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Faire du voyage un « acte citoyen » : de quoi donner un nouveau souffle au MICE ?

« Renforcer les échanges humains et les liens professionnels »


Faire du voyage un acte citoyen : le concept, inédit, se profile chez les organisateurs d'événements. Pour Michel Bensadoun, directeur de la Fonderie et nouveau président de l'ANAE, un tel concept qui trouve son inspiration dans les récentes révolutions tunisienne puis égyptienne pourrait donner un appel d'air à un secteur en difficulté.


Rédigé par Michèle SANI le Jeudi 29 Septembre 2011

Habib Ammar, directeur de l'Office de Tourisme de Tunisie et Michel Bensadoun, directeur de la Fonderie et nouveau président de l'ANAE, ont débattu sur la notion de tourisme citoyen à Top Résa - DR : M.SANI
Habib Ammar, directeur de l'Office de Tourisme de Tunisie et Michel Bensadoun, directeur de la Fonderie et nouveau président de l'ANAE, ont débattu sur la notion de tourisme citoyen à Top Résa - DR : M.SANI
La semaine dernière, à Top Résa lors d'un colloque hélas peu suivi, Michel Bensadoun, directeur de la Fonderie et nouveau président de l'ANAE, a redéfini les attentes du voyage événementiel.

Le voyage professionnel, hors de France, devient politiquement et économiquement incorrect quand il n'est que touristique ou d'agrément.

Dans un tel contexte, le voyage citoyen donnera-t-il bonne conscience aux entreprises clientes potentielles de congrès et d'incentives ?

Les spécialistes du MICE tablent sur cette perspective. « Fournir du rêve et de belles plages ne suffit plus.

Les entreprises doivent désormais donner un sens à leurs congrès et à leurs voyages incentives.

Fournir du rêve et de belles plages ne suffit plus

Cela devient primordial quand il s'agit de voyages à l'étranger. Il faut alors construire quelque chose ayant un contenu riche en émotion, en échange, en découverte.

Il faut renforcer les échanges humains et les liens professionnels
», explique Michel Bensadoun sans exclure l'aspect sécuritaire et la stabilité politique du pays, deux critères incontournables pour tout organisateur.

Depuis le 14 janvier 2011, voyager en Tunisie, participer à la reconstruction de ce pays qui s'ouvre à la liberté et à la démocratie se prête à cette notion d'acte « citoyen » et s'éloigne de toute opportunité de voyage à bon prix dans un cadre agréable.

« Cela devient même un élément de communication pour l'entreprise qui s'approprie un acte citoyen », ajoute le spécialiste du voyage événementiel.

L'idéal serait de faire du business, de trouver de nouveaux marchés, de rencontrer des clients ou des fournisseurs potentiels, toutes notions encore mal perçues par les responsables du tourisme tunisien représentés par Habib Ammar qui lui donnait la réplique à Top Resa.

« Pour la Tunisie le MICE est un segment essentiel qui traverse une période très difficile avec beaucoup d'annulations. Nous avons les infrastructures, un vaste choix d'hôtels équipés, des agences réceptives spécialisées constituées depuis quelques mois en association ».

Avec conviction Habib Ammar fait valoir la stabilité, la fin des troubles sociaux, la sécurité de son pays... C'est primordial. Ce ne serait plus suffisant.

Les entreprises doivent rendre des comptes

« Le monde change, le tourisme d'affaires et le voyage événementiel aussi. Il faut être capable d'écrire autre chose sur la page blanche, de faire évoluer l'offre.

La proposition tunisienne est trop touristique. Au-delà des intentions et de la force de conviction, le marché du MICE a besoin d'une approche différente et plus globale.

Quels avantages économiques à venir en Tunisie ? Quelles offres ? Quels échanges commerciaux ? Quels réseaux sociaux ? Les entreprises cherchent des échanges à tous les niveaux. Elles doivent rendre des comptes !
»

1 400 entreprises françaises sont installées en Tunisie et la France est le premier partenaire commercial de ce pays francophone. Elle demeure son premier fournisseur et son premier client.

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