D. Beljanski (Selectour Afat) : "Nous allons réinventer la croissance !"

Après les 4 congrès précédents animés par les interrogations autour de la fusion (Congrès de Malte), les joutes sur la marque commune et le passage à un président unique (Congrès de Valmorel), les annonces autour des nouveaux outils (sites, Hip'Réceptifs, et campagne de communication) avec en ligne de mire l'élection des nouveaux représentants du réseau (Congrès Mazagan), le 5ème Congrès Selectour Afat qui s'est déroulé à Split du 4 au 7 décembre 2014, était un congrès de transition.

"Il ne peut pas y avoir des annonces chaque année", argumente ce patron de mini-réseau situé dans le Nord de la France.

C'est donc une convention mais avec un contenu plus décalé et "moins dense" que les éditions précédentes, de l'avis de plusieurs adhérents qui a accueilli les 530 participants.

Ce que regrettent certains agents de voyages.

"Les interventions, en soi, sont intéressantes, mais très éloignées de nos préoccupations", nous confie cet adhérent, quelque peu déconcerté.

"Je quitte mon entreprise 3 jours pour participer au congrès, et là je reste un peu sur ma faim", ajoute cet autre gérant de point de vente.

Toutefois, ce rendez-vous annuel reste important, pour ce patron d'une agence basée en Bourgogne.

"Dans un contexte difficile, le congrès permet de me redynamiser".

Aujourd'hui, les différences entre les réseaux d'origine ont totalement disparu et l'intégration est réussie.

Avec plus de 1200 points de ventes, Selectour Afat est le premier réseau d'agences de France, et il compte bien garder la pole position.

C'est en tout cas l'ambition de Dominique Beljanski, présidente de la Coopérative.

"Pour rester le 1er réseau de France, nous allons réinventer la croissance en facilitant la croissance externe des entreprises de Selectour Afat ; en recrutant de nouvelles agences, là où nous ne sommes pas présents, et là où nos parts de marchés sont insuffisantes" a t-elle déclaré lors de son discours de clôture à l'occasion de la soirée de Gala à la Galerie Mestrovic à Split.

Pour rappel, le périmètre du réseau est stable en 2014. 28 nouvelles licences ont rejoint les rangs de l'enseigne à l'hippocampe, et les seuls départs concernent des défaillances.

Elle poursuit : "mais la croissance de nos adhérents, ça ne se décrète pas. Il est impératif de garder la culture du changement que nous avons su créer."

Des mots qui font écho au message vidéo de Laurence Parisot, ancienne présidente du Medef, diffusée en ouverture du congrès.

"Le monde est dans une révolution immense, historique, comparable à celle de l'imprimerie. Il s'agit de la transformation numérique.

Emparez-vous de cela sans crainte, c'est juste un outil.

Il s'agit de le mettre à la disposition de vos clients et vous serez non seulement l'une des plus belles entreprises de France, mais sans doute l'une des plus belles d'Europe", a t-elle déclaré.

"Lutter contre le numérique, c'est sortir de la route", estime également Jean-Marc Borello, président-fondateur du Groupe SOS et invité à l'occasion du congrès.

"Des évolutions technologiques" que Dominique Beljanski met au centre des challenges à relever.

Engagé dans une véritable stratégie cross-canal depuis 2014, le réseau poursuit dans cette voie avec le déploiement des vitrines digitales, une nouvelle appli mobile "Affaires" et la migration des anciens sites agences vers une version aux couleurs du groupe.

Mais le digital, n'est pas le seul enjeu.

"La chute des frontières" entre les métiers, "la concurrence d'acteurs mondiaux dans le voyage d'affaires", la formation des collaborateurs, "la règlementation de plus en plus contraignante et des clients de plus en plus procéduriers", sont autant d'autres défis à relever, pour Dominique Beljanski.

Dans ce contexte, la présidente de la Coopérative prône pour des relations avec les fournisseurs "basées sur une loyauté réciproque."

"Il ne faut pas consommer son énergie dans les combats du passé, nous devons être mobiles, réactifs, opportunistes et prospectifs." a t-elle ajouté.

Citant Darwin : "Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements", elle a ainsi pris "l'engagement personnel" de "favoriser l'adaptation"...