Marc Lolivier : "Le mobile va être la réunification des 2 mondes, celui d’internet et celui des points de ventes. C'est le client qui commande et il veut un rendez-vous physique en magasin en complément de tout ce que lui offre internet. "Photo Fotolia Francis Bonami
Les clients sont de plus en plus connectés, l'e-commerce se démocratise et les entreprises doivent suivre.
C'est un défi, mais surtout une opportunité accessible à tous !
La France reste le troisième marché européen en termes de commerce connecté, au coude à coude avec l'Allemagne sur certains points, mais bien loin derrière l'Angleterre, cet ovni !
Aujourd’hui, nous constatons la montée en puissance des commerçants traditionnels. Ils ont tardé à intégrer la dimension online dans leur activité mais leur arrivée progressive ouvre la voie sur des nouvelles solutions.
Marc Lolivier, délégué général de la FEVAD, fut le premier, il y a 5 ans, à percevoir cette évolution.
Avec audace, il décrivait déjà ce que serait l'évolution de notre paysage économique.
C’est à lui que l’on doit le vocable de « commerce connecté » qui aujourd’hui, s’impose à tous comme la réalité du commerce d’aujourd’hui.
C'est un défi, mais surtout une opportunité accessible à tous !
La France reste le troisième marché européen en termes de commerce connecté, au coude à coude avec l'Allemagne sur certains points, mais bien loin derrière l'Angleterre, cet ovni !
Aujourd’hui, nous constatons la montée en puissance des commerçants traditionnels. Ils ont tardé à intégrer la dimension online dans leur activité mais leur arrivée progressive ouvre la voie sur des nouvelles solutions.
Marc Lolivier, délégué général de la FEVAD, fut le premier, il y a 5 ans, à percevoir cette évolution.
Avec audace, il décrivait déjà ce que serait l'évolution de notre paysage économique.
C’est à lui que l’on doit le vocable de « commerce connecté » qui aujourd’hui, s’impose à tous comme la réalité du commerce d’aujourd’hui.
Interview de Marc Lolivier, délégué général de la FEVAD
Marc Lolivier, délégué général de la FEVAD ©Fevad
i-tourisme : L’e-commerce d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier ?
Marc Lolivier : "Le changement vient d’abord du client. C’est lui qui est connecté en permanence, ce qui implique que les entreprises doivent l'être aussi !
C'est à la fois une opportunité et un défi majeur que certain ont eu du mal à suivre. Mais c’est un virage essentiel afin de se mettre dans la direction du futur et en réponse avec les attentes des consommateurs.
Par exemple, la multi-canalité est une réalité qu’il s’agit d’intégrer.
Tout l'enjeu d'aujourd'hui est de parvenir à rendre le commerce sans couture, de passer d'un écran à l'autre sans rupture. Tous les secteurs sont concernés, y compris ceux qui étaient encore à l’abri comme le luxe ou l'alimentaire.
C’est un réel challenge d’autant plus que la concurrence est de plus en plus rude."
i-tourisme : Les commerçants l’ont-ils compris?
ML : "Les enseignes traditionnelles ont quelque peu tardé à s’y mettre, mais aujourd’hui la grande majorité des commerçants développe des stratégies digitales.
Bien sûr, il y aura toujours quelques réfractaires, mais dans l’ensemble, tous ont compris l'enjeu que cela représente pour leur business.
Par contre, les chiffres montrent que le secteur du B2B est en retard. C’est le cas, Par exemple, de la dématérialisation. Ce sont des problématiques qui touchent la compétitivité de l'économie.
Des gains de productivité à en attendre sont importants et les perspectives de développement tout autant."
Marc Lolivier : "Le changement vient d’abord du client. C’est lui qui est connecté en permanence, ce qui implique que les entreprises doivent l'être aussi !
C'est à la fois une opportunité et un défi majeur que certain ont eu du mal à suivre. Mais c’est un virage essentiel afin de se mettre dans la direction du futur et en réponse avec les attentes des consommateurs.
