Les professionnels s'inquiètent pour l'avenir proche de la Grèce - Photo JDL
TourMaG.com - Certains TO européens pensent que la Grèce va quitter l’Euro et veulent revoir leur contrat en prévision. Qu’en pensez-vous ?
Xénophon Pétropoulos : "Chaque entreprise a le droit et le devoir de mettre en place la politique qui préserve le mieux ses actionnaires et ses capacités à poursuivre son activité.
On peut donc comprendre que l’instabilité politique grecque incite certains grands TO européens à revoir leur contrat, en particulier pour la prochaine saison.
Nous croyons cependant qu’après les élections du 17 juin prochain, le futur gouvernement mettra en place une politique susceptible de ramener la stabilité financière du pays, arrêtant ainsi la spéculation autour de la fin de l’euro en Grèce.
Je rappelle néanmoins que, dans l’impossible scénario d’une Grèce hors de la zone euro, ce changement n’aurait pas lieu dans la nuit. Cela prendrait du temps, des mois peut-être, et par conséquent la saison 2012 n’en serait pas affectée."
Xénophon Pétropoulos : "Chaque entreprise a le droit et le devoir de mettre en place la politique qui préserve le mieux ses actionnaires et ses capacités à poursuivre son activité.
On peut donc comprendre que l’instabilité politique grecque incite certains grands TO européens à revoir leur contrat, en particulier pour la prochaine saison.
Nous croyons cependant qu’après les élections du 17 juin prochain, le futur gouvernement mettra en place une politique susceptible de ramener la stabilité financière du pays, arrêtant ainsi la spéculation autour de la fin de l’euro en Grèce.
Je rappelle néanmoins que, dans l’impossible scénario d’une Grèce hors de la zone euro, ce changement n’aurait pas lieu dans la nuit. Cela prendrait du temps, des mois peut-être, et par conséquent la saison 2012 n’en serait pas affectée."
- 50% sur les marchés européens, + 40% sur le marché russe
Autres articles
TourMaG.com - Qu’en pensent les réceptifs grecs, se préparent-ils eux aussi à une sortie de l’euro ?
X. P. : "Hôteliers et réceptifs continuent à travailler comme d’habitude : ils négocient la prochaine saison et leur futurs contrats.
Nous insistons auprès de nos adhérents pour qu’ils concentrent leurs efforts sur la qualité de service et la tarification : ils doivent être à la fois irréprochables et compétitifs.
De ce point de vue, justement, cette saison est la meilleure que nous ayons depuis 2008 en matière de rapport qualité/prix."
TourMaG.com - Dans ce contexte, comment se comportent les réservations estivales ?
X. P. : "Depuis le début du mois de mai, nous constatons une baisse significative des réservations par rapport à l’an dernier. Nous l’évaluons à 50% environ, surtout sur nos principaux marchés européens.
C’est évidemment une réaction directe à l’instabilité politique et aux résultats des premières élections. En ce moment, et au-delà du prochain scrutin, les choses tendent à se stabiliser autour de - 20%.
D’un autre côté, nous enregistrons une forte croissance, d’environ 40%, sur les marchés russes et balkaniques. Cette progression prolonge celle de l’an dernier, très forte elle aussi, avec des arrivées en hausse de 60%.
C’est pourquoi nous maintenons nos objectifs initiaux : accueillir 16 millions de touristes internationaux pour une recette de 10 milliards d’euros. Pour mémoire, je vous rappelle que le tourisme représente 17% de notre PIB et que nous prévoyons 2 à 3 points de croissance sur les 3 ans à venir."
X. P. : "Hôteliers et réceptifs continuent à travailler comme d’habitude : ils négocient la prochaine saison et leur futurs contrats.
Nous insistons auprès de nos adhérents pour qu’ils concentrent leurs efforts sur la qualité de service et la tarification : ils doivent être à la fois irréprochables et compétitifs.
