"Il faut rendre hommage au BEA pour avoir diligenté les recherches et avoir mobilisé les fonds nécessaires pour mettre en œuvre des moyens considérables. (...) Cela va bien au-delà du simple professionnalisme, c’est la manifestation claire que la mission de cet organisme : l’analyse des accidents d’avion est quasiment sacrée." - DR
Je souhaiterais revenir sur le rapport du Bureau d’Enquêtes Accidents publiés fin juillet 2011 à propos du vol AF 477 Rio Paris. Bien entendu je n’ai aucune compétence pour commenter les conclusions.
Après tout, il y a suffisamment d’autorités autoproclamées pour cela. Non, je voudrais par contre souligner l’extraordinaire obstination qu’il a fallu mettre en œuvre pour arriver à un tel résultat, je parle de l’analyse de ce qui s’est passé.
Souvenons-nous. Dès l’accident, une première campagne de recherche des « boîtes noires » a été déclenchée. Elle a duré trois semaines, sans résultats.
Il faut dire que rechercher un objet moins gros qu’un ordinateur portable au fond de l’océan dans un relief tourmenté et par plusieurs milliers de mètres de fond, n’est pas facile. L’idée même qu’il faut faire les recherches relève de l’exploit.
Un an et demi se passe et tout le monde abandonne l’espoir de retrouver les précieuses boîtes, ne serait-ce que parce qu’elles ont été supposées détruites ou tout le moins inexploitables.
Après tout, il y a suffisamment d’autorités autoproclamées pour cela. Non, je voudrais par contre souligner l’extraordinaire obstination qu’il a fallu mettre en œuvre pour arriver à un tel résultat, je parle de l’analyse de ce qui s’est passé.
Souvenons-nous. Dès l’accident, une première campagne de recherche des « boîtes noires » a été déclenchée. Elle a duré trois semaines, sans résultats.
Il faut dire que rechercher un objet moins gros qu’un ordinateur portable au fond de l’océan dans un relief tourmenté et par plusieurs milliers de mètres de fond, n’est pas facile. L’idée même qu’il faut faire les recherches relève de l’exploit.
Un an et demi se passe et tout le monde abandonne l’espoir de retrouver les précieuses boîtes, ne serait-ce que parce qu’elles ont été supposées détruites ou tout le moins inexploitables.
Pour le BEA, l’analyse des accidents d’avion est quasiment sacrée
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Eh bien une nouvelle campagne est entreprise en mars 2011. Il faut tout de même imaginer la formidable dose d’optimisme et l’ardente nécessité de posséder les informations qui ont permis de mobiliser de nouveaux moyens.
Et, miracle, cette campagne de recherche porte ses fruits et les deux boîtes le « Flight Data Recorder » et le « Cockpit Voice Recorder » sont retrouvées, près de 2 ans après le drame, qui plus est, en état d’être exploitées, ce qui a été fait.
J’en tire plusieurs leçons.
D’abord il faut rendre hommage au BEA pour avoir diligenté les recherches et avoir mobilisé les fonds nécessaires pour mettre en œuvre des moyens considérables : 6 avions de recherche, 7 bateaux français, 5 bateaux brésiliens, 2 sous-marins français et 2 américains, plusieurs robots de recherche et des sonars américains pouvant détecter des informations jusqu’à 6100 mètres de fond, et j’en oublie certainement.
Cela va bien au-delà du simple professionnalisme, c’est la manifestation claire que la mission de cet organisme : l’analyse des accidents d’avion est quasiment sacrée. Rien ne doit arrêter la recherche de la vérité.
Et, miracle, cette campagne de recherche porte ses fruits et les deux boîtes le « Flight Data Recorder » et le « Cockpit Voice Recorder » sont retrouvées, près de 2 ans après le drame, qui plus est, en état d’être exploitées, ce qui a été fait.
J’en tire plusieurs leçons.
D’abord il faut rendre hommage au BEA pour avoir diligenté les recherches et avoir mobilisé les fonds nécessaires pour mettre en œuvre des moyens considérables : 6 avions de recherche, 7 bateaux français, 5 bateaux brésiliens, 2 sous-marins français et 2 américains, plusieurs robots de recherche et des sonars américains pouvant détecter des informations jusqu’à 6100 mètres de fond, et j’en oublie certainement.