Par exemple, la multi-canalité est une réalité qu’il s’agit d’intégrer.
Tout l'enjeu d'aujourd'hui est de parvenir à rendre le commerce sans couture, de passer d'un écran à l'autre sans rupture. Tous les secteurs sont concernés, y compris ceux qui étaient encore à l’abri comme le luxe ou l'alimentaire.
C’est un réel challenge d’autant plus que la concurrence est de plus en plus rude."
i-tourisme : Les commerçants l’ont-ils compris?
ML : "Les enseignes traditionnelles ont quelque peu tardé à s’y mettre, mais aujourd’hui la grande majorité des commerçants développe des stratégies digitales.
Bien sûr, il y aura toujours quelques réfractaires, mais dans l’ensemble, tous ont compris l'enjeu que cela représente pour leur business.
Par contre, les chiffres montrent que le secteur du B2B est en retard. C’est le cas, Par exemple, de la dématérialisation. Ce sont des problématiques qui touchent la compétitivité de l'économie.
Des gains de productivité à en attendre sont importants et les perspectives de développement tout autant."
"Il y a de la place pour tout le monde"
i-tourisme : Quel est le rôle du m-commerce dans cette digitalisation ?
ML : "Le m-commerce va jouer un rôle clé dans l'évolution du e-commerce. Certaines entreprises construisent, dès le départ, toutes leurs stratégies autour du commerce mobile, pour leur site comme pour leurs magasins. C’était le chainon manquant.
Le mobile va être la réunification des 2 mondes, celui d’internet et celui des points de ventes. C'est le client qui commande et il veut un rendez-vous physique en magasin en complément de tout ce que lui offre internet.
L’exemple d'Amazon et maintenant de Google qui ouvre son magasin à Londres est illustratif de cette évolution."
i-tourisme : Selon vous, l'e-commerce est-il définitivement conquis par les grandes entreprise, ou bien les petites ont encore une chance ?
ML : "Ce qui est très intéressant dans cette révolution du commerce c’est qu’internet reste un outil très accessible.
Ainsi de nombreuses TPE-PME trouvent un relais de croissance auquel elles n'auraient pas eu accès autrement. Il y a un avenir pour les produits de niche, les produits spécialisés et spécifiques.
Il y a de la place pour tout le monde, les grands et les petits, les pure-players et les retailers.
La proportion d'entreprises qui vendent à l'étranger grâce à internet a encore progressé de dix points sur notre baromètre. Mais, concernant les produits de la grande consommation, nous allons vers une bataille entre les pure-players et les grands acteurs de la distribution."
i-tourisme : Après des hausses à 2 chiffres, les parts de marché du e-commerce se stabilisent. Arrive-t-on à une certaine maturité ?
ML : "On en est encore loin et si on regarde la Grande Bretagne, les marges de progression sont encore très importantes."
ML : "Le m-commerce va jouer un rôle clé dans l'évolution du e-commerce. Certaines entreprises construisent, dès le départ, toutes leurs stratégies autour du commerce mobile, pour leur site comme pour leurs magasins. C’était le chainon manquant.
Le mobile va être la réunification des 2 mondes, celui d’internet et celui des points de ventes. C'est le client qui commande et il veut un rendez-vous physique en magasin en complément de tout ce que lui offre internet.
L’exemple d'Amazon et maintenant de Google qui ouvre son magasin à Londres est illustratif de cette évolution."
i-tourisme : Selon vous, l'e-commerce est-il définitivement conquis par les grandes entreprise, ou bien les petites ont encore une chance ?
ML : "Ce qui est très intéressant dans cette révolution du commerce c’est qu’internet reste un outil très accessible.
Ainsi de nombreuses TPE-PME trouvent un relais de croissance auquel elles n'auraient pas eu accès autrement. Il y a un avenir pour les produits de niche, les produits spécialisés et spécifiques.
