Le tourisme de masse n’est pas du meilleur effet sur les territoires, sur certains monuments, sur la qualité du commerce et surtout sur les populations locales ! Et, qui s’en soucie ! - DR : Fotolia - Ints Vikmanis
De colloques en colloques, de réunions en réunions, d’année en année, l’industrie touristique fait son mea culpa.
Oui, le tourisme constitue un atout majeur pour les économies nationales que plus personne n’oserait contester.
Mais, revers de la médaille, le tourisme de masse n’est pas du meilleur effet sur les territoires, sur certains monuments, sur la qualité du commerce et surtout sur les populations locales ! Et, qui s’en soucie !
Inutile de revenir sur les conséquences négatives sur un territoire d’une fréquentation massive. Elles sont connues.
Non seulement, on enregistre nuisances sonores et environnementales mais en plus, il est courant de voir la qualité des commerces chuter et les tarifs s’embraser.
Une situation fortement pénalisante pour la population touristique, mais aussi pour la population locale, forcée de changer de quartier pour faire ses emplettes ou boire son café.
Sans compter les difficultés de circulation engendrées par un afflux d’estivants sur des plages, ou la circulation excessive d’autocars et autres pollutions aériennes…
Oui, le tourisme constitue un atout majeur pour les économies nationales que plus personne n’oserait contester.
Mais, revers de la médaille, le tourisme de masse n’est pas du meilleur effet sur les territoires, sur certains monuments, sur la qualité du commerce et surtout sur les populations locales ! Et, qui s’en soucie !
Inutile de revenir sur les conséquences négatives sur un territoire d’une fréquentation massive. Elles sont connues.
Non seulement, on enregistre nuisances sonores et environnementales mais en plus, il est courant de voir la qualité des commerces chuter et les tarifs s’embraser.
Une situation fortement pénalisante pour la population touristique, mais aussi pour la population locale, forcée de changer de quartier pour faire ses emplettes ou boire son café.
Sans compter les difficultés de circulation engendrées par un afflux d’estivants sur des plages, ou la circulation excessive d’autocars et autres pollutions aériennes…
Une agressivité affichée
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C’est ainsi que des villes comme Venise perdent régulièrement quelques milliers d’habitants, et se transforment dans le meilleur des cas en musée à ciel ouvert ou en « patrimoine en péril ».
C’est ainsi que les centres-villes de Florence, Séville, Barcelone, Bruxelles et même Paris, deviennent infréquentables et voient les riverains s’en éloigner.
C’est ainsi que des villes comme San Francisco perdent leur âme au profit d’une clientèle touristique hébergée massivement grâce aux bons soins de Airbnb.
Mais c’est aussi comme cela que des pêcheurs ont perdu leur travail, que des artisans se sont laissés corrompre, que des enfants ont préféré mendier au lieu d’aller à l’école…
Le tourisme n’a pas que du bon, quand il est excessif ! Et aujourd’hui, la nouveauté consiste à le dire !
C’est ainsi que les centres-villes de Florence, Séville, Barcelone, Bruxelles et même Paris, deviennent infréquentables et voient les riverains s’en éloigner.
C’est ainsi que des villes comme San Francisco perdent leur âme au profit d’une clientèle touristique hébergée massivement grâce aux bons soins de Airbnb.
Mais c’est aussi comme cela que des pêcheurs ont perdu leur travail, que des artisans se sont laissés corrompre, que des enfants ont préféré mendier au lieu d’aller à l’école…
Le tourisme n’a pas que du bon, quand il est excessif ! Et aujourd’hui, la nouveauté consiste à le dire !
Les dangers annoncés du « Tourist go home ! »
L’un des signes inquiétants à imputer à l’été 2016 réside, en effet, dans ces affichages et autres tags qui ont fleuri sur les façades de Barcelone, Coimbra ou Venise et Lisbonne… exprimant à la fois la colère et le désarroi de certains habitants devant l’invasion touristique continue qu’ils subissent.
Dénoncer le fléau n’a rien de nouveau. On se plaignait déjà dans l’Europe du XIXe siècle des mauvaises manières des touristes anglais visitant le continent sous la bannière de Thomas Cook !
Mais en faire état ouvertement sur les murs d’une ville, voilà qui est nouveau et de très mauvais augure ! (voir encadré).
Dénoncer le fléau n’a rien de nouveau. On se plaignait déjà dans l’Europe du XIXe siècle des mauvaises manières des touristes anglais visitant le continent sous la bannière de Thomas Cook !
Mais en faire état ouvertement sur les murs d’une ville, voilà qui est nouveau et de très mauvais augure ! (voir encadré).
La contagion n’est pas exclue
Notons que le phénomène n’est pas propre à notre continent. En Thaïlande, l’on cohabite aussi plutôt mal et on le dit, avec de trop nombreux touristes chinois (5 millions environ).
Tout comme à Hong Kong. Pour d’autres raisons.
Dans les Baléares, notamment à Ibiza, la population locale préfère prendre ses quartiers d’été dés le mois de juillet, pour avoir le plaisir de dormir tranquille.
