sur la question de la chaîne de blocs avec pour volonté "d'éveiller les consciences de mes collègues et appréhender les freins législatifs. Je suis convaincue, de son impact et de son utilité, les bénéfices notamment dans le secteur du tourisme peuvent être nombreux."
Clément Jeanneau de rappeler que les annonces sont nombreuses "beaucoup sont fondées sur les principes de la blockchain, mais elles utilisent tout simplement des technologies existantes. Les véritables innovations proviennent des start-ups, et non des Etats."
Alors que la France lorgne sur cette innovation, la Commission européenne n'est pas en reste en lançant l'Observatoire-forum des chaînes de blocs.
M. Andrus Ansip, vice-président de la Commission pour le marché unique numérique, a déclaré : "des technologies comme la chaîne de blocs peuvent aider à réduire les coûts tout en renforçant la confiance, la traçabilité et la sécurité.
Elles recèlent un immense potentiel pour rendre les transactions économiques et sociales en ligne plus sûres, en les protégeant contre les attaques et en supprimant la nécessité d'un intermédiaire."