Il y a de la place pour tout le monde, les grands et les petits, les pure-players et les retailers.
La proportion d'entreprises qui vendent à l'étranger grâce à internet a encore progressé de dix points sur notre baromètre. Mais, concernant les produits de la grande consommation, nous allons vers une bataille entre les pure-players et les grands acteurs de la distribution."
i-tourisme : Après des hausses à 2 chiffres, les parts de marché du e-commerce se stabilisent. Arrive-t-on à une certaine maturité ?
ML : "On en est encore loin et si on regarde la Grande Bretagne, les marges de progression sont encore très importantes."
"La digitalisation est transversale au commerce"
i-tourisme : Mais l’e-tourisme est en baisse !
ML : "Le tourisme est un cas particulier. Il a atteint une part de marché de 40% sur internet.
L'industrie du voyage est très loin devant le second secteur du e-commerce, celui des produits techniques qui lui ne dépasse pas les 20%.
Le commerce de détail oscille entre 9 et 11%. Mais ce serait une erreur de ne raisonner qu’à partir de ces chiffres.
Le débat s’est déplacé autour des attentes du client qui veut le mieux disant, tout le temps, et au meilleur prix !"
i-tourisme : Plus précisément ?
ML : "Il faut casser les codes de raisonnement qui réduisent internet à un canal de vente et le commerce à un canal de transaction. Le rapport entre les magasins et internet est en train d'évoluer.
Ces barrières artificielles que l'on érigent entre les points de vente physique et l’e-commerce vont disparaître.
Nous ne parlons plus de « e-commerce » mais de « commerce connecté ». La digitalisation est transversale au commerce."
i-tourisme : Le prix est-il toujours l’élément différenciant sur internet ?
ML : "Le prix reste important mais n'est plus l'unique argument.
La praticité, l'assurance et le choix sont devenus des éléments prépondérants. Cela s'explique par une démocratisation du e-commerce, avec « Mr et Mme Toutlemonde », qui savent décrypter les offres.
Mais une pression nouvelle voit le jour de la part des consommateurs qui comparent les prix sur internet avec ceux des magasins.
Il y a toujours un concurrent à portée de clic !"
i-tourisme : Il a souvent été dit que la France était moins e-commerçante que ces voisins européens. Comment se situe-t-elle aujourd'hui ?
ML : "La FEVAD suit cela de très près, et il y a déjà une bonne nouvelle : la France reste le 3ème marché européen de e-commerce.
Elle est dans le peloton de tête qui est très largement devant l'Europe du sud.
La vente par correspondance est l'un des points forts de la France qui arrive à quasi jeu égal avec l'Allemagne."
ML : "Le tourisme est un cas particulier. Il a atteint une part de marché de 40% sur internet.
L'industrie du voyage est très loin devant le second secteur du e-commerce, celui des produits techniques qui lui ne dépasse pas les 20%.
Le commerce de détail oscille entre 9 et 11%. Mais ce serait une erreur de ne raisonner qu’à partir de ces chiffres.
Le débat s’est déplacé autour des attentes du client qui veut le mieux disant, tout le temps, et au meilleur prix !"
i-tourisme : Plus précisément ?
ML : "Il faut casser les codes de raisonnement qui réduisent internet à un canal de vente et le commerce à un canal de transaction. Le rapport entre les magasins et internet est en train d'évoluer.
Ces barrières artificielles que l'on érigent entre les points de vente physique et l’e-commerce vont disparaître.
Nous ne parlons plus de « e-commerce » mais de « commerce connecté ». La digitalisation est transversale au commerce."
i-tourisme : Le prix est-il toujours l’élément différenciant sur internet ?
ML : "Le prix reste important mais n'est plus l'unique argument.
La praticité, l'assurance et le choix sont devenus des éléments prépondérants. Cela s'explique par une démocratisation du e-commerce, avec « Mr et Mme Toutlemonde », qui savent décrypter les offres.