De ce point de vue, justement, cette saison est la meilleure que nous ayons depuis 2008 en matière de rapport qualité/prix."
TourMaG.com - Dans ce contexte, comment se comportent les réservations estivales ?
X. P. : "Depuis le début du mois de mai, nous constatons une baisse significative des réservations par rapport à l’an dernier. Nous l’évaluons à 50% environ, surtout sur nos principaux marchés européens.
C’est évidemment une réaction directe à l’instabilité politique et aux résultats des premières élections. En ce moment, et au-delà du prochain scrutin, les choses tendent à se stabiliser autour de - 20%.
D’un autre côté, nous enregistrons une forte croissance, d’environ 40%, sur les marchés russes et balkaniques. Cette progression prolonge celle de l’an dernier, très forte elle aussi, avec des arrivées en hausse de 60%.
C’est pourquoi nous maintenons nos objectifs initiaux : accueillir 16 millions de touristes internationaux pour une recette de 10 milliards d’euros. Pour mémoire, je vous rappelle que le tourisme représente 17% de notre PIB et que nous prévoyons 2 à 3 points de croissance sur les 3 ans à venir."
80% des grecs favorables à l’Euro
TourMaG.com - Au cas où la Grèce quitterait la zone euro, comment voyez-vous les mois qui viennent ?
X. P. : "La discussion autour de l’euro n’a pas de fondement solide. Plus de 80% des Grecs sont favorables à la zone euro et ce n’est d’ailleurs pas notre habitude de raisonner des scénarii de fiction.
Si telle était le cas, je le répète, le processus serait long. C’est pourquoi nous préférons mettre l’accent sur nos points forts et sur la promotion du tourisme grec. Savez-vous qu’en réalité, c’est le meilleur moment pour visiter la Grèce ?"
X. P. : "La discussion autour de l’euro n’a pas de fondement solide. Plus de 80% des Grecs sont favorables à la zone euro et ce n’est d’ailleurs pas notre habitude de raisonner des scénarii de fiction.
Si telle était le cas, je le répète, le processus serait long. C’est pourquoi nous préférons mettre l’accent sur nos points forts et sur la promotion du tourisme grec. Savez-vous qu’en réalité, c’est le meilleur moment pour visiter la Grèce ?"
Grèce : quittera ou quittera pas la zone euro ?
À cette question, rares sont ceux qui peuvent ou qui veulent répondre. Nul en effet ne sait ce qui va se passer dans les six mois à venir.
Rappelant que la crise était d’abord mondiale avant d’être grecque, Jean-Paul Betbèze, le chef économiste du Crédit Agricole (CA), écrivait récemment dans un édito paru sur Atlantico.fr : « Grèce : qui va gagner le concours d’idées pour la garder dans la zone euro ? »
Après l’euro, le Geuro !!!
Plaisantant à moitié, il évoquait ensuite les Eurobonds ou le Geuro, une monnaie parallèle proposée par la Deutsche Bank, en ajoutant au passage : « chaque jour nous apporte sa cohorte d’idées, entre ruptures variées et ajustements multiples… »
Nul ne pariera donc sur l’avenir proche de la Grèce, et moins encore sur ce qui sortira du scrutin, le 17 juin prochain.
« Le système politique grec est assez compliqué, » explique Jean-Paul Betbèze. « Le parti qui arrive en tête se voit attribuer un bonus de 50 sièges. Dans ces conditions, soit l’extrême gauche arrive en tête, profite de ce bonus et s’entend avec le Parti socialiste pour déboucher sur un gouvernement gérable. Dans ce cas, il est possible que l’extrême gauche infléchisse quelque peu sa volonté de sortir du système et qu’elle cherche plus à s’adapter aux mesures suggérées par l’Europe.