Même observation dans certaines îles grecques et tout simplement sur la Côte d’Azur.
Quant à l’ambiance dans les destinations du Maghreb, elle ne fait pas l’unanimité. La bienveillance n’est parfois plus de mise. Les touristes européens sont stigmatisés et mal reçus. Tensions religieuses obligent !
Tout comme à Hong Kong. Pour d’autres raisons.
Dans les Baléares, notamment à Ibiza, la population locale préfère prendre ses quartiers d’été dés le mois de juillet, pour avoir le plaisir de dormir tranquille.
Même observation dans certaines îles grecques et tout simplement sur la Côte d’Azur.
Quant à l’ambiance dans les destinations du Maghreb, elle ne fait pas l’unanimité. La bienveillance n’est parfois plus de mise. Les touristes européens sont stigmatisés et mal reçus. Tensions religieuses obligent !
Seule la lutte contre la saturation sera payante
Josette Sicsic - DR
Mais, jusqu’à présent, les touristes avaient beau faire l’objet de récriminations, ils n’en étaient pas moins acceptés comme un mauvais orage destiné à passer. Ce qui est de moins en moins le cas.
Comment en est-on arrivés là ? Quelles stratégies mettre en place pour prévenir le mal ?
Dans une ambiance ternie par le terrorisme, minée par la xénophobie, l’intolérance et le refus des autres, il est certain que le tourisme ne doit pas attiser les haines mais servir de modérateur et prévenir les risques de tension entre population endogène et exogène.
L’économie ne fait pas tout. La course au touriste de plus n’est sans doute plus de mise sur certains territoires. Mieux vaut limiter leur nombre et éduquer la population à recevoir et accueillir ceux dont elle a tant de bénéfices secondaires à retirer en termes d’ouverture sur le monde, d'échanges culturels et linguistiques, d'animation du territoire…
Certaines destinations tentent de le faire par la mise en place « d’ambassadeurs », la mobilisation de bénévoles lors d’événements spéciaux.
Mais il est clair que cela ne suffira pas. Si saturation se conjugue avec détérioration des conditions de vie des résidents, seule la lutte contre la saturation sera payante.
Autre menace : le rejet des grands événements. Compte tenu de leurs coûts, des nuisances occasionnées sur la population locale, avant et pendant, et des problèmes de sécurité qu’elle pose, cette catégorie de manifestations connaîtra forcément des déboires.
Comment en est-on arrivés là ? Quelles stratégies mettre en place pour prévenir le mal ?
Dans une ambiance ternie par le terrorisme, minée par la xénophobie, l’intolérance et le refus des autres, il est certain que le tourisme ne doit pas attiser les haines mais servir de modérateur et prévenir les risques de tension entre population endogène et exogène.
L’économie ne fait pas tout. La course au touriste de plus n’est sans doute plus de mise sur certains territoires. Mieux vaut limiter leur nombre et éduquer la population à recevoir et accueillir ceux dont elle a tant de bénéfices secondaires à retirer en termes d’ouverture sur le monde, d'échanges culturels et linguistiques, d'animation du territoire…
Certaines destinations tentent de le faire par la mise en place « d’ambassadeurs », la mobilisation de bénévoles lors d’événements spéciaux.
Mais il est clair que cela ne suffira pas. Si saturation se conjugue avec détérioration des conditions de vie des résidents, seule la lutte contre la saturation sera payante.
Autre menace : le rejet des grands événements. Compte tenu de leurs coûts, des nuisances occasionnées sur la population locale, avant et pendant, et des problèmes de sécurité qu’elle pose, cette catégorie de manifestations connaîtra forcément des déboires.
Manifestations à Venise contre les croisiéristes
Dernièrement, à Venise, une manifestation prenait les touristes de croisières à partie et les autorités locales avec eux.
Depuis des barques ou des hors-bords, ils haranguaient les touristes accoudés aux balustrades, afin de leur faire prendre conscience des drames en cours.
En tout, plus d’un millier de personnes contre l’inconséquence des autorités vis-à-vis des paquebots de croisières.
Plusieurs études ont en effet montré que leur présence avait pour conséquence de fragiliser les pilotis sur lesquels reposent palais et maisons, en déplaçant du sable et en créant des vagues.
L’Unesco avait déjà mis en garde la ville et le pays sur ces dommages. En 2012, un décret prévoyait leur interdiction, mais seulement à partir du moment où une solution alternative serait trouvée, ce qui n’est pas encore le cas…
Pourquoi donc tant de lenteur ? Comme le relèvent la presse locale et les manifestants, 500 paquebots par an ne font pas que détruire la cité des Doges, ils déversent un million de passagers dans les commerces locaux, dont nul n’a envie de se passer !
Depuis des barques ou des hors-bords, ils haranguaient les touristes accoudés aux balustrades, afin de leur faire prendre conscience des drames en cours.
En tout, plus d’un millier de personnes contre l’inconséquence des autorités vis-à-vis des paquebots de croisières.
Plusieurs études ont en effet montré que leur présence avait pour conséquence de fragiliser les pilotis sur lesquels reposent palais et maisons, en déplaçant du sable et en créant des vagues.
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