Mais une pression nouvelle voit le jour de la part des consommateurs qui comparent les prix sur internet avec ceux des magasins.
Il y a toujours un concurrent à portée de clic !"
i-tourisme : Il a souvent été dit que la France était moins e-commerçante que ces voisins européens. Comment se situe-t-elle aujourd'hui ?
ML : "La FEVAD suit cela de très près, et il y a déjà une bonne nouvelle : la France reste le 3ème marché européen de e-commerce.
Elle est dans le peloton de tête qui est très largement devant l'Europe du sud.
La vente par correspondance est l'un des points forts de la France qui arrive à quasi jeu égal avec l'Allemagne."
Vivre une consommation plus participative
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i-tourisme : Pourquoi les Anglais sont-ils les premiers ?
ML : "Le marché britannique est un véritable ovni ! Il est le premier marché au monde et indique la voix à suivre.
Les Anglais ont pris la tête dès le départ. Sur l’international, ils sont très forts. Ils étaient très en avance et ils sont un modèle pour nous tous. Ils ont des magasins ouverts quasiment tous les jours et tard le soir, et cela n'empêche pas l'e-commerce d'avoir un succès incroyable.
Ils pèsent deux fois le marché français, notamment parce ils sont partis plus tôt."
i-tourisme : Et demain ?
ML : "Une prépondérance social, le m-commerce et aussi le collaboratif…"
i-tourisme : Les entreprises n’ont semble-t-il pas encore pris en compte la dimension du collaboratif !
ML : "C’est vrai, mais elles devront le faite ! C'est une nouvelle forme de consommation : le rachat, la revente...
Les enseignes s'y intéressent de très près car c'est un phénomène important qui risque de bousculer les choses assez vite. Les Français sont friands de ce genre de consommation, surtout les jeunes.
Et le collaboratif a sa « french touch », puisque Blablacar est un leader mondial ! Ce phénomène vient modifier le rapport que nous avons avec notre manière de consommer."
i-tourisme : Et pour conclure ?
ML : "Internet est le plus grand magasin du monde.
Mais il ne faut surtout pas opposer les systèmes et se dire que les gens renoncent totalement à une consommation traditionnelle.
Nous sommes dans le «consommer autrement », pas seulement pour faire des économies, mais pour vivre une consommation plus participative."
ML : "Le marché britannique est un véritable ovni ! Il est le premier marché au monde et indique la voix à suivre.
Les Anglais ont pris la tête dès le départ. Sur l’international, ils sont très forts. Ils étaient très en avance et ils sont un modèle pour nous tous. Ils ont des magasins ouverts quasiment tous les jours et tard le soir, et cela n'empêche pas l'e-commerce d'avoir un succès incroyable.
Ils pèsent deux fois le marché français, notamment parce ils sont partis plus tôt."
i-tourisme : Et demain ?
ML : "Une prépondérance social, le m-commerce et aussi le collaboratif…"
i-tourisme : Les entreprises n’ont semble-t-il pas encore pris en compte la dimension du collaboratif !
ML : "C’est vrai, mais elles devront le faite ! C'est une nouvelle forme de consommation : le rachat, la revente...
Les enseignes s'y intéressent de très près car c'est un phénomène important qui risque de bousculer les choses assez vite. Les Français sont friands de ce genre de consommation, surtout les jeunes.
Et le collaboratif a sa « french touch », puisque Blablacar est un leader mondial ! Ce phénomène vient modifier le rapport que nous avons avec notre manière de consommer."
i-tourisme : Et pour conclure ?
ML : "Internet est le plus grand magasin du monde.
Mais il ne faut surtout pas opposer les systèmes et se dire que les gens renoncent totalement à une consommation traditionnelle.
Nous sommes dans le «consommer autrement », pas seulement pour faire des économies, mais pour vivre une consommation plus participative."