Cela va bien au-delà du simple professionnalisme, c’est la manifestation claire que la mission de cet organisme : l’analyse des accidents d’avion est quasiment sacrée. Rien ne doit arrêter la recherche de la vérité.
La sécurité : une vraie religion dans le transport aérien
Alors, bien sûr, on pourra toujours gloser sur le fait qu’il manque telle ou telle information dans le rapport et que celui-ci a été biaisé pour protéger je ne sais quelle importante société. Pour tout dire, je n’en crois pas un mot. On ne déploie pas autant d’énergie et de moyens pour reconstruire une vérité qui serait d’ailleurs contreproductive.
Car enfin le but est simple : il ne faut jamais reproduire le même accident. C’est d’ailleurs la raison essentielle pour laquelle le transport aérien est devenu si sûr. Par conséquent on ne voit pas une seule raison pour cacher une quelconque information qui permettrait soit aux compagnies exploitantes soit aux constructeurs d’améliorer leurs processus et ainsi d’éviter qu’un accident semblable se reproduise.
La sécurité est une vraie religion dans le transport aérien et ce depuis au moins la fin de la Deuxième Guerre mondiale et la création de l’OACI et de IATA. Je ne connais aucun dirigeant de compagnie aérienne qui ne place cette valeur au premier rang de ses préoccupations. Je n’en connais aucun qui ne se sente particulière affecté par un accident d’avion où qu’il survienne et même s’il affecte son concurrent le plus acharné.
C’est la grande vertu de ce secteur d’activité. C’est ce qui a rendu banal ce qui ne l’est pas : se promener à 10.000 mètres d’altitude, à 900 km/h pendant des heures, traverser des océans, décoller des appareils qui pèsent 400 tonnes et atterrir dans un petit carré de 40 m par 40 m avec un taux de ponctualité qui frise les 90%. Le voyageur que je suis a tendance à oublier que chaque vol constitue en soi un exploit.
Et c’est tant mieux.
Je suis suffisamment critique de certaines pratiques commerciales de ce secteur d’activité pour ne pas souligner ce qui fait sa force : sa fiabilité. Elle n’est pas si naturelle que cela. Il a fallu la construire et surtout ne jamais relâcher sa vigilance.
C’est le message que nous donne le BEA et je l’en remercie au nom des presque 3 milliards de passagers.
Car enfin le but est simple : il ne faut jamais reproduire le même accident. C’est d’ailleurs la raison essentielle pour laquelle le transport aérien est devenu si sûr. Par conséquent on ne voit pas une seule raison pour cacher une quelconque information qui permettrait soit aux compagnies exploitantes soit aux constructeurs d’améliorer leurs processus et ainsi d’éviter qu’un accident semblable se reproduise.
La sécurité est une vraie religion dans le transport aérien et ce depuis au moins la fin de la Deuxième Guerre mondiale et la création de l’OACI et de IATA. Je ne connais aucun dirigeant de compagnie aérienne qui ne place cette valeur au premier rang de ses préoccupations. Je n’en connais aucun qui ne se sente particulière affecté par un accident d’avion où qu’il survienne et même s’il affecte son concurrent le plus acharné.
C’est la grande vertu de ce secteur d’activité. C’est ce qui a rendu banal ce qui ne l’est pas : se promener à 10.000 mètres d’altitude, à 900 km/h pendant des heures, traverser des océans, décoller des appareils qui pèsent 400 tonnes et atterrir dans un petit carré de 40 m par 40 m avec un taux de ponctualité qui frise les 90%. Le voyageur que je suis a tendance à oublier que chaque vol constitue en soi un exploit.
Et c’est tant mieux.
Je suis suffisamment critique de certaines pratiques commerciales de ce secteur d’activité pour ne pas souligner ce qui fait sa force : sa fiabilité. Elle n’est pas si naturelle que cela. Il a fallu la construire et surtout ne jamais relâcher sa vigilance.
C’est le message que nous donne le BEA et je l’en remercie au nom des presque 3 milliards de passagers.