Soit l’extrême gauche échoue et le centre droit devient alors le pivot principal du futur consensus politique. Dans ce cas, le système continue à fonctionner. Il est donc fort probable que la Grèce reste dans la zone euro avec un projet politique qui tiendra la route. Avec ce qui se passe en Espagne ou à Chypre, par exemple, les Grecs comprennent la gravité de la situation et tout le monde sait que l’on ne peut jouer avec l’euro. »
Quelque soit la dévaluation, les grecs ne baisseront pas d’autant leur prix
Dans le cas d’un retour à la drachme, Jean-Paul Betbèze envisage une dévaluation massive, jusqu’à - 50%. Cela rendrait moins cher la destination, mais il ne faudrait pas imaginer pour autant que les hôteliers et les réceptifs grecs baisseraient d’autant leur prix, tout au plus pourraient-ils gérer une ristourne de 20 à 25%…
Cela étant, Jean-Paul Betbèze rappelle que « la Grèce est un gros importateur. On pourrait donc s’attendre à une remontée rapide des prix. La question des salaires se poserait alors d’une manière aiguë.
Ou ils augmentent et provoquent l’inflation, ou ils restent bloqués et l’on peut s’attendre à des troubles sociaux. Il n’est pas sûr que ce soit le meilleur moyen de se reconstruire. Même si les Grecs sont énervés, ils se rendent compte que ce serait très compliqué. »
Rappelant que la crise était d’abord mondiale avant d’être grecque, Jean-Paul Betbèze, le chef économiste du Crédit Agricole (CA), écrivait récemment dans un édito paru sur Atlantico.fr : « Grèce : qui va gagner le concours d’idées pour la garder dans la zone euro ? »
Après l’euro, le Geuro !!!
Plaisantant à moitié, il évoquait ensuite les Eurobonds ou le Geuro, une monnaie parallèle proposée par la Deutsche Bank, en ajoutant au passage : « chaque jour nous apporte sa cohorte d’idées, entre ruptures variées et ajustements multiples… »
Nul ne pariera donc sur l’avenir proche de la Grèce, et moins encore sur ce qui sortira du scrutin, le 17 juin prochain.
« Le système politique grec est assez compliqué, » explique Jean-Paul Betbèze. « Le parti qui arrive en tête se voit attribuer un bonus de 50 sièges. Dans ces conditions, soit l’extrême gauche arrive en tête, profite de ce bonus et s’entend avec le Parti socialiste pour déboucher sur un gouvernement gérable. Dans ce cas, il est possible que l’extrême gauche infléchisse quelque peu sa volonté de sortir du système et qu’elle cherche plus à s’adapter aux mesures suggérées par l’Europe.
Soit l’extrême gauche échoue et le centre droit devient alors le pivot principal du futur consensus politique. Dans ce cas, le système continue à fonctionner. Il est donc fort probable que la Grèce reste dans la zone euro avec un projet politique qui tiendra la route. Avec ce qui se passe en Espagne ou à Chypre, par exemple, les Grecs comprennent la gravité de la situation et tout le monde sait que l’on ne peut jouer avec l’euro. »
Quelque soit la dévaluation, les grecs ne baisseront pas d’autant leur prix
Dans le cas d’un retour à la drachme, Jean-Paul Betbèze envisage une dévaluation massive, jusqu’à - 50%. Cela rendrait moins cher la destination, mais il ne faudrait pas imaginer pour autant que les hôteliers et les réceptifs grecs baisseraient d’autant leur prix, tout au plus pourraient-ils gérer une ristourne de 20 à 25%…
Cela étant, Jean-Paul Betbèze rappelle que « la Grèce est un gros importateur. On pourrait donc s’attendre à une remontée rapide des prix. La question des salaires se poserait alors d’une manière aiguë.
Ou ils augmentent et provoquent l’inflation, ou ils restent bloqués et l’on peut s’attendre à des troubles sociaux. Il n’est pas sûr que ce soit le meilleur moyen de se reconstruire. Même si les Grecs sont énervés, ils se rendent compte que ce serait très compliqué. »